LES NOUVELLES ‘VOLVO’ S90 ET V90

 

Les Vikings sont de retour !

VOLVO-S90.

VOLVO-S90.

 

Volvo, paisible constructeur Suédois à la réputation, justifiée d’ailleurs, de robustesse et fiabilité, n’a jamais été synonyme de sportivité ou même de dynamisme, mis à part certains modèles dénommés T5, dont les moteurs sur-vitaminés animaient des châssis souvent un peu dépassés par cette cavalerie abondante.

Mais, ça c’était avant…

En effet, Volvo a connu une véritable révolution lorsqu’au mois de mars 2010, les Chinois de Geely décidaient de racheter cette marque, en proie à de graves difficultés financières, et quelque peu abandonnée par Ford, son propriétaire.

Les observateurs, avisés (?), de l’époque ne donnaient pas cher du futur de la marque, tant la réputation des Chinois était inversement proportionnelle de celle de Volvo. Mais, c’était sans compter sur la clairvoyance et l’intelligence des dirigeants de Geely qui ont vu, par cette acquisition, l’occasion de redorer leur blason.

Et c’est avec des dollars, beaucoup d’ailleurs car on parle d’environ 11 milliards de dollars, que Geely décida de relancer Volvo !

 

VOLVO-Photo-Gilles-VITRY.

VOLVO XC 90- Photo-Gilles-VITRY.

 

En laissant en Suède, le centre de recherche et développement et l’usine ‘mère’ Geely a su conserver les racines et l’ADN de la marque et a permis aux ingénieurs et designers de travailler sereinement à partir d’une feuille blanche pour créer une nouvelle plateforme, qui sert de base à la nouvelle série 90, dont le premier modèle, le XC90, est apparu il y a juste un an, et dont le succès commercial ne se dément pas, taillant même des croupières aux leaders des SUV haut de gamme, que sont les BMW X5, Audi Q7 et même Porsche Cayenne.

 

 

VOLVO-S90

VOLVO-S90

 

C’est dire la qualité de l’excellent travail accompli chez Volvo.

Un an après le XC90, Volvo lance les très attendus dérivés Berline S90 et Break V90 qui remplacent dans la gamme Volvo, les S et V70.  Cette nouvelle appellation 90 traduit à n’en pas douter la montée en gamme opérée par ces modèles.

 

 VOLVO-S60-Marteau-de-THOR


VOLVO-S60-Marteau-de-THOR

 

Tout d’abord, sur un plan purement stylistique, la forme de la calandre et des feux avant permettent immédiatement de faire le rapprochement avec le XC90, le fameux marteau de Thör symbolisé par les feux diurnes est bien là.

Ensuite, le long capot aux lignes étirées apporte une touche de force tranquille, pour utiliser un vieux slogan que les moins de 20 ans…, et semble protéger un habitacle dont les dimensions extérieures sont très bien proportionnées. Que ce soit en berline 4 portes ou en break, cette Volvo affiche des lignes fluides et dynamiques inédites à Göteborg, le tout, dans le plus pur style scandinave, absolument pas ostentatoire, et respirant la qualité.

La chasse aux Allemandes est ouverte !

Il est vrai, que bien campé sur de magnifiques roues de 20’’, cette Volvo est très homogène et élégante.

 

VOLVO-S90-Tableau-de-bord.

VOLVO-S90-Tableau-de-bord.

 

À l’intérieur, même constat. Si les Volvo ont toujours été bien finies et construites, là on passe un cap pour arriver à du très haut de gamme. Le design de la planche de bord est très sobre et fonctionnel avec un combiné instrument devant le conducteur pour lequel on peut choisir plusieurs thèmes d’affichage, allant de ‘Performance’ avec bien sûr du rouge un peu partout, à ‘Chrome Ring’, avec des compteurs cerclés de chrome, virtuel bien sûr, mais du meilleur effet.

Au milieu de la planche de bord, trône l’inévitable écran géant multifonctions au maniement particulièrement intuitif et donc simple. Quasiment plus de boutons sur la console centrale, seulement le sélecteur de la boite de vitesses (auto à 8 rapports mais on y reviendra), le comodo de contact et démarrage, la molette de sélection des modes de conduite et la commande du frein à main électrique.

Difficile de faire plus sobre. Le volant, quant à lui, est relativement petit mais fort heureusement, il est rond. Ouf, les suédois n’ont pas suivi la mode des volants avec un méplat, très en vogue en ce moment, mais dont le maniement n’est finalement pas très agréable. En revanche, s’il n’y a plus de boutons sur la planche de bord ni la console, le volant, lui, en est farci… Le cruise-control, la commande vocale, la musique, le fond et les informations du tableau de bord, tout est géré depuis le volant.

La qualité des matériaux est également exempte de tout reproche. Sur notre modèle d’essai, le dessus de la planche de bord était recouvert d’un magnifique cuir mat Nappa bordé de surpiqûres blanches, et dans le même temps, la console centrale est ornée du même cuir Connoly que les sièges. Les contre-portes et la façade de la planche de bord sont habillées de  bois, du noyer scandinave, dont le fini mat dégage une impression de chaleur et de raffinement.

 

VOLVO-S60-Made-in-SWEDEN.

VOLVO-S60-Made-in-SWEDEN.

 

Pour en terminer avec cette revue stylistique, il faut constater que tout ce qu’on touche et tout ce qu’on voit aisément, dégage une grande impression de qualité. Comme il se doit pour une voiture voulant chasser sur les terres germaniques.

Sur le plan du confort intérieur, les sièges avant offrent une infinie palette de réglages pour s’adapter à toutes les morphologies, alors qu’à l’arrière l’espace aux jambes est très généreux et le moelleux des sièges de très bon aloi. Seul le troisième passager arrière, celui du milieu, sera, comme sur quasiment l’ensemble de la production automobile, quelque peu moins bien traité.

Du côté des équipements de confort et de sécurité, cette Volvo a tout ce qui existe aujourd’hui! La liste est trop longue pour être énumérée ici, mais les deux modèles essayés disposaient de finitions Inscription Luxe, et rien, vraiment rien, ne manquait à l’appel.

Comme toujours chez Volvo, la sécurité passive et active est omniprésente. Cela va du cruise-control à 3 positions au choix, avec en première position le limiteur de vitesse qui lit les panneaux routiers et adapte la vitesse de la voiture à la limitation en vigueur, puis le régulateur de vitesse adaptatif qui analyse l’environnement pour caler la vitesse et les distances de sécurité sur les autres usagers et en troisième position, le Pilot Assist, prémices d’une future conduite autonome avec la lecture du marquage au sol ce qui permet en agissant sur la direction de maintenir le voiture sur sa ligne, de prendre les courbes d’autoroute , le tout jusqu’à 130 km/h et à condition que le conducteur garde les mains sur le volant.

Visiblement, la technologie de la conduite autonome est quasiment prête mais pas la législation…

Et c’est tant mieux, car où sera le plaisir quand on se laissera porter par sa voiture, mais ceci est un autre débat !

Pour revenir aux équipements de sécurité, on trouve également l’alerte au franchissement de ligne, toujours aussi désagréable d’ailleurs et ce quelle que soit la voiture qui en est équipée, la kyrielle d’airbags en tous genres, la structure de caisse et ses zones de déformation avec des aciers aux densités différentes, bref, pléthore de solutions de sécurité qui font de Volvo la référence absolue dans ce domaine.

Du côté des motorisations, pour l’instant on fait simple avant l’arrivée – prochaine ? – de futurs modèles hybrides et 100 % électriques : un bloc moteur unique, 4 cylindres, 2 litres de cylindrée (1,969 l pour être précis) décliné en version Diesel ou Essence.

En Diesel, les appellations D3, D4 et D5 différencient trois niveaux de puissance, avec respectivement 150, 190 et 235 ch, alors qu’en Essence, les T5 et T6 disposent de 254 et 320 ch, avant l’arrivée programmée de la T8 Hybride et ses plus de 400 ch !

En ce qui concerne les transmissions, seules les D3 et D4 sont disponibles avec une boite manuelle à 6 rapports, avec en option la boite automatique Geartronic à 6 rapports pour la D3 et 8 pour la D4.

Tous les autres modèles étant équipés d’office de l’excellente Geatronic à 8 rapports. Et pour terminer ce chapitre mécanique, la transmission intégrale AWD est de série sur les D5 et T6, optionnelle sur les D3 et D4, et indisponible sur la T5.

 

 VOLVO-S90-


VOLVO-S90-

 

Prenons place à bord pour commencer de la S90 D4, en traction. La multitude de réglages du siège conducteur  et du volant permet de trouver rapidement une excellente position de conduite, avec une vue bien dégagée sur les instruments de contrôle et l’affichage tête haute situé au bas du pare-brise.

Les grands rétroviseurs extérieurs se règlent très aisément, et celui de l’intérieur dépourvu d’entourage parait beaucoup plus petit qu’il n’est, une astuce de design particulièrement réussie. L’ergonomie est bien pensée, tout tombe parfaitement sous la main.

Démarrage. Le «petit» 4 cylindres s’ébroue sans peine et sans vibration, et l’absence de bruit au ralenti est assez remarquable. En quittant le parking, la douceur des commandes et de la transmission surprend, ainsi que la taille de la bête!

Son design extérieur étiré et bien proportionné faisait oublier ses dimensions généreuses, mais cette berline mesure quelques 4,96 m de long et plus de 2 mètres de large de rétro à rétro. De quoi être vigilent dans un étroit parking souterrain !

 

 VOLVO-S-60-Bowers-Wilkins.


VOLVO-S-60-Bowers-Wilkins.

 

Place à l’autoroute où cette S90 se déplace dans un confort de limousine, pas de bruit moteur, pas de bruit d’air, juste la musique distillée par le Sound System Bowers & Wilkins, au son exceptionnel.

A tel point, que sans s’en apercevoir, on se retrouve très rapidement bien au-delà des vitesses légales, et ce malgré une certaine apathie du moteur, dont les 190 chevaux manquent un peu d’allonge, quand il s’agit de reprendre au-dessus de 110-120 km/h, malgré une excellente boite de vitesses automatique.

Il est vrai que notre S90 flirte avec les 1.750 kg. A la sortie de l’autoroute, nous voilà sur les petites routes Provençales, et tout de suite le gabarit de l’auto nous rappelle à l’ordre, lors de la traversée de petits villages, mais rien de rédhibitoire.

 

VOLVO S90

VOLVO S90

 

Le confort de suspension se montre excellent, du moins à l’avant, l’amortissement étant bien maitrisé, tant en compression qu’en détente. La tenue de route se montre sans faille aux allures normales, et la motricité jamais prise en défaut, mais nous roulions sous un très beau soleil…

Sur ces routes sinueuses, le moteur très bien aidé par les 8 rapports de la boite auto, s’acquitte fort bien de sa tâche et se montre plus dynamique qu’il ne l’était sur l’autoroute, bonne surprise.

La direction est douce et précise avec un volant rond, je tiens à le préciser, à la prise en mains très franche. À l’usage, cette fameuse boîte Geartronic à 8 rapports est parfaitement adaptée à cette voiture : en mode automatique, les rapports s’enchainent sans le moindre à-coup, les rétrogradages arrivent au bon moment et le nombre de rapports permet d’être toujours dans la plage optimale du moteur.

Il existe un mode manuel séquentiel dont l’intérêt ne nous a pas paru évident, rendant les passages de rapports moins fluides et avec une certaine lenteur. Cette Geartronic pourrait certainement être encore plus réactive et rapide, à la façon de certaines berlines sportives, mais ici, il n’est point question de sport, et cette transmission colle très bien à cette berline routière.

Bien sûr, cette Volvo S90 ne dispense pas un immense plaisir de pilotage, mais telle n’est pas sa vocation. Le sentiment de sécurité et son efficacité globale raviront ses utilisateurs.

 

 VOLVO-V90-


VOLVO-V90-

 

Passons à la version break, la V90 en version D5 AWD. A bord, rien ne change !

La position de conduite est, en tous points, identique, la finition également. La seule différence, hormis la carrosserie, réside sous le capot.

Le 4 cylindres 2 litres développe maintenant 235 ch au lieu de 190 pour un couple de 480 Nm alors que la D4 n’en disposait « que de » 400. La transmission automatique Geartronic est identique, mais la puissance est maintenant répartie sur les 4 roues.

Dès les premiers mètres, on ressent tout de suite que le moteur est beaucoup plus disponible, plus plein. Les accélérations sont plus franches, les montées en régime plus rapides.

En bref, 45 ch et surtout 80 Nm de couple en plus, ce n’est pas rien. C’est grâce au système  , développé spécialement par Volvo que ce moteur donne sa pleine puissance dès les plus bas régimes. Ce système consiste en une bonbonne de 2 litres de capacité dans laquelle on recycle les gaz d’échappement afin de les comprimer à 12 bars avant de les réinjecter dans le turbo basse pression au début des phases d’accélération.

C’est une solution relativement simple et complètement mécanique qui donne un résultat extrêmement probant sans générer, a priori, de consommation supplémentaire.

 

 VOLVO-V90-


VOLVO-V90-

 

Ainsi mue, cette V90 D5 se montre beaucoup plus dynamique que la S90 D4, bien aidée par un amortissement arrière plus ferme, afin de pouvoir utiliser la capacité de chargement plus grande du break, qui lui confère un comportement plus agile et plus réactif.

Ce comportement plus « mobile » est souvent l’apanage des breaks, les berlines favorisant par principe le confort. Mais, qu’on se rassure, cette V90 n’en reste pas moins très avenante avec ses passagers, et avaler des kilomètres à bord reste un plaisir pour toute la famille!

 

Avec ces deux nouveautés, et bientôt une troisième avec l’arrivée très prochaine de la V90 Cross-Country, Volvo marque une étape importante de son histoire.

 

volvo-s60-logo-et-calandre

 

Jusque-là, considérée comme une alternative un peu décalée face aux premiums Allemands, Volvo, avec ses S et V90, constitue maintenant une vraie offre sur ce marché. Seules des motorisations un peu plus nobles, 6 ou 8 cylindres, semblent lui manquer!

Mais ce n’est pas la vocation du constructeur, toujours beaucoup plus Suédois que Chinois, et, nous attendons avec impatience les futures nouveautés de la série 60 qui partageront avec les 90, cette plateforme très bien née.

Volvo est en pleine mutation. Amis allemands, prenez garde, le péril peut venir du nord, les Vikings n’ont pas dit leurs derniers mots, et n’oublions pas, ils ne connaissent pas la peur !

On a aimé :

Le style extérieur

Le design intérieur

L’agrément général

L‘équipement pléthorique

Le sentiment de sécurité

 

On a moins aimé :

Le manque de punch de la D4

L’alerte du franchissement de ligne

La transmission Geartronic en position manuelle

 

Les tarifs

Volvo S90

De 41.700 € (D3 Momentum) à 70.410 € (T6 AWD Inscription Luxe)

 

Volvo T90

De 44.350 € (D3 Momentum) à 73.310 € (T6 AWD Inscription Luxe)

 

Texte :
Gilles VIRMOUX

Photos :
Gilles VIRMOUX et CONSTRUCTEUR

 

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