AFRICA RACE 2016 : DERNIER JOUR ET « ST LOUIS BLUES »… AVANT DAKAR DIMANCHE !

 

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SERRADORI GAGNE L'ÉTAPE DU JOUR ET LE PODIUM

SERRADORI GAGNE L’ÉTAPE DU JOUR ET LE PODIUM

 

J’ai voulu ouvrir ce reportage (photo en une) sur une fabuleuse image, celle d’Ullevalseter qui vient de sortir vainqueur du rallye à l’issue de la boucle 100% sable de la veille.

Une image de Jorge Cunha, qui m’en a envoyé plein d’autres qui racontent une journée que j’ai intitulé hier le jugement du désert. En effet il a désigné ses rois.

Et il y aura donc avec ce récit purement factuel une très belle histoire de destins en images…

Aujourd’hui, la spéciale, la voici :

 

AKJOUJT > SAINT LOUIS

Samedi  9 janvier 2016

ÉTAPE N°11 : 548 km

DÉPART DU BIVOUAC

SPÉCIALE : AKJOUJT / FIMLIT : 208 KM

LIAISON : FIMLIT / SAINT LOUIS : 340 km

 

D’abord ce que disent les chefs, avec cette très belle photo de Jean Louis Schlesser …

 

 

« Cette ultime spéciale Mauritanienne sera facile. Il y aura un franchissement dès le début puis une piste roulante entre les dunes. Nous avons volontairement évité les difficultés pour que les participants n’arrivent pas trop tard à Saint Louis, au Sénégal.Tout cela, histoire de profiter comme il se doit de la dernière soirée au bivouac qui est toujours très sympathique, avec l’officialisation des résultats et souvent les retrouvailles des amis et de la famille. »

 

Le profil de la journée

 

Le menu du jour à la carte

 

Et l’endroit où on est ça sent en effet le Lac Rose…

 

LE DÉROULÉ DU ONZIÈME JOUR

SERRADORI,L'HOMME HEUREUX DU JOUR

SERRADORI, L’HOMME HEUREUX DU JOUR

 

Voilà donc le récit de la dernière étape, vite avalée, avec quand même un changement important au général, la victoire de Serradori lui permet de prendre la troisième place au Général.

 

MOTOS : LA DER DES DER À AGOSHKOV

 

7h45, Ullevalseter est lâché, les caps varient bien sûr en fonction du terrain mais globalement on va vers le sud.

Sud-ouest durant la spéciale, plein sud durant la liaison.

René Metge a annoncé une piste rapide, le Viking roule fort, 130km/h, derrière lui le cérémonial est bien rôdé, les concurrents partent toutes les deux minutes dans l’ordre des résultats de la veille.

Newland, les deux De Sousa père et fils, qui ont roulé ensemble tout le rallye et c’était la bonne solution, pas pour gagner, ils ne sont pas venus pour cela, mais pour passer et s’entraider quand l’un chute ce qui leur est arrivé mainte fois.

 

LE PÈRE ET LE FILS DE SOUSA

LE PÈRE ET LE FILS DE SOUSA

 

Et Chiussi bien sûr, qui a réussi la veille à se placer, au chrono, entre les deux Portugais.

Et surtout la formidable Anasatasia Nifontova, partie la veille parmi les derniers à cause d’une panne mécanique dans l’avant dernière spéciale, moto ramenée par le camion balai fort tard, et remise à neuf dans la nuit…

Nifontova a terminé derrière la famille De Sousa, autrement dit six, après avoir remonté tout le rallye.

Elle méritait la très belle deuxième place au Général qu’elle a tenu durant la quasi-totalité du rallye, le vrai Dakar a été gagné par une femme mais en auto, jamais un pilote femme n’avait aussi bien fait à moto.

Mais le désert ne l’a pas voulu,  sa casse mécanique lui a coûté huit heures de pénalité.

Petite zone caillouteuse avant de virer résolument vers le sud ouest, sur une magnifique piste tracée le long d’une langue de sable qui amènera tout le monde sur l’autoroute de Nouakchott où commencera la liaison.

Ullevalseter va vite, il a annoncé la veille qu’il voulait y aller doucement, histoire de na pas casser bêtement la mécanique de sa KTM avant la fin, on ne doit pas avoir la même notion de la rapidité…

Il est vrai qu’au CP1, il laisse le leadership au russe Agoshkov, d’une minute, on a vu ça peu souvent durant le rallye alors oui, il a décidé de rendre la main sur cette étape.

Enfin, il reste un CP et l’arrivée…

 

HAMARD DEUXIÈME DU JOUR ET TROISIÈME AU GÉNÉRAL

HAMARD DEUXIÈME DU JOUR ET TROISIÈME AU GÉNÉRAL

 

C’est drôle parce que Newland aussi rend la main, laissant la deuxième place de cette spéciale à tout un paquet de pilotes devant- lui, il roule devant mais moins vite que d’habitude.

Il faut juste qu’il contrôle Hamard, il a quarante cinq minutes d’avance sur lui au Général.

Bonne nouvelle, Norbert Dubois a réussi à se faire refaire une moto à neuf, qui n’a pas roulé la veille parce qu’elle était pulvérisée, il est dans la spéciale, il finira à dache mais il finira (18ème à 50 heures du leader, dont 36 heures de pénalité). Au CP2, à 50 km de l’arrivée, c’est Agoshkov qui passe encore avec le meilleur temps. C’est infime, on est sur des minutes, mais en sports mécaniques, le bonheur est parfois au millième de seconde près !

Ullevalseter coupe le premier la ligne d’arrivée, devant Newland. Pour les chronos, on attendra un peu, ça ne tombe pas.

Mais pas de doute, tout le monde est au bout, pas de changement au Général, o ne sait juste pas qui a gagné la spéciale.

C’est Agoshkov qui gagne cette spéciale, il l’a bien méritée, devant Hamard, vaillant jusqu’au bout, et Ullevalseter qui en effet a surtout voulu éviter un pépin mécanique.

Bref, résultats inchangés devant.

 

AUTOS : LA DER DES DER À SERRADORI, QUI MONTE SUR LE PODIUM FINAL

 

AFRICA RACE 2016 - Le Buggy de SERRADORI

AFRICA RACE 2016 – Le Buggy de SERRADORI

 

Derrière, la première auto est lâchée à 9 heures, c’est David Gérard, qui a gagné la veille, il roule à 145 km/h.

Encore un qui est pressé de retrouver ses potes et sa famille à St Louis du Sénégal

Pour dire la facilité et la beauté de la piste, même les voitures du raid roulent à plus de 100 km/h, bref grosse bourre annoncée en autos, en plus la troisième place au Général se joue sur une minute vingt secondes entre Sabatier et Serradori.

Sabatier qui roule carrément, il s’agit d’une vitesse GPS, à 185 km/h !

 

TOMECEK A GAGNÉLA SPÉCIALE INFERNALE LA VEILLE

TOMECEK A GAGNÉ LA SPÉCIALE INFERNALE LA VEILLE

 

Tomecek est parti premier camion, les deux Kamaz Russes sont à nouveau en piste, Jacinto les suit, elle est 45 minutes derrière Tomeck au Général, elle a raté le coche la veille, sur un plantage de trop, là encore le désert a jugé. Les deux Kamaz d’ailleurs, passent Tomecek, il est clair que l’on veut finir en beauté.

Au CP1, Serradori meilleur temps, devant Sabatier, Choiseau, Thomasse, Shagirov et Kuprianov !

CP2, toujours Serradori, on rappelle qu’il joue la troisième place au Général, il a repris huit minutes à Sabatier…

Arrivée, Serradori gagne la spéciale et prend la troisième place au Général.

Les deux Kamaz arrivent avant Tomecek et Jacinto, pour notre petite chérie d’autonewsinfo, à un plantage près, c’était le podium du jour en camions!

Mais elle finit troisième camion au général, vu la panne de Kupriakov la veille.

Honnêtement elle est ravie…

« Je finis à six secondes de Tomecek aujourd’hui, tout est allé très bien, mon rêve était de finir sur le podium des camions, ce sera fait demain à Dakar, je suis contente, c’est mon cinquième podium camion depuis que je cours ce rallye ».

 

 

ELISABETE JACINTO

ELISABETE JACINTO toujours impressionnante au volant de son surpuissant …MAN !

 

Résultats sur http://www.africarace-live.com/fr/cla-etp11.html

 

 ST LOUIS BLUES : RETOUR EN BOUCLE 

PARFOIS LE DÉSERT DIT "STOP!" ET ON NE NÉGOCIE PAS AVEC UNE BARKHANE

PARFOIS LE DÉSERT DIT « STOP! » ET ON NE NÉGOCIE PAS AVEC UNE BARKHANE

 

Oui le blues parce que St Louis du Sénégal ça sent la fin.

(Et merci à Satchmo alias Louis Armstrong pour le titre de cette rubrique…)

Oui le blues parce que la journée d’hier, en boucle, a été sublime et que celle d’aujourd’hui était sympa mais… pâle.

Bien sûr, dans le rallye tout le monde commence à respirer l’air de la mer, celui de l’histoire aussi parce que St Louis du Sénégal, c’est l’Hotel de la Poste où dormaient tous les grands de l’Aéropostale, St Ex, Mermoz, Guillaumet…

Et puis le Lac Rose dont on rêve dès que l’on monte sur le bateau à Sète, ça commence à prendre forme.

Mais ce qui reste dans les mémoires c’est ça…

 

Ou encore ceci

 

J’ai reçu un très beau dossier d’images de notre second photographe Jorge Cunha qui couvre l’Africa race avec Alain Rossignol, et qui raconte à lui tout seul le bonheur, les efforts colossaux quand il y a un pépin, la cruauté du destin, mais surtout l’immensité incroyable du sublime désert Mauritanien, un océan de vagues énormes qui découragerait quiconque a un doigt de réflexion.

 

LES FAMEUSES PLAQUES DE DÉSENSABLAGE

      LES FAMEUSES PLAQUES DE DÉSENSABLAGE

4 4 plaques fromont

MÊME HISTOIRE EN PLAN PLUS SERRÉ

Voici donc une histoire en images, la veille, on a eu la sensation qu’Ullevalseter voguait sur les dunes.

LE DRAKKAR D'ULLEVASTER VOGUE SUR UN OCÉAN DE LAMES GIGANTESQUES

LE DRAKKAR D’ULLEVASTER VOGUE SUR UN OCÉAN DE LAMES GIGANTESQUES

On a eu aussi confirmation qu’une trace devant soi est un cadeau du destin…

LATRACE

LA TRACE

 

Puis le désert a désigné le vainqueur auto du rallye dans une scène dramatique, Shakespearienne même, saisie en cinq images par Jorge Cunha.

Les faits: Pascal Thomasse est alors en bagarre au général avec le Kazakh Shagirov, il s’en faut de quelques minutes et il est à ce moment très en avance sur son adversaire et soudain…

 

ACTE I: SÉVÈRE PLANTAGE DE THOMASSE

ACTE I: SÉVÈRE PLANTAGE DE THOMASSE

ACTE DEUX:SERRADORI SE TANQUE JUSTE A CÔTÉ

ACTE II :  INCROYABLE…SERRADORI SE TANQUE JUSTE À CÔTÉ !

ACTE 3: SHAGIROV PASSE,LE DÉSERT A JUGÉ

ACTE III :  SHAGIROV PASSE, LE DÉSERT A JUGÉ

LA MÉTHODE DE SHAGIROV: LE PASSAGE EN FORCE

ACTE IV: LA MÉTHODE DE SHAGIRO, LE PASSAGE EN FORCE

LA RAGE DÉLICATE DE THOMASSE EST VAINCUE

ACTE V : LA RAGE DÉLICATE DE THOMASSE EST VAINCUE

 

Autre histoire de destin…

Le camion Kamaz de Kupriakov n’a pas pu terminer l’étape, on a aussi son chant du cygne en images, et encore bien des documents qui donnent envie de partir…

 

KUPRIAKON NE LE SAIT PAS ENCORE,LE CIEL VA LUI TOMBER SUR LA TÊTE

KUPRIAKOV NE LE SAIT PAS ENCORE, LE CIEL VA LUI TOMBER SUR LA TÊTE

SHIBALOV VIENT AIDER SON COÉQUIPIER

SHIBALOV VIENT AIDER SON COÉQUIPIER

PANNE TOTALE,SHIBALOV VA DEVOIR REPARTIR POUR SAUVER LA PREMIÈRE PLACE EN CAMIONS POUR LE TEAM

PANNE TOTALE, SHIBALOV VA DEVOIR REPARTIR POUR SAUVER LA PREMIÈRE PLACE EN CAMIONS POUR LE TEAM KAMAZ

 

Ici, ce qui parle, avec le désert, c’est la passion.

Qui n’est pas allé dans le désert ne comprendra jamais ce plaisir extatique des pistards.

Sur une autre épreuve, qui se déroule en ce moment en Amérique du Sud, qui n’a aucun intérêt et n’interesse plus grand monde en France et qui n’a de rallye raid que le nom, quand on voit une belle bande de sable de 100 mètres de large, on dit dans les autos :

« On se croirait en Mauritanie ».

 

 

La vraie, la voilà, avec ces hommes et ces femmes fous et folles, avec le bonheur des quelques rencontres que l’on y fait car le plus incroyable est que ce désert soit habité…

 

 

Avec cette sensation d’avoir eu un instant la sensation  de faire partie du monde, de celui que nous avons sous les pieds…

Ce qui est le plus fou c’est que tout ça me fait penser à une tempête en mer, avec les vagues géantes, l’écume qui gicle sous la poupe des autos, motos, camions.

 

L'ÉCUME DES SABLES

L’ÉCUME DES SABLES

 

Ce désert immense comme un océan  a même ses phares, beaucoup plus vieux que notre mythique Ar Men (Chaussée de Sein) et surtout encore plus costauds, ils tiennent depuis des millions d’années.

 

LES PHARES DU DÉSERT DE MAURITANIE

                                 LES PHARES DU DÉSERT DE MAURITANIE

 

Et surtout cet océan de dunes fait un cadeau à l’homme quand il le laisse passer, quelques heures par an.

LE CADEAU DU DESTIN,LE SABLE PORTEUR

LE CADEAU DU DESTIN, LE SABLE PORTEUR

 

Et pour ceux qui osent le défier, le désert a ses favoris, il les désigne et là, si l’on n’est pas sur la liste des invités, le sable est beaucoup plus anxiogène que la prison, beaucoup plus injuste que le pire des dictateurs, mais aussi tellement plus élégant et beau naturellement que tout ce que l’orgueil de l’homme peut imaginer ou dessiner.

Le béquillage dans le désert, sur le moment, on s’en passerait bien mais après, on est les rois du monde!

 

                                  BÉQUILLE MIRACLE

 

Cette photo ci-dessous est un remerciement à tous les bénévoles qui cuisent en plein soleil dans la journée, qui bivouaquent seuls dans le désert pour êtres sûrs d’être là le lendemain.

 

LE CP AU MILEIU DE NULLE PART, CADEAU!

  LE CP AU MILIEU DE NULLE PART, CADEAU !

Pour les motards, le CP ravito est un moment magique…

Et parfois une belle rencontre.

 

 

Au fait :

Message aux architectes qui détruisent l’âme de Paris, de Londres, de toutes les plus belles villes du Monde, bref partout où ils posent leurs crayons, venez voir ici ce qu’est la perfection…

Jean Louis BERNARDELLI

Photos :  Jorge CUNHA et Alain ROSSIGNOL/ Desertrun

 

4 4 sabatier ++

 

 

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