Deux jours durant la Principauté de Monaco a accueilli le départ de l’AFRICA ECO RACE. L’avantage lorsqu’on organise un événement sur la Côte d’Azur est que même à cette période hivernale, la météo est souvent de la partie. C’était justement le cas en ce dernier week-end de l’année puisque le soleil était omni présent et que le thermomètre flirtait avec les 20 degrés. De quoi assurer la réussite de cette manifestation qui constituait à Monaco une première pour la discipline
C’était la grande ambiance ce dimanche 27 décembre 2015, aux vérifs installées dans le cadre très sélect du Monte Carlo Country Club et sur le port de Monaco où le parc fermé de cette huitième édition du Rallye Africa Race, se trouvait sur le port, quai Antoine 1er.
Grande foule encore quand vers quatorze heures, le premier concurrent, le motard Pal Anders Ullvalseter s’est élancé en direction du port de Sète. Ville où la caravane devait embarquer sur le ferry CNAV Sardegnia qui devait appareiller à destination de Nador au Maroc.
Pal Anders Ullevalselter dont la KTM du tenant du titre sur deux roues était montée en pneus route, le Norvégien ayant absolument tenu à effectuer le trajet en roulant plutôt qu’en ayant la moto dans son camion d’assistance comme l’autorisait le règlement :
« Par la température qu’il fait, c’est un véritable plaisir de rouler en moto. C’est aussi une bonne façon de vérifier si tout va bien sur la moto avant de l’élancer dans les 5.957 km de route et de piste africaine. ».
Ce départ depuis le cadre prestigieux de la Principauté qui rappelle vraiment l’atmosphère démentielle des départs des Paris-Dakar, on faisait la fête toute la nuit pour le Réveillon du Jour de l’An, puis on se retrouvait en smoking et robes de soirée… au départ du Dakar, sur les Jardins du Trocadéro, Place de la Concorde ou bien devant le château de Versailles.
Dans le genre chic et historique, le « Rocher », probablement l’endroit le plus connu des « people » du monde entier, et des amateurs de sports mécaniques, ça se pose là aussi !
C’est là que se sont déroulées les vérifs dans le cadre très cosy et très sélect, s’il en est, du Monte Carlo Country Club, la nuit en parc fermé sur le port Monégasque et le départ officiel enfin de l’Africa Race 2016, avec comme prochaine escale, Dakar !
Ambiance phénoménale, endroit phénoménal…
Jean Louis Schlesser me dit qu’il vit un grand rêve, que depuis qu’il s’occupe de cette épreuve, l’Africa Race, il rêvait d’un départ aussi prestigieux, c’est fait.
Et par la grande porte !
500 personnes et 225 véhicules forment le convoi de cet Africa Race 2016.
Il suivra l’épreuve en avion pour deux raisons d’abord il aime piloter et ensuite l’appareil servira de relais aux transmissions radio et TV, l’équivalent de ce qui se fait sur le Tour de France, où les hélicos de prise de vue font un premiers relais, puis un avion tourne au-dessus de tout cela du point du jour au soleil couchant.
Pas à dire, cette épreuve est définitivement légitime sur les traces de Thierry Sabine, on rappelle qu’elle passera par le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal pour arriver au Lac Rose à Dakar.
Les premiers Paris-Dakar arrivaient au bout de la plage de Yoff, quasiment en pleine ville, mais cela devenait dangereux, à cet endroit la plage elle-même est un vrai village et Sabine avait décidé de quitter la plage de Dakar un peu avant la ville et de rejoindre le Lac Rose, ainsi dénommé parce qu’il est riche en sel, que l’on récupère d’ailleurs, et comme toutes les salines du monde, il est entre le rouge vif et le rose, sublime bien sûr.
René Metge, triple vainqueur du Dakar (du vrai… LE Paris-Dakar, on le surnomme l’Africain d’ailleurs, comme Hubert Auriol…) est depuis plusieurs années le directeur de course de l’Africa Race.
À Monaco ce dimanche, avant le départ, Gilles Gaignault lui a demandé l’endroit où allait se perdre ou se gagner l’Africa Race 2016, car sur ce vrai rallye raid, on gagne et on perd souvent avec des heures dans la vue, pas comme ailleurs dans la pampa où la piste est balisée par les spectateurs et les écarts de quelques secondes par jour…
« Cette année, avec le départ ici à Monaco, on est dans un cadre exceptionnel, magique. Celui du port de Monaco, lieu du GP le plus prestigieux du monde. Un beau cadeau que cet écrin de rêve pour tous les concurrents »
Et il y a du très beau monde au portillon qui vient de pays aussi différents que et par ordre alphbétique :
Allemagne-Belgique-Brésil-GB-Hongrie-Irlande-Italie-Kazakhstan-Kenya-Lettonie-Lituanie-Norvège-Portugal-Sénégal-Slovaquie-Suède-Suisse-Tchéquie-Russie-USA. et naturellement de France !
Grosse concurrence, en particulier italienne, avec Stefano Pelloni (Yamaha 450) ou Andrea Fesani (KTM 450) ou encore Marco Gandini (Husqvarna 450) ou l’autre Husky rital de Stefano Chiussi.
Chez les Français, il y a des calibres aussi, Stéphane Hamard (Husqvarna N°102) ou le fidèle Norbert Dubois (KTM N°161) ou encore Julien Sanchez (Yamaha N°165).
Dans la catégorie autos-camions, 95 véhicules prennent le départ du port monégasque.
C’est Jean-Antoine Sabatier, victorieux en 2015, navigué par Didier Bigot qui porte le N°200, le numéro fétiche
lors des premières éditions de cet Africa Race, de Schlesser sur cette même course.
Dans la catégorie des camions, ils sont une bonne dizaine à s’élancer depuis la Principauté : Iveco-Man-Mercedes- Renault Trucks-Scania-Tatra et les deux Kamaz des équipages Anton Shibalov-Robert Amatych et Almaz Khisamiev, au volant du N°400, les vainqueurs de l’édition 2015 et le trio composé de Sergey Kupryanov-Alexander Kupryanov et Anatoly Tanon, dans la cabine du N°403.
Auxquels, il faut ajouter l’assistance rapide composée de Valentin Nikolaev-Tagir Bigashev-Artem Shibalov et de Rafael Akhmadullin-Vlacheslav Fedoriv et Andrey Dubonosov.
Dans cette catégorie des titans, autonewsinfo suivra avec les yeux de l’amour, sa petite protégée, la Portugaise Elisabete Jacinto au volant de son Man N° 402, dont les équipiers sont José Texeira Marques et Marco Cochinho.
À ne pas oublier le très rapide Tatra No 401 des Tchéques, la paire Tomas Tomecek et Ladislav Lala.
Voilà, la traversée vers l’Afrique se fait à partir de Sète, autre port authentiquement légitime de passage du Dakar, Franck Allard, boss d’AMV, un ami qui a lancé sa boîte quand j’arrivais à Moto Verte (il y a un peu de temps mais ce s… lui, n’a pas pris une ride) qui suit ce rallye en formule raid (pas de chrono, la formule existe sur tous les rallyes raids) avec sa fille, me dit que le départ est prévu vers 21 heures, direction Nador.
Ils y seront mardi matin à l’aube et après trente heures de traversée et il y a aura une première spéciale africaine dès qu’ils auront posé les roue à la sortie du bateau…
Ce sera alors parti pour cette grande aventure de 5.957 kilomètres dont 3.742 de spéciale sur les pistes Africaines, ponctuée par une journée de repos le 3 janvier 2016 et une arrivée prestigieuse au Lac Rose à Dakar le dimanche 10 janvier 2016.
Désormais, un seul et unique objectif : Cap plein sud et direction… Dakar, avec une pensée pour Thierry Sabine, le créateur de cette épreuve mythique qu’était le Paris-Dakar, la course Africaine, la ‘vraie’ !
Thierry disparu rappelons-le, le 14 janvier 1986.
Dans quelques jours, cela fera très exactement… Trente Ans ! 30 ANS… !
Jean Louis BERNARDELLI
Photos : Jean François THIRY – Alain ROSSIGNOL et Inès ALLARD CHAMPEIL