AVEC LA TALISMAN, RENAULT REJOINT
LES PRESTIGIEUSES ALLEMANDES.
Agréable sensation en découvrant dans la Sarthe, au Château de la Vaudère, la dernière-née de chez Renault et baptisée Talisman.
Une voiture destinée à remplacer la très populaire Renault Laguna, le modèle qui pour la firme au Losange incarnait ces dernières années le haut de gamme Renault.
À première vue, cette Talisman devrait connaître un franc succès car qu’il s’agisse de « l’esthétisme » extérieur, de son look général ou de l’aménagement intérieur, cette nouvelle Renault, n’a rien à envier aux grosses berlines allemandes !
C’est une réalité !
Cette Talisman, outre son nom attachant, à de la gueule… C’est une vraie belle bagnole et de surcroît ce qui ne gâche rien, à des tarifs compétitifs !
Avec cette nouvelle berline, Renault remplace d’un coup les Laguna et Latitude. Reprenant de nombreux éléments introduits par le nouvel Espace, la Talisman tente de se faire une place au soleil dans le très relevé segment D.
Renault et le haut de gamme, jusqu’alors, c’est bien souvent des hauts et des bas. Pour éviter de manquer ce nouveau rendez-vous, la Talisman emprunte de nombreuses technologies au nouvel Espace qui depuis son lancement connaît un bon début de carrière. Le changement, est-il pour maintenant ?
UN DESIGN HARMONIEUX
Les goûts et les couleurs étant une chose très personnelle, il faut bien reconnaître que l’esthétique de cette berline Talisman est très réussi. Longue de 4,85 mètres, cette taille généreuse a l’immense mérite de prodiguer un bel espace disponible : 608 litres de coffre et une habitabilité arrière fort généreuse. Le modèle essayé, l’Initiale Paris possède un équipement complet…
Dans l’habitacle, Renault dorlote ses occupants avec du cuir à tous les étages sur les exécutions les plus élevées et un équipement pour le moins complet. On y trouve la grande tablette tactile en position verticale commandant les fonctions multimédia, une stéréo Bose à 13 haut-parleurs, des sièges ventilés et massant, un volant chauffant, ainsi qu’un arsenal sécuritaire qui paraît fort complet : aide active au stationnement, avertisseur d’angle mort, grands phares automatiques, freinage actif d’urgence, alerte de franchissement de ligne et même, régulateur de vitesse adaptatif.
ET SOUS LE CAPOT …
La Talisman propose une palette de moteurs un peu plus étendue que l’Espace, mais ne dispose toujours pas de véritable motorisation de pointe. En essence, le 1.6 TCe est décliné en deux variantes de puissance (150 et 200 chevaux), mais ne s’accouple qu’avec la seule boîte EDC (automatique à double embrayage) à 7 rapports.
En diesel, le choix est plus large et la gamme démarre avec le 1.5 dCi de 110 ch (95 g CO2/km) exclusivement servi par la boîte manuelle 6 rapports. Le 1.6 dCi le chapeaute avec deux déclinaisons de puissance, à savoir 130 et 160 chevaux, cette dernière n’étant servie que par la seule boîte EDC 6 rapports, notre modèle d’essai.
Pour en terminer avec la partie technique, pointons le châssis optionnel à 4 roues directrices, repris des précédentes Laguna et de l’actuel Espace. La réactivité directionnelle, de même que l’amortissement et une multitude d’autres facteurs (sonorité, gestion moteur/boîte, ambiance lumineuse…) peuvent être adaptés depuis le «multi-sense», un programme proposant divers modes de conduite (éco, confort, normal, sportif, personnalisé).
MANIABLE ET TRÈS AGILE !
Le gros point fort de la dernière-née du Groupe Renault, cette très agréable Talisman, ce sont ses équipements ! Certains lui permettent même de se démarquer des autres constructeurs généralistes et de titiller les ‘Premium’, les fameuses très sélectes berlines Allemandes !
Parmi ceux-ci, on note ainsi la présence de série en finition Initiale du système Multi-Sens alliant pour la 1ère fois sur le segment le châssis 4Control et l’amortissement piloté.
Pour rappel, le châssis 4Control et ses 4 roues directrices avaient été proposé sur la Laguna GT et l’est déjà actuellement proposé sur l’Espace. Son intérêt est double : accroître la maniabilité en ville en réduisant le diamètre de braquage. Et améliorer la stabilité sur route, donc le confort de conduite.
Le principe est simple : en dessous de 60 km/h, les roues arrières braquent dans le sens opposé des roues antérieures. Au delà de cette vitesse, le braquage devient parallèle. À noter que la vitesse à laquelle le sens de braquage s’inverse diffère selon les modes : 50 km/h en Éco, 60 en Neutre et 80 en Sport.
ET AU VOLANT ?
Très bien. Silencieuse, la Talisman fait preuve d’un excellent comportement routier, d’une rare efficacité. Comme nous l’avons constaté en compagnie de Laurent Pasquali, ancien Champion de France GT il y a deux ans, en duo avec l’ami Anthony Beltoise. Les 4 roues directrices permettent de négocier les virages à un rythme qui pourrait surprendre quelques sportives de renom !
Précise et vive, notre Talisman semble en effet, bien plus compacte qu’elle ne l’est réellement. Et même en forçant, tout reste calme et reposant à bord, avec un amortissement confortable, y compris sur le mode sport.
ET DU CÔTÉ DES MOTEURS …
Lors de cette première prise en main, nous avons pu essayer les 1.6 dCi 160 et TCe 200. Le premier des deux séduit par son couple et sa constante disponibilité. Il emmène la Talisman avec un souffle largement suffisant, mais manque tout de même de coffre pour interpréter le vrai haut de gamme.
Le second, forcément plus silencieux et plus alerte dans les tours, surprend par ses accélérations.
ET COMBIEN CELÀ COÛTE ?
Renault propose sa Talisman à partir de 27.900 € en finition Life (dCi 110). Un modèle à l’équipement taillé pour le prix d’appel. En finition Zen, la Talisman se vend 2.000 € de plus. Le sommet de la gamme, l’Initiale Paris, elle, est proposée à 38.850 €.
NOTRE AVIS
Polyvalente, la Talisman se sent aussi à l’aise dans les virages serrés, que dans l’anarchie d’une circulation urbaine. Un véhicule spacieux, confortable et efficace, mais qui aura tout de même fort à faire face à une concurrence bien affûtée, pour s’imposer.
Mais, pétrie de bonnes idées, elle devrait séduire la clientèle de ce type de voitures. Tout comme la Grandtour, la version break… à venir !
Gilles GAIGNAULT
Photos : Laurent PASQUALI et AUTONEWSINFO