BRETT LUNGER: UN SEPTUAGENAIRE QUI A MARQUE LA F1 PAR UN ACTE DE BRAVOURE

 

 

F1-BRETT-LUNGER-Photo-PUBLIRACING

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Robert dit « Brett » LUNGER, qui fêtait ses 70 ans ce 14 novembre, fait partie de cette petite frange de pilotes US qui ont tenté de se forger une place dans le cercle sélect de la F1, mais qui  faute de résultats probants ont malheureusement du baisser pavillon.

Né à Wilmington dans l’Etat de Deleware sur la côte est des Etats-Unis le 14 novembre 1945, Brett LUNGER se laissa fasciner très tôt par le sport automobile, à l’âge de 20 ans d’abord en tant que spectateur avant de se retrouver au cœur de l’action  en tant que… pilote payant.

Héritier et membre (6ème génération) de la célèbre dynastie française DUPONT de NEMOURS, dont une partie  immigra aux States début du 19ème siècle et dont les aïeux furent d’importants fournisseurs de poudre, lors du premier conflit mondial, le jeune LUNGER, grâce à ses moyens financiers tâta rapidement aux différentes compétitions automobiles disputées sur le territoire américain.

Il fit ses premières armes aux volants de GT, CANAM en passant par la Formule 5000, avant de remiser provisoirement le volant en 1968, pour aller servir son pays lors du conflit au Vietnam au sein du prestigieux Corps des Marines et durant 13 mois.

Dès sa démobilisation à son retour aux « States », Brett n’eut qu’une idée, celle de poursuivre sa carrière automobile en Championnat L & M en Formule 5000 américaine et avec succès puisqu’il décrocha  une première victoire et deux autres podiums pour son come-back.

Dès 1972, il traversa l’Atlantique pour venir disputer le Championnat de F2 en Europe, à l’époque l’anti-chambre de la F1,  dans l’espoir d’accéder rapidement à la catégorie reine du sport-automobile.

Durant ses neuf épreuves, il dut toutefois déchanter car hormis une 4ème place à Mantorp Park en Suède, il terminait à une peu glorieuse 24ème place finale au classement final du Championnat, ce qui le décida à retourner aux USA pour re disputer le Championnat américain de Formule 5000 et en parallèle le même Championnat britannique sur le vieux continent.

Et là, les choses se passèrent nettement mieux pour le « Sunny Boy » américain puisqu’il termina une fois deuxième à Pocono et troisième à Watkins Glen, tandis qu’en Grande-Bretagne, il parvint à inscrire son nom sur les tablettes, d’abord à Snetterton puis ensuite à Mallory Park, en tant que vainqueur, se classant deuxième à Brands-Hatch.

 

 F1-BRETT-LUNGER-et-la-SURTEES-au-NURBURGRING-en-1976-Photo-PUBLIRACING.


F1-BRETT-LUNGER-et-la-SURTEES-au-NURBURGRING-en-1976-Photo-PUBLIRACING.

 

Et ce sont précisément ses résultats obtenus en Angleterre qui lui ouvrirent finalement les portes de la F1.

C’est au volant d’une HESKETH 308 du célèbre Lord du même nom et aux côtés d’un certain James HUNT qu’il fit ses débuts  en F1, à l’occasion du GP d’Autriche en 1975, une époque où la Formule 1 payait un lourd tribut à l’insécurité de ses monoplaces et GP où il vit son compatriote Mark DONOHUE se tuer lors du warm-up…

En 1976, il passa avec l’appui financier du cigarettier CHESTERFIELD et du fabricant de spiritueux CAMPARI chez SURTEES sur une TS 19, mais pour se retrouver la plus part du temps en fond de grille et avec comme meilleur résultat une 10ème place à Zeltweg, au GP d’Autriche.

 

 F1 1976 Niki LAUDA-Ferrari 312T2 avant le crash le 1er aout au NURBURGRING © Manfred GIET.


F1 1976 Niki LAUDA-Ferrari 312T2 avant le crash le 1er aout au NURBURGRING © Manfred GIET.

 

Toutefois le 1er août 1976, lors de l’inoubliable GP d’Allemagne sur la célèbre Nordschleife du Nürburgring, il entra dans les annales de la F1 pour la postérité.

C’est en effet effectivement lui, qui vint percuter la Ferrari 312 T2 de Niki LAUDA sortie à Bergwerk, peu après Adenau, et qui immobilisée en pleine piste, venait de s’embraser !

C’est lui aussi qui sorti immédiatement de sa monoplace, alerta alors les poursuivants en leur faisant signe de s’arrêter pour venir en aide à Niki LAUDA prisonnier des flammes de sa FERRARI.

Grâce à son courage et son sang-froid et aidé par les seuls Harald ERTL, Guy EDWARDS et Arturo MERZARIO , lequel dégrafa le harnais de sécurité de LAUDA pour permettre à LUNGER d’extraire l’autrichien inconscient du brasier de sa FERRARI.

 

F1-BRETT-LUNGER-Partie-du-capot-de-la-SURTEES-TS-19-de-LUNGER-apres-accident-le-1er-aout-1976-Photo-Collection-privée-de-lauteur-©-Manfred-GIET

F1-BRETT-LUNGER-Partie-du-capot-de-la-SURTEES-TS-19-de-LUNGER-apres-accident-le-1er-aout-1976-Photo-Collection-privée-de-lauteur-©-Manfred-GIET

 

Sans l’acte de bravoure du pilote américain, aidé des trois autres, Niki LAUDA ne serait plus parmi nous aujourd’hui.

Quelques semaines plus tard, Brett recevra de la Scuderia, un petit Trophée en remerciement, un petit trophée qui sera le seul qu’il récoltera en F1 mais qui sur le plan humanitaire restera le plus grand que l’on puisse recevoir surtout lorsque s’agissant d’avoir contribué à sauver une vie.

La suite de la saison sera à marquer d’une pierre blanche car tout comme son équipier australien Alan JONES, qui deviendra quatre ans plus tard en 1980, Champion du monde, il n’arrivera pas à faire progresser la rétive SURTEES TS 19.

 

 F1-BRETT-LUNGER-et-la-McLAREN-M23-en-1977-Photo-PUBLIRACING


F1-BRETT-LUNGER-et-la-McLAREN-M23-en-1977-Photo-PUBLIRACING

 

1977 et 1978,  furent ensuite ses deux dernières saisons au plus haut niveau et où il s’associait avec un ancien ingénieur de chez LOTUS, qui auparavant travailla pour Jim CLARK et Graham HILL, Bob SPARSHOTT, pour fonder le Team CHESTERFIELD RACING sous BS FABRICATIONS .

Alignant des MARCH 761, des McLAREN M23 ou M26 ainsi qu’une ENSIGN  N177, mais qui n’étaient plus de prime jeunesse, il réussit néanmoins à terminer une fois 7ème au GP de BELGIQUE à ZOLDER en 1977 au volant d’une Mc LAREN M26, en échouant de peu pour le gain de la 6ème place et un premier point au Championnat du monde derrière Didier PIRONI.

 

 F1-BRETT-LUNGER-et-la-McLAREN-M26-au-GP-de-BELGIQUE-en-1978-Photo-PUBLIRACING


F1-BRETT-LUNGER-et-la-McLAREN-M26-au-GP-de-BELGIQUE-en-1978-Photo-PUBLIRACING

 

Fin 1978, il mit fin à sa carrière en F1 et si par la suite, il disputa encore quelques épreuves d’endurance avant de raccrocher définitivement son casque pour s’impliquer par la suite exclusivement au sein du conseil d’administration du géant  industriel américain de la chimie DuPONT, fondé par ses aïeux français, tout en se maintenant en forme par la pratique de la course à pied et des épreuves cycliste.

A l’occasion de son septantième anniversaire, gageons que parmi les vœux il y aura ceux de Niki LAUDA, qui grâce à lui, peut fêter deux fois par an son anniversaire depuis le 1er août 1976 !

 

Happy Birthday Brett and long life for you !

 

Manfred GIET

Photos : Publiracing Agency

 

Brett-LUNGER-©-Manfred-GIET

Brett-LUNGER-©-Manfred-GIET

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