Au terme de cette avant-dernière journée de cette 15éme édition du Tour de Corse Historique et à l’issue des trois spéciales au menu de l’étape qui nous conduisait ce vendredi de Porto à l’Ile Rousse, le leader Christophe Vaison, creuse encore un peu plus l’écart au classement général provisoire, face à son seul réel adversaire capable de l’empêcher de l’emporter ce samedi à Porto Vecchio et de renouveler sa victoire de l’an passé !
En effet, le pilote de la très performante Lancia 037 qui rappelons-le, fut à deux reprises victorieuse du Tour de Corse autrefois, respectivement en 1983 et 1984 et avec l’équipage que formaient les Finlandais Markky Alen et Ilkka Kivimäki, a encore augmenté l’écart, qui ce matin au départ de Porto était de 48’’ et qu’il a porté ce vendredi soir, à l’arrivée à l’Ile Rousse à … 1’47’’
Et ce, d’une part parce qu’il a gagné deux des trois spéciales du jour.
D’abord l’ES 11 – OTA PORTO – MARIGNANA et ses 17,74km, où il prenait encore 2’’ supplémentaire aux époux Oreille. Suivaient les deux Escort de Gonon à 18′‘ et Jenot à 19 »
Puis, la suivante, l’ES 12, la très longue spéciale de NOVELLA – PALASCA, longue de 50,54km. Où hélas l’Opel d’Alain et Sylvie Oreille rencontrait des problèmes qui les contraignaient à lever le pied et à assurer afin de terminer.
De ce fait l’Opel Ascona 400 Groupe B, perdait gros, très exactement 1’01’’, retard qui se chiffrait désormais au général à … 1’52’’ !
Si la 037 s’offrait un énième temps de référence, derrière on pointait la Porsche de Jean François Mourgue et Denis Giraudet à 12 », laquelle précédait de 27 » la Ford Escort de Jenot et de 33 » la Talbot Sunbeam de Barille.
Croisé au parc d’assistance Jean Louis Bolla, le préparateur de la voiture à Lançon en Provence, nous en expliquait la cause :
« Le pépin est venu d’un problème d’allumage. Une mauvaise connexion »
Visiblement, cela fut vite trouvé et résolu car c’est bel et bien, un Alain Oreille, sur-motivé qui signait ensuite le scratch de la dernière spéciale, sur les 28,07km de l’ES 13, NOTRE DAME DE LA SERRA !
L’Opel qui porte le N°2, étant créditée du temps de référence en 17’56, soit cinq secondes plus vite que la Lancia 037. Derrière le duo de tête, c’est Mourgues encore lui qui se révélait le plus rapide, lâchant 10 » au vainqueur de cette ES. Il devançait Gonon et Jenot de 1 » et 8 ».
Ce samedi matin, avant de s’élancer cap plein sur pour rentrer sur Porto Vecchio, terme de ce 15ème Tour de Corse Historique, le tandem Vaison-Duffour comptera 1’47’’ d’avance sur l’Opel d’Oreille, 3’32’’ sur la Ford Escort RS MK1 de Florian Gonon et Michel Horgnyes, 4’11’’ sur une autre Ford Escort, la RS 2000 MK 3 de Pierre-Manuel Jenot et Milo , et 6’57’’ sur une 3ème Escort, celle du duo que forment Antoine Vandromme et Yohan Raffaelli, équipage toujours solide et aux avant-postes et qui complète actuellement le Top 5.
Ensuite, on pointe dans l’ordre, la toujours aussi véloce Talbot Sunbeam – voiture qui fut vice Championne du Monde en 1981 – et que pilote Bernard Barillé qu’épaule Patrick Chiappe, 6éme à 7’44 », puis la Ford Escort RS 2000 de François Foulon et Arnaud Dubois, 7émes eux à 7’46 ».
La Porsche 911 Sc de Louis Antonini et Bernard Biancamaria à 8’06 », la Renault 5 Turbo de Jean Toussaint de Gentilli et Cédric Santini à 9’10 » et une autre Porsche 911 SC, celle de Frank Servais et Sandra Arlettaz, complétant le Top 10, à 11’15 »
Comme chaque soir, après les vérifications d’usage à leur assistance, en début de soirée, la Lancia leader rejoignait le parc fermé situé le long du port de l’Ile Rousse, où Pascal Duffour, le navigateur de Vaison, nous résumait la journée dans le cockpit de la belle Italienne :
« On est détendu ce soir après cette grosse journée. On gagne encore deux des trois spéciales. Ce matin pour la 1ère, l’ES11, a pas fait le bon choix de pneumatiques mais le meilleur temps on a visiblement bien tiré notre épingle du jeu. Dans la seconde, alors là, on a pris un max de plaisir et cette ES – NOVELLA – PALASCA – était tellement plaisante qu’à l’arrivée au bout des 50 km, on s’est dit c’est déjà fini, tellement au fil des kilomètres, on prenait que du bonheur de rouler, 31’40 d’immense plaisir.»
Et sur cette seconde victoire d’affilée et consécutive qui se profile, Pascal nous lâche:
« Un Rallye n’est jamais fini qu’à l’arrivée de la dernière liaison. On va donc rester bien concentré. Certes on peut imaginer que le plus dur est fait. Oui et non, même avec 1’47 » d’avance.»
Et il insiste :
« Il reste tout de même 74 km de chronos et quatre spéciales. Nous on va bien mais il faut que la mécanique tienne !»
Sages paroles d’un garçon rigoureux et toujours très sérieux dans ses analyses.
Gilles GAIGNAULT
Photos : François HAASE et AUTONEWSINFO