BOL D’OR 2015 : VU DE L’INTÉRIEUR, DE LA MAGIE PARTOUT ET DES COULISSES… COULISSANT MAL !

BONHEUR TOTAL

BONHEUR TOTAL  – Photo Jean François THIRY

 

Dimanche 20 septembre, 17 heures, Circuit Paul Ricard, le Bol d’Or 2015 est terminé depuis deux heures. Je redescends vers Toulon, à moto bien sûr, et dès l’approche du Beausset, on voit les familles entières en bordure de route faire de joyeux signes de la main aux milliers de motards qui engluent l’entrée du village.

Un peu genre le Tour de France, les motards répondent sous diverses façons mais clairement, et ce sera la même chose plus bas dans d’autres villages, le Bol est redevenu la fête populaire qui se perdait depuis des années dans le glauque et l’oubli.

Le motard n’est plus un voyou mais un passionné reconnu et apprécié, même s’il fait un peu de bruit, surtout en bandes…

 

La nation motarde est venue, son immense « pow wow » annuel au soleil du sud est né à nouveau.

autonewsinfo a raconté au long du week end à quel point la course a été passionnante de bout en bout, on ne reviendra pas là-dessus sauf pour dire une fois de plus que ce circuit est magique.

Ambiance ?

Chaque fois que j’ai traversé de nuit les zones de public, avec parfois la peur au ventre d’en voir un s’écrouler bourré de bière sous mes roues, j’ai vu des gens marcher sur le côté des voies, ne pas insulter ceux qui roulent en auto, des gens heureux d’être là.

Bon, l’organisation un peu manche à balai où je pense avait tellement peur d’accidents que les voies intérieures de sécurité étaient protégées comme la Banque de France.

 

UN CIRCUIT TRES PROTECTEUR!

UN CIRCUIT TRES PROTECTEUR!

 

Le petit tour magique de nuit pour « sentir » l’ambiance m’a été interdit comme à beaucoup de journalistes, je ne pourrai donc vous narrer la fête au village ni les scènes de nuit de carnaval habituelles…

Par ailleurs, par peur des débordements, « on » y a été aussi un peu fort sur les grillages.

Pas forcément engageant mais j’ai discuté avec les dirigeants du circuit et les organisateurs du Bol, on y avait la terreur du feu de camp foutant le rif à toute la pinède, et en effet le paysage était, par endroits, vraiment « sécuritaire ».

Mais bon, le public est venu, énorme, d’autant plus que le circuit est petit, le public n’est plus admis le long de la ligne droite du Mistral, et l’on a eu, 24 heures durant cette délicieuse impression d’être les uns sur les autres, signe de succès…

 

"ON DIRAIT LE SUD" CHANTAIT NINO FERRER...

« ON DIRAIT LE SUD » CHANTAIT NINO FERRER… Photo Gilles VITRY 

Le vent de mistral a été peu sympa durant la nuit du Bol et a peut-être moins donné que d’habitude le goût de la fête, il semble d’ailleurs que les attractions foraines aient été quelque peu boudées, mais bon, l’arrivée de cet événement et de sa mauvaise réputation dans un endroit ayant perdu l’habitude des publics de masse depuis quinze ans était à ce prix, les précautions.

Le Bol d’Or est un événement populaire de masse, l’organisation annonce 70 000 spectateurs sur le week end, il faut évidemment corriger ce chiffre puisqu’un spectateur ayant payé son billet sur trois jours est compté trois fois !

La gendarmerie estime le public à 40 000 spectateurs, cela me paraît plus conforme mais encore une fois, il est venu en masse, il a adoré la course, la base de cette renaissance est bonne, le bébé est bien né. (re-né !)

Après, il y a des tas de trucs à refaire d’urgence.

 

LA TOUR DU PONT, DITE "MARLBORO" A GAUCHE AU FOND DE L'IMAGE

LA TOUR DU PONT, dite « MARLBORO » à gauche en haut de la photo -Photo Bernard BAKALIAN

 

La tour du Pont, détruite au moment de la restauration du circuit, était une sorte de phare, excellent pour les speakers, les photographes,  les TV, et surtout pour les classements affichés en énorme sur toute  la hauteur du bâtiment, même la nuit car étant éclairés.

Bon, si vous n’avez pas connu la tour du pont, regardez les images du circuit du Mans où circuit d’Austin aujourd’hui et vous aurez une idée de ce qu’est un bâtiment devenu culte.

 

24-HEURES-DU-MANS-2015-Test-31-Mai-La-ligne-droite-des-stands-et-la-Tour-MICHELIN-Photo-Max-MALKA

 

Je sais qu’il y a un terrain d’aviation sur le bord opposé du circuit, il faudra que la tour soit bien balisée la nuit et quand il fait mauvais, mais c’est faisable, comme l’écrivait Mummery, premier vainqueur du Cervin par les voies difficiles, « Là où il y a une volonté il y a une voie » (Where there is a will there is a way…).

On pourra donner avec bonheur aux spectateurs des hauts parleurs dignes de ce nom.

Un bon speaker, et ils étaient bons, je sais de quoi je parle, fait vivre une course autrement et surtout donne des infos en quasi immédiateté.

On leur donnera aussi un micro HF qui fonctionne partout, donnant au public cette impression phénoménale d’entrer dans l’intimité des stands.

Un vrai plus avec les écrans géants.

 

On fera en sorte que les réseaux téléphoniques et autres connexions modernes soient plus performants, dans le public, dans les stands et dans l’enceinte de presse, il a été quasi impossible de passer un coup de fil, et on m’a même dit que les commerçants du village ne pouvaient pas faire fonctionner les machines à carte bleue lors des achats.

Voilà un point inadmissible en 2015 !

Sur le plan strictement professionnel, je sais que vous devriez vous en f… mais cela conditionne aussi la qualité des reportages sur l’événement, en salle de presse, il y avait une batterie d’écrans totalement illisibles, em… quand il y a 55 motos au départ.

Les installations internet sont nettement insuffisantes, nous avons perdu un temps fou à récupérer des connexions qui jouaient les filles de l’air.

Enfin,  j’ai vu des photographes, qui eux avaient le droit de prendre les voies de sécurité,  rester bloqués une heure parce que les navettes des sponsors ne les prenaient pas pour les ramener au bercail, même quand elles étaient à vide. Cela me rappelle les souvenirs d’organisations américaines raides comme des passe-lacets.

Tout cela est juste du rééquilibrage, il fallait faire renaître un beau bébé, il est né, il est beau, il est magique.

Mais d’une année sur l’autre, il faudra faire avancer ce que j’appelle « Le syndrome de Claude Michy », le promoteur du GP de France moto, qui fait venir des foules considérables au Mans avec chaque année son concept de « Monsieur Plus » qui en offre des tonnes à ses spectateurs.

Alors messieurs les puissants du Bol, faites marcher le « brain storming » et la couverture de ce beau bébé sera douce comme un cocon, forte comme un coup de foudre sportif, festive comme un 14 juillet…

Parce que la nation motarde s’est assemblée, elle ne demande qu’à revenir et à croître.

 

BOL-D-OR-2015-PAUL-RICARD-Une-belle-brochette-avec-Renaud-LAVILLENIE-Christian-SARRON-Carlos-CHECA-Noel-RENOUARD-et-Gilles-GAIGNAULT-Dimanche-20-Septembre

BOL D’OR 2015-PAUL RICARD-Une belle brochette avec le Champion Olympique Renaud LAVILLENIE-Christian SARRON et Carlos-CHECA anciens Champions du monde en GP 250c  et Superbike-Noel-RENOUARD et Gilles GAIGNAULT-Dimanche-20-Septembre -Photo Stan PEREC

 

Clairement, le bonheur est revenu.

Tout le monde a un an pour moderniser le circuit, c’est largement suffisant.

L’an prochain, on espère une fin de championnat aussi crispante pour les managers mais donnant délicieusement le frisson aux spectateurs !

Mais fondamentalement, à tous merci et en ce qui me concerne, quel pied !

 

JEAN LOUIS BERNARDELLI

PHOTOS AUTONEWSINFO ET ORGANISATION

 

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