Belle réussite pour la première épreuve SSV à Pont de Vaux

 

Pour la première fois en 29 ans, le Mondial de Pont de Vaux accueillait une épreuve de SSV et l’on peut pas cacher que d’un point de vue organisationnel, le montage de l’opération n’était pas évident.

En plus, du fait que les normes de la FFSA s’imposaient pour le tracé de la piste et toutes les questions de sécurité, il fallait placer les courses sous la férule des commissaires de la fédération automobile ainsi que celle du directeur de course.

 

La culture auto dans un fief moto

 

Les bonnes relations établies depuis longtemps par la direction du Mondial de quad avec les responsables de l’ASA des Vins de Macon ont facilité les choses sous la présidence de la  souriante  Marie-Claude Darbon. Les commissaires des courses de quad, issus de l’union motocyclisme de l’Ain, ont su accueillir leurs collègues de l’auto et les deux entités ont travaillé en pleine complémentarité pour une efficacité maximale.

Le directeur de course Hubert Benoit avait la lourde tâche de veiller à ce que cette première prestation à Pont de Vaux se déroule de la meilleure des façons. Pour corser le tout, quatre manches étaient réparties sur le vendredi et le samedi et, l’on peut vous assurer que le spectacle fut apprécié malgré la concurrence sérieuse opposée par les mordus de quad ayant un peu tendance à dénigrer ces SSV.

En fait, les tenants de la culture moto ont facilement admis que « les petites bêtes SSV » présentaient un intérêt certain quant au pilotage spectaculaire offert par les meilleurs compétiteurs du plateau.

 

Les Polaris dominent de la tête et des épaules

 

Quatre manches permettaient à 25 pilotes de se confronter durant des courses de 45 minutes. Il faut bien le reconnaitre, rapidement nous avons pu observer que 5 à 6 machines dominaient outrageusement les débats, reléguant les autres concurrents à 1, 2, 3, 5 ou même plus de 8 tours.

Avec étonnement nous n’avons pas vu les Canam, pourtant dotés de moteurs turbo plus puissants que ceux des nombreux Polaris, dominer les courses. Bien au contraire!

Sébastien Guyette et Pascal Cuvelier, deux belges, beaux-frères et membres du même team se sont apparemment bien amusés sur leur Polaris  RZR 1000  quasiment de série. Hormis un radiateur placé en arrière pour empêcher d’être colmaté en cas de piste boueuse, des jantes et des pneus  spéciaux avec en plus des rotules de suspension et  des tirants arrière renforcés, le Polaris, pour le reste complètement de série et seulement équipé du siège baquet, aurait pu être celui de Monsieur tout le monde.

Seulement voilà, au volant nous trouvons de vrais pilotes connaissant parfaitement l’art de l’appel et contre appel en cas de besoin, des as de la glisse ou de la dérive, des spécialistes de la trajectoire parfaite quand la piste est libre, tant et si bien qu’ils ont survolé les 4 manches, Sébastien N° 9 devant Pascal N° 5 derrière. Les deux compères semblaient tellement « confort », que nous ne fûmes même pas étonnés d’apprendre que dans les lignes droites, ils prenaient le temps de communiquer par radio.

 

 

Les autres, qui auraient pu leur disputer cette suprématie tout en roulant à fort bonne cadence n’affichaient pas la même facilité tout en ne lambinant pas en route. Pascal Brillant sur le N° 72, Thomas Baudoin N°  22 et Jean- Paul Bohemen N° 74, tout en s’attaquant dans certaines portions, arrivaient parfois à se trouver dans des situations moins sereines et perdaient inexorablement quelques  dixièmes de seconde sur les rois d’une piste parfaite.

 

 

Lors de la quatrième et dernière manche un départ un peu chaud ne permit pas à Pascal Brillant de faire de l’intox bien longtemps. Les deux « renards belges » choisissant les meilleures trajectoires et dosant mieux leur ré-accélération, mirent la N°72  en difficulté au second virage et l’oublièrent en perdition et dans l’obligation de repasser par son stand.

Il en fut de même pour le fougueux  Alexandre Desjardins sur le Canam N° 84 qui exécuta une belle pirouette et plia triangle et jante droite. Ensuite, on remarqua un très jeune pilote Thomas Baudoin sur un autre Polaris N° 22, qui fit étalage d’un bel optimisme parfois dans des situations un peu scabreuses, tout en les maitrisant avec brio.

Au classement final des quatre manches nous trouvons

 

1-Sébastien Guyette  N°9 sur Polaris XP

2- Philippe Cuvelier N°5 sur Polaris RZR

3-Pascal Brillant N° 72 sur Polaris RZR

4- Stépane Bouillé N°112  sur Polaris RZR

5- Thomas BaudoinN°22 sur Polaris RZR

 

Une piste bien appréciée

 

A propos du tracé, les pilotes s’accordaient unanimement à louer la variété des virages avec des enchaînements intéressants, tout comme la qualité des interventions des nombreux commissaires.

Le souhait formulé,    notamment par les pilotes de pointe, se résumait à suggérer un élargissement de la piste pour faciliter les dépassements.

Nous ne pouvons que nous féliciter de cette première apparition des SSV à Pont de Vaux. Ce succès d’estime, tant auprès des pilotes que des spectateurs, ne pourra que favoriser un plateau un peu plus corsé l’année prochaine lors du trentième anniversaire de cette organisation.

 

Alain MONNOT

Photos: Gilles VITRY