Porsche, signe un 16éme succès en Sarthe après une formidable bataille avec son adversaire Audi, victorieux des cinq dernières éditions et ce au bout d’une course époustouflante, notamment au cours de la longue nuit mancelle !
263 500 spectateurs !
Les 24 Heures du Mans ont encore fait le plein cette année avec une assistance record, preuve que l’épreuve demeure la référence en termes d’intérêt, d’image et de passion, loin devant les GP F1 qui n’attirent plus grand monde.
Et si une autre firme Allemande est Championne du monde, Mercedes pour la citer, il n’y aura malgré tout pas de Grand Prix d’Allemagne de F1 cette année !
Cherchez l’erreur…
Au Mans cette année, les tribunes étaient une fois de plus pleines à craquer, les paddocks ont comme par le passé fait le plein de passionnés, venus à la rencontre des pilotes, une offre et une possibilité que les promoteurs des GP F1, leur refusent …
C’est l’une des raisons qui explique que le spectacle que propose l’endurance rencontre un tel engouement qui ne cesse d’attirer de plus en plus de monde
Et ce d’autant plus que sur le plan sportif, là aussi il y avait matière à se régaler…
Une semaine durant, les fans ont rêvés, il n’ y avait qu’ à traîner ses oreilles un peu partout, lors du pesage d’abord puis ensuite tout autour du circuit, pour s’en convaincre :
Le Mans reste Le Mans, cette course magique et mythique que seul en F1, le GP de Monaco peut lui contester car sinon en F1… Bof, on s’enquiquine !
PORSCHE ET AUDI ONT FAIT LE SPECTACLE ET LE SHOW
Sur la piste des 24 Heures, pas de soucis… Là, on a eu droit à une show exceptionnel et ce deux tours d’horloge durant.
A l’arrivée, Porsche s’offre une superbe 17éme victoire … dix-sept ans après son dernier triomphe le 11 juin 1998 ! Dix ans à attendre et patienter mais quel retour au Mans après avoir repris contact avec le milieu de l’endurance et la Sarthe l’an passé.
Porsche est de retour dans so épreuve fétiche !
Et, cerise sur le gâteau, c’est le plus jeune de ses équipages, celui de la 919 N°19, recruté pour Le Mans et qui s’était rodé récemment lors des Six Heures de Spa, les intermittents du spectacle, les rookies, le trio Hülkenberg, Bamber et Tandy qui dès sa découverte des 24 Heures qui l’emporte !
Cette victoire est de plus assortie d’un doublé avec l’équipage de la Porsche N°17, les très expérimentés Bernhard, Webber et Hartley.
En LM P2, là aussi on ne s’est nullement ennuyé !
Et après une sacrée bataille sur la piste, la victoire est revenu au Team, origina ire de Hong-Kong, l’équipe KPMG avec la toute nouvelle Oreca 05- Nissan de l’équipage composé du Français Nicolas Lapierre, et des Britanniques Howson et Bradley.
L’équipe Américaine Corvette s’impose en LM GTE Pro grâce à son trio Gavin, Milner, et Taylor. Formidable consolation pour le Team GM, après le regrettable forfait de la seconde C7-R, la voiture-sœur, la N°63 trop accidentée par son pilote Danois Jan Magnussen, aux essais du jeudi et jugé irréparable loin de sa base aux USA
Et c’est l’écurie Russe SMP Racing qui s’offre, elle, la victoire dans la dernière heure dans la catégorie LM GTE Am, grâce à l’équipage Italo-Russe, Bertolini -Shaytar-Basov. A la suite de la violente sortie de piste de Roald Goethe, alors au volant de l’Aston Martin N°96 qui menait cette catégorie
LM P1
Quatre grands constructeurs étaient engagés dans la catégorie reine des LM P1 de cette 83éme édition des 24 Heures du Mans.
Audi et Porsche défendaient équitablement les couleurs de l’Allemagne face à un duo Japonais plus hétérogène et constitué de Toyota, Champion du monde d’endurance en titre et du petit nouveau, Nissan
qui effectuait son grand retour au plus haut niveau.
Dans ce match Japon-Allemagne, la palme de la vitesse et de l’endurance, a nettement basculé dans le camp germanique et plus précisément du côté de Porsche.
Les deux constructeurs Allemands se sont livrés un combat de tous les instants, les pilotes des Audi R18 e-tron quattro et Porsche 919 Hybrid, rivalisant d’audace et de prouesse à plus de 240 km/h de moyenne, lorsque la piste le leur permettait. Slalomant pour ne rien perdre ou ne rien lâcher au milieu des LMP2 et des GT beaucoup plus lentes.
Franchement, de jour comme de nuit, on s’est régalé. Quel show, répétons-le, quel spectacle que de suivre la progression de la bataille entre les trois Porsche et les trois Audi, lancées à près de 350 Km/h au cœur des Hunaudiéres et dans la portion située entre Mulsanne et Arnage, du côté de la courbe Indianapolis…
Ahurissant, Hallucinant mais quel pied !
Quelle montée d’adrénaline, le cœur qui fait boum-boum…
Autant d’éléments qui vous vous réconcilient avec la compétition automobile ce que la F1 n’offre plus !
Ce week-end au Mans, la différence entre les deux disciplines était flagrante…
Et pour s’en convaincre définitivement, il n’y avait qu’à observer dans les stands et dans les loges, les visages des invités et autres VIP ;
Comme l’aurait dit, le regretté Coluche ‘’ il y avait du beau monde, du beau linge au mètre carré ! ‘’
En toute logique, la seule voiture à n’avoir connu aucun souci en piste, l’a emporté. Grâce à elle, la Porsche N°19, le constructeur Allemand de Stutgart, remporte sa 17éme victoire aux 24 Heures du Mans, un an après y avoir fait son grand retour après une longue interruption de … 17 ans !
La marque qui avait par le passé fait du Mans son terrain de chasse favori, est venu à bout, non sans mal, de son cousin Audi dont les voitures ont toutes été successivement retardées.
Situation rare, que dis-je, rarissime au cours de la décennie écoulée ou les bolides d’Ingolstadt, n’avaient jamais connu cette succession de petits pépins qui vous retardent et vous condamnent irrémédiablement !
La première Audi R18 e-tron quattro, à lâcher prise fut la N°8, et ce rapidement samedi en fin d’après-midi, après un contact avec les rails entre Mulsanne et Arnage.
Une perte de capot arrière à 6 h55, dimanche, ensuite la N°7 qui avait bataillé toute la nuit avec la Porsche n° 19 pour le leadership ‘ A toi, à moi ‘ et le commandement en fonction des arrêts ravitaillement …
Pour finir, après un léger contact avec une Ferrari GT durant la nuit et des soucis sur son système hybride avant-gauche, la troisième Audi, la N°9, était la dernière des voitures du Team Audi Sport Team Joest, à subir des avaries qui empêchaient la marque aux anneaux de décrocher un quatorzième succès.
Pendant ce temps, les deux rookies, Nico Hülkenberg, seul pilote de F1 en activité, le Néo -Zélandais Earl Bamber et le Britannique Nick Tandy ( déjà 2 participations) enchaînaient les relais, sans coup férir, et prenaient définitivement le commandement au 252 éme tour, dimanche matin, quand l’Audi N°7 lâchait prise.
Et pour que la fête soit belle, Porsche, plaçait en outre une deuxième 919 Hybrid, la N°17, sur la seconde marche du podium.
Partie en tête, mais distancée en début de nuit suite à une pénalité d’une minute pour un dépassement effectué hélas sous drapeau jaune, par l’ancien pilote de F1, Mark Webber la N°17 de Webber, Bernhard et Hartley, pointait avec un petit tour de retard seulement sur sa sœur d’écurie, qui à l’arrivée avait parcouru 395 tours, soit deux tours seulement de moins que le record absolu de l’épreuve.
Preuve que cette année, la course a été de haut, très haut niveau
LE CHAMPION DU MONDE 2014, TOYOTA PAS AU NIVEAU …
Dans le camp Japonais, Toyota n’a pas démérité, mais le rythme de leur TS040 Hybrid n’était pas suffisant pour soutenir la comparaison avec les voitures Allemandes.
La N°2 de Sarrazin-Wurz-Conway étant la mieux classée, finissant à une boen modeste sixième place à … 8 tours des vainqueurs !
Quant à Nissan, sur ses trois GTR-LM Nismo alignées au départ, suite à l’abandon de la N°21 en début de nuit, et de la N°23 à deux heures de l’arrivée, après des 24 Heures totalement anonymes, le Team NISMO, voyait une seule de ses voitures, la n°22, passer sous le drapeau à damier.
Mais, bien loin de la tête de course, objectif avoué lors de la présentation du projet il y a un peu plus d’un an à Londres (Voir lien)
N’ayant pu parcourir au moins 70% de la distance accomplie par les gagnants de l’épreuve comme l’exige le règlement, cette unique Nissan en piste, n’était pas évidemment naturellement pas classée.
Pour info, cette N°22 finit tout de même à… des vainqueurs !
Un gouffre…
Une chose est sure, l’opération 24 Heures du Mans 2015 aura été sur le plan purement sportif, un échec, un bide.
Reste à connaitre la suite, car si dans le stand NISMO on assurait que le Team serait de nouveau au départ l’an prochain, les choix techniques forcément interpellent !
Et parmi les ingénieurs de bon nombre d’équipes de toutes les catégories, il ne fallait pas compter sur grand monde pour y croire… à la poursuite de ce programme !
Bien de nos interlocuteurs affirmant qu’on ne reverrait plus ces GT R LM NISMO en piste!
Alors qu’avec l’ami Gilles Virmoux, nous l’interrogions et le questionnions sur la suite des opérations, Darren Cox, nous affirmait que Le Mans n’était qu’une étape, un premier step et qu’on les reverrait !
Oui mais cela, c’ était avant le départ…
On verra bien et vite car après avoir déclaré forfait lors des épreuves du début de saison en Championnat du monde d’endurance WEC, à Silverstone d’abord, pour la manche d’ouverture, puis ensuite à Spa, traditionnellement la course préparatoire aux 24 Heures du Mans, on attendra de voir, si après le désastre du Mans, l’équipe NISMO poursuivra bien le programme initial et l’aventure …
Premier élément de réponse lors de la prochaine course du calendrier mondial, laquelle se déroulera en Allemagne … sur les terres de Porsche et Audi, sur le circuit du Nürburgring, le 30 août 2015.
Troisième manche du Championnat du Monde d’Endurance WEC de la FIA, les 24 Heures du Mans étaient la course à ne pas manquer, les points y comptant double.
A ce jour, Porsche est donc en tête au classement LM P1 du Championnat du Monde d’Endurance WEC 2015, avec 140 points, devant Audi 124 points et Toyota 71 points. Quant au Team Nissan NISMO, son compteur est toujours négatif !
Gilles GAIGNAULT
Photos : Max MALKA- Thierry COULIBALY – Patrick MARTINOLI