Les 24 heures du Mans : la plus grande course d’endurance du monde !
Voilà ce que tout le monde croit. Il faut ménager sa mécanique. Les pilotes prennent soin de leur , les montures prennent soin de leurs pilotes. Chacun veille sur l’autre. Il faut tenir, d’abord jusqu’au petit matin, puis jusqu’à l’arrivée…
On ménage la boîte de vitesses, on monte les régimes mais pas jusqu’à la zone rouge, et plus le temps passent, plus le compte tours devient l’élément régulateur, on enlève 100 trs/heure, il faut arriver coûte que coûte, les mécaniciens sont fatigués…
Mais ça, c’était avant !
Aujourd’hui, ce n’est plus ça, Le Mans c’est un Grand Prix de F1, enfin c’est ce que devrait être un Grand Prix de F1.
Une bagarre de tous les instants dans toutes les catégories, un rythme effréné, des erreurs de pilotage inévitables, des dépassements en ligne droite, au freinage, en courbe, sans artifices, sans DRS, cet aileron mobile sensé augmenter la vitesse des voitures pour que celle de derrière puisse doubler celle de devant, bref un truc pour faciliter les dépassements.
Ici, au Mans, rien de tout cela, rien d’artificiel. Quand on double, c’est qu’on va vraiment plus vite que la voiture que l’on double.
On assiste à un spectacle grandiose, avec des virtuoses du volant, avec des voitures somptueuses, avec un règlement technique qui autorise les audaces des ingénieurs.
Audi, Porsche et Toyota utilisent trois technologies hybrides radicalement différentes, et le résultat est sans appel :
Leurs performances sont quasiment identiques. Et que dire de Nissan, qui a mis en route cette année un proto aux formes plus proche d’une Batmobile que d’une voiture de course, avec de surcroit les roues avant motrices, et qui malgré ça, est en course, certes à distance respectable du trio Audi, Porsche, Toyota mais qui développe peut-être une technologie novatrice.
Qui sait ?
Le Mans, c’est aussi la foule des grands jours, plus de 250.000 personnes sur le circuit au top départ, dont les trois quarts sur la ligne droite des stands.
Le grand frisson. Quelle ferveur. Quel autre événement sportif draine autant de passionnés, à part le Tour de France cycliste lors d’étapes mythiques, telles que l’arrivée à l’Alpe d’Huez ou Luchon-Pau via le Tourmalet et l’Aubisque.
Le Mans, c’est unique, y assister, c’est être le témoin privilégié d’un événement mondial. Et, en plus, aujourd’hui on assiste à un spectacle exceptionnel :
Une course de 24 heures disputée au rythme d’un GP de F1, alors que la F1, est devenue une course de 1h30 disputée au rythme d’économie de carburant.
Cherchez l’erreur !
Vous l’aurez compris, j’aime Le Mans, j’aime aussi la F1. Mais aujourd’hui, j’aime un peu plus Le Mans et un peu moins la F1.
Comme quoi, la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain !
Gilles VIRMOUX
Photos : Max MALKA – Thierry COULIBALY – Patrick MARTINOLI
Le point au classement à minuit, après 9 heures de course :
1 Porsche 919 Hybrid N°19 : 141 tours
2 Audi R18 e-tron Quattro N°9, à 5’’995
3 Audi R18 e-tron Quattro N°7 à 25’’413
4 Porsche 919 Hybrid N°17, à 2’14’’688
5 Porsche 919 Hybrid N°18, à 3’04’’212
6 Audi R8 e-tron N°8, à 1 tour
7 Toyota TS040 Hybrid N°2, à 3 tours
8 Toyota TSO40 Hybrid, N°1, à 5 tours
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