F1. APRES LE GRAND PRIX DU CANADA : OSTIE DE CALICE ! …. ON S’EMMERDE

CIRCUIT-GILLES-VILLENEUVE-dans-ile-Notre-DAME-a-MONTREAL-vue-aerienne

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F1 2015 MONTREAL  HAMLILTON DEVANT ROSBERG  Nouveau double MERCEDES le 7 juin

 

 

Après le GP du Canada

Ostie de câlice ! *

Toutes nos excuses aux Québécois (et aux Français qui parlent le joual) qui connaissent le sens de cette expression un tantinet grossière, marquant un très fort dépit.

Mais comment ne pas être dépité devant ces Grands Prix inodores, incolores, sans saveur que la F1 nous inflige à répétition depuis le début de cette saison ?

Même le circuit de l’Ile Notre Dame, théâtre de courses souvent épiques ces dernières années,  a sombré dans la monotonie.

Un camouflet à la mémoire du génial funambule qui lui a donné son nom, Gilles Villeneuve !

Terrible pour le public, comme pour les pilotes.

 

24 HEURES DU MANS 2015 Entree circuit des 24 HEURES DU MANS Photo autonewsinfo.

24 HEURES DU MANS 2015 Entree circuit des 24 HEURES DU MANS Photo autonewsinfo.

 

Et ce comme nous le faisait encore remarquer Gilles Gaignault, alors que s’ouvre la GRANDE semaine des très prestigieuses 24 Heures du Mans,  avec la formidable bataille entre les trois constructeurs (Audi-Porsche-Toyota) qui nous offrent eux depuis le début de la saison du Championnat du monde d’endurance WEC, un sensationnel spectacle des heures durant, avec des écarts infimes à l’arrivée au bout de ces épreuves longues de Six heures !!!

Exemple 4’’ à Silverstone et 13’’ à Spa  …

No comment l’endurance est autrement plus passionnante que ces GP SANS ÂMES ET ININTERESSANTS !

Encore des critiques, toujours des critiques… Ce n’est pas faux.

Mais, hélas, cette réaction épidermique devient épidémique. Les passionnés que nous sommes tous ne peuvent pas se réjouir de la parodie de spectacle qui leur est proposée et qu’ils payent de plus en plus cher – sur place comme devant leur écran.

 

 FIA 2015 Congres en mai a TUNIS Jean TODT


FIA 2015 Congres en mai a TUNIS Jean TODT

 

Les grands décideurs de la Formule 1, Bernie Ecclestone, Jean Todt et les patrons des grandes écuries, se grattent la tête devant la chute des audiences télé et des entrées sur les circuits.

Mais se posent-ils les bonnes questions ?

Tous ces brillants esprits le savent, pourtant, la première interrogation est :

Pourquoi ?

Pourquoi, assistons-nous à des Grands Prix aussi monocordes ?

Pourquoi les pilotes ne peuvent-ils pas se doubler autrement qu’en DAO (Dépassement assisté par ordinateur, avec le DRS) ?

Pourquoi ces monoplaces se suscitent-elles plus la fascination ?

Enfin, pourquoi les dirigeants de la F1 ne trouvent-ils pas de solution ?

Au milieu du mois de mai, le fameux « Groupe Stratégique », réunissant tous les bigs boss de la Formule 1, autour de Bernie Ecclestone et Jean Todt, devait déterminer les orientations pour un futur proche et tenter de raviver le spectacle de la discipline.

Résultat, aucune décision!

Encore une fois, pourquoi ?

Parce que tous ces braves patrons ne défendent qu’un seul intérêt, le leur, celui de leur équipe.

Qui, évidemment, diffère de chacun des autres.

Ils ne sont d’accord que sur un point : dire qu’ils ne sont pas d’accord…

Kafkaïen !

Pourquoi les F1 ne peuvent-elles plus se doubler ?

Les pilotes se plaignent, régulièrement, du même syndrome : ils abîment leurs pneus s’ils s’approchent à moins de deux secondes de celui qui le précède.

Pourquoi ?

Parce que l’aérodynamique actuelle entraine des turbulences à l’arrière des voitures qui perturbent totalement l’équilibre de celle qui suit.

L’explication est valable pour deux voitures d’une même équipe. Moins lorsqu’il s’agit de monoplaces de conceptions différentes.

D’où les soucis actuels de Nico Rosberg, par exemple, face à Lewis Hamilton. Celui qui part en tête gagne la course (sauf bourde des stratèges Mercedes…).

Conclusion, une mesure à essayer serait de réduire drastiquement les capacités aérodynamiques des F1.

Cela reviendrait à s’exposer au tollé des ingénieurs de la F1, qui se lamentent déjà de n’avoir plus assez de liberté de création.

Offrons leur, en contrepartie, la liberté sur le choix des moteurs et des systèmes d’hybridation.

La réussite de ce principe aux 24 Heures du Mans et en Championnat du monde d’endurance WEC aurait de quoi les inspirer…

Et pendant que nous y sommes, lâchons aussi un peu la bride sur les calculs de consommation d’essence.

C’est le domaine du Mans, pas celui de la F1 !

La Formule 1 a toujours été le royaume des pilotes. Ces dernières années, hélas, les constructeurs ont voulu s’accaparer le devant de la scène, marketing oblige.

Erreur.

Parce que le public, les fans, soutiennent et soutiendront toujours, avant tout, un pilote, à l’exception de Ferrari, à jamais unique.

Il est donc essentiel de redonner aux pilotes les moyens d’être des héros. Ce qui passe aussi par une libération des mentalités, prises dans le carcan de l’attitude « grande entreprise ».

Vouer Nico Rosberg aux gémonies, comme l’a fait Mercedes l’an dernier après la course de Spa, était injuste et démesuré.

Cette équipe affirme laisser ses pilotes libres de s’attaquer.

Bravo.

Mais elle refuse le risque de l’accrochage ?

Sérieusement ?

Mais en sport automobile, « c’est le jeu, ma pauvre Lucette ! »

Oui, le dépit nous envahit devant la Formule 1 de 2015. Le pire est qu’elle ne rend pas justice à l’extraordinaire maestria de Lewis Hamilton, désormais au sommet de son art.

Hamilton, Rosberg, Vettel, Räikkonen, Alonso (enfin, avec une McLaren-Honda qui fonctionnerait…) ont les armes pour incarner ces héros que le public désire.

Mais les esprits obtus qui gouvernent ce sport ne leur permettent pas. Pour voir vraiment de la course automobile, avec des dépassements, de l’engagement, des prises de risques, le tout associé à une débauche de technologie, il faut se rendre au Mans cette semaine et assister aux 24 Heures.

Parce que là, il y aura du spectacle !

Tabarnak !

Comme on dit au lointain Qubec…

 

François DAURE

Photos : PIRELLI et DR

 

* Juron québécois signifiant p… de m… ou bien b… de m…

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