La sieste dominicale devant le Grand Prix de Monaco était pourtant bien engagée.

Plus de soixante tours à ronfler, après avoir vu Lewis Hamilton s’envoler dès le départ, loin devant Nico Rosberg et Sebastian Vettel !

Mais, brusquement, un coup de patin, le crissement des pneumatiques et le choc sourd de la monoplace qui s’écrase en toute violence sur les protections des rails de sécurité.

Silence. Effroi…

 

 

Puis soulagement. Max Verstappen, le jeune rookie qui découvrait le tracé monégasque où il n’avait jamais encore tourné auparavant, s’extrait du cockpit de sa Toro Rosso, visiblement indemne.

Le junior Hollandais ne le sait pas encore, mais sa partie de ‘chamboule-tout’ au virage de Sainte-Dévote, vient subitement de … chambouler le destin du Grand Prix de Monaco et simultanément de relancer le championnat du monde 2015, avec l’inattendue victoire de Nico Rosberg, devant… Sebastian Vettel !

Merci au ‘ môme ‘ pour ce moment !

 

 

Cette 73ème édition de la classique monégasque se sera donc jouée sur une double panne de cerveau.

La première palme du jour revient ainsi à Max Verstappen. Autant pour son erreur de jugement de débutant, au freinage qui a précipité sa Toro Rosso sur la roue arrière de la Lotus de Romain Grosjean que pour son insolence devant les commissaires, après la course.

La fougue de ses 17 ans est pardonnable.

 

 

En revanche, son rejet de la faute sur le pilote Lotus, autrement dit l’absence de remise en question personnelle, l’est beaucoup moins.

Grosjean n’est vraiment pas responsable

 

 

Des indices qui laissent penser que le jeune Max, prend maintenant une taille de casque bien plus grande qu’en début de saison. Et dans ce cas, son entourage n’y est sûrement pas étranger…

A méditer et très vite, au risque de s’attirer les foudres de ses pairs !

 

 

La deuxième palme est attribuée, à l’unanimité du jury, aux stratèges de Mercedes.

Pour la… deuxième fois de la saison, après la Malaisie,  où ils ont offert la victoire à Vettel, ils se sont couverts de gloire, en rappelant Lewis Hamilton au stand, pour changer de pneumatiques lors de l’entrée en piste du safety car, suite au crash de Verstappen.

Soi-disant pour anticiper une tentative du même genre de Ferrari pour Vettel.

Explication piteuse de Toto Wolff, le patron de Mercedes F1 :

« Nous avons fait une erreur de calcul, nous pensions que Lewis (Hamilton) avait suffisamment d’avance pour ressortir en tête. »

 

 

Que l’on aime le Champion du monde Britannique ou pas, le sort qui lui a été réservé relève de l’injustice parfaite.

Dominateur tout le week-end et exempt de toute erreur en course, il ne récolte qu’une bien modeste troisième place, sur un croc-en-jambe de son équipe !

Evidence biblique, une remontée de bretelles est au programme de la semaine chez Mercedes.

 

 

Enfin un prix spécial du jury est décerné aux commissaires de course !

D’abord pour la pénalité infligée à Fernando Alonso, pourtant victime évidente d’une agression de Nico Hülkenberg lors des premiers tours.

Et surtout pour la pénalité qu’ils n’ont pas infligée à …Daniel Ricciardo, après qu’il ait purement bouté Kimi Räikkönen, hors de son chemin en bas de Mirabeau, en fin d’épreuve.

 

 

Tout à l’envers !

Ce n’est pas de lunettes dont avaient besoin ces chers stewards diligentés par la FIA, mais de cannes blanches et de labradors…

Au bout du compte, ce festival d’âneries, a un côté rassurant.

Il confirme d’une part que l’élite du sport automobile, est bien faite d’êtres humains, comme les autres.

Et d’autre part, il redonne un tantinet d’intérêt à un Championnat de F1 qui en manquait cruellement cette année.

Pourvu que ça dure !!!

 

François DAURE

Photos : Jean François THIRY – Antoine CAMBLOR – PIRELLI et TEAMS