AFRICA RACE 2015, JOUR 7, UN CAMION KAMAZ EN TETE AU GENERAL!

SERRADORI GAGNE L'ETAPE MAIS SHIBALOV EST EN TETE AU GENERAL!

A l’heure où je mets en ligne, le camion Kamaz de Shibalov a pris la tête du classement autos et camions.

58 secondes devant Serradori, le vainqueur au scratch de ce septième jour.

Il faut attendre le dernier arrivé, et ce sera très tard ce soir pour en être sûr mais ce serait un truc démentiel!

Cela dit la journée a été démentielle…

433 km, on part du bivouac et on arrive à l’autre bivouac, c’est à la fois le fantasme de René Metge et celui des concurrents, le vrai rallye raid authentique.

Liaison zéro.

En style télégraphique la voici…

MARDI 6 JANVIER 2015/ÉTAPE N° 7 : CHAMI / AZOUGUI : 433 km

DÉPART DEPUIS LE BIVOUAC/SPÉCIALE : CHAMI / AMSAGA : 433 km

ARRIVÉE AU BIVOUAC

René Metge la décrit comme ceci, et ça fait un peu peur :

 

 

 Cette spéciale conduira la caravane du rallye vers le nord jusqu’à Azougui, un joli village en contrebas d’une grande falaise au cœur des dunes. Le début sera rapide jusqu’à la ligne de chemin de fer qui traverse la Mauritanie. Ensuite, les choses vont se corser. Ce sera difficile en plein cœur d’un océan de sable jusqu’au CP 3 installé dans une carrière de granite. Il y aura encore quelques dunes avant de retrouver une petite piste très sympa qui mènera les concurrents sur les contreforts d’Atar avec, en fin de parcours, la montée du col d’Azougui qui est sublime. Une bonne journée d’entrainement pour la copieuse boucle du lendemain. »

La voici en coupe.

 

 

La voici en carte sur le terrain

 

 

Et la voici rapportée à la totalité de la course.

 

 

On peut donc y aller.

Enfin on devrait…

 

MOTOS : LE SANS FAUTE D’ULLEVALSETTER

L'IRITRACK C'EST CELA, QUAND CELA MARCHE,C'EST GENIAL!

L’IRITRACK C’EST CELA, QUAND CELA MARCHE,C’EST GENIAL!

 

En fait on ne peut pas y aller, parce que les hélicos, on l’a su grâce à Alain Rossignol hier soir, ont été interdits de décollage pour cause de mauvais temps de l’aéroport de Nouadhibou, 140 km/h de vent…

On attend.

Ce matin du mardi, ils ont été lâchés, il leur fallait deux heures pour arriver au bivouac, quitté depuis longtemps par les concurrents, pour pour pouvoir refueler, ravitailler dans le jargon aviateur.

Joint au téléphone, Thierry Sharff, de l’organisation, m’explique la situation, rassurant sur le fait que la course aura bien lieu, malgré des conditions pas terribles, en ajoutant que « décidément, cette année on aura bien pris ! ».

On attend…

Et je rappelle la Mauritanie, où j’apprends que les motos sont parties et ont passé le CP1, ce qui est une bonne nouvelle, la mauvaise est que l’Iritrack ne fonctionne pas et que je suis donc aveugle.

Ignorant de tout ce qui se passe sur le terrain.

J’ai quand même finalement les passages au CP, puis l’Iritrack est remis en marche.

 

ULLEVALSETTER INTOUCHABLE

ULLEVALSETTER INTOUCHABLE

 

Ullevålsetter est en tête de course, en ouverture, 3 km devant Theuretzberger, le troisième roulant est Vanderweyen, , Lindtjorn suit, l’autre Norvégien, puis c’est Norbert Dubois, qui, au chrono pur, serait quatre.

On roule vite, plus de 130 km/h par endroits.

On s ’approche de la fameuse voie de chemin de fer du fer, qui vient des mines de Zouérate, qui transporte me minerai sur des trains longs de centaines de mètres, sur 650 km, jusqu’à  Nouadhibou à travers le désert.

 

 

On suivra cette ligne sur 50 km.

Et on est totalement sur les traces du Paris Dakar de Thierry Sabine, grosse émotion…

Ravitaillement des motos, les deux leaders roulent ensemble.

Norbert Dubois est troisième au chrono.

Il s’accroche notre français…

Midi trente, Ullevålsetter quitte la piste qui suit les rails du train, jusqu’à la fin, le bivouac se trouvera près de la ville d’Atar, on est maintenant dans un champ de dunes orientées NE-SW par les vents dominants, et on les traverse de face, là, la vie peut commencer à devenir dégueulasse…

Le fait est que les vitesses oscillent entre 20 et 40 km/h, c’est du sable bien épais, de celui qui t’envoie valdinguer quand il te prend la roue avant par le travers…

 

THEUTZENBACHER, DEUXIEME

THEUTZENBACHER, DEUXIEME

 

Ce qui compte ici n’est plus la puissance du moteur, mais celle des bras du pilote…

De temps en temps, le sable laise la place à une sorte de croûte volcanique plus dure, là on envoie bien au-delà de 100 km/h, mais revoilà un autre océan de dunes devant…

L’arrivée n’est certes plus qu’à une centaine de km mais à trente à l‘heure c’est long cent bornes !

Alors dès qu’on peut mettre du gaz, on en met avec bonheur, en laissant une magnifique trace pour les suivants !

C’est du 150 km/h et on imagine le « youkou » intérieur, dans le casque, les yeux eux, vivent à 150…

Derrière, juste derrière « Ulle » on trouve toujours Theureztbacher et plus loin, Vanderweyen, Lindtjorn et Dubois avancent régulièrement.

 

VANDERWEYEN, SIX DANS LA SPECIALE,  TROIS AU GENERAL

VANDERWEYEN, SIX DANS LA SPECIALE, TROIS AU GENERAL

 

Pour les leaders, il reste soixante bornes.

On passe au CP3, intelligemment posté par Metge à un endroit où il ya un très gros changement de cap, Ullevålsetter est bien parti pour ramasser la fève de la galette des rois de la moto…

Il coupe la ligne d’arrivée le premier, il a la fève et la couronne mais chacun sait qu’en sport comme ailleurs, il n’y a rien de plus éjectable qu’une couronne ! Theuretzbacher est juste derrière lui. Derrière, grosse baston entre Vanderweyen, Lindtjorn et Dubois qui ne se sont pas quittés d’une tétine depuis le départ !

 

AUTOS ET CAMIONS : SERRADORI BUGGY STAR MAIS SHIBALOV LE BOLIDE 

 

Grigorov est parti le premier, il reste en tête de course un bon bout de temps.

Le camion Kamaz de Kupriakov, celui qui marche au gaz, est derrière lui, puis vient, tout près du camion, Jacky Loomans, leader au général, puis Shibalov, les camions Russes visent le tir groupé, suivi du buggy de Serradori, du Toyota d’Imshoot, et enfin de Jacinto et son camion Man.

Si la visi est bonne, on voit très loin les gros rochers noirs entre lesquels on doit passer, ceci expliquerait les vitesses élevées et le fait que personne ne se soit perdu.

Grigorov fonce devant sans un souci, Loomans a passé les deux camions russes, René Metge l’a dit, le gros morceau c’est après avoir quitté la voie de chemin de fer et on en est loin.

Jacinto et Tomecek sont en bagarre, mais à dache des deux Russes.

En revanche, Zapletal a encore des ennuis, il est arrêté quasiment en queue de peloton.

Le camion balai est à sa hauteur, ça sent pas bon tout ça…

En fait, celui qui mène la course est Loomans, car même si Grigorov est devant lui physiquement, il est le premier à passer le CP2 près de la voie du chemin de fer, il a trois heures de retard au général…

 

LOOMANS,SUPERBE DEBUT, FIN DESASTREUSE

LOOMANS,SUPERBE DEBUT, FIN DESASTREUSE

 

Comme Zapletal est out, il reste le camion de Shibalov à surveiller, bien sûr que tout le monde rêve de voir un camion gagner une spéciale, mais Shibalov n’a que 17 minutes de retard au général sur Loomans,  ça ce serait vraiment un coup de tonnerre, un camion leader !

Et justement, mais j’anticipe…

Au chrono du CP1, c’est le buggy de Sabatier qui est meilleur temps, devant un autre buggy, celui de Serradori,  et les deux belges, dans l’ordre Imshoot et Loomans.

On est content de voir Imshoot aussi bien placé, septième au général à cause de pas mal d’ennuis, à une heure de Loomans, il est beaucoup plus ici à sa place !

 

IMSHOOT

IMSHOOT

 

Côté camions, Shabilov est en tête, au chrono j’entends, devant Kuprianov, Tomecek et Jacinto.

La jeune portugaise est seulement dixième au scratch, et elle va arriver dans une cinquantaine de km dans les dunes profondes, où son Man sera en théorie vraiment en difficulté…

Pourtant elle a bien envoyé, elle a mis, comme les quatre camions d’ailleurs, moins de temps que les motos pour arriver au CP2.

Il est clair que dans cette première partie ultra rapide, la puissance a parlé.

 

JACINTO JOURNÉE MOYENNE

JACINTO JOURNÉE MOYENNE

 

Et dans les dunes ce sera encore pire !

Pour l’instant, pas trop son jour à Elisabete.

Voilà, tout le monde est dans la merdasse, pas de plantage important dans les leaders, pas d’erreurs mais dans ce sable frais et dégoulinant, la trace est énorme, donc navigateurs peinards.

Grigorov est le premier à se planter, Sabatier l’a en vue, on a dit que dans les dunes, la légèreté du buggy est un gros avantage, à condition de ne jamais s’arrêter !

Epuisant mais efficace.

Sabatier s’ensable aussi et c’est Serradori qui mène  en autos, juste derrière les motos qui se mettent aussi à planter des choux.

Derrière, à un km l’un de l’autre, les Russes avancent avec une régularité et une efficacité phénoménales.

Loomans se plante, il est seul.

Un des russes se plante, immédiatement l’autre est là…

Mais pour l’instant, le plus heureux est Serradori, qui est sept km de la fin des grosses difficultés et que ne s’est pas planté !

Et vlan, lui aussi !

Rageant is n’t it ?

Ce qui compte pour le classement maintenant, c’est la vitesse de creusement sous les roues…

Il semble que Sabatier et Serradori sortent les premiers de l’enfer.

 

TOMECEK A FAILLI FAIRE UN TRES JOLI COUP

TOMECEK A FAILLI FAIRE UN TRES JOLI COUP

 

Dans l’endroit super mauvais où Grigorov est toujours planté, les Russes aussi, Loomans aussi, Tomecek a réussi à passer.

Il est à six km/h mais il a un très beau coup à jouer…

Loomans aussi a réussi à sortir assez vite, notre belge joue lui aussi un très joli coup.

Sauf qu’il se plante à nouveau, et très très longtemps, alors que les deux buggies descendent à fond de balle vers l’arrivée, mais Sabatier s’arrête, ce sera donc très probablement une nouvelle victoire de Serradori, les buggies auront alors gagné la première bataille du sable mauritanien.

Et si Loomans ne se grouille pas de se désensabler, Serradori, qui était à 50 minutes du Belge au général, va vraiment décrocher le pompon !

Derrière, alors que Tomecek est en passe de réussir son coup, regroupement sur un mouchoir de 150 mètres des deux Russes et de Jacinto, qui a bien rattrapé le retard qu’elle avait sur eux.

Loomans est resté scotché.

Toute la tête du rallye le repasse, Tomecek, les camions Russes, Jacinto, les buggies, un désastre…

Dans la descente vers l’arrivée, les Kamaz sont à plus de 150 km/h, le but est bien sûr de rattraper Tomecek.

 

SHABILOV, UN MISSILE RUSSE!

SHABILOV, UN MISSILE RUSSE!

 

Serradori coupe la ligne auto en premier, il est au pif premier aussi au chrono de la spéciale, mais chez l’organisateur aucun classement visible, alors que la première moto est arrivée depuis 45 minutes!

Pas d’Iritrack visible le matin, pas de chronos à l’arrivée de spéciale, pas de classements ni scratch ni général.

Je dois encore envoyer un SMS pour que ça cesse de pioncer…

Et là, il se confirme que Serradori a gagné la spéciale mais que  Shibalov , qui parvient à passer Tomecek à 10 km de l’arrivée,  prend la tête au général, en tous cas au moment où nous mettons en ligne,  ce serait vraiment un truc phénoménal!

Classements mis à jour en permanence.

http://www.africarace-live.com/index.php/fr/cla-etp7

 

JEAN LOUIS BERNARDELLI

PHOTOS ALAIN ROSSIGNOL/JORGE CUNHA/DESERT RUN

 

 

 

 

 

Rallye-Raid Sport