AFRICA RACE 2015 : JOUR CINQ, GAZ, ET EN GRAND!

LE KAMAZ HYBRIDE DE KUPRIANOV, MEILLEUR CAMION ET DEUXIEME AU SCRATCH

 

Loomans en tête au général auto, Theuretzbacher gagne la spéciale à moto, et encore deux nouveautés sur ce sublime Africa Race 2015…

Cent km/h de moyenne en auto, un peu moins pour les motos, c’est une spéciale intense sur le plan sportif, suivie de 500 bornes de liaison pour rejoindre le bivouac le plus somptueux du monde en bord de mer à Dahkla.

C’est la condition pour rouler une étape de plus en Mauritanie, mais c’est une route superbe de jour, et vu que la spéciale est courte, beaucoup vont pouvoir en profiter.

C’est la dernière étape au Maroc, la dernière spéciale en tous cas, courte jusqu’à El Aaiun, puis grosse liaison par la route jusqu’au bivouac sublime de Dakhla en bord de falaise, le fameux Villa Cisneros de l’Aéropostale de Saint Ex et Mermoz ! Demain journée de repos, enfin pas pour les mécanos, et on repart vers la Mauritanie.

En style résumé, le programme de la journée :

Samedi 3 janvier 2015/ÉTAPE N° 5 : AS SAKN / DAKHLA : 757 km/DÉPART DEPUIS LE BIVOUAC/SPÉCIALE : AS SAKN / LAAYOUNE : 225 km/LIAISON : LAAYOUNE / DAKHLA : 532 km

Programme que René Metge transforme en langage de pistard poète…

 

 

« Pour la troisième journée consécutive, la spéciale s’élancera depuis le bivouac. C’est un vrai confort quand il n’y a  pas de liaison à faire au petit matin. En même temps, cela impose d’être bien réveillé. Surtout pour ces 225 km dont la moitié est entièrement nouvelle avec notamment une arrivée sur la digue à l’entrée de Laayoune. La première partie est plutôt rapide avec quelques rochers, sans aucun WPM pour favoriser la navigation. Un exercice où il est possible de rapidement perdre du temps. Ensuite, les concurrents vont entamer la descente d’une première dépression qui n’est pas celle de l’an dernier, mais celle empruntée il y a deux ans, beaucoup plus belle. Ils remonteront un petit col avant d’aborder la deuxième dépression. Dix kilomètres qui offriront un panorama comme seul peut en offrir cette région du grand sud marocain. La dernière portion vers l’arrivée longera l’oued Amra avant de déboucher sur une succession de lacs à sec. Une fois la ligne d’arrivée franchie, il restera encore la longue liaison au bord de l’Océan Atlantique pour rejoindre Dakhla et profiter d’une journée de repos bien méritée. »

Premier départ huit heures, c’est presque la grasse matinée ! Il est vrai que la journée sera longue.

La voici en coupe…

 

La voici en carte réduite au parcours du jour

 

 

La voici sur la carte générale, on est en effet très au sud… du Maroc !

 

 

On va donc pouvoir y aller, et on commence par les motos, qui partent et arrivent en premier.

 

MOTOS : THEURETZBACHER BAT LE VIKING !

TEHURETZBACHER A REPRIS DEUX MINUTES A ULLEVALSETER

TEHURETZBACHER A REPRIS DEUX MINUTES A ULLEVALSETER

 

Ullevålster est parti, plus de 150 km/h pour se réveiller comme dit Metge, c’est sûr que ça envoie fort, les débuts de spéciale sont en principe roulants mais il faut avoir les yeux grand ouverts.

Cette notion de navigation avec moins de way points signifie en effet que la trace est plus libre, quand on est en hors piste, c’est un gros avantage, le navigateur et le pilote roulent à l’instinct, à l’ancienne en somme, style vrai et beau Dakar des années d’antan.

Je salue au passage mon ami Jeff qui passe son temps à faire revivre ces années miraculeuses, Metge et Schlesser le font eux sur le terrain, la nostalgie, le rêve et la course ne font donc qu’un, bonheur total…

Derrière « Ulle », on prononce « ullé, » Pelloni le brave, second la veille, piquant la troisième place à un Theuretzbacher qui après avoir repris le Norvégien devant lui, a voulu faire cavalier seul devant et s’est planté magistralement dans la nav !

Dommage car il va vite le garçon.

 

DUBOIS CINQ AU GENERAL

DUBOIS CINQ AU GENERAL

 

Vanderweyen est là, de même que Norbert Dubois, premier Français mais dont les deux heures de retard seront difficiles à combler, encore que plus au sud, les dunes sublimes mais effroyables de Mauritanie attendent les concurrents en aiguisant leurs grains de sable !

Dubois qui envoie du 160 km/h, on ne reprend pas grand-chose mais ça fait un bien !

Il est suivi par Anastasia Nifontova, qui non seulement roule aussi bien que les mecs mais c’est elle qui est sur ce formidable cliché de Jorge Cunha, déjà publié par autonewsinfo ,en train de sauter une dune, son ombre est sous elle, paysage superbe, photo que nous publierons à nouveau demain dans l’album de la semaine, mais c’est une des plus belles, c’est sûr.

 

NIFONTOVA JUSTE DERRIERE DUBOIS AU GENERAL

NIFONTOVA JUSTE DERRIERE DUBOIS AU GENERAL

 

Pelloni y va plus doucement il est vrai que sa casse moteur lui a coûté au total 62 heures de pénalité, il est évidemment dernier au classement général, il a surtout envie d’aller au bout et de faire de jolies courses, il en a les moyens sportifs, mais péter un moteur à huit heures du mat’, il ya plus romantique !

Frétigné, qui n’a « que » 18 heures de pénalité, continue avec bonheur aussi, sa Yamaha 1200 cc est infiniment trop lourde mais il ya de gros moments de plaisir. Il reprend quatre ou cinq concurrents dans ces bouts rapides, grisant !

 

FRETIGNÉ CRAVACHE SUR SON ENORME 1200

FRETIGNÉ CRAVACHE SUR SON ENORME 1200

 

Un oued par ci, un oued par là, freinages énormes bien sûr et passages à 30 km/h et de l’autre côté, on renvoie du gros gaz !

Un vrai rêve de rallye raid…

Somptueux cadeau de départ sportif pour ce Maroc aux mille visages, tous plus beaux les uns que les autres.

On a du avaler la première moitié de la spéciale en moins d’une heure, bref au-delà des 100 km/h de moyenne, déraisonnable certes mais combien jouissif !

Puis Ullevålseter arrive dans la première dépression indiquée par le dirlo, René Metge, on quitte un plateau magnifique pour attaquer des dunes moins rigolotes et moins rapides…

Ensuite on va suivre la falaise, au fond du ravin, mais la piste est assez visible, on va ralentir certes mais pas tant que cela.

C’est là que Theuretzbacher passe « Ulle », qui s’est perdu, en tous cas il est revenu en arrière, peut être pour récupérer un way point loupé, assez pour laisser passer l’Autrichien.

Qui va prendre des risques, on l’a dit, par moments,  la piste est assez visible, et un jour, même si l’on est mauvais en nav, il faut bien se lancer !

 

THEURETZBACHER REALISE ENFIN UN SCRATCH!

THEURETZBACHER REALISE ENFIN UN SCRATCH!

 

Cela dit, bien entendu, il y aura droit !

C’est fou ce qu’un petit coup de désert peut rendre humble…

Derrière, Nifontova et Waldsmith ont fait une grosse connerie de nav, dommage, ils étaient superbement placés, et Frétigné passe tout ce joli monde ! Il est sixième, en tous cas géographiquement.

Quatrième au chrono au CP1.

L’arrivée a été avancée de 20 km, Ullevålester s’est arrêté, il a coupé la ligne une seconde devant Theuretzbacher.

La langue norvégienne a quelques ressemblances avec l’Allemand, il peut donc discuter le bout de gras avec Theuretzbacher, ou alors ils font comme tout le monde, ils parlent cette langue de barbares qu’est l’anglais…

En tous cas c’est fait, Theuretzbacher a gagné une étape, en restant collé au Norvégien, mais lundi, il partira devant… Ullevålster reste évidemment en tête au général, avec deux heures d’avance…

 

FRÉTIGNÉ HEU-REUX!

FRÉTIGNÉ HEU-REUX!

 

Bonne nouvelle, Frétigné est cinq au scratch, mais à dache au général à cause de ses heures de pénalité.

Sinon, il serait second au général !

Anastasia Nifontova a sauvé les meubles malgré un gros moment de jardinage, elle reste cinquième au général, derrière Dubois, quatrième.

Il est vrai que le grand détour touristique fait par Waldsmith a un peu aidé tout le monde, preuve encore une fois que nous sommes bien en rallye raid, les erreurs de nav coûtent cher.

 

 

AUTOS ET CAMIONS : LOOMANS PREND LE POUVOIR, JACINTO DECHAINÉE

LOOMANS EN HAUT DE L'AFFICHE

LOOMANS EN HAUT DE L’AFFICHE

 

La très bonne nouvelle c’est que Jacinto et Kovacs, qui n’ont pas terminé la spéciale la veille pour cause de casse, sont au départ.

C’est courageux, quand on vient pour se battre et que l’on s’est pris 10 heures de pénalité !

Mais la règle du rallye est que l’ont peut quand même repartir, avec grosse pénalité certes, si le véhicule est en état. Et pourquoi pas imaginer prendre sa revanche sur une ou deux spéciales.

D’ailleurs, tout le monde tombe en panne, tout le monde crève, même les russes, voir l’image ci-dessous !

 

CREVAISON RUSSE,REPARÉE EN UN RIEN DE TEMPS

CREVAISON RUSSE,REPARÉE EN UN RIEN DE TEMPS

 

Mais bon faut pas rêver, les deux russes roulent ensemble et s’aident à mort, c’est de bonne guerre, et surtout terriblement efficace.

Disons, et c’est encore le thème de quelques beaux clichés, que Tomecek se sent un peu seul à sa battre avec les Russes en tête de la catégorie camions.

 

AU GENERAL,TOMECEK EST SEUL CONTRE LES RUSSES

AU GENERAL,TOMECEK EST SEUL CONTRE LES RUSSES

 

Ce sont Zapletal, vainqueur la veille et en tête du général, puis Serradori et son Predator qui vont prendre les départs autos en premier, de deux minutes en deux minutes.

 

SERRADORI SE BAT COMME UN BEAU DIABLE

SERRADORI SE BAT COMME UN BEAU DIABLE

 

Thierry Scharff, dans son communiqué de la veille, il bosse sur place pour l’orga, faisait néanmoins remarquer qu’au général, il y a quatre 4X4, puis du camion, avant de trouver les premiers buggies, Serradori et Sabatier, qui attendent peut être la Mauritanie pour profiter de leur légèreté !

En tous cas, Zapletal roule à 155 km/h dans la première partie de la spéciale, il a fait une spéciale magnifique la veille et son Hummer marche le feu.

 

ZAPLETAL,PARTI EN FLECHE,PERD GROS EN STOPPANT DEUX FOIS

ZAPLETAL,PARTI EN FLECHE,PERD GROS EN STOPPANT DEUX FOIS

 

Le premier camion, celui de Shibalov, part quatre, sa place en spéciale la veille.

Et ça va peut être envoyer !

145 km/h pour Shibalov, ambiance à bord du pachyderme !

 

LE CAMP RUSSE,UN PEU IMPRENABLE!

LE CAMP RUSSE,UN PEU IMPRENABLE!

 

Devant, Zapletal continue de mener la meute, royalement.

Mais il s’arrête et doit laisser passer Serradori et Sazonov, puis le camion de Shibalov, l’auto de Loomans.

Le classement général est en train de changer de tête.

Derrière, Kovacs et Jacinto sont partis, fermant la marche, possible que les autos devant voient arriver de très gros trucs, très vite, dans les rétros…

148 km/k pour Jacinto !

 

JACINTO A ENVOYÉ DU TRES LOURD!

JACINTO A ENVOYÉ DU TRES LOURD!

 

Devant, au CP1, c’est le buggie de Sabatier qui a le meilleur chrono devant Loomans, Sazonov, le Camion de Shibalov et le Predator de Serradori.

 

BONT DEBUT ET MAUVAISE FIN POUR SABATIER

BONT DEBUT ET MAUVAISE FIN POUR SABATIER

acinto est huit !

Partie fond de grille avec tout le monde à doubler, pas mal !

Deux heures cinq après le départ, Loomans est la première auto à couper la ligne d’arrivée.

 

GRIGOROV GAGNE LE SCRATCH,  MAIS TROIS HEUERS E RETARD AU GENERAL

 

Sabatier est en carafe à dache, c’est Grigorov qui fait le meilleur chrono provisoire devant Kuprianov, il marche bien le Kamaz hybride !

A deux minutes près, il faisait le scratch !

Loomans est en tête au général, mais encore une fois, il y a encore tellement de monde dans la pampa qu’il est impossible de donner des résultats définitifs, ceux qui sont au bas de ce reportage sont mis à jour en permanence.

Jacinto finit cinq au scratch, devant Tomecek et Kovacs, elle partira lundi avec les Russes…

Ouaouh !

LE COUP DE FIL DE JEAN LOUIS SCHLESSER…

Cette année, Schless’ ne roule pas, il aide l’orga en suivant le rallye à bord de son ULM tout terrain, se posant souvent dans les spéciales et faisant en relais avec deux autres avions la liaison permanente radio en altitude, c’est le système de transmissions  du Tour de France, c’est le meilleur monde.

Plus tous les véhicules reliés et relayés  par satelllite, le système est top.

LA MAINTENANCE AVION DANS DE VRAIES CONDITIONS D'AVENTURIER

LA MAINTENANCE AVION DANS DE VRAIES CONDITIONS D’AVENTURIER

 

« En fait, il y a à Dahkla (on se croirait revenu à l’époque de l’Aéropostale!) un vent de plus de 60 km/h chargé de sable avec visibilité très réduite. du coup, avec les trois hélicos de l’orga, on a dû revenir se poser à El Aaiun. Avec les quatre personnes de chaque hélico, ça fait une petite bande, on est coincés alors on a p^ris des taxis pour aller en ville, c’est original comme soirée! On espère rejoindre le rallye demain matin. je n’ai pas les résultats mais je vois que ça se bagarre bien en autos, ça change de leader chaque jour,  je vois passer les Kamaz et aujpourd’hui Jacinto,c’est sublime! Il fait froid et aujourd’hui carrément très venteux, mais ça va changer dès qu’on se ra en Mauritanie. Les paysages que nous fait traverser rené sont superbes, mais à la vitesse où ça roule, on ne peut pas non plus regarder que ça, mais au bivouac le soir, j’entends des gens éblouis. Côté avion, à part la météo, petit problème le premier jour, la roulette de queue n’aime pas le sable, sinon belle expérience »… 

 

C’est drôle que Jean Louis me raconte tout ça le jour où le rallye fait étape sur une des basses de saint Ex, Mermoz et Guillaumet, Dakkla ex Villa Cisneros…

« La ligne », ça fait partie de mes souvenirs de gosse, puis de mes lectures d’adulte, je rêve de voyages risqués depuis que je sais lire…

 

Résultats mis à jour en permanence

 http://www.africarace-live.com/index.php/fr/cla-etp5

 

JEAN LOUIS BERNARDELLI

PHOTOS ALAIN ROSSIGNOL/JORGE CUNHA/DESERTRUN

Rallye-Raid Sport