AFRICA RACE JOUR 2 : LE GRAND SUD DU MAROC ET DE TRES BEAUX FAITS D’ARMES

AFRICA RACE 2015  PLAQUE RALLYE avec POWERADE le nouveau partenaire

On est descendu très au sud du Maroc la veille grâce à une grosse liaison de 500 km.

 

 

 

C’est l’avantage de ce pays sublime d’ailleurs, sa relative petite taille fait que l’on est finalement assez près des endroits intéressants.

On va d’un endroit très célèbre, la région de  Merzouga, l’norme dune orangée est hélas dévastée par la présence d’hôtels tout autour, et l’on arrive dans un autre endroit culte des pistards  du sud marocain, M’hamid.

 

 

 

Avant de prendre le départ, on a traversé la sublissime ville d’Erfoud.

Peu de liaison, 50 km en deux fois, un max de piste, 377 km de spéciale, voilà le vrai Dakar!

En voici la coupe

 

 

Sur un plan strictement codé façon désert, voici la description de cette étape.

Mercredi 31 décembre 2014

ÉTAPE N° 2 : JORF EL HAMAM / TAGOUNITE : 438 km

LIAISON : JORF EL HAMAM / MERZOUGA : 38 km

SPÉCIALE : MERZOUGA / MAHMID : 377 km

TRANSFERT : MAHMID / TAGOUNITE : 23 km

La spéciale est ainsi décrite par René Metge…

 

RENE METGE

RENE METGE

 

« En sortant du magnifique bivouac installé au bord des dunes, les concurrents prendront la direction d’Erfoud pour rejoindre le départ à Merzouga. Ils ne vont pas entrer directement dans l’Erg mais emprunter un oued pour longer les dunes avant d’aller chercher un point GPS au cœur de l’Erg de Merzouga qui peut s’avérer parfois compliqué. Sortis de l’Erg, les concurrents retrouveront le départ emprunté l’année dernière ainsi que la spéciale particulièrement belle qui les mènera jusque dans la région de Mahmid. Au programme, le passage du « volcan » et le franchissement de l’Oued Draa qui pourrait encore être en eau après les récentes pluies diluviennes. Là encore une spéciale très complète en terme de variété de terrains et surtout très plaisante au niveau pilotage ».

Comme addict total à cette région, j’ai dû y aller une centaine de fois, je confirme totalement les dires du boss. On oubliera vite les hôtels de la dune de Merzouga ! On longe la frontière algérienne, c’est le débit du grand sud.

Voilà, on rappelle brièvement que la veille, Ullevålsetter (moto), Loomans (auto) et Kovacs (camion) ont gagné la spéciale et sont donc en tête au général.

 

MOTOS : LA RAZZIA VIKING DONT ULLEVÅLSETTER EST LE CHEF

PAL ANDERS ULLEVALSETTER

PAL ANDERS ULLEVÅLSETTER

 

9 h00 ce matin, c’est parti…

Les vikings norvégiens (ceux dont les ancêtres sont allés en Islande, au Gröenland et en Amérique du nord, les Danois sont descendus chez nous et les Suédois sont remontés par les fleuves russes) Ullevålsetter (Ullévaulsaittaire) et Lindtjorn (Linetchorne) sont partis en tête et roulent en tête;

Vanderweyen et Theuretzbacher, ce dernier avait eu la veille des problèmes de jardinage, autrement dit de navigation dans le jargon des pistards, ne sont pas loin derrière.

Frétigné, victime d’un pépin la veille, l’avant de sa moto s’est barré et il a dû le bloquer avec des sangles, puis finir au ralenti, part dernier.

La rage au ventre.

Il ne fait pas le même parcours que les autres, ayant une catégorie spéciale, il roule sur une 1200.

 

FRÉTIGNÉ EN BAVE UN MAX!

FRÉTIGNÉ EN BAVE UN MAX!

 

Il partira donc du premiers tiers de la spéciale à l’attaque de la dune de Merzouga, juste au cul des Norvégiens.

Dans la course de tête, l’Italien Pelloni est parvenu à glisser sa Honda entre les quatre KTM qui se battent aux places d’honneur, il est pile entre les deux Norvégiens et leurs deux poursuivants.

Derrière, ce n’est décidément pas le jour des Français, Dubois qui avait bien démarré la journée est arrêté au sud de l’énorme dune de Merzouga.

Theuretzbacher n’a décidément pas de chance avec la nav.

 

THEURETZBACHER,CINQUIEME AU GENERAL

THEURETZBACHER, CINQUIEME AU GENERAL

 

 

Il y a pourtant des traces devant lui, mais il s‘est fait carrément un gros coup plein sud dans la montagne, le djebel, en direction de l’Algérie, avant de revenir sur la piste, un coup à 25/30 bornes aller retour…

Il est évidemment à dache dans la course…

Devant, les Norvégiens avancent comme des métronomes.

Mais à onze heures locales, midi en France, Ullevåsetter, qui avait une avance considérable sur l’autre Drakkar, s’arrête. C’est obligatoire, les motos refont le plein auprès du camion de ravitaillement, au croisement de la piste et de la route bitumée.

Le rythme des Norvégiens et en particulier du leader est tout simplement énorme !

Il a 35 minutes d’avance sur son coéquipier, lui-même 7 minutes devant la Honda de Pelloni.

Une fois reparti, Ullevålsetter, on ne le reverra plus !

13h35 locales, Ulevålsetter a terminé la spéciale.

 

WALDSCHMIDT GAGNE LA SPECIALE

WALDSCHMIDT SECOND DE  LA SPECIALE

 

Pas une erreur de nav, une allure plutôt raisonnable, cinq heures pour moins de 400 km, il est vrai qu’il fallait faire attention partout aux pièges de nav’…

Il est certain que Pal Anders a une expérience énorme et que s’il n’a pas de pépins, nous n’en sommes qu’au deuxième jour autrement dit gnognote, il sera difficile d’aller le chercher !

 

LINDTJORN SECOND AU GENERAL VIKING

LINDTJORN SECOND AU GENERAL VIKING

 

Très loin de là Lindtjorn et Vanderweyen sont en bagarre à vue.

Mais c’est l’allemand Walschmidt qui prend la deuxième place de la spéciale, Lindtjorn reste deuxième au général.

 

 ZAPLETAL EN TETE EN AUTOS, JACINTO ET TOMECEK DEVANT LES RUSSES EN CAMION

ELISABETE JACINTO GAGNE L'ETAPE

ELISABETE JACINTO GAGNE L’ETAPE

 

C’est parti à l’heure dite, 9h50 pour les autos.

En fait, pour des raisons de longueur de spéciale, les camions sont partis devant.

Tomecek prend le dessus sur Kovacs, Shybalov remonte derrière comme un calut.

Toute la journée, le GPS le verra souvent au-dessus de 140Km/h.

Ce Kamaz là est certes un pachyderme mais qui marche comme un missile !

Cherednikov et Loomans, les deux stars en catégorie auto, séparés de 4 secondes au général, ont rattrapé tout ce gros monde et au bout sud de la dune de Merzouga, Metge dit l’Erg, c’est plus chic, que les concurrents doivent traverser, les deux autos commencent même à passer les dernières motos.

Au fil des km, côté camion, Kovacs tient toujours tête au Russe Shybalov, même s’il le voit dans ses rétros, autrement dit l’hallali ne va pas tarder.

Mais Tomecek a dû avoir des soucis dans l’Erg de Merzouga.

Jacinto l’aura peut être au classement de la journée.

De km en km elle se rapproche de Tomecek et de l’autre Kamaz, celui de Kuprianov.

 

TOMECEK EN TËTE DES CAMIONS AU GENERAL

TOMECEK EN TËTE DES CAMIONS AU GENERAL

 

En auto, Cherednikov et Loomans ne se lâchent pas.

Il doit y avoir une sorte d’ambiance à bord des deux autos, excitation et hurlements de bonheur chez les Kazakhs, peut être que dans la cabine belge, on est plus calme mais dans le genre concentré, quand au coéquipier, deux impératifs, ne pas se tromper et ne pas vomir à force d’avoir la tête dans les notes !

Mais petit à petit, le Kazakh prend un peu d’avance, Loomans a même été rejoint par Zapletal.

Chez les camions, Shybalov est maintenant largement devant Kovacs.

 

SHIBALOV EST BATTU

SHIBALOV EST BATTU

 

 

Il n y a que trois voitures devant lui…

Derrière, Elisabete Jacinto a perdu beaucoup de terrain, son seul objectif sera peut-être Tomecek.

Pourtant, sur la fin de parcours, elle se déchaîne, passe Kovacs, revient sur Kuprianov et Tomeck…

Il est vrai que l’on est sur cette partie de terrain en pilotage pur et dans ce genre d’exercice, la jeune portugaise est assez intouchable.

En tête des camions, à une cinquantaine de km de l’arrivée, Shybalov s’arrête…

Kuprianov passe donc premier camion, on sait que ces classements en course n’ont rien à voir avec leurs chronos…

Il s’agit de constatations GPS, pas de chronos disponibles avant très longtemps.

La veille, les vrais classements sont tombés trois ou quatre heures après l’arrivée des concurrents.

Et il y a peu de chances que cela change ce jour.

 

SHIBANOV DECHAINÉ

SHIBANOV DECHAINÉ

 

Ce que l’on voit en revanche, c’est Shibanov déchaîné reprendre Tomecek et Jacinto devant lui, l’autre Kamaz, Kuprianov, est cinq km devant lui…

Devant, pas de changement notoire, les quatre mousquetaires Cherednikov, Lommans, Sazonov et Zapletal roulent en quadrille, bonjour la poussière !

Puis les écarts s’allongent peut-être justement à cause de la poussière… ou de la fatigue !

Dans l’ordre du dernier contrôle avant l’arrivée, Zapletal est deux minutes devant Sazonov, lui-même trente secondes devant Loomans,  Cherednikov est quatre minutes derrière Loomans.

Et le truc incroyable, à 10 km de l’arrivée, Loomans s’arrête !

Zapletal et Sazonov passent la ligne d’arrivée en premier à 14h20.

 

ZAPELTAL MERITE SA VICTOIRE!

ZAPLETAL EN TETE AU GENERAL

 

Encore une fois, il s’agit ici de positions, non de chronos.

Loomans a clairement perdu la première place au général, et si Zapletal coupe la ligne en premier c’est Serradori qui gagne l’étape.

 

SERRADORI-HAQUETTE

SERRADORI-HAQUETTE

 

Zapletal est en haut du classement général.

Kuprianov (Kamaz) avait huit minutes d’avance sur Shibalov au dernier CP.

Mais nouveau coup de théâtre, au même endroit où Loomans s’est arrêté,  les deux Kamaz sont stoppés, l’un aidant probablement l’autre.

Plantage ? Kuprianov s’est mis sur le côté ? Crevaison ? Un truc qui a lâché en dessous ?

On le saura ce soir, très tard, quand Thierry Scharff, l’homme de la com du rallye, qui est sur place, aura pu m’envoyer les détails.

En fait c’est Alain Rossignol qui m’a donné l’info, la voici sur une image sublime.

 

JACINTO GAGNE L’ETAPE ICI

 

Ils étaient quatre minutes devant Tomecek, qui passe.

Jacinto passe aussi, voir image ci-dessus

Les deux Russes restent scotchés, Tomecek va donc passer en premier la ligne d’arrivée, mais d’après les calculs très approximatifs que j’arrive à faire sur le GPS, Jacinto aurait gagné la spéciale en camions.

Tomecek prendrait la tête du général camions.

Pas mal leur journée!

Après un repas amélioré pour fêter la Saint Sylvestre autour d’une coupe de Champagne, les participants s’attaqueront à la troisième étape entre Tagounite et Assa. Suite à une petite modification de road book pour contourner le Lac Iriki encore en eau, la spéciale deviendra la plus longue de l’Africa Eco Race 2015 avec 448 km à parcourir. Une grosse journée en perspective pour commencer l’année !

 

Les classements du jour 2

http://www.africarace-live.com/fr/cla-etp2.html

 

JEAN LOUIS BERNARDELLI

Photos: ALAIN ROSSIGNOL/DESERT RUN

 

 AFRICA-RACE-2015-ELISABETE-JACINTO-et-ses-equipiers.


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