24 HEURES TT DU MAROC 2014 , COURSE 1, SLALOM GEANT !

 

La première journée de course (quatre fois six heures sur quatre circuits différents) de cette édition 2014 s’est déroulée au nord de Tiznit, près du village d’El Mers. Elle a été remportée haut la main (photo ci-dessus)  par l’équipage Fouquet-Lavieille-Morin, Didier Haquette est le navigateur, sur un proto Sodicars BV6 à moteur BMW 3 litres bi-turbo, un bijou qui doit  coûter un peu d’oseille mais sublimement préparé, qui est rentré au bout de six heures de TT difficile avec quatre pneus presque noeufs. L’engin bénéficie d’un couple fabuleux et d’un équipage de haute volée, Laurent Fouquet a un gros palmarès en TT, il a aussi gagné les 24 Heures TT du Maroc l’an dernier,  et Christian Lavieille est ancien Champion du Monde d‘Endurance Moto sur piste reconverti avec brio dans le quatre roues. Pas un souci, on voyait bien que l’auto avançait vite mais surtout, c’est la règle en endurance, avec une régularité de coucou suisse… Derrière, à un peu plus de 5 minutes, arrive le Pro Truck Franco-Helvète de Guillot, Schmid et Garcin. L’Optimus de Pierre Lachaume et Alexandre Rouchon est troisième.

 

VROOM !

HOLESHOT POUR PIERRE LACHAUME

HOLESHOT POUR PIERRE LACHAUME

 

Le rituel est assez immuable, vers 10 heures du matin, les concurrents se regroupent sur la ligne de départ, les road books ont été donnés vers huit heures, la voiture ouvreuse entre dans la boucle, qui fait une grosse vingtaine de km, suivie du peloton, et la reco se fait donc à vitesse « normale »…

Avec Alain Rossignol nous nous sommes fait le circuit avant tout le monde pour repérer les beaux coins, pour les photos, et si la région d’El Mers n’est pas le plus beau paysage que l’on trouve au Maroc, c’est très plat, piloter sur cette piste est un régal, elle est sinueuse à souhaits, assez étroite, les dépassements ne seront pas faciles, sur des enchaînements sablonneux doux comme une couette (en tous cas au premier tour !), de grands bouts pierreux casse-tête, casse c.., casse suspensions, casse tout mais ce n’est jamais très long.

Il ya même un passage en hors piste, dans ces buissons épineux qui tapissent le désert, mais l’organisation a balisé le truc comme la Baja du Mexique, la vraie, avec de petits bouts de ruban et quand il n’y a plus que de la caillasse, de petits coups de peinture qui disparaîtront vite.

11 heures et quelques, c’est parti en ligne de file, le ciel est bas, pas encore dégagé, cette partie du Maroc est sous influence maritime et les matins sont certes agréables parce que ne vous écrasant pas de chaleur mais il faut attendre le grand bleu un certain temps.

 

LAVIEILLE AUX COMMANDES !

 

Les deux Optimus de Lachaume et Thomasse sont partis devant Lavieille

Christian a évidemment un avantage sur tous les autres, son ancienne profession de pilote d’endurance moto fait qu’il intègre vite les trajos et les trajets, autrement dit en un tour de reco il connaît déjà le parcours par cœur,  il a repéré ses zones de freinage, et aussi les caillasses qui bordent ça et la les tronçons sinueux de sable où l’on a tendance à s’appuyer sur les bermes, un peu comme en motocross, et surtout à slalomer comme un ouf, c’est génial mais il ya des pièges.

Les deux Optimus qui le précèdent crèvent et quand Christian rend le volant après deux heures et demi de course, l’auto est en tête.

Après le départ, assez poussiéreux et à vrai dire frustrant au premier virage, nous sommes restés une vingtaine de minutes en attendant la fin du premier tour…

Sorte de miracle, partout dans les épineux, poussent de magnifiques fleurs de cactus nains, ce qui émeut forcément le demi celte que je suis mais et qui donne aussi un peu de couleur à ce désert plat sous un ciel encore plombé à cette heure du jour.

 

 

Les trois boulangers parisiens ( Julien, Julien, Gosselin) que nous avons présenté la veille roulent bien, suivent le rythme mais n’iront hélas pas au bout.

Moyeu AR brisé.

 

CARREMENT DANS LE COUP,  LA VOITURE DES BOULANGERS!

CARREMENT DANS LE COUP, LA VOITURE DES BOULANGERS!

 

Bien entendu, c’est réparé et le lendemain on aura le mors aux dents, mais c’est sûr que pour le général, boulanger c’est foutu… ( Attention lecteur, je viens de glisser un jeu de mots historique colossal…)

Avantage de cette course, si on casse, le lendemain on peut repartir.

Idem pour le magnifique Buggy SMG de Philippe Boutron, qui ne finira pas le premier tour, transmission explosée.

Autre image de ce que peuvent endurer les autos, celle ci, Cedric Kalvas nous présente son clou du spectacle dont le titre est, « Le Maroc, ça déchire! »

 

 

Et encore idem pour le Predator  No 17 de Yorrick Vergeau, Dominique Galland,  Gilles Lafeuillade et Jean Pierre Cottret a cassé un axe du train AR en plein circuit, impossible de remorquer, la roue AR est au sol, après l’arrivée, toute l’équipe est partie dans le schouff, a réparé sous un orage de folie, et est rentrée de nuit, mais prête à affronter le lendemain!

 

LE PREDATOR QUI NE LACHE JAMAIS RIEN

LE PREDATOR QUI NE LACHE JAMAIS RIEN

 

Palme de l’entêtement à cet équipage!

Puis notre auto de presse avance le long du circuit, les yeux dans les rétros parce que par endroits c’est assez étroit, et les voitures photo prennent la même piste que les coureurs.

On s’est parfois jetés assez hardiment sur les bas côtés mais on n’a gêné personne…

Souvenirs de rallye raids ou sur les routes de montagne de l’Atlas, ce qu’on risquait de voir arriver derrière, sur des pistes à une voie avec le vide d’un côté et la paroi de l’autre, ce sont les camions de course !

Bon, rien de ce genre ici, on l’a dit le désert est plat comme le pays qui est le mien (pas le mien-mien mais celui de Brel…)

Et à la mi-course, il est donc un peu plus de 14 heures, le grand bleu arrive, les gerbes, voire les panaches de sable soulevés par les autos deviennent des feux d’artifice sur fond de ciel dense bleu absolu.

 

BONHEUR!

BONHEUR!

 

On constate aussi, ce qui évite les « coupes » et rassure aussi les navigateurs, à chaque changement de cap important, ou dans les villages où la vitesse est limitée, l‘organisation a placé une auto de contrôle, des CP, tenus par des bénévoles, parfois avec leur propre 4X4, des gens qui adorent le désert, qui ne connaissent que le sourire, ont souvent du café et une rondelle de quelque chose à se mettre sous la dent, vieille chanson « C’était un p’tit bonheur » que l’on retrouve partout, cette course, par bien des points est exquise et géante à la fois.

Moyennant quoi les autorités de la région d’Agadir et Tiznit sont très accueillantes, avec des mises à disposition d’ambulances, de gendarmes, même en plein milieu de nulle part, pour faire signe aux concurrents qu’il ya un virage sévère, décidément, le Maroc est vraiment le pays du sourire.

Course géante ai-je écrit ?

Le Pro Truck No 8 passe avec la fougue de la cavalerie, la puissance de  l’Afrika Korps, un bruit digne de Mozart, et de gigantesques glissades d’une majesté totale, j’ai eu l’impression, le bruit en plus, de voir un skieur débouler sur une forte pente de poudreuse, avec les panaches translucides qui volent  à chaque coup de volant…

 

LE PROTRUCK, PLAISIR EXTREME

 

Frisson, pas d’autre mot.

Frisson récompensé par une très belle deuxième place à l’arrivée, cinq minutes derrière le quasi intouchable proto Sodicars, pas mal du tout !

Et ce après un départ raté, neuvième, huit autos à passer, joliment joué les helvètes.

Bon les pneus AR étaient lisses, le sable et la pierre sont quand même de très furieux abrasifs, surtout avec les chevaux,  mais tout ça se fait dans une sorte d’élégance le Pro Truck est décidément toujours le prince du désert, il devient un peu ancien pour en être le maitre mais côté artistique, c’est un ballet de Lully !

Le deuxième jour de course descend vers Aglou, une superbe plage à quelques kilomètres de Tiznit, qui devient d’ailleurs au fil des années un endroit « fashion », mais la course reste à l’écart, le long de l’Atlantique, sur des petites dunes à répétitions, des whoops à l’échelle 4X4 en somme, où le concours de saut est ouvert !

 

JEAN LOUIS BERNARDELLI

PHOTOS ALAIN ROSSIGNOL/DESERT RUNNER

 Classement général première journée de course

http://www.tt24.fr/attachment/490819/

 

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