CHAMPIONNAT WEC : LE PNEU HYBRIDE DE MICHELIN, LE ROI DE SILVERSTONE

 

 

WEC-2014-SULVERSTONE-le-nouveau-pneu-MICHELIN-Hybrid.

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Le pneu hybride de Michelin, le roi de Silverstone

5,9 km de long pour 18 virages, une météo changeante et une stratégie pneumatique compliquée ont été les composants d’une équation difficile à résoudre pour les équipes engagées en championnat du monde d’Endurance WEC.

Du coup, les terribles conditions météorologiques ont permis au manufacturier Français Michelin d’en profiter pour démontrer les compétences de son tout nouveau pneumatique hybride qui, il est vrai, a révélé des performances fort intéressantes et ce dans des conditions de piste plutôt mitigées.

La catégorie Reine, celle des LMP1 autorise toujours l’utilisation de pneus confidentiels, ciontraorement à celle des LMP2.

C’est à dire que les différents manufacturiers engagés ont le droit d’y tester des technologies d’avenir, sans aucun risque d’espionnage industriel, les pneus n’étant pas vendus mais plutôt « loués », ici par Michelin à Toyota, Audi ou Porsche dans un contrat global d’utilisation, avant d’être récupérés par les techniciens du manufacturier, au soir de chaque course.

 

 WEC-2014-SILVERSTONE-Pilote-PORSCHE-INSPECTANT-un-pneu


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UNE APPARENCE DE SLICK MAIS…

 

Et c’est ainsi qu’est apparu l’an dernier un bien curieux modèle de pneu mais il avait déja été testé une première fois lors de la course de Spa en 2012, pneumatique qui a fait ses premiers débuts à Silverstone il y a tout juste un an, avant une communication plus officielle à l’occasion des 24 Heures du Mans 2013.

D’apparence, ce pneu est entièrement lisse, comme un slick. Sa particularité est d’offrir un fonctionnement optimisé que le sol soit sec ou humide mais pas totalement détrempé, là où les pneus pluie sont nécessaires pour assurer l’évacuation de l’eau, et d’offrir des performances élevées sur sol séchant, comme nous avons pu le voir ce dimanche au cours des 6 Heures de Silverstone où, pendant une averse modérée d’une vingtaine de minutes, la Toyota de l’équipage formé » de Alex Wurz, Stéphane Sarrazin et Kazuki Nakajima tournait cinq secondes plus vite que la voiture-soeur, celle d’Anthony Davidson, Nicolas Lapierre et Sébastien Buemi passée en pneus pluie !

Laquelle Toyota N°8 tournait déjà … quinze secondes plus vite que l’Audi N°1 de l’équipage, di Grassi, Loic Duval et Tom Kristensen, restée en slick alors que l’autre Audi était déjà sortie de la piste… une 1ére fois pendant la violente averse et ensuite de nouveau, après l’averse !

La course s’est très probablement jouée sur ce choix de pneumatiques, favorisant le bon choix des Japonais et de Porsche aussi et condamnant  l’option choisie par les techniciens de chez Audi… qui au final, l’ont payés très cher !

Aucune des Audi ne franchissant la ligne d’arrivée, chose incroyable, impensable et qui n’était jamais arrivé en 15 ans depuis la venue d’Audi en endurance

Les matériaux, mais pas seulement

Il semble évident que la firme Auvergnate Michelin, a trouvé une recette miracle!

 

WEC-2014-SILVERSTONE-STAND-PORSCHE-preparation-des-pneumatiques

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Car en théorie, il n’est possible qu’un pneu sans rainure offre une adhérence correcte sur sol humide selon les exigences de la compétition, alors que sa bande de roulement ne lui permet pas d’évacuer l’eau sur laquelle il évolue.

C’est ici une limite technique que personne ne sait à l’heure actuelle repousser, et c’est aussi pourquoi Michelin indique que ce pneu hybride, n’est utilisable que sur piste humide et non détrempée.

Mais les faits sont là, et la différence de performance avec un pneu pluie, forcément moins rigide avec une empreinte au sol découpée, sont importantes.

 

MICHELIN-Hybride-LM-P1

MICHELIN-Hybride-LM-P1

 

Et si la recette de gomme, restée secrète, est l’un des points clés, quant à l’explication des propriétés de ce nouveau produit, Michelin a laissé sous-entendre que des nouvelles technologies étant en test sur la structure même du pneu, la déformation et la montée en température de l’ensemble de la structure étant capitales dans ce cas précis.

Dans la mesure où les résultats des tests menés par Michelin sont bons, et que la confirmation de la faisabilité de la transmission de ces technologies de la piste à la route est avérée, le pneu de la voiture Monsieur Tout-le-monde pourrait lui aussi bientôt bénéficier de ces trouvailles.

On évoque cette éventualité d’ici deux ans, selon le service Recherche et Développement du manufacturier Clermontois.

C’est aussi en cela que la compétition automobile reste à nos yeux nécessaire et capitale, car elle reste d’une part une possibilité d’exposition, mais aussi de test, de l’ensemble des innovations, mais elle permet aussi d’accélérer les étapes de validation de développement des technologies retenues, pour le bénéfice du particulier.
Gilles GAIGNAULT
Photos : MICHELIN- DPPI

FIA WEC