Le Salon de Genève ouvre ses portes au public à Palexpo, à côté de l’aéroport de Genève-Cointrin à compter du 6 mars 2014. Il reste le salon le plus agréable car il sait toujours aussi bien marier espace maîtrisé et variété des marques et modèles présentés. Pour ce premier item sur autonewsinfo, nous allons nous intéresser aux modèles, mêlant intimement formes et puissance, qui font rêver (même si ce n’est pas toujours politiquement correct). Curieusement cette année, il avait moins de concepts car que par le passé. Effet de la crise qui se prolonge encore et toujours ? Ou un léger manque d’inspiration…
PREMIERS PAS, LES CONCEPT CARS…
Si les carrossiers sont traditionnellement présents en nombre en République Helvète, ils ne présentent en effet que peu de nouveautés, se contentant bien souvent de permettre au grand public de revoir des études déjà exposées ailleurs.
Ainsi, Touring et son Alfa Roméo primée à la Villa d’Este.
Sur le stand Quatroruote, notre célèbre confrère transalpin, trônait la version coupé de l’Aston Martin DB9 carrossée par Zagato l’an passé pour fêter le centenaire de la firme britannique (elle existe aussi en cabriolet).
Pininfarina réexposait sa BMW présentée en juin dernier au même concours de la Villa d’Este au côté de la toute nouvelle Ferrari California convertible.
Heureusement, Franco Sbarro et son école de design se défoulait comme de tradition : le premier propose aux côtés de sa Flèche Rouge vue l’an passé, une réinterprétation toute personnelle de la Bugatti Royale, où même le moteur est badgé Sbarro.
Tandis que la deuxième proposait une voiture typé course conçue à partir d’une DS3, hybridée destinée à participer au prochain rallye Monte Carlo dédié aux nouvelles énergies.
Une nouvelle fois, on aime ou on n’aime pas, mais Sbarro et son école ne laissent pas indifférent !
Giugiaro proposait un break Clipper mû par deux moteurs électriques, doté d’ouvrant à la cinématique particulière et dont une variante est exposée sous forme de maquette à l’échelle 1:1 avec remorque, pouvant transporter une moto Ducati.
Enfin soulignons l’extraordinaire Quant Sportlimousine, une 4 place gigantesque avec 1 porte papillon par coté, propulsée par un moteur électrique sur chaque roue, lesquels sont alimentés par une pile à combustible.
De même chez les constructeurs, certains concept cars avaient été présentés dans d’autres salons entre novembre dernier et aujourd’hui (salon de Tokyo et de Détroit).
Ainsi la Nissan BladeGlider (vue à Tokyo) reprenant les gènes de la ZEOD électrique appelée à disputer les prochaines 24 h du Mans, avec ses motorisations possibles (thermique, électrique ou hybride) et sa voie avant particulièrement étroite.
De même Subaru continuait à décliner ses SUV avec Viziv 2, version affiné du Visiov 1 vu l’an passé et dont on espère qu’il préfigure un futur remplaçant du vieux Forester.
Le groupe Volkswagen lui exposait du neuf avec la , un SUV T-Roc au toit amovible.
Toujours dans le groupe Volkswagen, le Skoda Vision C, un coupé 4 portes et même 5 puisqu’il y a un hayon, d’un vert acidulé mais remarquablement bien présentée par de fort jolis modèles bien vivants…
Volvo proposait le très beau shootingbrake Estate.
Le suédois montre depuis deux ou trois ans que le design fait partie de ses priorités et les vieux breaks cubiques et nonchalants ont des héritiers bien plus valorisants.
Mitsubishi enfin s’affichait avec trois concept SUV dont le plus élégant porte le nom de Concept AR.
Voici encore Hyundai avec son Intrada.
Mais le plus beau concept car du salon, et sans doute l’un de ceux que l’on risque de voir bientôt traduit en série, n’est autre que celui proposé par Maserati pour fêter ses 100 ans.
Cet Alfieri est plus que magnifique, mélangeant sportivité et tradition avec ses galbes et cet immense capot avant.
Peu à signaler chez nos constructeurs français, si ce n’est une version « aventure » du Citroën Cactus destiné à parcourir le monde (on va rejouer les « croisières » Citroën d’avant-guerre).
Pariss de son côté continue de développer son roadster électrique.
Il présentait son nouveau motoriste, Bosch, et exposait sa coque en carbone dessinée avec le concours du Welter Racing bien connu sur le circuit du Mans.
Les japonais Honda et Toyota jouaient le grand écart avec un coupé aux lignes futuristes pour Honda et un engin électrique à trois roues sorti tout droit de la Guerre des Etoiles pour Toyota…
NOUVEAU TOUR D’HORIZON: LES SUPERCARS…
Deux catégories sont à regarder.
Il y a les voitures à l’unité et celles déclinées en petites séries.
Dans la première catégorie, nous retrouvons des missiles de la route comme la Paganni ou encore la Koenigsegg (qui sort la tête de l’eau après ses difficultés de la fin de l’année dernière et fête ses 20 ans).
On peut aussi applaudir la première apparition européenne du Danois Zenvo (déjà vu à Dubai) dont le coupé ST dispose d’un V8 de 7 l qui développe plus de 1100 ch.
Gumpert exposait toujours des évolutions de sa fusée Apollo (avec quelles couleurs !!!)
Apollo qui se voit rejoindre par un modèle plus raisonnable, l’Explosion dont le 4 cylindre 2 l développe tout de même 420 ch.
Cette dernière va trouver sur sa route un nouveau venu répondant à la même philosophie : Roding, habituel sous-traitant de l’industrie automobile allemande, spécialisée dans les matériaux composites, cherche à valoriser son expérience en proposant une sportive autour d’un châssis carbone et d’un 6 cylindre fournit par BMW.
De lignes plutôt anguleuses, équipée d’un hard top démontable, elle allie ainsi légèreté et puissance.
L’objectif est d’en produire une petite douzaine par an, entièrement personnalisées pour chaque client.
Les supercars de série, il y en a pour tous les goûts.
Et pour chaque voiture, un nouveau coup de cœur.
La Lamborghini Huracan renoue avec une certaine élégance des lignes.
L’atmosphère générale délivrée par la voiture reste faite de puissance, mais le style est moins extrême que les Gallardo (qu’elle remplace) et Murcielago et à plus forte raison que la diabolique Aventador, il est plus fluide malgré une compacité marquée.
C’est sans aucun doute la plus belle Lamborghini présentée depuis des années.
Elle rentre dans le domaine des « supersportives » que l’on peut afficher partout sans craindre de paraître outrancier. Son V10 issu de l’Audi R8 contribue à la rendre policée.
La McLaren 650 S, présentée en spider mais qui sera déclinée aussi en coupé, se positionne entre la P1 et a 12 C de la gamme du constructeur de Woking.
Son toit amovible s’escamote en 17 secondes montre en main.
Son moteur V8 biturbo développe… 650 ch ce qui explique son nom.
Elle va rencontrer sur sa route la nouvelle Ferrari California T, qui elle est un vrai cabriolet.
Il faut bien avouer qu’elle est presque aussi belle fermée qu’ouverte tant l’intégration du toit amovible en deux parties est réussie…
Enfin, nous voyons en Europe la nouvelle Chevrolet Corvette C7.
En voilà encore une qui perpétue une tradition maintenant plus que cinquantenaire !
Elle ne fait pas oublier les C2 ou C3 Stingray, mais ce parfum d’Amérique est toujours bien présent et séduit sans aucun doute.
Elle rivalisera avec les nouvelles Ford Mustang, coupés et cabriolets, qui continue à décliner encore et toujours le thème du pony car.
Avec la Porsche Targa, la firme de Zuffenhausen renoue aussi avec la tradition des 911 des années 60 et 70.
La ligne de la voiture est tout aussi belle que le coupé (ce qui n’était pas forcément vrai autrefois).
La cinématique du toit qui s’ouvre, en escamotant un morceau d’arceau pour mieux le repositionner une fois les mouvements effectués, est un régal à regarder.
On ne peut qu’avoir envie d’en profiter !
Sur un autre registre, Mercedes présentait sa Classe S Coupé dans la pure tradition du Grand Tourisme, qui permet de traverser le continent à des vitesses inavouables dans un confort total, et immergé dans toutes les dernières trouvailles de la technologie.
Enfin, le coupé Jaguar F type R est tout aussi réussi que le cabriolet.
Avec ces deux modèle la digne succession de la E type est complète, tant sur le plan du design que pour la performance.
Ajoutons à ce tour d’horizon l’Alfa Roméo 4 C cabriolet dont la coque en carbone laisse à imaginer une excellente rigidité malgré son « décapsulage »…
GENEVE ET SON EXPO DES HORREURS…
Tous les ans c’est pareil.
Il faut que quelques préparateurs et autres « tuners » se lâchent pour défigurer des voitures par ailleurs élégantes.
Avouons malgré tout que cette année, les horreurs était plutôt moins outrancières que par le passé.
Mais soulignons hélas encore et toujours les performances sur ce point de Mansory (sur base Bentley ou Lamborghini)…
Rejoint par Carlsson, pourtant réputé pour ses préparations moteur (Mercedes partiellement recouverte de feuilles d’or) et Binz (Mercedes Limousine).
Mais la palme 2014 du mauvais goût revient sans contestation possible à Nimrod Performance qui présente deux pauvres Ferrari littéralement défigurées…
TEXTE ET PHOTOS PATRICK MARTINOLI