LES ENGAGES DES 24 HEURES DU MANS 2014

 

 

ACO-LOGO-24-HEURES-DU-MANS-2014-photo-Max-MALKA

ACO-LOGO-24-HEURES-DU-MANS-2014-photo-Max-MALKA

 

Lors de sa traditionnelle désormais conférence de presse d’ouverture de saison, l’ACO (Automobile Club de l’Ouest) a dévoilé ce jeudi 13 février 2014, les voitures qui seront engagées dans les 84èmes 24 heures du Mans, au mois de juin prochain.

Et, naturellement comme tous les ans, il y a des satisfaits et des déçus parmi les concurrents, mais aussi des déçus parmi les pilotes dont les équipes se retrouvent suppléantes.

Alors que la catégorie prototype faisait traditionnellement l’essentiel du plateau, l’ACO a considéré cette année que les performances des GT étaient suffisamment attrayantes pour décider d’un parfait équilibre entre ces deux catégories.

Ainsi, sont qualifiées 27 LMP (1 ou 2) plus le prototype de la catégorie ‘56ème stand’ soit 28 voitures au total et également 28 GT (Pro et Am), Chacune des deux catégories comporte en outre 5 suppléants.

A ces annonces que nous détaillerons ci-dessous, l ’ACO a mis en avant le fait qu’après la course de 2013 et fêtant le passé et les 90 ans de l’ACO, la course de 2014 fêtera elle, le futur avec son nouveau règlement qui permettra d’obtenir une baisse de la consommation des voitures de … 30% pour des performances identiques à celles de 2013 !

 

24-HEURES-DU-MANS-Conférence de Presse-Pierre-FILLON-Photo-Patrick-MARTINOLI

24-HEURES-DU-MANS-Conférence de Presse-Pierre-FILLON-Photo-Patrick MARTINOLI

 

Invité à prendre la parole, Pierre Fillon,  le Président de l’ACO, expliquait :

 « En 20 ans, nous avions diminué la consommation des prototypes de 20% »

Et, il ajoutait immédiatement :

« Avec le nouveau règlement qui fixe une consommation en carburant à chaque tour couvert, nous visons une diminution de 30% en 1 an… ».

Le challenge, tant pour l’ACO que pour les constructeurs, est d’importance !

Mais revenons à nos concurrents acceptés  par le comité de sélection.

Succédant à la tribune, au Président Fillon,  Vincent Beaumesnil, le Directeur des Sports de l’ACO, poursuivait. :

« La qualité des dossiers présentés était telle qu’il est de plus en plus dur de faire une sélection »  

Pierre Fillon qui renchérissait :

« Cette sélection a été pour nous un véritable déchirement » .

 

LMP1 : MÉNAGE A TROIS… PLUS UN!

ACO-Conference-de-presse-13-fevrier-Les-Teams-et-pilotes-avec-le-Président-FILLON-Photo-Max-MALKA

ACO-Conférence-de-presse-13-février-Les-Teams-et-pilotes-avec-le-Président-FILLON-Photo-Max-MALKA

 

L’affiche en LMP1 tient toutes ses promesses.

On aura plus droit à un duel mais à un match à trois.

C’est finalement assez inédit, car au fil des ans on avait plutôt des grands duels, depuis les luttes opposant  Ferrari à Ford aux plus récents, Audi contre Peugeot ou Audi face à Toyota.

Cette année c’est donc un sensationnel match à trois Audi -Toyota – Porsche,  dans l’ordre d’arrivée dans la discipline qui brillera de tous feux et ce pour peu que les performances des voitures soient du même niveau dans cette sous-catégorie LMP-H (H pour Hybride).

Mais avec toutes ces nouvelles technologies hybrides mises en avant par le règlement 2014, on peut avoir quelques craintes à ce sujet…

Si Porsche et Toyota n’engagent que les deux voitures régulièrement présentes en Championnat du monde d’endurance WEC, Audi continue à profiter du règlement pour engager comme les années passées, une troisième voiture.

D’où une autre remarque :

Sur trois de ces marques, il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur final, donc un seul satisfait pour deux dépités.

Le risque est réel de voir des déçus d’autant que les investissements sur ce type de voiture sont plutôt conséquents…

Mais ne boudons pas notre plaisir pour cette année 2014.

D’autant qu’un quatrième larron, une équipe privée ayant choisi de ne pas souscrire au règlement des hybrides, mais de rester dans une optique plus traditionnelle au niveau de la motorisation dans la catégorie LMP-L (L pour Light ou légère), pourrait bien tirer les marrons du feu, vu la bataille féroce qui s’annonce entre les trois géants de la catégorie…

Rebellion, puisque c’est d’elle dont il s’agit, a fait développer son propre châssis R-One chez Oreca et utilisera une évolution du moteur Toyota de l’an passé, gage de performance et de fiabilité.

Mais, la voiture dont Hugues de Chaunac a précisé ce jeudi à Gilles Gaignault, qu’elle ne serait prête que la veille des premiers essais collectifs programmés fin mars sur le circuit Paul Ricard, sera -t-elle compétitive et fiable dès juin et l’épreuve mancelle ?

Il faut le souhaiter mais le risque est réel de la voir manquer de temps de roulage malgré sa participation aux deux 1ères manches du mondial à Silverstone d’abord puis ensuite à Spa !

Enfin, une surprise, malgré la piètre expérience en LMP2 l’an passé, la Lotus T120 LMP1 née Praga,  a finalement été sélectionnée cette année elle aussi en LMP1-L.

Au chapitre des déceptions, aucune autre nouvelle LMP1 n’est sur les listes, et en particulier on peut déplorer l’absence de la nouvelle voiture LMP-L dessinée par le Onroak, la structure ‘études’ de Jacques Nicolet.

 

LMP2 : ABONDANCE ET DIVERSITÉ

 ACO-Conference-de-presse-13-fevrier-Le-President-FILLON-avec-Philippe-SINAULT-bien-decu-et-Jacques-NICOLET-photo-Max-MALKA


ACO-Conférence-de-presse-13-fevrier-Le-Président-FILLON-avec-Philippe-SINAULT-bien-déçu-et-Jacques-NICOLET le patron de l’équipe OAK-photo-Max-MALKA

 

Les LMP2 depuis ces dernières années ont acquis leurs lettres de noblesses.

Finie la deuxième division où les voitures cassaient à qui mieux mieux comme aux temps historiques des Groupe 6 de moins de 2 litres ou des Groupe C Junior.

La lutte en LMP2 dure réellement 24 heures avec plusieurs voitures dans le même tour, voire même dans la même minute à l’issue des courses.

Et comme cette catégorie reste en vedette en ELMS (Européan Le Mans Séries) et aux USA où elle est à égalité avec les DP, les Daytona Prototype,  il ne faut pas s’étonner de leur nombre.

C’est aussi ‘la’ catégorie où ce que l’on appelait autrefois des Gentlemen Drivers, les pilotes à licences Bronze ou Argent de nos jours, peuvent pratiquer la course automobile dans une véritable voiture conçue pour cela…

On y retrouve donc avec plaisir l’équipe Signatech mais avec une seule des deux Alpine A450. La seconde n’étant que seconde suppléante !

PIERRE FILLON ET GILLES GAIGNAULT

Conférence de presse ACO le jeudi 13 fevrier 2014 – PIERRE FILLON et GILLES GAIGNAULT-Photo Max MALKA

 

A ce sujet si Philippe Sinault et le staff Alpine sans oublier les pilotes pressentis dont les plus sérieux candidats avaient faits acte de présence (Nelson Panciatici-Paul Loup Chatin-Olivier Lombard), affichaient tous une mine sombre et désabusée vu le titre de Champion ELMS 2013, le Président Fillon expliquait à notre Rédac-Chef, Gilles Gaignault, la raison :

Entre tous les concurrents du Championnat du monde qualifiés d’office pour Le Mans, la course faisant partie du calendrier, ceux qui sont d’office eux invités en récompense de leurs résultats sportifs de la saison précédente, il reste très peu de places, une douzaine. Et franchement le Comité de sélection, ne peut faire autrement que de retenir au moins une voiture par équipe.

Et, il s’empressait de préciser :

L’an dernier, les dix voitures retenues comme suppléantes ont toutes finalement pris le départ suite à de multiples forfaits.

Outre l’Alpine Signatech née Oreca, le Millenium Racing, né lui Gulf Middle East, en partenariat avec ADR Delta a reçu deux engagements pour ses Oreca 03. Le OAK Racing auteur d’un formidable doublé en Sarthe en juin 2013, se présente cette année sous deux identités différentes pour ses Morgan puisque les accords avec le Russe Roman Rusinov sur une des deux voitures implique le nom de GDrive comme concurrent.

Toujours dans le domaine des Teams à deux voitures, le SMP Racing autre équip Russe passe du GT au LMP2 et s’est assuré les services de Nicolas Minassian pour aider à cette transition.

Le Thiriet by TDQ Racing a changé de monture en choisissant une Ligier JP S2 développée par le Onroak de Jacques Nicolet. L’écurie Chinoise KCMG, pour sa part, a fait le chemin inverse en retenant une… Oreca 03 pour remplacer sa Morgan, Vice-championne en Asian Le Mans Serie en 2013 derrière la Morgan officielle de OAK!

Faut-il y voir une certaine rancœur vis-à-vis du OAK Racing, constructeur de la Morgan et qui a enlevé le titre ?

Enfin, le Sébastien Loeb Racing a décroché aussi une invitation pour son Oreca O3 pour la plus grande satisfaction de Dominique Heintz, l’associé de Loeb.

Le Morand Racing, rebaptisé  Newblood by Moran Racing revient lui avec sa Morgan, ainsi que Greaves Motorsport et Jota Sports qui continuent eux avec leurs Zytek respectives, de même que Murphy Prototypes et  le Race Performance qui restent avec leurs Oreca 03.

Du coté des inédites, soulignons le retour du Strakka Racing qui s’engage cette année avec une toute nouvelle  Dome S 103e dont on attend des merveilles.

Cette nouveauté compense la disparition totale des HPD puisque la seule postulante, celle du Wodward, n’a pas été retenue.

Toujours au niveau des disparitions, signalons le forfait annoncé mercredi du Muscle Milk qui préfère privilégier les grands espaces américains et ses confrontations avec les DP (Daytona Prototype). La principale raison en fait selon notre correspondant US, Peter Griswold, vient de ce que le calendrier d’endurance Américain (Tudor USCC) a fixé une date à Détroit … le jour de la journée test des 24 Hures, le dimanche 1er juin!

Au chapitre des déçus, répétons-le, Philippe Sinault regrettait amèrement que sa deuxième voiture ne soit que deuxième suppléante, derrière une Morgan engagée elle par Larbre Compétition qui ne bénéficie pas lui non plus d’une invitation ferme malgré ses résultats avec les Corvettes en GTAM dans le passé.

De même le Pegasus Racing qui souhaitait faire son retour n’est que cinquième suppléant. Dur, dur d’être en piste au Mans…

 

ACO-Conference-de-presse-13-fevrier-Gerard-NEVEU-repond-a-Gilles-GAIGNAULT-photo-Max-MALKA

ACO-Conférence-de-presse-13-février-Gerard-NEVEU-répond-a-Gilles-GAIGNAULT-photo-Max-MALKA

 

Preuve que l’endurance est vraiment revenu au sommet et comme le déclarait Gérard Neveu, le Directeur du Championnat du Monde WEC et du Championnat d’Europe ELMS :

En plein renouveau ! Si le WEC  se porte bien, l’ELMS moribond il y a deux ans encore retrouve vraiment des couleurs azvec un plateau de 41 autos

Enfin coté motorisation, alors que les annonces de constructeurs se sont multipliées depuis deux ans, il ne reste plus en lice que majoritairement des Nissan, auxquels s’ajoutent deux Judd et un HPD….

Enfin, c’est dans cette catégorie que l’on pourra également assister à une lutte féroce entre manufacturiers pneumatiques, avec un plateau partagé équitablement entre les deux manufacturiers spécialistes de l’univers de l’endurance, Michelin et Dunlop.

 

UN PLATEAU GT SOMPTUEUX

ACO-Conference-de-presse-13fevrier-Patrick-PILET-a-cote-de-Olaf-MANTHEY-et-de-David-RICHARDS

ACO-Conférence-de-presse-13 fevrier -Patrick-PILET pilote Porsche -a-cote-de-Olaf-MANTHEY (Porsche)-et-de-David-RICHARDS (Aston Martin) Photo Max MALKA

 

Match à trois en LMP1, grosse bagarre en LMP2.

Pfft, Ce n’est rien…

En GTPro, ce ne sont pas moins de cinq marques qui s’engagent, soit directement (Corvette, Viper ou Aston Martin) soit par l’intermédiaire de Teams officiellement soutenus par les usines, comme AF Corse pour Ferrari et Manthey pour Porsche. Et c’est une véritable lutte intercontinentale qui s’annonce.

Ainsi deux Corvette, les toutes nouvelles C7R, ainsi que deux SRT Viper représenteront les USA.

L’Europe pour sa part pourra compter sur deux Porsche, trois Aston Martin et trois Ferrari, deux AF Corse et une RAM Racing.

Avec des niveaux de performances très proches, on peut s’attendre à une bagarre de furieux à coups de secondes sur toute la durée des 24 heures…

Les GT d’aujourd’hui n’ont que peu de choses à envier aux LMP1.

D’ailleurs, le niveau des pilotes engagés pour conduire ces monstres est particulièrement élevé avec des ex-pilotes de F1 ou de GP2 par exemple.

Le GT/Am reste la catégorie préférée des Gentlemen Drivers.

Ces derniers finançant une bonne partie des Teams, il est ainsi facile de constituer un plateau somme toute important. On y retrouve pas moins de 7 Ferrari pour le 8Star, le Peacom Racing, qui préfère désormais le GT au LMP2, AF Corse, avec quatre voiture en plus des deux GTPro, le RAM Racing et la petite dernière, celle engagée par l’équipe ASP SOFREV de Jérôme Policand avec au volant un certain… Fabien Barthez,le gardien de l’équipe de France victorieuse de la Coupe du monde 1998 de foot.

Désormais fin prêt selon Jérôme à affronter Le Mans :

Il brille en GT en Championnat de France face à des pointures et a de plus disputé avec succés la journée des tests préliminaire en juin 2012. Il souhaitait maintenanrt venir aux 

Aston Martin sera représenté dans cette catégorie aussi par trois voitures d’usine plus une pour le Craft Racing.

Enfin Porsche comptera sur deux voitures, une pour le Prospeed Competition et une pour le Proton Compétition.

Deux Porsche et trois autres Ferrari figurent sur la liste des suppléantes dont celle pour Tracy Krohn, pourtant fidèle représentant US les années précédentes.

 

 ACO-Conference-de-presse-13-fevrier-Les-3-favoris-TOYOA-AUDI-PORSCHE-Lapierre-Dumas-Suval-photo-Max-MALKA


ACO-Conférence-de-presse-13-février-Les-3-favoris-TOYOTA- PORSCHE-AUDI et les pilotes  » Français  » Nicolas Lapierre-Romain Dumas et Loïc Duval- photo-Max-MALKA

 

Pour terminer ce tour d’horizon, voici quelques commentaires fait par les futurs acteurs de ces 82èmes 24 heures du Mans :

Pierre Fillon : « En plus de la liste des engagés des 24 heures du Mans nous sommes heureux de présenter le nouveau logo des 24 heures, le précédent datant de 1978. Il repose sur les quatre volets du mythe des 24 heures, l’innovation, la popularité, la performance et la diversité. Enfin par ses couleurs, il symbolise également le jour et la nuit, qui se succèdent durant la course ».

Vincent Beaumesnil : « Quatre nouveautés vont apparaître lors de ces 24 heures du Mans : les zones slow protégeant les commissaires en intervention, pour éviter trop de safety cars ; la préparation des jeunes pilotes aux spécificités de cette course unique; la télémétrie des voitures pour un contrôle total de la course, y compris avec des positions GPS ; et un voyant sur le tableau de bord des GT qui s’allumera quand une voiture plus rapide cherchera à la doubler ».

Olaf Manthey (Porsche Manthey) : « On n’aura pas le temps de dormir face de tels adversaires en GT (rires)« …

 

LE DOCTEUR ULLRICH

LE DOCTEUR ULRICH interviewé par BRUNO VANDESTYCK -Photo Max MALKA

 

Dr Wolfgang Ulrich (Audi) : Qui commente le nouveau règlement… « Celui qui dit qu’il est prêt, c’est qu’il n’a pas fait correctement son travail (nouveaux rires). Le niveau est très élevé et c’est un vrai défi que de vouloir aller aussi vite que l’an passé avec 30% de carburant en moins ».

Loïc Duval (pilote Audi) : « C’est un énorme défi technique et humain. La concurrence est encore plus affutée que par le passé ».

Romain Dumas (Pilote Porsche) : « Un challenge immense. Ce ne sont pas moins de 200 personnes qui travaillent à Weissach. On a construit trois usines pour le programme. Nous sommes tout le temps en essais… »

Nicolas Lapierre (pilote Toyota) : « Nous sommes en plein développement. Nous passons pas mal de temps en essais, tant en piste que dans le simulateur. C’est un challenge technique (le nouveau règlement NDLR) mais aussi pour le pilote qui va devoir ‘sauver’ du carburant ».

Pascal Vasselon (Direction Technique Team Toyota) : « Nous avons changé nos équipages pour mettre les plus grands ensembles (Sarrazin, Nakajima et Wurz) et les plus petits (Buemi, Lapierre et Davidson) ensembles. Cela permet de faire des sièges plus simples et ainsi de gagner du poids ! Pour Toyota, présent sur le marché de l’hybride depuis plus de 15 ans, c’est un fantastique terrain de jeu ».

Philippe Sinault (Alpine Signatech) : « Nous sommes très fier de pouvoir écrire une deuxième page sur le livre Alpine. Mais c’est une grande déception de voir la deuxième voiture sur la liste de réserve ».

Nicolas Minassian (Pilote SMP Racing) : « Je suis juste pilote, on ne va pas s’exciter (sur un éventuel rôle de team manager NDLR). Je suis là pour aider les jeunes pilotes russes à venir à l’endurance ».

 

PATRICK MARTINOLI

Photos : MAX MALKA

 

Sport