NEIGE ET GLACE 2014, JOUR TROIS : JURA TRES DOUX…

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Sept degrés au thermomètre, pour le Jura en février c’est limite canicule! Matin presque triste à Malbuisson, il tombe une sorte de pluie froide assimilable à de la neige, mais pas terrible. Sauf qu’au dessus, dans les montagnes jurassiennes, le père Zaniroli attend ses concurrents avec… de la vraie neige, ici, quand on monte de deux cent mètres, la pluie devient un superbe manteau blanc, puis, elle laisse passer le soleil. Sur les trois quarts du parcours, la journée a été phénoménale, avec au final trois Belges en tête, Deflandre,  Vandewauver et Reuter..

 

LA NEIGE GLISSE… VRAIMENT!

 

Evident?

Pourtant, chaque jour, les concurrents qui oublieraient ces fondamentaux du rallye se font tout de suite rappeler à l’ordre par la nature, le Neige et Glace est un festival de glisse, ça glisse même parfois énormément !

Ainsi l’Opel Kadett de Lausberg (photo ci-dessus) est elle allée au trou, et tellement bien enfoncée sous la neige, oui SOUS la neige, que le tracteur venu le sortir a eu de grosses difficultés de progression, même, avec ses immenses roues et ses crampons larges comme des pelles …

Ainsi la Ford Escort de Paul Kawan est elle aussi partie à la faute, quatre tonneaux, merci l’arceau de sécurité obligatoire, pas de séquelles autres que de la tôle…

Et oui, le Neige et Glace est une aventure, tout le temps…

 

L'AVENTURE VUE PAR LA FAMILLE VIAL, GEANT!

L’AVENTURE VUE PAR LA FAMILLE VIAL, GEANT!

 

Il y a deux ans, à Malbuisson, dans le Jura, au bord du lac de Saint-Point gelé sur la moitié de sa surface, il faisait moins trente à moins trente cinq le matin  au démarrage des moteurs…

L’année dernière, il a fallu annuler une spéciale parce que la neige y tombait en trop grand quantité, la route devenait invisible dans le paysage.

Des moments inoubliables…

Du coup bien sûr, les concurrents affluent, 110 autos inscrites cette année, avec des conditions totalement différentes.

Magiques d’abord, avec une nuit de rallye dans la montagne, où l’on retrouvait les milliers de spectateurs disséminés au bord des routes et les crépitements de flashes partout dans la forêt nimbée par endroits de gros bancs de brouillard.

Le lendemain a été un enchantement, alternant routes enneigées et… moins enneigées, car il fait chaud, zéro le matin, jusqu’à sept degrés dans la journée, la « Petite Sibérie » où nous nous trouvons va se retrouver… petite côte d’azur, il y a quand même eu de grands moments !

 

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Dans des descentes verglacées avec de grosses séances de  jardinage dans les champs et les congères en contrebas…

Bref, l’aventure, la vraie, celle qu’aime Zaniroli, ancien vainqueur et ancien directeur du (vrai) Dakar, elle est ici et tout le temps…

A ceux qui rêvent de venir courir ici (en régularité), dépêchez vous de vous décider, le succès de cet événement devient tellement colossal que l’on va vite refuser du monde, comme au Rallye des Princesses, organisé aussi par Viviane et Patrick Zaniroli, mais en été…

Qui plus est le Jura est vraiment un endroit comme on n’en voit plus beaucoup…

 

 

Quand vous croisez quelqu’un dans la rue, si vous êtes à pieds, on  vous dit bonjour, comme en Bretagne intérieure et en Irlande et sûrement dans d’autres coins enchanteurs que je ne connais pas..

Ou encore ceci, l’hôtel du Lac à Malbuisson, où se trouve le centre du rallye et la majorité des équipages, arbore fièrement un panneau « Bienvenue les motards », en février ils ne seront pas nombreux mais quand le Jura éclate de couleurs au printemps et en été, on sait que l’on est chez des gens charmants, cela devient un trésor !

 

JOUR EN BLANC

 

On le sait, les pilotes qui ouvrent sont ceux qui ont brillé la veille.

Quand la neige du matin tombe en pagaille, les trois belges qui ouvrent le bal sont évidemment des super bons, tout en glisse et en élégance, le navigateur sert alors juste à ce qu’il n’y ait pas d’erreurs de parcours, c’est le pilote et presque lui seul qui se charge d’essayer de respecter la moyenne impartie, ce qui est le principe de la régularité, et ce qui est limite impossible quand on est en même temps ouvreur et chasse neige…

On revient vraiment sur l’esprit de ces formidables Monte Carlo de la grande époque où les mecs qui gagnaient étaient d’abord ceux qui arrivaient à passer, et si possible dans les temps !

Et tout le début de journée a été comme ça.

 

 

La canicule à sept degrés, la normalité à moins vingt, le grand blanc d’une pureté absolue, c’est ça le Jura, mais d’autres en profiteront, par exemple  les centaines de skieurs qui vont participer dans quelques jours à la Transjurassienne, alias « Transju », course de fond d’une longueur effroyable, d’une beauté totale.

C’est le pendant français de cette fameuse Vasaloppet suédoise gagnée en 1978 par le Français Jean Paul Pierrat, un Vosgien.

Un tonnerre dans le monde du ski de fond alors totalement dominé par les nordiques.

La vie est faite de belles histoires comme celle-là, Pierrat est maintenant…  le bras droit de Zaniroli sur le rallye Neige et Glace!

Entre les héros que sont des pilotes comme Pescarolo, des navigateurs comme Michel Périn, des constructeurs de légende comme Pierrat, on peut vraiment murmurer, comme dans une fameuse pub, « what’else ? »

Mais Neige et Glace, c’est aussi une course…

 

« MANON-LES MOUSSIERES C’EST LA FINLANDE… »

 

La phrase est de Patrick Zaniroli qui résume cette journée du mardi… « “Plus encore que les autres années, ce passage dans le Jura fut la plus belle journée du rallye. Mais aussi la plus difficile. Et comme toujours, c’est aussi le juge de paix du rallye. Tout le monde en a eu pour son argent, surtout en matière de difficultés, mais aussi de beauté. Car, sur le 2e TR du jour, entre Manon et les Moussières, on se croirait tout simplement en Finlande! Mais rien n’est encore joué. Car avec un écart de seulement 50 points entre les deux premiers du général à la veille de l’arrivée, tout peut encore se passer sur les 6 TR de demain, autour de Pontarlier.  Je vous donne donc rendez-vous à la place de la Mairie dans la capitale du Doubs où l’accueil est toujours particulièrement chaleureux, pour un podium final haut en couleurs ce mercredi dès 14h30…”

Bon, on ne va pas tourner autour du pot pendant cent-sept ans, il y a neuf Belges dans les dix premiers, encore un équipage français dans les dix, un seul, Benoît et Yannick Martin sur une Audi Quattro.

 

FAMILLE MARTIN

FAMILLE MARTIN

 

Benoît Martin à l’arrivée…

“C’est la toute première fois que nous participons à ce Rallye Neige et Glace et je dois avouer que nous nous amusons vraiment. C’est beau et très sportif. L’Audi Quattro est très puissante, mais l’avant est parfois difficile à maîtriser. Ceci dit, c’est la première fois que je peux rouler avec la voiture de mon père sans me faire engueuler!”

 Le trio de tête est donc 100% d’Outre-Quievrain, La Porsche 911  d’Yves Deflandre devant la Porsche 914 de Jean Pierre Vandewauver et la Porsche 914 de Daniel Reuter.

Bravo à la famille Martin mais dans un des plus beaux rallyes de régularité de l’année, quand les dieux du truc débarquent, impossible de se faire une place au soleil!

Pour redire à quel point c’est précis, voici la déclaration d’Yves Deflandre à l’arrivée…

 

YVES DEFLANDRE ET EDDY GULLY

YVES DEFLANDRE ET EDDY GULLY

 

“La matinée était tout à fait superbe et, surtout très sportive. Pour ce qui nous concerne, nous avons vécu, Eddy Gully et moi, une journée éprouvante, surtout lorsque, l’après-midi, nous avons été retardés par un voiture qui nous a valu, au final, un retard de près de 250 mètres…”

Le Neige et Glace 2014 est tellement disputé qu’il se joue sur un dépassement, car il y a aussi des routes ouvertes, c’est le principe de la régularité, et là, le destin donne un coup de pouce à qui il veut…

 

JEAN PIERRE VANDEWAUVER, DEUXIEME A UN RIEN…

 

Pescarolo et Périn se sont, selon l’expression du navigateur, contentés de faire de la résistance…

Onzièmes au général, ce n’est pas ce dont ils rêvaient mais encore une fois, ils courent contre des bijoutiers de la régularité…

Quant à la famille Sanseigne, un tout droit suivi d’un plantage dans un mur de neige fraîche les repousse à la trente troisième place.

Mais dans le fond, peu importe, on sait tous, un peu comme les motards qui participent à l’Enduro du Touquet, que l’objectif est d’abord de se faire plaisir, puis de tenter l’excellence dans un domaine plus pointu qu’une aiguille…

On vit le moment, ensuite on attend un an parce que l’on ne pense plus qu’à ça…

Bon, encore une journée phénoménale ce mercredi, et on lancera le compte à rebours 2015!

 

 

Tiens au fait, cette journée du grand blanc, Richard et Tom, vos photographes, vous proposent de la voir comme ça, avec … un peu de noir!

Et oui, un brin de folie dans une course ahurissante de beauté, ça s’impose à tout le monde, ce sera notre conclusion du jour…

 

 

 

JEAN LOUIS BERNARDELLI

PHOTOS TOM ZANIROLI ET RICHARD BORD

 

 

 

 

 

 

 

 

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