REFLEXIONS ET IDEES SUR LA SECURITE ROUTIERE…

 

 

REFLEXIONS ET IDEES SUR LA SECURITE ROUTIERE…

REFLEXIONS ET IDEES SUR LA SECURITE ROUTIERE…

Réflexions et idées sur la sécurité routière…

Au-delà de tout parti-pris idéologique et de toute caricature excessive des méfaits ou bienfaits de tels ou tels facteurs liés aux accidents et à l’insécurité routière, il est temps de prendre un certain recul et d’observer, in-situ c’est-à-dire dans le trafic réel, les comportements, les agissements, les réactions, les positions de conduite, l’état des véhicules, leur chargement, les « détourneurs d’attention » embarqués dans les voitures (GPS, ordinateurs de bord, smartphones, écrans divers, etc…), les vitres sur-teintées…

Nul besoin de statistiques – qui ne sont comprises que par ceux qui les font ! – nul besoin d’études à grand renfort d’experts de tous poils, nul besoin d’associations de victimes de ceci ou cela, ou d’automobilistes défenseurs de leurs droits, nul besoin d’analyses a posteriori du pourquoi et du comment d’un accident, seuls le bon sens et un regard attentif à ce qui nous entoure au quotidien, permettent de mieux comprendre le problème fondamental de la sécurité routière.

Le problème, et donc la solution, c’est le conducteur lui-même !

Le conducteur est enfermé dans sa voiture, véritable cocon, véritable carapace, qui l’isole complètement du monde extérieur. Le conducteur est comme un homme politique arrivé au pouvoir et dans l’exercice de ses fonctions : coupé du monde, coupé des réalités.

Le conducteur agit comme s’il était seul au monde !

Il veut faire une manœuvre, une action de dépassement, un changement de direction ou de file, un arrêt inopiné, eh bien, il le fait en l’indiquant, au dernier moment, par un clignotant « protecteur » ou un warning « salvateur ». Quand il le fait d’ailleurs !

Jamais, il ne s’est soucié de savoir si son geste a pu gêner un autre conducteur. C’est un peu comme si ce conducteur, au demeurant charmant hors de sa voiture, vous claquait la porte au nez alors que vous êtes juste derrière lui. A part quelques malotrus indélicats, heureusement fort rares, il n’est quand même pas habituel de prendre une porte dans la gu…e !

 

Securite_routiere_montage

 

Dans le trafic routier, en revanche, c’est l’usage. Et l’accident surgit quand le conducteur qui suit, surpris par cette manœuvre, percute le premier. Et pourquoi a-t-il été surpris ? Il n’était certainement pas très attentif, n’imaginait pas que l’autre puisse commettre une erreur, était absorbé par ses pensées, téléphonait, envoyait un SMS, réglait son GPS ou simplement somnolait, bercé par le ronron de sa voiture suréquipée et confortable.

En tous les cas, il n’était pas en état d’alerte dans sa voiture. Et sa position au volant était certainement très différente de celle préconisée, à savoir les deux mains sur le volant, les bras semi-fléchis, le dossier du siège bien droit avec l’appui-tête réglé pour sa taille, une position dynamique pour une conduite active et non passive. Il était lui aussi seul au monde, dans son cocon. Et pour peu qu’il ait souhaité être davantage encore à l’abri des « autres », il aura sur-teinté ses vitres latérales et arrière privant les suivants de voir à travers sa voiture et éventuellement anticiper sur le futur immédiat… et ainsi de suite.

Comme on le voit, si chacun faisait en sorte de toujours veiller à ne pas surprendre les autres, à prendre en compte l’environnement dans lequel il évolue, en un mot à ne pas GENER les autres, un très grand nombre d’accidents pourraient être évités, sans que l’on parle de vitesse, de code de la route, d’alcoolémie… juste de courtoisie et de comportement humain.

 

NOUVEAU PERMIS DE CONDUIRE

 

Ce conducteur, toujours lui, a obtenu son permis de conduire de façon tout à fait normale, en réussissant un examen national durant lequel il a accompli avec succès un créneau, un démarrage en côte et tout un tas de manœuvres indispensables à la sécurité routière. Mais, jamais dans son apprentissage, il aura appris à anticiper, à prendre un virage, à freiner d’urgence en essayant de raccourcir au maximum sa distance de freinage. Le premier freinage d’urgence d’un conducteur lambda sera un freinage en conditions réelles d’urgence, avec toutes les conséquences que l’on connait… un virage négocié un peu trop vite se terminera inévitablement mal, etc…

Les auto-écoles rechignent à pratiquer ces apprentissages pour préserver pneus et plaquettes de freins, donc les coûts, et les conducteurs, eux, prennent les… coups !! Là encore, avec une formation adaptée et un permis de conduire peut-être plus technique et moins « urbain », de nombreuses vies pourraient être sauvées.

Et l’on a toujours pas parlé de vitesse ni de conduite à risques !

Et les constructeurs rivalisent d’inventivité afin de vendre des voitures les plus équipées, les plus connectées, les plus distrayantes. Mais tous ces équipements du type système de navigation GPS, ordinateurs de bord, accès internet embarqué ont un effet plus que pervers, car ils détournent le conducteur de sa mission principale qui est de conduire sa voiture en prenant en compte son environnement extérieur, de maintenir sa vigilance et d’être en état d’alerte permanent. Et tout cela dans le plus grand des conforts, en musique et à moitié affalé sur son siège !

Encore une cause d’accidents certainement plus fréquente qu’on ne le pense.

Mais les constructeurs, toujours eux, produisent des voitures de plus en plus sûres, résistant aux chocs, permettant de freiner en ligne, de rattraper un dérapage incontrôlé et dans un futur très proche qui pourront s’adapter à l’environnement à la place du conducteur. Toutes ces technologies ultra modernes et performantes contribuent, elles aussi, à détourner l’automobiliste de son devoir de vigilance et à le déresponsabiliser.

 

REVONS UN PEU... Cela fait du bien

REVONS UN PEU… Cela fait du bien

 

Mais en attendant, la seule politique de sécurité routière qui existe consiste à punir, à pointer du doigt, à clouer au pilori, à désigner à la vindicte populaire celui qui roule à 131 km/h quand c’est limité à 130 km/h, à faire croire que rouler à 90 km/h sur une nationale n’est absolument pas dangereux

 

LIMITATION-DE-VITESSE-Petition-de-20MILLIONS-AUTOMOBILISTES

LIMITATION-DE-VITESSE-Petition-de-20MILLIONS-AUTOMOBILISTES

 

A en croire les prétendus experts, la vitesse est à elle seule responsable de tous les maux. Il est vrai que la vitesse est, comme on dit communément, un facteur aggravant, mais n’est-ce pas enfoncer une porte ouverte qu’une telle affirmation !

En effet, taper un mur à 5 km/h provoque beaucoup moins de dégâts qu’à 10km/h, et qu’à 20km/h, etc… mais plutôt que de constater le choc dans le mur, pourquoi ne pas essayer d’éviter ce choc ! Et, dans la logique des mesures actuelles de sécurité routière, seule la vitesse 0 km/h permet d’éviter le mur !!

L’étude du risque routier ne focalise que sur la vitesse. C’est faire peu de cas des causes réelles d’accidents que sont l’absence de vigilance, la somnolence (sur autoroute), la conduite en état « pas normal ». Nous avons déjà soulevé le problème de la vigilance et de la somnolence. Celui de la conduite en état « pas normal » est quant à lui souvent synonyme d’alcoolémie ou de drogue, mais l’alcool et le haschisch ne sont pas responsables de tous les troubles du comportement. L’excès de stress engendre des comportements irrationnels, certains traitements médicaux modifient profondément la perception des choses, sans omettre la prise de calmants ou autres médicaments antidouleurs qui favorisent la somnolence.

De très nombreux accidents ont pour origine des conducteurs hors de leur état normal.

Bien sûr, décréter que la vitesse est la cause principale des accidents de la route permet à nos dirigeants de prendre des mesures drastiques pour lutter contre ce fléau : on installe des radars automatiques un peu partout, on demande aux policiers et aux gendarmes de se cacher pour prendre sur le fait les délinquants de la route, ce qui les détourne de leur mission principale qui est le maintien de l’ordre et la présence rassurante sur le terrain. On montre qu’on s’occupe de nous, qu’on nous préserve de nous-mêmes, pauvres ignorants que nous sommes.

La politique « répressive » rapporte plus qu’elle ne coûte, mais les résultats ne sont pas à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’une vraie politique de sécurité routière.

Policiers et gendarmes dependant finalement plus du ministere des finances à Bercy que de celui de l’intérieur Place Beauvau, selon Gilles Gaignault !

La formation des jeunes conducteurs, la prise en compte du risque routier, la communication autour d’un comportement plus adapté à la vie en société, tout cela pèse sur les finances publiques mais le résultat en vaut la chandelle :

Eduquer plutôt que sévir, n’est-ce pas le propre d’une démocratie moderne et stable comme la nôtre ?

Alors que punir et interdire peut rappeler de sombres dictatures, qui heureusement tendent à disparaitre.

Eduquer et expliquer contre punir et interdire, il faut choisir !!

Mais nos dirigeants au fond, s’en soucient-t-ils ?

Eux qui en bons privilégiés, ne respectent pas les lois qu’ils votent et qu’ils nous imposent, roulant carosse, avec leurs sirénes, gyrophares et autre escortes

Roulant souvent Gaz, brulant les feux, franchissant en ville les lignes blanches…

 méditer !

 

Gilles VIRMOUX

Photos : Bernard BAKALIAN et DR

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