Ce dimanche, si Sebastian Vettel s’est offert un 13ème succès consécutif, le 13ème aussi de la saison 2013, à Interlagos ‘ l’événement ‘ de ce Grand Prix du Brésil, restera assurément l’ultime apparition en Formule 1 de son coéquipier, Mark Webber.
Tant l’Australien, véritable Gentleman des paddocks, va manquer. Car le grand Mark, garçon au demeurant très attachant, avait un comportement de Seigneur.
Alors qu’il quitte l’univers des Grands Prix, retour sur le parcours et l’itinéraire de ce grand Monsieur.
De sa carrière en Formule 1, on retiendra plusieurs points forts :
Son tout 1er GP, le dimanche 3 mars 2002 avec la Scuderia Minardi-Asiatech, devenue depuis Toro Rosso, sa 1ère victoire le dimanche 12 juillet 2009 avec sa Red Bull-Renault, son dramatique accident en VTT chez lui en Australie qui a failli briser et ruiner sa carrière de pilote, le 22 novembre 2008 et aussi le terrible accident, lorsqu’il décolla avec sa monoplace, lors du GP d’Europe à Valence, le dimanche 27 juin 2010
Mésaventure terrible qui lui était d’ailleurs incroyablement déjà arrivé et… à deux reprises lors de l’édition 1999 avec l’une des trois Mercedes ‘ usine ‘ !
ITINÉRAIRE
Mark évolue en Formule 1 depuis le début de la saison 2002. Après avoir débuté avec Minardi en 2002, il rejoint en 2003 et pour deux saisons, le Team Jaguar ex Stewart. Avant d’être enrôlé par l’équipe Williams-BMW les deux années suivantes. Puis, Mark est recruté en 2007 au sein de l’écurie Red Bull Racing avec laquelle il est sous contrat jusqu’à fin 2013, saison à l’issue de laquelle il arrêtera la Formule 1 pour se consacrer à l’endurance avec Porsche
CHEZ MINARDI
Au début de l’année 2002, l’Australien repéré par Flavio Briatore qui va financer son arrivée en F1, Webber débarque à Faenza dans la petite écurie créée par Giancarlo Minardi et désormais dirigée par son compatriote Paul Stoddart.
Immédiatement, Il va se révéler dès son premier Grand Prix, à domicile, à Melbourne, profitant d’un carambolage général au départ qui élimine une grande partie du peloton. Du coup, pilotant à merveille la modeste Minardi, Mark se classe déjà dans les points, terminant à la cinquième place après avoir lutté et résisté, face à la Toyota ‘ usine ‘ pilotée par le Finlandais Mika Salo. Auteur d’une 1ère saison remarquée, Webber a impressionné et il est la révélation de l’année !
LES ANNÉES JAGUAR
En 2003, il quitte Minardi et débute avec l’écurie Britannique Jaguar Racing. Auteur de nombreux coups d’éclat, lors des qualification, il se montre souvent largement supérieur ses coéquipiers, Antônio Pizzonia et ensuite Justin Wilson. Mais il ne parvient pas à confirmer en course, finissant dixième du championnat avec dix-sept points.
En 2004, Webber termine seulement treizième du championnat, ne totalisant que sept petits points, avec comme meilleur résultat, une 1ère ligne aux qualifs à Sepang et une sixième place au GP d’Allemagne, à Hockenheim.
LA PÉRIODE WILLIAMS
En 2005, Mark est convoité par l’écurie Williams-BMW. Mais ses performances ne seront pas à la hauteur de ce qu’espérait Franck Williams. Ni en essais , ni en course. Hormis un podium à Monaco. Il se classe dixième du championnat, avec trente-six points.
L’année suivante, en 2006, Webber s’améliore mais par manque de fiabilité, il accumule les abandons comme lors du GP de Monaco ou bien que qualifué en 1ère ligne, il est contraint d’abandonner alors qu’il occupait la troisième place. Il se classe quatorzième du championnat, avec sept points.
RECRUTE PAR RED BULL EN 2007
En 2007, il est embauché aux côtés de David Coulthard par l’écurie Red Bull Racing, une équipe qu’il connaît bien, étant l’ancienne équipe Jaguar. De cette 1ère saison d’apprentissage chez Red Bull, on retiendra surtout qu’au Grand Prix du Japon, il est accroché par la Toro Rosso d’un débutant un certain…Sebastian Vettel, alors que second, il pouvait envisager de le gagner ! Il termine douzième en fin d’année avec 10 points, derrière Coulthard, classé dixième, lui, avec 14 points.
En 2008, il ne décroche qu’une quatrième place à Monaco et se classe onzième avec 21 points mais il finit devant Coulthard dont c’est la dernière saison.
Au cours de l’hiver, il est victime d’un accident de vélo lors d’une course caritative qu’il organise en Tasmanie. Relevé avec une fracture à une jambe, on lui pose une broche. Avec une volonté farouche et un mental d’acier, il se bat pour retrouver la condition physique ! Bien qu’il ait été contraint de zapper les séances d’essais d’inter-saison, lui se sent prêt malgré les craintes de son entourage pour entamer la saison 2009.
Dès le début de saison, il ne montre aucune séquelle de son accident et se montre brillant au volant de sa Red Bull. Dans le baquet de cette monoplace extrêmement performante, Mark le convalescent parvient à faire jeu égal avec son nouveau partenaire, le jeune loup Allemand Sebastian Vettel, en provenance de … Minardi, où il a fait ses gammes comme Webber autrefois !
S’offrant le double exploit d’avoir signé la pole à Monza, remportant le lendemain le GP d’Italie, tout 1er succès de Minardi en GP !!!
Mark va remporter le 12 juillet 2009 le Grand Prix d’Allemagne au Nürburgring, après s’être élancé de la pole position pour la toute première fois de sa carrière, Webber remporte sa première victoire après 130 départs et devant le jeune Vettel. Il remporte ensuite le GP du Brésil à Interlagos avant de se classer deuxième à Abou Dabi, terminant quatrième du championnat avec 69,5 points. Précédé par Button avec 95 pts, Vettel avec 84 et Brrichello, 77 pts.
2010, sera sa plus belle saison en F1. Chez Red Bull, il signe cinq pole positions, à Sepang, Barcelone, Monaco, Istanbul et Belgique et s’impose quatre fois, à Barcelone, Monaco, Silverstone et au Hungaroring.
Mais à l’occasion du Grand Prix d’Europe disputé le 27 juin à Valence en Espagne, Mark Webber est victime d’un spectaculaire accident lorsque sa monoplace décolle sur la Lotus du Finlandaid Heikki Kovalainen, se retourne, voltige dans les airs, arrachant au passage un panneau publicitaire, avant d’atterrir sur son arceau de sécurité et de revenir miraculeusement sur ses roues pur terminer en s’écrasant dans un mur de pneus.
Fort heureusement, plus de peur que de mal …
Deux semaines plus tard, c’est pourtant lui qui remporte le Grand Prix de Grande-Bretagne ! Il gagnera encore en Hongrie. En fin de saison, quelques jours avant le Grand Prix du Japon, Mark Webber, tombe en VTT et se fracture légèrement l’épaule. Seuls le médecin de la FIA Sid Watkins et son préparateur physique sont prévenus. À Suzuka, sous cortisone pour atténuer sa douleur à l’épaule, il se classe néanmoins second derrière son coéquipier Vettel et arrive au Grand Prix de Corée du sud en tant que leader du championnat du monde. La course, bouleversée par des fortes pluies et plusieurs interruptions, ne lui est pas favorable puisqu’il abandonne tandis qu’Alonso, victorieux, prend la tête du championnat.
À Interlagos, il termine second derrière Vettel mais Alonso, troisième, conserve la tête du championnat. Red Bull Racing est sacrée champion du monde des constructeurs grâce au doublé de ses pilotes. À la veille du dernier Grand Prix, à Abou Dabi, Webber est second du championnat à huit points d’Alonso (246 à 238).
L’Australien doit donc s’imposer et espérer qu’Alonso ne fasse pas mieux que troisième. Mais il ne se qualifie qu’en cinquième position, derrière ses rivaux pour le titre. Après son ravitaillement, très tôt en course, il se retrouve, tout comme Alonso, dans l’impossibilité de dépasser Vitaly Petrov. Webber se classe huitième quand Vettel gagne la course et est sacré champion du monde. Mark termine la saison à la troisième place du championnat avec 242 points.
Pour la manche inaugurale de la saison 2011, Webber se qualifie troisième et termine cinquième. Lors des qualifications du Grand Prix de Chine, il est éliminé dès la première partie des qualifications. Parti dix-huitième, il termine troisième et monte sur son premier podium de la saison. En Turquie, il part et termine deuxième, derrière son coéquipier. Il signe sa première pole position de la saison à Barcelone et termine quatrième. À Silverstone et au Nürburgring, il part à nouveau en pole position et termine troisième à chaque fois. À Monza, il abandonne pour la première fois de la saison. Ses espoirs d’être champion du monde s’arrêtent définitivement à Singapour quand Vettel s’impose pour la neuvième fois alors qu’il n’est que troisième. À une course de la fin de la saison, il pointe à 22 points de Jenson Button, le vice-champion du monde provisoire. Webber remporte sa seule victoire de l’année lors de l’ultime Grand Prix, au Brésil, où il dépasse son coéquipier Vettel, victime d’un problème de boîte de vitesses. Grâce à cette victoire, Webber se classe troisième du championnat du monde en 2011.
Pour la manche inaugurale de la saison 2012, Webber se qualifie cinquième puis termine quatrième. En Malaisie puis en Chine, il termine à nouveau quatrième et devance son coéquipier Vettel. À Bahreïn, il finit une nouvelle fois quatrième et pointe à la troisième place du championnat du monde avec 48 points à cinq points du leader Sebastian Vettel. À Monaco, il hérite de la pole position après la rétrogradation de Michael Schumacher et remporte sa seconde victoire dans les rues de la principauté. Il finit ensuite septième au Canada et termine quatrième à Valence après s’être élancé de la dix-neuvième place à cause d’un problème de DRS durant les qualifications. Deux semaines plus tard, il remporte le Grand Prix de Grande-Bretagne et occupe la deuxième place du championnat, à 13 points de Fernando Alonso.
En 2013, les conflits avec son coéquipier deviennent de plus en plus intenses. Le point d’orgue se passe lors du Grand Prix de Malaisie, course durant laquelle Vettel le dépasse pour gagner la course, ignorant les consignes de l’écurie. Du coup, écœuré, il d »cide d’accepter l’offre de l’équipe Porsche qui lui propose de revenir dans son équipe officielle pour tenter de gagner les 24 Heures du Mans et le Championnat du monde d’endurance avec sa nouvelle LMP1
Le jeudi 27 juin, il annonce qu’il a signé un contrat avec Porsche et que 2013 sera donc sa 12ème et ultime saisin en F1.
Finalement, avec huit podiums (cinq deuxièmes places et trois troisièmes) il termine dimanche dernier par un podium à Sao Paulo, sa carrière en Grand Prix avec une 3ème place au Championnat du Monde derrière Sebastian Vettel et Fernando Alonso
De Webber qu’on va donc retrouver avec plaisir dans le Championnat du monde d’endurance WEC avec la grande équipe Porsche, on retiendra sa trés grande classe, sa convivialité, son charisme
Mark Webber étant l’un, si ce n’est le plus attachant de tous les pilotes actuels de F1 !
Un grand monsieur, un Gentleman, un SEIGNEUR..
Good luck boy.
Gilles GAIGNAULT
Photos : Bernard ASSET- Bernard BAKALIAN- RED BULL-RENAULT- PIRELLI