Un immense Monsieur de la moto vient de faire le grand saut. Je l’ai connu quand il s’occupait de la com chez Aprilia, quand la marque était au somment de sa gloire sportive, on se souviendra juste que c’est la moto européenne qui a osé affronter et battre les imbattables japonaises qui monopolisaient alors tous les titres en grosses cylindrées depuis 1978, et de toutes les cylindrées depuis 1990. La marque italienne a commencé par le 125 et elle devient imbattable en 250 de 1994 à 1999 grâce à Max Biaggi, Loris Capirossi et Valentino Rossi !
ALAIN ROGER,UN SEIGNEUR!
Alain, sur les circuits, sur les salons, dans son bureau, c’était l’élégance même, ses réceptifs sur les GP étaient devenus pratiquement des endroits à la mode et ses Paddock Girls étaient évidemment sublimes.
Le garçon lui-même était d’une gentillesse absolue, nous devions déjeuner ensemble il ya quelques semaines et il avait annulé, avec l’extrême délicatesse de ne pas me dire pourquoi.
La moto perd un très grand bonhomme, qui me rappelle un peu cette douceur de vivre dans un environnement brutal, celui du commerce et de la course, douceur de vivre figurant en exergue du film « Prima della rivoluzione » de Bertolucci.
Avant Aprilia, il avait commencé chez Honda en 1967, puis avait continué chez BMW de 1973 à 1993, puis Aprilia et Guzzi, le groupe Piaggio se séparant de lui en 2011, ce qui a été une faute majeure de cette société, à laquelle Alain avait donné ses lettres de noblesse.
Il avait été l’initiateur de l’Aprilia Cup.
En 2009, l’arrivée façon missile de la RSV4, moto phare de la marque Aprilia, avait été mise en scène par Alain, un homme toujours attentionné, toujours à l’écoute, toujours souriant et de bonne humeur, et toujours passionné de compétition.
Quarante-quatre années dans la moto, il y a mieux mais c’est rare !
Il aura fallu cette saloperie de crabe pour venir à bout de ce mec formidable.
Ciao e arrivederci !
