LA BERLINETTE ROSE: RETOUR SUR LES ROUTES CORSES

 

 

Longtemps….

Longtemps après…. les berlinettes Alpine Renault, Marie-Odile Desvignes et Annick Peuvergne reviennent sur les routes de cette île de beauté, la Corse.

Avec Alain Neuraz et Jean-Paul Pierrat, ce sont deux équipages qui étaient inscrits au 13^ème Tour de Corse Historique du 8 au 12 octobre dernier. Une des épreuves brillamment organisées par Yves Loubet et José Andréani

 

 

Grâce au soutien du groupe Vuarnet (lunettes, montres, vêtements), et d’une quinzaine de partenaires de la région d’Annemasse, le team Alp’in Events, créé par Alain Neuraz et Jean-Paul Pierrat, heureux propriétaires de berlinettes Alpine, a réussi le pari d’engager deux A110 sur ce 13ème Tour de Corse Historique, un rêve pour ces passionnés de « la » petite auto qui a remporté tellement de rallyes.

 

 

Alain Neuraz, Directeur des Messageries Annemassiennes, était co-piloté par le très célèbre sportif de haut niveau puisque, dans sa première vie, Jean Paul Pierrat a brillé à la cime du ski de fond, 32 fois champion de France dans diverses catégories, vainqueur de la célèbre « Vasalopett » en 1978.

 

 

Ils ont offerts à Marie-Odile Desvignes la possibilité de renouer avec la compétition 37 ans après !

Marie Odile retrouvant la berlinette rose du célèbre team Aseptogyl créé par Bob Neyret, qui n’était constitué au départ que de pilotes et copilotes femmes.

 

 

Marie-Odile a remporté notamment le Critérium national féminin des rallyes en 1972 (championnat de France), de nombreuses Coupe des Dames entre 1971 et 1976 et participé à de nombreux rallyes comme le Tour de Corse en 1972 et rallyes-raids en Afrique.

Annick Peuvergne a fait ses tous premiers débuts de copilote au Tour de Corse 1975…. En berlinette Alpine déjà avec Martine Cordesse, puis elle a eu la belle opportunité d’être dans le siège de droite de quelques pilotes célèbres tels que Andruet, Chatriot, Toujan…. et parfois de terminer dans les meilleures places de sa catégorie.

 

 

Le team Alp’in Events s’est également rapproché de l’association « A chacun son Everest » de Christine Janin, première alpiniste Française à avoir vaincu l’Everest et fondatrice de l’association qui vient en aide aux enfants atteints de cancer ou de leucémie. Elle permet à ces enfants de découvrir et gravir les montagnes. C’est ainsi leur donner courage pour vaincre la maladie comme on vainc les sommets !

C’est pourquoi le team Alp’in Events garantit le versement de l’intégralité des bénéfices de cette « opération Tour de Corse » à l’association « A chacun son Everest ».

 

RÉCIT D’UNE AVENTURE CORSE EN ALPINE

LE TOUR DE CORSE DE MARIE-ODILE ET ANNICK

 

Mardi 8 octobre– 1ère étape :

 

2 ES de nuit, pluie et brouillard pour notre retour, difficile de reprendre après quelques années d’arrêt, nous faisons juste que prendre en mains l’alpine, le parcours, le pilote pour Annick, la co-pilote pour Marie-Odile…….

 

Mercredi 9 octobre – 2ème étape :

 

Il fait beau – Tout va bien, l’équipage s’est mis à l’unisson, le pilotage, les notes, tout va bien ….. Lorsqu’à l’arrivée de l’ES3, les commissaires nous préviennent que nous avons percé une durite, toute l’eau se déverse sous notre petite berlinette rose …..Nous stoppons immédiatement et miraculeusement un camion d’assistance s’arrête près de nous ….. Ils s’agit de l’assistance de l’alpine n°201, un équipage que nous apprendrons à connaitre, deux magiciens sortent du véhicule, il s’agit de Coco (Alain) Prié et Jean-Michel, bien connus chez Renault ! En moins de 10 minutes, ils analysent et répare notre bonbon rose (vase d’expansion, durite, purge….)

Nous continuons notre étape avec espoir, et avec soin nous parcourrons l’ES6, la dernière de la journée, carrément défoncée, qui nous amène au petit port de St Florent.

 

Jeudi 10 octobre– 3ème étape :

 

Au départ de l’ES7, la première de la journée, de nouveau notre température d’eau monte à 110°, un pilote nous prévient que l’eau s’écoule de nouveau de dessous l’auto. Marie, aidée d’un spectateur (chirurgien orthopédique, pas moins) purge le radiateur, pendant qu’Annick tente de récupérer quelques centilitres d’eau à chacun des pilotes, des commissaires et même de spectateurs, après avoir récupérer une grande bouteille vide auprès de ……… deux gendarmes adorables, situés au départ de la spéciale !!!! 3 litres pour nous, nous pouvons reprendre le départ après avoir pris 25 minutes de pénalités au départ.

Tout se passe bien pour les 2 spéciales suivantes, Marie, toute transpirante, nous embellira la matinée par une interview TV en direct sur la place de la Porta.

Mais à 6 km de l’arrivée de l’ES9, de nouveau alerte rouge, la température monte de nouveau et nous devons terminer la spéciale en 5ème pour refroidir, malgré les épingles !!! Devenues professionnelles du refroidissement du radiateur, et aidé par un ami qui se trouvait à l’arrivée, nous recommençons l’opération avec les 4 litres que nous emportons toujours avec nous maintenant.

Pour nous l’ES10 se passera sans problème mais malheureusement nous apprendrons à l’arrivée, l’abandon au tout début de cette dernière épreuve, d’Alain Neuraz avec l’autre berlinette, la rouge. Ils se transformeront en « nounous », se joindront à Roger « Gribouille » pour veiller sur notre petit bijou. Nuit à Porto.

 

Vendredi 11 octobre – 4ème étape :

 

Une journée de galère ….. Dès la 1ère ES de la journée, nous sommes arrêtées au départ par pas moins de 4 accidents plus ou moins graves devant nous. Nous attendrons 1h30 avant de partir en liaison. Une très longue ES nous attend, 30 km, que nous parcourrons sans problème, puis de nouveau, ES13, nous sommes stoppées par un accident grave d’une autre berlinette. De nouveau 1h30 à attendre avec les images, les pensées sur le danger que cela représente. Liaison de nouveau, et lorsque nous apprendrons que la dernière se fera de nuit, départ de 30’ en 30’, nous lâcherons prise et malgré une forte pénalité, nous décidons de rejoindre directement Propriano sans effectuer cette dernière ES.

 

Samedi 12 octobre – 5ème étape :

 

Les soucis mécaniques, les inquiétudes sur les accidents, la fatigue après 4 jours de course difficiles ont eu raison de nous, et tellement heureuses d‘être encore présentes, nous décidons d’assurer jusqu’à l’arrivée car les 4 dernières sont annoncées en mauvais état. Pour le fun, et pour nous réveiller un peu (les commissaires aussi) nous effectuerons un magnifique tête à queue ans la descente de Bavella. Une nouvelle petite alerte de surchauffe dans l’avant dernière de Tallone nous calmera définitivement et nous rejoindrons avec bonheur le parc d’Ile Rousse sous le soleil. Le contrat est rempli, la belle rose n’a pas une égratignure, et nous voilà sur le podium !

En conclusion, un rallye épuisant, mais adouci par tous les gens merveilleux qui nous ont aidées pour la mécanique, pour leur appui comme les Reynaud (N°201) nos anges gardiens, et les nombreux amis retrouvés sur le parcours.

 

Annick PEUVERGNE

 

Une chose est certaine, la petite Berlinette Alpine Rose Aseptogyl – à propos il s’agissait d’une marque de dentifrices grenobloise – a été admiré toute la semaine et les filles bien applaudies.

 

 

Et pour en avoir été le témoin, Marie Odile bien navigué par Annick, nous a démontré sur le spéciales, qu’elle conservait encore un sacré coup de cerceau, elle qui fait partie de ce que Jeannot Ragnotti, nommait autrefois, ‘ les négociants en virages ‘ !

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : François HAASE et David VIARD – HASSE FOTO CLASSIC

 

 

 

Marie Odile nous a passé une photo sympa !

«   Mon 1er rallye au Bayonne Côte Basque en 1971. Biche était ma copi, (seule fois) puis ce fut Françoise Conconi pour de nombreux rallyes.

40 ans après, nous sommes toujours copi…nes !!! »