Victoire finale et amplement méritée de l’Ajaccien François PADRONA.

Au volant de sa Ford Escort Mk, le Corse François Padrona associé à Séraphin Farinacci a remporté ce samedi après-midi la 13ème édition du Tour de Corse Historique, renouvelant son succès de 2010 .

A l’arrivée à l’Ile Rousse, l’équipage victorieux devance une autre  Ford Escort RS Mk1 du Suisse Gérald Toedtli et de Luc Sanocito, seconds à 1’40’’. Le podium étant complété par la Berlinette Alpine Renault A110 de Jean Charles Rèdèlè épaulé par Eric Deseix et qui finit elle, à 2’21’’8.

Ces derniers parvenant à déloger la Porsche de la paire, formé de Jean Claude Andruet et Biche Espinos, jusqu’alors solide troisième et qui finissent finalement seulement cinquièmes, à 3’51’’9, ayant aussi été, également débordé par la Ford Escort RS Mk2 du jeune Suisse Jérémie Toedtli, navigué par Patrick Ciocca, classés 4éme à 2’43’’5.

François Padrona a remporté samedi les deux spéciales de la matinée, les ES 15 et ES 16, Jean -Charles Rèdèlè, l’imitant, l’après-midi, en gagnant les deux dernières, les ES 17 et ES 18.

 

 

 

Il aura tenu jusqu’au bout, François Padrona, remportant ainsi son second Tour de Corse Historique Eet ce après son premier succès décroché il y a trois ans en 2010.

Derrière le volant de sa fidèle Ford Escort RS Groupe 4, l’Ajaccien  tenu bon, ne lâchant rien lors de l’ultime étape. Un petit clin d’œil au passage, la Ford victorieuse porte les couleurs de la voiture qu’ Yves Loubet, la cheville ouvrière de ce Tour avec son compère José Andreani, les deux hommes étant indissociables dans la réussite extraordinaire que connait leur épreuve, pilotait à ses débuts dans le grand bain du monde du rallye, en 1980 et 81…

Une course que François a aussi gagnée avec la tête, naturellement, attaquant quand il le fallait, contrôlant lorsque les circonstances et le terrain l’imposaient!

Mais ne pensez pas que François Padrona a disputé et remporté une course facile car annuellement, le Tour de Corse Historique, est justement tout le contraire.

C’est une course âpre, gagnée coups de dixième de seconde, sur un parcours exigeant et toujours tracé avec une très grande rigueur. Cette année tout particulièrement où un temps incertain

 

 

 

parfois humide, a décuplé les difficultés naturelles des routes corses. De l’avis de nombreux équipages fidèles à l’épreuve, parvenus au terme de ce Tour à Ile-Rousse, c’est de loin l’édition la plus exigeante de ces dernières années.

Les machines comme les organismes ont du faire preuve d’endurance et de détermination. Piloter avec sa tête, aussi, lâcher là où cela s’imposait pour ne tenter l’impossible, commettre l’irréparable…

 

Un combat de chefs…

 

Très tôt dans la course, une poignée de pilotes de pointe on pris le pouvoir, se tenant à quelques secondes. Padrona dans un premier temps dut composer avec les performances éclatantes d’un Jean-Claude Andruet intraitable dans les deux épreuves nocturnes mardi dernier autour de l’Ile Rousse.

C’est lui qui devenait le premier leader du rallye ! Avec son équipe, ils feront une grossière erreur de pneus dans l’ES4… l’étape tracée autour du Cap Corse avec arrivée à Saint Florent et remportée par Padrona qui finira par s’installer en tête à l’arrivée le lendemain soir à Porto.

S’ensuivra toute la journée de mercredi une véritable affaire d’honneur entre Padrona et Jean-Marc Manzagol – oui, oui, le fils de Jean-Pierre… – extrêmement brillant avec sa R5 Turbo.

 

 

Il va enfilé les meilleurs temps comme des perles sur un collier. Mais hélas à la sortie de son quatrième meilleur temps, sa boîte va céder ! Exit le Bastiais…

Du coup Padrona, l’Ajaccien peut souffler, enfin presque car le préparateur Suisse de Neuchâtel, Gérald Toedtli prend alorsle relais du fils Manzagol.

Le pilote suisse, très spectaculaire, met la pression sur Padrona. L’écart est toujours bien inférieur à la minute ce qui est notoirement insuffisant pour respirer tranquillement surtout sur ces parcours et spéciales piégeuses à souhait.

 

 

D’autant que derrière, Andruet se retrouve vendredi après pas mal de déboires mécaniques et pointe le museau de la Porsche flanquée du N° 1 de l’équipe TCM-FERALU de Philippe Peauger. Jean Claude signe en effet encore deux meilleurs temps, dont celui dans la longue ES qui s’achève au col de Sorba après la traversée de Ghisoni. Un village historique de l’histoire du Tour…

Celle qu’Yves Loubet avait la veille désigné comme devant être le ‘ Juge de paix ‘ !

Andruet, ne pouvait décemment pas laisser à un autre pilote le soin de réaliser le meilleur temps… dans cette spéciale d’anthologie. Mais lui aussi, devra revoir ses ambitions à la baisse avec un dernier pépin : une boîte à air baladeuse venue coincer l’accélérateur grand ouvert…

On ose imaginer l’effroi dans le baquet sur ce terrain escarpé !!!

 

 

Devant, peu à peu, Padrona contrôle les événements. Sont avance s’accroît petit à petit, ce qui lui permet d’envisager les choses avec un peu plus de sérénité…à la condition que sa Ford ne connaisse pas le moindre problème. Ce qui avait été le cas il y a deux ans, moteur out !

Par exemple, il n’a jamais eu l’avance suffisante pour parer à une crevaison. Un petit écart sur les routes mouillées et l’addition peut s’avérer lourde.

 

 

Comme pour Bernard Barrile qui dans l’ES 16, à deux spéciales de l’arrivée, grimpe sa Talbot Sunbeam Lotus en haut d’un talus et perd un temps fou. Le malheureux, il tombe de haut et degringole d’une belle 7ème place à la…76ème!

Mauvaise fin de rallye encore pour Antoine Vandromme qui casse la boîte de vitesses de sa 911.

 

 

Puisque l’on évoque la Porsche 911 – une cinquantenaire, comme l’Alpine A110 –  il convient de distribuer des accessits à certains brillants pilotes Porsche, comme Zuccarelli, Morière et Puren qui ont animé toute la course.

Frédéric Puren bien conseillé et navigué par Guy Mizael et qui semble avoir pris toute la mesure de sa nouvelle monture – préparée aux Etats-Unis – signera même un meilleurs temps l’ES 10. La fin du rallye fut cependant très chaude pour lui, partant à la faute dans la  dernière ES, allant jusqu’à ouvrir sévèrement son train avant. Il ne lui restait plus qu’à se laisser glisser vers Ile-Rousse.

 

 ALPINE ENCORE ET TOUJOURS…

 

 

Ce Tour de Corse Historique était donc dédié à l »Alpine A110 qui fête les quarante ans de son titre de championne du monde et ses cinquante ans d’existence. Et il faut voir comment cette petite voiture bleue suscite toujours l’enthousiasme, l’admiration du public.

Deux salves ’applaudissement s’imposent à l’heure du bilan.

 

La 1^ère adressée à Philippe Tollemer qui a méticuleusement admirablement restauré et ramener sur les routes de l’Ile de Beauté l’Alpine 1800 victorieuse sur ces mêmes routes Corses, il y a 40 ans aux mains de Jean-Pierre Nicolas.

 

 

Et ce sous les yeux de Jacques Chaunisse l’ancien directeur sportif de la grande équipe Alpine et de Patrick Landon, longtemps patron lui, du département rallye à la régie Renault, ravis de revoir cette berlinette s’illustrer.

 

 

La seconde ira à Jean-Charles Rèdèlè, pour sa course une fois encore parfaite, brillante et réfléchie, le fils du fondateur de la marque Alpine, s’offrant deux temps scratchs en spéciales, résistant ainsi aux assauts de la révélation de l’épreuve, le p’tit Suisse Jérémie Toedtli, un jeune bourré de talent lequel ne pouvait guère faire de sentiments puisqu’il n’était pas né  lorsque l’Alpine A110 alignait autrefois exploit sur exploit !

 

 

Le classement final à l’arrivée à l’Ile Rousse de Rèdèlè ? 3^ème comme douze mois auparavant !

Une sacrée performance

Jean Charles ne pouvait souhaiter meilleur classement pour faire honneur au 40^ème anniversaire de la victoire Alpine en Corse et au Championnat du monde des rallyes en 1973.

Un podium occupé donc par François Padrona, Gérald Toedtli  et Jean Charles Rèdèlé.

Suivent, Jérémie Toedtli, Jean Claude Andruet, Charles Zuccarelli, Eric Puren, Jean Pierre Manzagol, Christophe Vaison et Gérard Morière, qui complétent le TOP 10

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : François HAASE -David VIARD et autonewsinfo