RUSH. LE DUEL JAMES HUNT-NIKI LAUDA TRENTE SEPT ANS APRES SUR LES ECRANS

 

ORECA 40 ANS  bandeau film RUSH

RUSH affiche film

 

Il y avait la foule des grands soirs, ce mardi pour fêter les 40 ans du Groupe Oreca et rendre hommage à son créateur, l’inoxydable Hugues de Chaunac.

Et pour fêter l’événement, Oreca avait vu grand et programmé en avant-première, le superbe film Rush qui raconte le duel, lors de la saison de Grands Prix 1976, entre le Britannique James Hunt et l’Autrichien Niki Lauda.

Du beau monde dans la salle et notamment trois des 170 pilotes qui ont tous fait? par la suite une brillante carrière et ont vu leurs débuts se concrétiser sous la coupe d’Hugues de Chaunac, au volant de monoplaces pour deux d’entre eux, René Arnoux et Jacques Laffite, ou se terminer en endurance, pour ce qui concerne Olivier Panis.

Mais nous aurons l’occasion d’en reparler cette semaine, dans un autre sujet entièrement consacré à Oreca

Place au film Rush

 

RUSH-NIKI-LAUDA-JAMES-HUNT-SAISON-1976

RUSH-NIKI-LAUDA-JAMES-HUNT-SAISON-1976

 

Doublement oscarisé, Ron Howard (The DaVinci Code, Appolo 13, A Beautiful Mind…) a mis en scène l’incroyable histoire de deux légendes de la Formule 1 : Niki Lauda et James Hunt, plus de trente sept ans après les événements qui marquèrent l’Histoire.

Le film débute au début des années 70, lorsque deux jeunes apprentis-pilotes se retrouvent dans le Championnat de Grande Bretagne de Formule 3.  L’histoire commence dans la banlieue Londonienne, sur le circuit aujourd’hui disparu, de Crystal Palace et oppose déjà le jeune loup, véritable chien fou Anglais, James Hunt, au très méthodique et discipliné espoir Autrichien, Niki Lauda.

L’affaire débute mal car le film nous rappelle leur duel ce jour-là qui se termine par un accrochage !

L’histoire s’accélère et on en arrive à leurs débuts respectifs en Formule 1.

D’un côté James Hunt, dont le côté poète et artiste qui s’adonne en permanence à l’alcool et ne pense qu’à draguer et séduire toutes les filles qu’il croise et qu’on lui présente, est justement parvenu à son tour, à séduire un riche héritier qui possède un magnifique château, un certain Lord Alexander Hesketh et qui a choisi de le financer et de lui payer ses bolides de course !

De l’autre, Niki Lauda, fils et petit fils d’une grande famille Bourgeoise, établie à Vienne en Autriche. Et dont le père, veut faire  de Niki son successeur dans le monde de la finance. Et qui ne veut absolument pas entendre parler d’une carrière de pilote automobile pour son fils. Et qui, Niki ne voulant rien savoir et se lancer dans cet univers, le chasse hors de chez lui…

Niki se tourne alors vers une banque de Vienne et contracte un emprunt pour s’offrir un volant en GP et emprunte l’équivalent de 200.000 €  tout en portant sur sa visière et sa combinaison les couleurs de cet établissement ROMERQUELLE.

Les voila tous les deux lancés dans l’univers des GP et plus que jamais rivaux…

Face au fantasque Hunt, dont la préoccupation est constamment de faire la fête, entouré de jolies filles et de sublimes mannequins et accessoirement de conduire une voiture de course, Lauda offre, lui, l’image d’un pilote sérieux, attentif et très soucieux de sa monoplace. S’intéressant à la technique et au développement pour progresser et tout faire pour tenter de gagner…

Mais alors que l’Autrichien qui commence à percer et à briller ,est parvenu à séduire à son tour, un homme important, l’incontournable Commendatore Enzo Ferrari et à se faire enrôler par la Scuderia, rejoignant le Suisse Clay Regazzoni, Hunt après des débuts remarqués au volant d’une March, puis de la Hesketh F1, va stagner.

Pire même, ne vivant que pour la course et s’enivrant de whisky et de bières, il finit par lasser sa superbe épouse Suzy, un ravissant Top Model, qui délaissée, rencontre Richard Burton, pourtant alors marié à l’éblouissante Liz Taylor. Informé de cette liaison, entre deux GP, il file à New York pour essayer et tenter de la reconquérir. Lassée, la jeune femme lui confirme que leur histoire est finie, terminée et n’aspire qu’à divorcer.

James le play boy, accuse le coup…

Alors que Niki Lauda, décroche le titre de Champion du monde 1975, avec 64,5 points amassés grâce à ses succès décrochés à Monaco, à Zolder au GP Belgique, en Suède à Anderstorp, en France au Paul Ricard et au GP des USA à Watkins Glen, son rival James Hunt n’a, lui,  gagné qu’un seul GP, celui de Hollande à Zandwoort et finit 4éme seulement du Championnat, loin derrière l’Autrichien, avec 33 points.

Simple rappel, à l’époque, les six premiers empochaient des points : 9- 6-4-3-2 et 1 pour le sixième classé.

Pire même pour lui, alors que le nouveau Champion du monde possède un contrat de deux ans, lui se retrouve… à pied, son mécène Lord Hesketh, frisant la ruine et la banqueroute ! Et stoppant donc  son soutien….

Après avoir perdu sa femme Suzy, James perd son volant !

La chance va incroyablement toutefois lui sourire, car au cours de l’inter-saison, le Brésilien Emerson Fittipaldi, ancien double Champion du monde de F1 en 1972 avec l’écurie Lotus et en 1974 avec l’équipe McLaren, décide brutalement de quitter cette dernière pour lancer sa propre structure, avec l’aide de son frère Wilson et de monter un Team brésilien, soutenu par les producteurs de sucre et dénommé COPERSUCAR !

Cette décision aussi inattendue que soudaine, va alors lui ouvrir les portes de McLaren, car James qui ne jouit pas franchement d’une bonne image de pilote sérieux ayant plutôt la réputation d’un artiste instable, s’adonnant trop souvent à l’alcool et passant plutôt pour un golden boy, réussit l’exploit si l’en est, de persuader les dirigeants de l’époque de McLaren, parmi lesquels Teddy Mayer, de lui confier le volant de la monoplace, initialement prévue pour Fittipaldi.

Le début de saison 1976 est catastrophique pour Hunt qui seconde l’Allemand Jochen Mass cependant qu’à Maranello, on a conservé ses deux pilotes, Niki Lauda le nouveau Champion du monde et Clay Regazzoni, le Suisse de Lugano.

Alors que Lauda entame sa saison par une 1ere victoire au Brésil à Interlagos, suivie d’une seconde à Kyalami en Afrique du sud, Reggazoni triomphant à Long Beach (Los Angeles) devant Lauda, Hunt, hormis une seconde place à Kyalami, ne connait que des problèmes et abandons !

Il lui faut patienter jusqu’au 2 mai, pour gagner le GP d’Espagne à Jarama, près de Madrid. Mais jugée non conforme, la McLaren est disqualifiée… Mais quelques semaines plus tard, la FIA annulera cette décision.Et reclassera Hunt, 1er.

Nouvelles victoires de Lauda successivement au GP de Belgique puis au GP de Monaco.

Hunt, gagnant, lui, le GP de France mais Lauda remporte dans la foulée, le British GP.

En arrivant au GP d’Allemagne, Niki caracole en tête et semble filer vers son second titre. Il compte déjà 31 points d’avance sur le pilote Tyrrell, le Sud-Africain Jody Scheckter et 35 sur Hunt !

Ce 1er août 1976, le destin va cependant tout effacer. Niki Lauda est victime d’un effroyable accident  et se retrouve prisonnier dans le cockpit de sa Ferrari en feu.

Il est parti en pneus pluie. À l’issue du premier tour, il s’arrête au stand pour chausser les pneus slicks et repart dans le peloton. Dans son deuxième tour, dans le gauche rapide précédant le virage de Bergwerk, et pour une raison inconnue, il perd le contrôle de sa monoplace qui frappe l’extérieur de la piste, avant de rebondir en plein milieu de la trajectoire où elle est percutée par d’autres concurrents lancés à pleine vitesse. Dès le choc initial, le casque de Lauda est arraché et sa voiture s’embrase. À moitié inconscient et prisonnier des flammes, Lauda est sorti de sa voiture par Arturo Merzario, Brett Lunger qui lancé à pleine vitesse n’a rien pu faire pour éviter la carcasse de la Ferrari, par Guy Edwards et Harald Ertl.

Transporté immédiatement à l’hôpital d’Adenau, Lauda est grièvement brûlé au visage mais les médecins sont surtout inquiets pour ses poumons car Niki dans le brasier, a inhalé des vapeurs d’essence hautement toxiques et souffre de graves difficultés respiratoires. Son état est jugé tellement critique qu’un prêtre est alors appelé à son chevet pour lui administrer les derniers sacrements.

Luttant avec une force et un courage absolument incroyable, tout en suivant sur un écran TV, le déroulement des GP suivants en Autriche et en Hollande où Hunt triomphe après avoir gagné le jour du drame, le GP d’Allemagne, Lauda annonce son incroyable retour, six semaines plus tard, très exactement 42 jours après avoir frôlé la mort !

Les brûlures de son visage encore vives, Niki Lauda se présente  effectivement au départ du Grand Prix d’Italie dans le temple de Monza, qu’il termine à une sensationnelle quatrième place après un départ laborieux où il se fait dépasser par tous le peloton…  Mais doté d’un mental d’acier, au fil des tours, il retrouve le  » Fighting Spirit  » sa rage de vaincre, laquelle lui permet d’engranger incroyablement  trois précieux points. Son absence temporaire a en effet permis à son rival James Hunt de refaire son retard au championnat car en trois courses, il lui a repris 21 des 35 points.

Alors que Hunt gagne au Canada puis à Watkins Glen, Lauda affaibli et diminué ne finit que 3éme au Glen.

À la veille de l’ultime épreuve du Championnat, disputée le dimanche 24 octobre sur le circuit du Mont Fuji au Japon,  l’avance de Niki Lauda a fondu comme neige au soleil, car il ne compte que trois points d’avance sur Hunt : 68 contre 65 !

Ayant flirté avec la mort au cœur des Monts de l’Eiffel, vu les hallebardes, de véritables trombes d’eau s’abattant sur le circuit du Fuji, la Ferrari de Niki Lauda rejoint son stand dès la fin du premier tour car Niki s’arrête volontairement. Et laisse tomber la chasse au second titre.

Cette décision a pour effet d’offrir potentiellement le titre à Hunt, si ce dernier finit au pire troisième.

Courageux sur cette piste nippone détrempée, James va alors se lancer après un arrêt qui se prolonge à son stand, dans une irrésistible et insensée remontée, doublant un à un, Jacques Laffite, Gunnar Nilsson,  Clay Reggazoni et Alan Jones pour remonter à cette inespérée troisième place, synonyme de titre mondial, Hunt totalisant finalement 69 points contre … 68, à son malheureux adversaire. Battu in extremis pour un infime p’tit point !!!

Lequel Lauda, sous les yeux de sa femme Marlène, a, lui choisi la vie, plutôt qu’un second titre mondial

Plus tard, alors qu’ils se trouvent tous les deux par hasard, à l’aéroport de Bologne, Lauda arrivant avec son jet; car allant à Maranello, pour des essais sur la piste privée de Ferrari à Fiorano et Hunt venant également en jet, pour un anniversaire, l’Autrichien, lancera amicalement à Hunt :

 » Tu vois, on est tous les deux devenus Champion du monde !  »

En souvenir de leurs 1éres joutes et de leurs premiers affrontements, en F3 en Angleterre, en 1970.

C’est donc cette incroyable histoire que nous raconte merveilleusement bien ce film RUSH que personnellement, j’ai vraiment énormément apprécié

 

Concernant la suite, la décision de Lauda divisa les observateurs. Beaucoup y voyant une formidable force de caractère alors que d’autres surtout en Italie et au sein même de la Scuderia, estimaient que le geste de Niki Lauda, bien que physiquement rétabli de son accident du Nürburgring, prouvait que le pilote Ferrari, était définitivement perdu pour le haut niveau.

On connait la suite.

Nki Lauda allait bien retrouver toute sa pointe de vitesse et redevenir à la fin de la saison 1977, Champion du monde et au volant de sa Ferrari, ayant scoré 72 points contre … 55 à son dauphin, le Sud-Africain Jody Scheckter.

Quant au tenant du titre, James Hunt, il terminait cinquième, n’ayant empoché que 40 points !

Niki, après une semi retraite, fut de nouveau couronné Champion du monde, sept ans plus tard, au volant d’une … McLaren, la voiture de son ancien rival ! Décrochant le 21 octobre 1984, son 3ème titre à Estoril au Portugal, un demi-point devant son équipier, Alain Prost, totalisant 72 Points contre 71,5, au pilote Français !!!

Les années ont passées… Les mois ont défilé.

Aujourd’hui, Niki Lauda dirige l’écurie Mercedes de GP en F1

Quant à James Hunt, il nous a quitté brutalement, lui, à l’âge de 45 ans, le mardi 15 juin 1993, des suites d’une crise cardiaque deux jours après avoir commenté le GP du Canada pour la BBC.

Cela fait vingt ans. 20 ans déjà…

Mais on n’oublie pas James, un pilote qui était vraiment attachant

En tout cas, Niki et James, chacun d’eux à leur manière, étaient deux pilotes, deux mecs hors norme.

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : Prod RUSH

 

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RUSH-Chris-Hemsworth-JOUE-LE-ROLE-DE-JAMES-HUNT

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RUSH-NIKI-LAUDA-le-vrai-en-visite-sur-le-plateau-du-tournage

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