Il s’en est passé des choses en 27 éditions des 24 Heures Karting, toutes disputées sur le circuit Alain Prost, en attendant le baptême de la nouvelle piste internationale qui accueillera la 28ème édition !

Parmi les 884 équipages ayant pris le départ depuis 1986, on trouve des anonymes venus se faire plaisir dans la reine des épreuves d’endurance karting mais aussi des personnages marquants qui sont entrés dans l’histoire.

 

Les records… à battre ?

 

Le « Monsieur Le Mans » des 24 Heures Karting est Wilfrid Lecarpentier, pilote originaire de Longues-sur-Mer dans le Calvados. Du haut de ses huit victoires, auxquelles on peut ajouter quatre podiums, il ne sera pas rejoint cette année. Ses plus proches poursuivants Grégory Guilvert, Jacques Gautier et Julien Susanna détiennent en effet chacun quatre succès.

Les deux derniers cités l’ont d’ailleurs emporté à chaque fois en compagnie de… Wilfrid Lecarpentier !

Les Suisses Marcel Stoll et Peter Schwab sont les pilotes étrangers les mieux placés au palmarès avec deux victoires.

 

 

Changement de tracé oblige, le record de la distance du Circuit Alain Prost restera à jamais la propriété de Jacky Foulatier, Frédéric Johais, Jérémy Iglesias et Wilfrid Lecarpentier (encore lui !).

En 2006, ils avaient parcouru 1670 tours soit 2004 km au volant de leur Tony-Vortex de l’équipe La Manche Kart mag. Jacky Foulatier, directeur de la publication du magazine Kart mag, est également co-détenteur du record de participation avec un confrère, le rédacteur en chef du magazine Le Mans Racing, François Hurel.

Ils prendront l’un et l’autre leur 25ème départ cette année, mais François Hurel sera alors l’unique pilote à avoir participé à la première édition sur le Circuit Alain Prost et à la première organisée sur la nouvelle piste !

Il a en outre passé en revue 14 marques de châssis et 9 marques de moteur, ce qui constitue sans doute une autre forme de record.

 

 

Justement, après les hommes, parlons des machines. La marque italienne Birel, plus que quinquagénaire, se taille la part du lion avec 9 victoires. Le moteur le plus endurant est le Tm avec sept victoires, toutes acquises avec un châssis Birel pendant l’ère des 100cm3. Le préparateur francilien Boulineau Sport a vu 12 fois ses moteurs, qu’ils soient de marque Tm, Parilla ou PCR, franchir la ligne en tête. Sous leur nom, les frères Boulineau ont d’ailleurs remporté quatre fois la course en tant que team, autant que l’équipe Sarthe RTKF… qu’ils motorisent aujourd’hui !

 

Enfin, on préférerait que le record de l’arrivée la plus serrée soit battu (6’’943 en 1995 entre Pole Karting Service et La Manche Kart mag) plutôt que celui du plus grand écart enregistré (23 tours en 1988 quand Salbris avait battu Hayes Harlington GB).

 

Les grandes heures d’une grande course

 

1986 : Les organisateurs des 24 Heures de Brignoles ont jeté l’éponge depuis deux ans quand l’ASK ACO relance l’idée d’un double tour d’horloge pour karts de compétition. Un 100 cm3 refroidi par air Mach1-KZH s’impose avec les trois frères Colin associés à Lesage. L’ensemble châssis-moteur allemand, avec sa transmission par cascade de pignons, remportera quatre victoires dans la Sarthe.

1989 : Un team étranger s’impose pour la première fois grâce aux Suisses Carigiet, Schwab et Stoll associés au pilote-journaliste français François Hurel.

1992 : Isabelle Fleury signe le meilleur temps des essais de nuit, le 2ème chrono des qualifications, le meilleur en tour en course et termine 3ème de l’épreuve. Isabelle Fleury et Laurence Ribager, 3ème en 1991, sont les deux seules féminines titulaires d’un podium aux 24 Heures Karting.

1994 : L’épreuve connaît son unique accident mortel quand Patrick Bouazis sort de la piste en panne de frein. L’épreuve est arrêtée et le classement entériné à la fin de la 21ème heure.

1996 : Sébastien Bourdais, alors âgé de 17 ans, remporte la 11ème édition avec le team Sologne Karting. Classés 16ème et 28ème cette année-là, Romain Dumas et Benoît Tréluyer connaîtront bien plus tard l’ivresse de la victoire sur le Grand Circuit de la Sarthe au volant d’une Audi !

2001 : Premier succès d’un moteur refroidi par eau avec Lainé, Faure, Chapron… et Lecarpentier bien sûr !

2003 : Les 24 Heures Karting comptent maintenant pour un championnat, l’Euro Endurance Série. Du coup, l’effectif passe de 24 à 34 engagés ! Des points sont attribués après 12 et 24 heures.

2005 : Actuel pilote Alpine en LM P2, Pierre Ragues gagne avec l’équipe normande Cotentin Intermarché, qui inaugure la mode des freins avant.

2006 : Les moteurs 4 temps, aujourd’hui abandonnés, obtiennent leur meilleur résultat : 9ème.

2008 : La nouvelle génération des propulseurs « KF » (125 cm3 2 temps avec embrayage et démarreur) débarque en force. Le règlement fixe la limite à deux moteurs par équipage contre trois pour les 100cc. C’est pourtant cette technologie « old school » qui a le dernier mot dans une épreuve interrompue de 5 à 6 heures du matin en raison d’un violent orage. Les moteurs KF ont pris le pouvoir depuis 2009, mais attention aux Rotax Max du Groupe 2 qui se montrent de plus en plus menaçants.

 

Qui aura l’honneur d’inaugurer le palmarès des premières 24 Heures Karting disputées « à l’envers », dans le sens anti-horaire, sur le nouveau circuit ?

Nous le saurons le dimanche 1er septembre à 15 heures précises !

 

Romain DIDIER

Photos : Romain DIDIER – Jacky FOULATIER et KART MAG