GUIDE DES 100 VIREES A MOTO MICHELIN: ON THE ROAD AGAIN!

 

C’est plein de bonnes idées, c’est bien fait, c’est bien écrit, ça donne envie. Le guide « 100 virées à moto » est bien dans l’esprit Michelin, qui avec son guide rouge pour les gastronomes, son guide vert pour les touristes curieux, son guide bleu pour les bibles du patrimoine, est une référence absolue dans le voyage. Ici donc, il s’agit de faire des virées à moto, sur des routes intéressantes en soi question pilotage, autrement dit les sites, monuments, haltes privilégiées et bonnes adresses proposées sont des plus. Voilà, on en oublierait presque les pièges genre  gravillons dans les virages ou  radars dans les lignes droites sans danger, il y a d’ailleurs sur ce dernier point des conseils fort judicieux dans le guide.

CONSEILS AVANT DE PARTIR…

 

Le bouquin commence par un paquet de pages de conseils.

Le genre de trucs que tu ne lis jamais dans un guide!

Pourtant ils le font tous, même s’il ne s’agit pas de moto comme dans le Guide du Routard…

Tu ne les lis jamais ,  parce que tu crois que  t’as pas besoin de conseils…

Pourtant, du Routard à ces 100 virées à moto, la lecture en est carrément intéressante.

Parce qu’un voyage à moto a toujours un petit côté aventure, et que 90% de la réussite d’une aventure, c’est sa préparation…

 

 

Et là je parle de mon vécu, qui, dans ce domaine, commence à être assez sérieux…

La sécurité, l’habillement, il y a en particulier un truc sur les chaussures, vitales parce que ce qui morfle en premier en cas de pépin, ce sont les pieds.

Or les motards roulent soit en bottes, mais dès qu’il faut marcher ce n’est pas génial, soit en n’importe quoi et bonjour les dégâts en cas de…

 

 

Il existe, j’ai essayé des V Quattro qui sont des merveilles, des chaussures spéciales pour la moto,  très civiles, confortables à la marche et défendant vos malléoles et quelques autres trucs sensibles genre les orteils comme un bunker.

Les conseils sur les vêtements de pluie, le casque, les blousons sont chment bien, j’ai vraiment essayé de trouver une erreur, il est clair que les motards qui ont écrit ces conseils sont des routards…

Il y a aussi un paquet d’infos sur la conduite en double, d’attitude de bien séance pour le pilote, de combines pour la passagère pour qu’elle ne souffre ni de scoliose ni de névrose motophobe à la fin de la journée…

 

 

On évoque aussi les cas classiques… pour qu’elle ne bouge pas soudainement mais par petits mouvements, pour que ses mouvements de tête ne perturbent pas l’aérodynamique du couple embarqué, ou encore pour qu’elle ne se redresse pas en courbe emmenant direct la moto en tout droit.

Et on explique aussi aux machos que nous sommes comment initier nos compagnes au truc, c’est donc aussi un guide délicat…

Il y a aussi des conseils en cas d’accident, des combines pour faire transporter la moto et des adresses de loueurs…

Plus complet tu peux pas et, j’ai beau faire de la moto depuis quarante ans, j’y ai encore appris des choses…

 

ROAD BOOKS TELECHARGEABLES…

 

Sur chaque itinéraire (environ 300 bornes à chaque fois) le guide fait à peu près trois pages d’explication pour donner envie en racontant ce que l’on va voir, le type de route que l’on va trouver, les bonnes adresses et restaus et d’hôtels, les haltes sympas etc…

Mais bien sûr, pas question de lire ça en roulant…

Donc chaque itinéraire renvoie sur un site internet, avec un numéro,  le road-book est alors disponible, on peut le télécharger,  soit façon papier pour coller sur les réservoir ou mettre dans la poche du blouson, soit pour rentrer dans un GPS classique, soit encore pour l’utiliser sur Tripy, la merveille absolue de la navigation aujourd’hui…

 

 

Cependant, j’ai envie de dire que ce système est un peu pour les motards pressés, genre on lime le bitume point final…

Il y a une autre façon de voyager, qui consiste à mettre du gaz sur les petites routes de montagne par exemple, pendant dix ou vingt bornes, mais à s’arrêter pour dénicher les trésors dont la France est pleine.

Sur ce point, il y a quelques indications dans le guide mais très insuffisantes.

La méthode consiste donc, avec un guide vert par exemple, à trouver les merveilles puis  à surligner sur le road-book d’un trait de feutre fluo sur la version papier, ou à le pointer sur le GPS, l’endroit où il faut s’arrêter.

Sur le guide vert, on aura fait la même chose sur tout le paragraphe intéressant, restera juste à le lire une fois arrêté…

Cela prend un peu de temps mais cela permet aussi de voir la vie autrement.

 

SARLAT

SARLAT

 

On n’est pas non plus forcé de s’arrêter tous les 500 mètres, mais des sites naturels incroyables (le chaos de Montpellier le Vieil, la côte sauvage de Quiberon, le Luberon ( que l’on prononce Lubeuron) à quelques réalisations humaines assez démentielles, viaducs de Garabit et de Millau, cathédrales gothiques du nord de la France, chapelles  romanes du centre et du sud-est, village de  Locronan, ville de Sarlat,  etc…, bref on n’est pas non plus obligé de mourir ignare…

Car c’est le seul manque de ce guide, la curiosité (il est vrai que je suis journaliste!) n’est pas le point fort de ses auteurs.

Dans le même ordre d’idées, les trésors cachés manquent cruellement…

Faire le tour de la Camargue sans aller à Beauduc,  aller dans le Morbihan sans aller à Belle-Île, il est vrai qu’il faut prendre un bateau,  ce sont des petits manques qui interpellent l’aventurier et le curieux  que je veux être, même dans les rues de la ville que j’habite depuis 50 piges!

 

BEAUDUC

BEAUDUC

 

Mais ce n’est pas là le but de ce guide, ils ont trouvé de superbes itinéraires, j’en connais plusieurs, les indications sont très claires, les routes à utiliser sont souvent superbes, les conseils de premier ordre.

Faiblesse sur les sites intéressants, mais il y a le guide vert, faiblesse sur les endroits magiques pour bouffer mais il y a le Michelin rouge, mais l’essentiel est là, car faire un itinéraire quand on ne connaît pas la région est d’un casse-pieds total, ce guide vous fait voir du pays et vous facilite la vie…

Deux bonheurs en un pour seize euro, c’est donné!

Les extraits de cartes Michelin sont en principe suffisants, vous n’aurez pas à acheter les cartes correspondant aux itinéraires.

Bon, moi j’adore les cartes, elles me parlent, mais on a le droit d’avoir l’esprit pratique aussi, y’a pas que le romantisme dans la vie!

 

JEAN LOUIS BERNARDELLI

PHOTOS EDITEUR,TOURISME LOZERIEN, PERIGORD,CAMARGUE, TRIPY, V QUATTRO

 

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