Nombreux sont les spectateurs qui vibrent au rythme des exploits de la belle ALPINE et qui suivent avec passion les performances à son volant, d’un jeune pilote venu à l’endurance l’an dernier, étonnant les observateurs les plus avisés par sa fraîcheur, sa maîtrise et ses performances. Pour mieux le découvrir, nous avons eu l’intention de demander à un grand nom de l’endurance qui l’a vu, très jeune découvrir le monde du sport automobile de bien vouloir se prêter à un petit exercice amusant.
C’est ainsi qu’au lieu de bénéficier d’un moment de temps libre, Romain DUMAS pilote de la PORSCHE N° 92, nous a rejoint à l’hospitalité ALPINE, où nous l’attendions en compagnie de Nelson PANCIATICI.
Tous les deux sollicités séparément lors de la journée test avaient accepté de parler l’un de l’autre. il est bien évident que c’est à l’ancien surtout que nous souhaitions demander de nous révéler les traits du jeunot. En effet, Romain a eu l’occasion de découvrir Nelson très jeune, puisqu’il connaissait Jacques PANCIATICI au moment de la naissance de Nelson.
Romain DUMAS:
« Oui, en fait Jacques a côtoyé mon père et mon parrain quand je faisais du kart à 16 ans, moi. Quand je faisais de la CAMPUS, Jacques, Directeur de la Coupe Alfa Roméo m’a donné un coup de main de 1996 à 2000. Moi j’étais un fervent admirateur d’un rallyman aussi talentueux. Je me souviens encore de passages homériques lors du Rallye des Cévennes. Or Jacques me disait, tu vas voir mon gamin comment il va marcher..Je me souviens quand nous l’avons mis tout petit dans un premier kart électrique , à Montlhéry. Hein Nelson ? Et puis pour son premier kart son père en avait récupéré un à moi. »
Nelson PANCIATICI:
» Oui et ma première course de kart eut lieu en novembre 1998 à Angerville. Romain tu courais en monoplace et tu étais venu nous donner un coup de main et nous conseiller. »
Romain DUMAS:
» Même si nos routes ont forcément divergé, j’ai toujours suivi ce que Nelson faisait en monoplace. Un jour son père m’appelle pour me demander ce qu’il devrait faire. Partant du principe qu’il y a plein de pilotes talentueux, plein de pilotes dont le père connait parfaitement la course, pas mal de pilotes dont les pères sont très riches, je leur conseille de s’orienter du côté de l’endurance. Le débouché de Nelson en F1 était sans doute possible , mais je considère qu’il vaut mieux se battre devant en endurance, que de se trainer en fond de grille en F1. De plus, la passion c’est bien, en vivre c’est mieux. »
Nelson PANCIATICI:
« En monoplace, j’étais tout le temps à fond pour arriver en F1, mais sincèrement je ne regrette pas cette orientation, je me régale et c’est super ! »
Romain DUMAS:
» L’endurance favorise l’éclosion d’un pilote en devenir comme Nelson. Si tu es le plus rapide, comme Nelson, tu pourras d’autant mieux te mettre en valeur dans une équipe de 3 ou 6 pilotes. L’endurance c’est mois égoïste que la F1. En deux ans on voit bien que Nelson a su s’intégrer dans une équipe qui en plus est soutenue par un constructeur. Tout cela constitue des points très positifs , d’autant plus que Nelson a su toujours se montrer à son avantage. »
Nelson PANCIATICI:
» En monoplace tous les pilotes ont la même idée: déboucher en F1. On était tous dans le même esprit, sauf que l’époque a changé et qu’ en endurance, je m’accomplis pleinement. Quand je suis arrivé l’an dernier en endurance, on m’a dit tu peux attaquer. Et je roule à fond, enfin à 99% pour ne pas mettre l’auto dans le mur. »
Romain DUMAS:
» La position actuelle de Nelson est tout à fait intéressante. C’est évidemment une chance pour lui d’être chez un constructeur qui va s’investir pleinement et pour ALPINE c’est une chance de pouvoir disposer des services d’un tel calibre. Je suis persuadé que Nelson a tous les moyens pour prouver qu’il est le bon choix. Pour lui c’est une chance et un bonheur dont je sais qu’il saura tirer profit. »
Les deux pilotes dans une belle complicité, échangent à propos de leurs essais , des différences de vitesse de passage en virage et à ce propos Romain ajoute avec un brin de malice:
» Quand tu roules dans une GT tu vois vite si tel ou tel conduit pas bien. Je repère souvent le casque de Nelson et je confirme toute sa classe. »
Nelson de son côté, avec retenue mais beaucoup d’admiration, évoque ce que représente Romain DUMAS à ses yeux:
» Pour moi Romain est un grand champion. Il a tout gagné, y compris Le Mans mais reste toujours simple, sympa. C’est forcément un bel exemple et pour moi c’est à la fois un modèle et une référence. »
Pour l’heure, Nelson est qualifié en 8ème position avec l’ALPINE Signatech N° 36 sur 22 voitures dans sa catégorie LMP2. Romain, quant à lui, se place en 3ème position sur la PORSCHE N° 92 sur 12 voitures en catégorie GT Pro.
En tous cas nous remercions ces deux pilotes attachants pour leur franchise et leur spontanéité, de s’être prêtés à ce petit jeu.
Romain est ravi d’avoir participé à l’orientation positive de la carrière de Nelson, qui de son côté, rêve de gagner un jours les 24 heures. Il faudra sans doute attendre encore un peu, mais l’objectif est tout à fait réaliste.
Nous aurons au cours de l’épreuve un œil particulier sur les voitures des deux garçons qui ont plaisanté et comparé leurs méthodes de préparation, avant de retourner à leurs obligations marketing et de communication.
Il nous a semblé intéressant de compléter ces échanges d’un petit résumé des parcours de ces pilotes.
Romain DUMAS, est né en 1977 et débute en karting puis dès 1996 passe en monoplace: Formule Renault puis formule 3, puis Formule 3000. Il court en championnat ALMS aux USA avec pas moins de 21 victoires! Les 24 heures du Mans sont son terrain de jeu favori, il y a couru sans interruption depuis 2010, avec et une victoire en 2010 sur Audi. Le rallye, sur Porsche, lui plait beaucoup également avec un petit faible pour Les Cévennes, lui le citoyen d’Alès. On n’oubliera pas que dans la foulée des 24 heures, Romain filera disputer la course de Pikes Peak sur une NORMA. Quel bel éclectisme!
Nelson est né en 1988 mais n’a pas trainé trop en chemin non plus. Après l’équipe de France de karting, celle de la FFSA il participe rapidement aux World Séries by Renault, avant d’arriver en endurance 2012.
Alain MONNOT
Photos: Gilles VITRY, Max MALKA et Gilles MOLINIER autonewsinfo