24 HEURES DU MANS. QUAND LA COURSE AUTOMOBILE DEVIENT LEGENDE…

24-HEURES-DU-MANS-2012-LES-HUNAUDIERES.

24-HEURES-DU-MANS-2012-LES-HUNAUDIERES. Mondialement célèbres

 

Les 24 Heures du Mans, quand la course automobile devient Légende

 

 

Depuis 1923, une fois par ans, Le Mans devient capitale mondiale de l’objet manufacturé le plus convoité depuis un siècle : L’automobile.

La capitale du Maine retrouve pendant une semaine, le statut de centre du monde mécanique. Du dimanche au dimanche suivant, la ville vit, respire, pense, vibre au rythme de la course, de sa course. Les 22 juin à 16 heures, cinquante six voitures prendrontdonc à nouveau, une fois de plus, le départ pour deux tours d’horloge.

Ce que nos amis Nippons, nous rappelait l’ami Gaignault, nomment  » Le long, long jour  » !!!

Même si elles ne roulent que peu de temps, un jour, lors d’une enchère dans un coin des plus reculés de la planète, un passionné paiera très cher, l’acquisition de l’une d’entre elles. Parce que participer même une toute petite fois aux 24 Heures du Mans, c’est entrer dans la légende automobile.

 

 

24-HEURES-DU-MANS-presentation-TEAMS-devant-les-tribunes - photo Thierry COULIBALY

24-HEURES-DU-MANS-presentation-TEAMS-devant-les-tribunes – photo Thierry COULIBALY

 

C’est un peu par hasard que Le Mans est devenu la ville du sport automobile. En fait, tout a débuté en 1906, lorsque fut organisé le premier Grand Prix de France, entre Le Mans, Saint-Calais et La Ferté Bernard !

La première guerre mondiale a, ensuite, mis fin à l’épreuve…

Quelques sociétaires de l’Automobile Club de l’Ouest, décidèrent alors, après cette tragédie de mettre en place une course qui permettrait à l’industrie automobile Française de tester dans la réalité, les modèles sortant de ses ateliers.

Le tracé entrait alors dans la ville jusqu’au fameux virage de Pontlieue. Le circuit Manceau faisait alors 17 km 262. Pour les 90 ans de l’épreuve, cette année, la fameuse épingle sera reconstituée lors des cérémonies d’anniversaire de la course. C’est sans doute grâce à cette portion touchant de près le centre de la ville, que s’est opérée la magie puisque les populations locales, très peu motorisées à cette époque, purent alors toucher de près la course et ces drôles de machines.

 

5.1.2

 

C’était hier…

 

Départ pluvieux, mais départ heureux le 26 mai 1923, à 16 heures pour celle qui allait devenir la plus prestigieuse épreuve d’endurance au monde.

Trente-trois équipages de deux pilotes partent braver les éléments déchaînés (pluie, vent, grêle même) et une piste de terre dégradée où les plaques de boue se succèdent au rythme des pierres émergeant sur la chaussée. Tous les ingrédients de la course d’aujourd’hui se révèlent déjà au public : spectacle des ravitaillements exécutés à la hâte, passage nocturne des bolides tous phares allumés devant des tribunes combles et un immense panneau d’affichage illuminé. Et le côté festif n’est pas en reste malgré la bourrasque. Si la météo ne permet pas que soit tiré le feu d’artifice, les jazz band animent les bals et de solides cocktails réchauffent les clients du bar américain venu tout droit des Champs Elysées pendant que Radio Tour Eiffel relaie les concerts radiophoniques.

De ces conditions dantesques vont émerger les Français pour la victoire (Lagache et Léonard 2 209 km parcourus à 92 km/h de moyenne sur Chenard et Walcker) mais aussi les Britanniques, pour le panache, avec Duff et Clément qui s’emparent en Bentley du record du tour.

Ainsi la discussion du Salon de l’Auto 1922 entre Charles Faroux, patron du journal l’Auto, Georges Durand Secrétaire Général de l’ACO et leur fidèle partenaire financier Emile Coquille de la firme Rudge et Withworth, avait-elle été contractualisée et réalisée.

Depuis lors, 90 ans se sont écoulés et 80 éditions des 24 Heures du Mans se sont déroulées, surmontant la crise économique de 1929, les événements du Front Populaire en France en 1936, la seconde guerre mondiale, la catastrophe de 1955, les récurrentes crises du pétrole depuis 1974, les dissensions avec le championnat du monde et la nonagénaire a toujours bon pied, bon œil.

 

Peu à peu, le  »circuit » recula mais longtemps, le faubourg de Pontlieue, demeura l’un des points névralgiques des 24 Heures et un rendez vous obligé des Manceaux pour aller voir le passage des voitures qui  »montaient » au circuit le samedi matin en quittant leurs garages, disséminés dans Le Mans.

Toute la ville vivait alors au rythme de la semaine mancelle. Les gamins courraient de garage en garage. Les plus audacieux se faufilaient et s’approchaient des bolides.

Ferrari, Jaguar ou Maserati avaient élu domicile chez les mécanos sarthois. Tout comme Ford, Alpine et Porsche, plus tard. Les plus anciens d’entre nous, ont certainement encore le souvenir d’une Testa Rossa, route de Sablé, d’une Maserati près de la gare !

Pour s’en aller sur le circuit pour les essais, les concurrents prenaient la route de tout le monde et quelques conducteurs de 4 chevaux ou de Juva Quatre de l’époque, ont assurément plus d’une fois, été bien surpris de se faire doubler par des machines à l’échappement libre.

C’était un autre temps, une autre époque, une autre façon de vivre, ce qu’on appelait alors amoureusement, la Bagnole !

Les années ont passées et les 24 Heures continuent de défiler, au fil des ans et des éditions chaque année, à la mi juin.

Mais le mythe et la légende continuent eux, année année année.

Et si les concurrents ont changé, le  rêve, lui se poursuit, !

 

 

Jean-Michel LE ROY

Photos : ACO- Michel PICARD – Thierry COULIBALY

 

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