BOL D’OR: KAWASAKI GAGNE DE LA TÊTE ET DES EPAULES

 

BOL D'OR 2013 ARRIVEE PODIUM EWC

BOL D’OR 2013 ARRIVEE PODIUM EWC

 

Comme on a pu le voir dans nos sujets précédents et nos flahs info, la course de ce 77ème Bol d’or n’aura jamais été un long fleuve tranquille sauf peut-être-ce qui reste à vérifier- pour l’équipage N° 11 de la KAWASAKI impériale.
Les conditions de piste changeante, à peine assez mouillée d’abord puis réclamant des gommes pluie ou intermédiaire n’auront sans doute pas permis à la SUZUKI N° 1 de se battre pour la victoire.
Nous avions noté une certaine tension au SERT quand il s’était agit de finaliser les accords châssis-pneumatiques et la mine du grand manitou Dominique MELIAND en disait long sur l’abîme de perplexité dans lequel il était plongé.

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Dominique MELIAND perplexe

En début de course un mécanicien concurrent, habitué des courses d’endurance, nous déclarait:
 » Le SERT qui prend un tour en deux heures par rapport au leader, ça ne sent pas bon. »
Effectivement on connait les chutes de DELHALLE ET PHILIPPE et la remontée fantastique à laquelle la SUZUKI s’est livrée.
On croyait, y compris au cours de la nuit, après que de nombreuses chutes eurent émaillé la soirée et le début de nuit, que les choses seraient à peu près figées et que le tiercé de tête constitué de la KAWASAKI N°11, de la YAMAHA N°94 et de la YAMAHA N°7, pourrait interdire à la SUZUKI, l’accès au podium. C’était sans doute aussi le raisonnement que s’était tenu, en quittant assez tôt le circuit ,un public un peu transi certes, mais aussi déçu de constater que les géants de l’endurance n’étaient plus dans le jeu pour un podium. C’était sans compter sur les glorieuses incertitudes que nous réservent souvent ces courses de 24 heures.
En effet, la YAMAHA N°94 vit son élan et sa belle constance brisés par la faute d’un capteur à 2 balles.
Pour ceux qui connaissent Christophe GUYOT le manager, ce coup du sort ne suffit pas abattre un compétiteur dans l’âme. Ne disait-il pas au téléphone à un interlocuteur inconnu de nous:  » rien n’est perdu pour un podium, on va tout faire pour. »

BOL D OR 2013 Julien Da Costa Suzuki SERT

De fait, c’est un mano à mano qui débutait alors entre la SUZUKI N° 1 et la YAMAHA N° 94 après que la voiture de sécurité eut libéré les deux protagonistes placés dans le même tour.
La fin de course laissait donc en piste les habitués de ces courses de 24 heures : KAWASAKI, YAMAHA et SUZUKI. Une fois de plus HONDA et BMW sont absents de ce final, nous y reviendrons.
Même le speaker tentait bien de faire croire au maigre public que la YAMAHA N°94 pourrait pour la troisième place revenir manger tout cru la SUZUKI N°1, tous ceux qui connaissaient un peu les habitudes sportives sur ces courses de 24 heures, savaient bien que trop contents de sauver des gros points dans le cadre du championnat du monde, les équipes allaient s’appliquer à -en premier lieu-, rester sur les roues et en second lieu conserver le rythme acquis lors des multiples runs précédents, afin d’être présent l’arrivée.
Evidemment, le pari ou l’espoir des fans du GMT 94 -et ils sont nombreux- était de voir l’équipage PHILIPPE-DELHALLE-DA COSTA accuser le contre coup physique des chutes des deux premiers et les efforts de Julien DA COSTA qui avait doublée les relais dans le but de soulager ses copains. Certes, Anthony DELHALLE était assez peu fringant, mais la volonté des deux autres, portés par toute l’équipe du SERT, kiné en tête, auront suffi pour relever le pari le plus fou de remonter des profondeurs du classement pour affirmer qu’il conserve son standing de très grande équipe.
Néanmoins, on ne peut s’empêcher de penser que nous avons sans doute assisté à une sorte de passage de témoin entre deux générations d’équipes. En effet, s’il convient de parler d’une super performance à propos de la remontée de la SUZUKI, suite à des erreurs payées cash, il faut bien mettre en valeur la superbe performance, quasiment exceptionnelle de KAWASAKI.

BOL D'OR 2013

UNE KAWA exceptionnelle

3 victoires d’affilée dans les trois dernières courses de 24 heures françaises c’est grandiose. Pour ce Bol, on a vraiment l’impression que la moto verte N°11 et ses trois pilotes: Grégory LEBLANC, Loris BAZ et Jérémy GUARNONI, étaient sur un petit nuage.

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J.GUARNONI et L. BAZ

Ils ont éclaboussé de toute leur classe cette épreuve piégeuse pour laquelle Gilles STAFLER a su fournir une machine exempte de tout souci. Les deux jeunes pilotes dont on pouvait craindre qu’ils se laissent emporter par leur jeune fougue, ont fourni un véritable récital de pilotage osé, mais superbement maitrisé. Le chef de file naturel, homme de base de l’équipe, Grégory LEBLANC su montrer le chemin de la constance de la prudence et de l’application.

BOL D OR 2013 Yamaha YART 7

La Monster YAMAHA N°7 ne disposait pas vraisemblablement de toutes les armes en termes de pilotes pour aller taquiner les leaders, même si la machine ne connut aucun souci au cours de ces 24 heures . Il faut dire que par suite de blessure d’un pilote australien pressenti , S. MORAIS, un sud africain pilote HONDA en championnat du monde Supersport, est arrivé au dernier moment pour compléter l’équipage.
Derrière ces 4 équipages valeureux et véritables chefs de file de la catégorie EWC, après les retraits de la HONDA TT Legends N° 77 et la BMW N°99, la part belle a été faite aux héros du Superstock. La SUZUKI N°72 et la BMW N°13 ont jusqu’au baisser du drapeau véritablement guerroyé. La SUZUKI N°3 les a accompagnés durant de longues heures avant de rendre la main suite à quelques soucis mécaniques.

BOL D'OR 2013

La vaillante SUZUKI N°3

A l’issue de cette course haletante en raison du handicap que la N° 1 s’était infligé il était intéressant d’entendre le point de vue des pilotes.
Sans détour Vincent PHILIPPE avec une frustration atténuée par un résultat inespéré après les chutes déclare:
« On s’est un peu mélangé les pieds quant au choix des pneus. A un moment j’ai fait le pari d’un slick et ça n’est pas passé. Avant de parler de la remontée, il faut bien se souvenir que lorsque je me suis retrouvé par terre au pied du mur, j’ai bien cru devoir abandonner. J’ai rapidement pensé au championnat et malgré le dos , le genou bien touchés. En tout cas je dois dire que les petits jeunes savent comme les chats retomber sur leurs pattes. »

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J’ai chosii un slick, ça n’est pas passé

Anthony DELHALLE accuse le coup d’une course difficile:
« A chaque relais je me disais que ça ne serait pas possible de remonter sur la moto, et pourtant… »
Julien DA COSTA souvent caustique dans ses propos fait sourire Dominique MELIAND lorsqu’il annonce: « Le chef dit que nous avons sauvé les meubles, moi, je voulais gagner. Lorsqu’en descendant d’un relais le chef m’a dit tu repars j’ai lâché: c’est quoi ça? Après il n ‘y rien d’autre à faire que de tourner la poignée. »
Pour le YART, Igor JERMAN confesse

« Avoir vécu une course très difficile mais précise que son job c’est d’aller chercher des résultats, malgré une moto pas trop bien réglée aux essais. »
Broc PARKES se souviendra de sa première expérience qui lui laissera beaucoup de souvenirs, mais il avoue quand même « s’être un peu demandé ce qu’il était venu faire dans cette galère ».
Sherid MORAIS qui lundi dernier était encore en Afrique du Sud, se réjouissait d’avoir été tous les trois,compétitifs en course après des essais difficiles.
C’est bien connu, les gens heureux n’ont pas d’histoire et pourtant, la belle chevauchée de la KAWASAKI N° 11 fait bien briller les yeux de l’équipage dont la moyenne d’âge atteint les 23 ans et 3 mois.
Loris BAZ parlant des enjeux d’une telle course, n’oublie de mentionner:
« Le fait de rouler à 3 ajoute une pression supplémentaire. » et d’ajouter: Maintenant l’endurance c’est de la vitesse. on l’a bien vu pour ce bol. La bagarre serrée a eu lieu. On s’attendait à être à trois. A deux c ‘était malgré tout un peu usant, tu perdais i5 secondes, tu reprenais… »
Jérémy GUARNONI voulait  » surtout retenir un souvenir gravé à jamais dans sa mémoire, gagner le Bol à 20 ans. Nous avions une superstructure qui a commis zéro erreur. Certes je suis un peu fatigué mais tellement heureux… »
Grégory LEBLANC qui portait le brassard bleu a accepté le rôle de chef de file que le manager lui avait assigné. Il confie:
« Pour moi, pour l’équipage pour le team, la course s’est bien passée, mais ça aurait été très dur de battre la SUZ. »

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Un sans faute pour la KAWASAKI N°11

Gilles STAFLER les yeux creusés par la fatigue esquisse un large sourire de satisfaction tout à fait justifié. Ensuite il parle simplement de la gestion de ses jeunes en ces termes:
« Je m’entends bien avec les jeunes. Lors d’un recadrage après les essais libres de jeudi, je leur ai précisé mes attentes. Ensuite je n’ai eu qu’à me louer du grand professionnalisme des pilotes. »
A propos des 3 victoires consécutives qu’il obtient avec la KAWA, modeste, Gilles conclut:
« Chaque course m’apporte un enseignement et je sais que pour y arriver, il faut travailler. »
Au vu du résultat, on est certain que l’hiver fut studieux!
Nous reviendrons sur ce 77 ème Bol d’or en cours de semaine.

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Les trois premiers équipages à la conférence de Presse

Alain MONNOT
Photos: Alain MONNOT, Michel PICARD et Good-Shoot.com/FIM

Les résultats:
9 motos ont abandonné, 2 n’ont pas été classées faute d’avoir réalisé les 75% du nombre de tours des premiers.
Voici le classement des 20 premières motos toutes catégories confondues (Open, EWC ou Superstock)
1 – EWC- SRC KAWASAKI: LEBLANC Greg; BAZ Loris; GUARNONI Jérémy -KAWASAKI N°11 – 808 tours
2- EWC- MONSTER ENERGY YAMAHA – YART: JERMAN Igor; PARKES Broc; MORAIS Sherid -YAMAHA N°7 à 9 tours
3- EWC- SUZUKI ENDURANCE RACING TEAM: PHILIPPE Vincent; DELHALLE Anthony; DA COSTA Julien -SUZUKI N° 1 à 11 tours
4- EWC- YAMAHA France – GMT 94 – MICHELIN :CHECA David; FORAY Kenny; LAGRIVE Matthieu- YAMAHA N° 94 à 15 tours
5- Superstock JUNIOR TEAM LMS SUZUKI: GUITTET Baptiste; MASSON Etienne; CHEVAUX Nans- SUZUKI N°72 à 20 tours
6 -Superstock PENZ13.COM FRANKS AUTOWELT: VALLCANERAS R; PRIDMORE J; MERCER Steve BMW N°13 à 20 tours
7 -EWC- TEAM R2CL: GIABBANI Gwen; DIETRICH Guillaume; BUISSON Dylan- SUZUKI N°2 à 23 tours
8 – EWC- NATIONAL MOTOS JUNOD: Gregory RUTTER; Michael FOUR; Olivier HONDA N°55 à 24 tours
9 -Superstock TEAM MOTORS EVENTS APRIL MOTO: FASTRE Grégory; LUCAS Claude; SAVARY Michael-SUZUKI N° 50 à 25 tours
10-Superstock STARTEAM PAM-RACING: PRULHIERE Sébastien; MAURIN Axel; LONGEARET. K- SUZUKI N°67 à 26 tours
11- Superstock AM MOTO RACING COMPETITION: LOISEAU Anthony; MAITRE Romain; HARDT Jonathan- SUZUKI N° 3 à 29 tours
12 Open METISS JLC MOTO: MICHEL Christophe; HUVIER Cyril; CHERON Emmanuel- METISS 1000 N°45 à 32 tours
13- Superstock ATOMIC MOTOSPORT: TANGRE Cédric; JOND Frédéric; CAMUS Robin- SUZUKI N° 68 à 33 tours
14- Superstock YAMAHA VILTAÏS EXPERIENCE: BARDET Loïc; BESNARD Fred; BERTHOME D.- YAMAHA N°333 à 39 tours
15- MACO RACING TEAM: BOUAN Denis ;CUMMINS Connor; ROCCOLI M- YAMAHA N°14 à 39 tours
16- RAC 41 YAM’AVENUE IPONE: CHARPIN Mathieu; PRAUD Alexandre; DEPOORTER Olivier- YAMAHA N°41 à 41 tours
17 -TEAM BOLLIGER SWITZERLAND #8: SAIGER Horst; LUIS MITA Jose ; WILDISEN Marc-KAWASAKI N°8 à 42 tours
18- Superstock RACING TEAM SARAZIN: GUEROUAH Chritophe; KOKES Stéphane; MAJOR Nelson- KAWASAKI N° 66 à 52 tours
19- Superstock NO LIMITS MOTOR TEAM: CASAS Victor; BOSCOSCURO Andréa; ROSSO Nicolo- SUZUKI N° 44 à 56 tours
20 -Superstock TEAM LOUIT MOTO 33: MARINO Florian; SAVADORI Lore; JONCHIERE Emeric KAWASAKI N° 33 à 58 tours

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