PLUS JEUNE PILOTE DE L’EQUIPE DE FRANCE CIRCUIT DE LA FFSA, SIMON TIRMAN VISE LA F1

Podium championnat de France F4

Il semble vraiment faire partie des grands espoirs Français des pilotes automobiles. En effet c’est aujourd’hui même qu’il fête ses 17 ans et déjà, les portes de la haute compétition se sont ouvertes pour lui, puisqu’il va participer cette saison au sein du Team ARTA Engineering, à l’EUROCUP World Series by RENAULT 2.0, à 2 courses ALPS (né de la fusion des Championnats Suisse et Italien de Formule Renault) et au Grand Prix de Pau  mais en électrique.

Il faut dire que ce tout nouveau membre de l’équipe de France circuit de la FFSA, après des débuts somme toute assez tardifs en karting, n’a pas patiné en route.

Championnat de France cadets en 2009, Championnat de France, Championnat d’Europe, toujours en karting, et sans vraiment tenir les premiers rôles, le talent du jeune homme, ancien élève de l’Ecole de pilotage du circuit de La Châtre, explose lors de son entrée à l’Auto Sport Academy, tant et si bien qu’il termine second du Championnat de France F4.

En action en 2012

Le Parisien qui a en plus la tête bien faite (terminale S), est le plus jeune pilote 2013, à intégrer avec bonheur l’équipe de France FFSA et il a déjà profité du premier stage de préparation hivernale à Chamonix sous la houlette de Jean ALESI et Yvan MULLER.

La gestion des études et les obligations inhérentes à un véritable métier d’aspirant pilote de F1, n’ont rien de très facile. En effet, Simon n’a pas recours à un dispositif sport-études et, scolarisé au lycée de Saint Germain en Laye, il se voit dans l’obligation de sécher certains cours, qu’il rattrape allègrement semble-t-il. Ne veut-il pas devenir ingénieur, avec en ligne de mire … l’Ecole Polytechnique de Lausanne par exemple ?

On s’étonne de savoir que cette véritable passion-révélation, n’a pas trouvé ses racines dans le cocon familial, mais dans cette approche millimétrée de la trajectoire, de la connaissance technique dont le jeune homme a soif et, dans cette volonté farouche de franchir toutes les étapes pour accéder un jour à la Formule 1.

On est confondu par l’étonnante maturité de ce jeune pilote, qui se définit lui-même comme « travailleur et persévérant mais aussi instinctif », aussi bien au lycée que dans sa recherche d’absolue perfection sur les circuits. Son moteur de vie ? L’amélioration constante de ses performances combinée à un esprit de compétiteur absolu.

Simon a le goût des chiffres et du résultat, il conjugue cela avec une passion sans faille pour la course automobile. Il entend bien se donner tous les moyens pour maitriser l’ensemble des paramètres techniques qui lui permettront d’être totalement à l’aise pour dialoguer en permanence avec ingénieurs motoristes et mécaniciens et perfectionner les réglages de sa monoplace.

Simon a bien compris la nécessité de mener de front toutes les composantes d’une préparation complète du métier de pilote. La préparation physique et mentale est primordiale pour relever tous les défis d’une course. Rêver de s’installer un jour prochain dans le baquet d’une F1 demande beaucoup plus que le seul don du pilotage et le sens de la trajectoire. Notre aspirant pilote de F1 travaille avec deux coachs sportifs (Mario Martins et Julien Deroche) pour optimiser son renforcement musculaire, en particulier au niveau du cou, des épaules et du dos, et supporter ainsi les effets des G induits par la vitesse en courbe. Il pratique également la course à pied et le vélo pour optimiser son rythme cardiaque et son endurance.

en Stage sportif organisé par la FFSA

À ces heures de sport, s’ajoutent bien sûr les heures de simulateur. Cette technique propre, entre autres, à la compétition automobile de haut niveau, permet à Simon de progresser en affinant encore son coup de volant, via la récupération des multiples données du simulateur.

Comme en compétition il faut pouvoir compter sur du matériel bien préparé et fiable, c’est avec Arta Engineering, qui avait contacté Simon pour lui proposer de courir au sein de son écurie pour la saison Eurocup 2013, que les choses se sont conclues facilement. Les références du team étant excellentes, le jeune homme et son entourage n’eurent en fait, aucune hésitation quant au choix.

De plus, Arnaud TANGUY, ingénieur de piste, ex pilote de Formule Campus et patron de l’écurie, a eu un vrai coup de cœur pour Simon. Emballé par ses tests à l’automne dernier, il a vite repéré les nombreux talents du jeune pilote et apprécie à sa juste valeur le fait d’intégrer dans son écurie son premier pilote faisant partie de l’Équipe de France Circuit de la FFSA !

En essais avec A. TANGUY

Arnaud TANGUY ne se prive donc pas de déclarer :

« Simon est déjà l’un des plus assidus sur les acquisitions de données. Il dispose d’une étonnante maturité, est calme et réfléchi, deux atouts majeurs pour un pilote. S’il convient d’attendre d’être à la moitié de la saison pour découvrir son style personnel de conduite, j’ai déjà noté qu’il avait une façon de piloter très mathématique et totalement en phase avec les dernières exigences et évolutions de la F1, avec une approche très cartésienne ! »

Simon quant à lui, annonce sur son site très directement ses ambitions pour 2013 :

« L’objectif pour 2013 est clair : figurer dans le Top 10 mondial, le top 3 des meilleurs rookies, et monter sur un podium. Donc l’équation est simple : un travail intense + une motivation dynamique + une rigueur puissante. J’ai le courage et l’ambition nécessaires, j’aime me dépasser, c’est ma nature ».

Au vu d’un dossier de Presse bien ficelé, bien évidemment à autonewsinfo nous avons eu envie d’en savoir un peu plus sur cet ambitieux jeune homme. Pour cela, il a fallu jongler entre des essais en Autriche et les cours.Pourtant, avec une remarquable ponctualité Simon nous appelle et se prête avec simplicité, maturité et j’ai envie de dire grand professionnalisme, à l’interview.

Tout jeune et déjà sportif de haut niveau, comment avez-vous obtenu ce statut ?

« J’ai obtenu ce statut en novembre 2012 après ma seconde place au championnat F4 et mon intégration en équipe de France FFSA, où j’ai passé les tests sportifs et médicaux. »

Comment gérez-vous vos études actuellement et l’avenir ?

« Je suis en terminale S. J’ai bien sûr des impératifs de cours, de stages, de simulateur ou autres. Je suis obligé de sacrifier certains cours qu’ensuite je tente de rattraper avec des professeurs particuliers, notamment en maths et en physique. Tout cela me demande une grosse organisation, de la rigueur et de la concentration. Je suis sans cesse en train de basculer en mode cours, puis en mode course, mais j’arrive à gérer malgré tout. »

Alors, vous allez décrocher votre bac, mais l’année prochaine est ce que des études supérieures (à Lausanne ou ailleurs) vont être possibles, en pilotant régulièrement. ?

« Oui, nous avons pensé à ce problème et nous avons cherché et trouvé des écoles d’ingénieur ou de commerce qui permettent le double cursus, étudiant et sportif, comme l’INSA de Lyon ou l’ESPEME (Groupe EDHEC). Avec un gros investissement personnel on doit arriver à gérer les études et le sport. Pour l’Ecole polytechnique de Lausanne ça me semble un peu plus compliqué, aucune adaptation du cursus pour sportif n’étant envisagé, mais je garde cette option en tête.»

En essais au Castellet
Etre le plus jeune dans l’équipe de France, comment vit-on cela ?

« Pour moi cela constitue une motivation supplémentaire, ça me booste pour pouvoir devancer mes concurrents. Non, cela ne me rajoute pas de pression, ça me permet de me dépasser encore plus. C’est très motivant et ça prouve que je ne suis pas en retard pour mon parcours et la suite de ma carrière. Alors, oui c’est plutôt encourageant. »

J’ai envie de vous poser la question, la F1 c’est pour quand ?

« Il est difficile de répondre à cette question pour l’instant. La F1, j’y pense bien sûr, c’est mon objectif de carrière. Après, cela va dépendre beaucoup de mes résultats, de mes performances, de pas mal de paramètres qui rentrent en jeu comme : toujours être bien placé, se trouver avec les bonnes personnes. ..En fait, la F1 c’est l’objectif, comme celui de tous les pilotes qui roulent avec moi

Vous avez intégré l’équipe ARTA, mais vous n’y êtes pas seul ?

« En effet,nous sommes trois pilotes pour l’Eurocup , 3 pilotes pour l’ALPS .Et nous sommes deux de l’Eurocup à faire quelques courses de l’ALPS. »

Vous allez courir en électrique à Pau, c’est la fantaisie du jour ?

« Non, non pour moi ça peut représenter l’avenir, certes c’est très atypique mais ça peut constituer une solution face aux impératifs écologiques.»

 

 

 

 

Une alternative intéressante

Et les courses, vous avez démarré à Vallelunga ?

« Oui c’était la semaine dernière en catégorie ALPS, on a eu un petit souci avec la gestion des pressions de pneus en qualification et j’ai fait 19ème au chrono, ce qui me faisait partir plus loin que ce que l’on espérait. En première course, je remontais, je devais être 15 et je m’accroche. En course 2, je m’accroche avec mon coéquipier. C’est un week-end décevant mais cela m’aura permis de continuer mon apprentissage et de progresser pour l’Eurocup qui demeure l’objectif numéro un pour cette saison. »

Vos parents n’étaient pas dans le milieu de la compétition auto, comment vivent-ils cela ?

« Ils font partie de mon entourage qui m’accompagne efficacement dans mon projet. Ils savent que c’est un sport d’excellence et à partir du moment où ils ont vu que j’avais du potentiel et les qualités nécessaires, ils m’ont toujours poussé et soutenu. J’ai aussi un coach Fernand CHISTEL, qui est avec moi sur les courses, notamment pour les 7 épreuves d’Eurocup. »

Quel est l’objectif de la saison, prendre du bagage ou faire des perfs ?

« L’Eurocup c’est le plus haut niveau de voiture pour notre âge ce qui nous permet ensuite d’accéder éventuellement au plus haut niveau et à la F1. Pour moi, je me suis fixé de rouler deux années dans cette catégorie. La première année pour, comme vous l’avez dit, prendre du bagage, apprendre comment régler la voiture, être performant, accumuler du roulage et en quelque sorte de l’expérience, voila un peu le programme, sans oublier de pouvoir faire des résultats, des podiums qui montrent que j’ai le potentiel. Mais l’objectif ne sera pas de jouer la gagne dès la première année, on sait que ça sera compliqué. Par contre, avec un peu plus de métier on jouera le titre la deuxième année. »

Nous avons poursuivi nos questions par des échanges à bâtons rompus qui m’ont permis de mieux cerner une personnalité assez exceptionnelle. Simon fait la part des choses.

Les études, avec un bac qui ne le stresse pas car il réunit toutes les conditions nécessaires pour ça se passe bien.

Les copains, qui sont fiers de lui et ne se rendent pas forcément compte de l’ampleur de la chose, mais avec lesquels il ne parle pas que de ça.

La famille, et ses trois frères qui lui apportent un bon équilibre et lui permettent de prendre du recul par rapport aux enjeux de la compétition.

Avant de se quitter, Simon tient à nous préciser quelle a été sa chance d’intégrer l’Auto Sport Academy, une très bonne école avec un championnat relevé et, combien il mesure l’excellence de la filière mise en place par la FFSA pour 5 apprentis pilotes qui ont toute possibilité de se battre entre eux et de démontrer qu’ils méritent d’être ou non accompagnés au plus haut niveau.

Jeune et déterminé

On sent chez ce garçon une grande maturité et une sorte de détermination tranquille mais inaltérable. Indéniablement, en plus de ses qualités de pilote, il réunit de nombreux atouts notamment ceux de la communication, de la politesse, de la gentillesse et de la simplicité.

Nous garderons un œil sur sa progression qui ne devrait pas manquer d’en étonner plus d’un. Pour l’heure, outre nos encouragements, nous tenons à lui souhaiter un très heureux anniversaire.

Alain MONNOT

Photos : Daniel DELIEN,   FFSA J. GALLERON,   Romuald TERRANOVA,  Roelof OOSTERHUIS et Sébastien GIRAUD

Remise des Prix FFSA au centre Simon Vice-champion de France F4 2012

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