BENOIT TRELUYER RETOURNE A L’ECOLE

 

Passage de témoi

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Avant d’user ses fonds de combinaison dans des voitures de course, Benoît usa comme tout le monde ses fonds de culotte sur les bancs de l’école.

Primaire, collège, lycée, sport-étude au Mans, l’élève Tréluyer poussa à son rythme – moins élevé que celui qu’il imprègne sur les circuits ! – jusqu’au baccalauréat.

De sa scolarité, il garde un bon souvenir, et c’était sans la moindre hésitation qu’il répondait positivement à l’invitation de deux classes – CM1 et CM2 – de l’Ecole Primaire André Malraux du Beausset dans le Var. Un village bien connu des amateurs de sport automobile puisqu’il se situe au pied du plateau du Castellet.

Où se situe le circuit Paul Ricard !

Ainsi, en ce jeudi 4 avril, était-ce tout naturellement – et grâce à la complicité de son responsable Stéphane Clair – que le Circuit Paul Ricard servait de cadre à cette amicale rencontre entre le pilote Audi de 36 ans et 44 enfants âgés de 10 et 11 ans.

Arrivé avec sa panoplie de pilote de course, le double vainqueur des 24 Heures du Mans et Champion du monde, en guise de préambule, passait en revue l’équipement des pilotes. Ce qui lui permettait au passage de sensibiliser les enfants aux notions de sécurité. Bon pédagogue, il mettait ensuite l’accent sur les avancées de son sport en matière énergétique et, surtout, laissait la parole aux enfants.

Tout d’abord intimidés, ces derniers se piquaient vite au jeu des questions pour le plus grand plaisir de l’ex-écolier d’Alençon.

« Transmettre mon expérience, ma passion, pas forcément celle du sport automobile, est quelque chose que j’affectionne, se réjouissait Benoît après une bonne heure sous le feu de questions souvent très pertinentes. Quand j’étais enfant, il y a eu des intervenants dans mon école qui m’ont fait penser, qui m’ont ouvert des portes, et si je peux à mon tour, à mon tout petit niveau, amener des enfants à réfléchir, je serai le plus heureux des hommes. »

Père d’un petit Jules de six ans et demi, Benoît se sent très concerné par la transmission de valeurs qu’il estime essentielles, comme celles que seule la passion au sens large du terme peut engendrer.

« J’aime faire passer le message qu’il est plus important de faire de sa passion sont métier plutôt que de trouver un job pour payer les factures. Ce n’est pas le métier qui va vous rapporter le plus d’argent qui vous rendra le plus heureux. Moi, j’ai suivi ma passion, j’ai tenté d’en faire mon métier et l’argent a toujours été secondaire même si je gagne aujourd’hui bien ma vie. « Passionnez-vous ! Investissez-vous dans vos passions ! », c’est le message que j’essaie toujours de faire passer. Elles vous guideront, vous donnerons un but. Neuf/dix ans, c’est le bon âge pour leur expliquer ces choses-là. Après, c’est déjà presque trop tard ! »

Séances de dédicaces et de photos clôturaient cette petite parenthèse rafraîchissante dans l’emploi du temps chargé des élèves et de Benoît.

« Nous vivons des temps pas vraiment faciles, avec une crise économique qui touche tout le monde et pouvoir rêver un peu, c’est important, concluait-il en raccompagnant les enfants à leur autobus. Les gosses se sont montrés intéressés, ils ont posé plein de questions. J’ai passé un vrai bon moment. J’espère qu’ils ont eu autant de plaisir à me rencontrer que moi à faire leur connaissance. Ils ont mon adresse email, ils peuvent me contacter s’ils le souhaitent…Je serai là ! »

Habitué au passage de relais, Benoît sait que la course au bonheur est collective et non individuelle, et qu’elle embrasse des valeurs qui ne sont pas si étrangères que cela à celles du petit monde de l’endurance !

Ah que voilà un modèle de sportif au palmarès prestigieux qui aura fait rêver une bande de jeunes garnements, assurément émerveillés de côtoyer un tel garçon !

Vas savoir Charles si Benoit n’aura pas fait naitre quelques vocations ?

 

Gilles GAIGNAULT

Photo : Enzo BARACCANI

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