ENDURANCE MOTO : LE FROID S’INVITE AUX ESSAIS PRIVES MICHELIN A MAGNY-COURS

PISTE FROIDE A SOUHAIT….

bibendum 1_ Piste froide à souhait_ Photo A Monnot autonewsinfo

 

 

Grande première ce 13 mars sur le circuit de Magny-Cours. MICHELIN a, pour la première fois, invité quelques journalistes à assister aux essais privés de ses équipes engagées dans le championnat du monde d’endurance moto. Personne dans le staff clermontois ne cache que les apports de ces tests sur un circuit aussi complexe et varié que le tracé nivernais, auront des incidences dépassant le cadre de la seule discipline d’endurance, c’est-à-dire en direction des championnats vitesse Superbike étrangers notamment.

UN PROGRAMME CADRE

La séance de travail à laquelle  nous sommes conviés est la quatrième demi-journée  de roulage pour les 5 équipes présentes. Nicolas GOUBERT Directeur technique de la compétition en a fixé les objectifs ainsi :

«  Tester et valider les nouveautés mises au point par les développeurs MICHELIN pour l’Endurance et approuver les nouvelles avancées technologiques conçues pour les championnats nationaux de vitesse. »

 

 LES HOMMES DE BIBENDUM DANS .LE STAND BMW

BIBENDUM-BOL-2012-Nicolas-GOUBERT-Pascal-COUASNON-dans-le-stand-BMW-photo-Alain-MONNOT-autonewsinfo

BIBENDUM-BOL-2012-Nicolas-GOUBERT-Pascal-COUASNON-dans-le-stand-BMW-photo-Alain-MONNOT-autonewsinfo

 

Il poursuit en nous précisant le plan de travail développé au cours de ces deux journées :

« Nous allons donc tester de nouveaux pneus avant pour sol sec, destinés aux équipes en EWC. En effet, nous avons développé une nouvelle architecture, qui permet une prise en main plus facile. Le retour des pilotes nous sera précieux pour faire progresser ce pneu avant et le valider pour la course si nous obtenons de bons retours.

En ce qui concerne le pneu arrière de qualification, qui permet de faire deux ou trois tours de qualification, nous avons également mis au point une nouvelle architecture pour le rendre plus performant en mise en régime.

Pour les pneus arrière destinés à une utilisation en course, l’amélioration porte sur le grip sur angle et sur des gommes spécifiques pour les basses températures que les pilotes rencontrent la nuit. Pour mémoire en 2012, la piste de Magny-Cours était descendue jusqu’à 5°C. En parallèle des pneus pour le sec, les pneus pluie ont également été revisités par les développeurs MICHELIN : le travail s’est porté sur l’amélioration du pneu destiné aux basses températures ainsi que celui destiné aux conditions de piste séchante. »

Tout ce beau programme était établi à priori, mais c’était sans compter sur les caprices d’un hiver mordant.

Certes, le lundi les équipages ont pu valider la version pluie des enveloppes d’endurance, mais quand nous arrivons mardi en fin de matinée sur le circuit de Magny-Cours, nous n’entendons aucun bruit de moteur, ce qui est mauvais signe.

Au moment du déjeuner, le staff MICHELIN Compétition moto accompagné de Nicolas DUSSEAUGE et Sébastien GIMBERT, respectivement responsable d’exploitation et pilote de la BMW d’endurance N° 99, nous confirment, qu’en raison d’une température trop basse (moins deux ou moins trois degrés), la matinée n’a pas pu être mise à profit pour les tests prévus et ceci,en raison des risques que personne ne voulait faire prendre aux pilotes.

Le YART d’ailleurs, comme la BMW ont décidé de ne pas attendre l’après-midi et un éventuel réchauffement, ils plient bagages.

Dommage pour eux, la chape grise des nuages se déchire quelque peu et un franc soleil apparait  vers 14 h30. La température de piste qui ne décollait pas des 3 degrés depuis le matin, grimpe modestement pour atteindre quand même les 11 degrés avec même une pointe à 13 ! On peut dire que c’est une aubaine. Même si les pilotes ne se réchauffent guère en roulant, à cause d’un bon petit vent glacial qui les cueille dans la ligne droite, ils enchaînent les tours avec des arrêts rythmés par les techniciens MICHELIN qui souhaitent « passer » leurs gommes aux noms de code toujours mystérieux.

Nous en profitons pour faire connaissance avec le nouveau responsable  des activités compétition moto : Piero TARAMASSO, qui dirige officiellement sa première grande manœuvre !

  PIERRO TARAMASSO ET CHRISTOPHE GUYOT TEAM GMT 94

-Piero-TARAMASO-avec-Christophe-GUYOT-du-GMT-94_-Photo-A-Monnot-autonewsinfo

-Piero-TARAMASO-avec-Christophe-GUYOT-du-GMT-94_-Photo-A-Monnot-autonewsinfo

 

On peut dire qu’il a acquis une vision globale des activités MICHELIN. Qu’on en juge un peu. Piero au merveilleux accent italien, débute en 1989 en Italie au contrôle qualité de fabrication. 3 ans plus tard, il devient pour 6 années pilote essayeur automobile sur la piste de LADOUX en vue des homologations des voitures italiennes. Il reprend un job identique, pour l’homologation des voitures européennes, mais cette fois  en Caroline du Sud aux USA !

En 2001 c’est dans le monde de la F1 qu’il exerce ses talents pour les écuries TOYOTA et SAUBER. En 2007 il passe au service des achats du groupe, avant de rejoindre en 2008, la compétition vitesse dans le championnat espagnol. Il adjoindra à ses fonctions, ensuite en 2011, les activités off road et bien sûr l’endurance.

Polyglotte parfait, Piero TARAMASSO coordonne le travail de 9 techniciens affectés aux différents teams. Il travaille avec les Fédérations, les équipes et contribue à définir la stratégie MICHELIN selon le budget disponible.

A propos de stratégie, on doit rendre compte des conversations que nous avons eues avec Sébastien GIMBERT. Ce pilote de développement MICHELIN, fidèle parmi les fidèles et très apprécié à Clermont pour ses qualités de pilote certes, mais également pour sa discrétion, a saisi une opportunité pour aller disputer en 2013 le CIV championnat italien de Superbike. En effet, le pneumaticien veut développer sa présence en Italie et la conjonction des compétences de GIMBERT et de la connaissance du milieu italien du nouveau responsable de la compétition moto, a été jugée favorable à un lancement d’une opération d’envergure. Michelin équipera 6 motos en Superbike italien !

 

La BMW N° 99 ET GIMBERT EN ACTION EN 2012

bibendum 4_ la BMW N° 99 et S. GIMBERT en 2012

 

Mais revenons à l’endurance. Nicolas DUSSAUGE tient à nous préciser à propos de la saison 2013 :

« Ce sera la seconde année seulement où l’on travaillera avec les mêmes personnes dans l’équipe. Il faut bien savoir qu’en endurance il y a de l’humain. De plus nous repartons avec une moto que nous connaissons bien. Nous avons juste changé nos freins pour des NISSIN qui nous apportent une plus grande efficacité. Le fait d’être passés en roues de 17 pouces quelque soit la monte pneumatique est un vrai plus pour la gestion complexe des roues. »

A ce propos de l’adoption systématique des roues de 17 pouces pour toutes les motos équipées MICHELIN, nous demandons à Nicolas GOUBERT de nous éclairer sur la justification de cette décision.

« On sait qu’on diminue le diamètre total pour diminuer l’inertie et que cela nous donne une certaine latitude pour par exemple pour augmenter  l’aire de contact au sol… or, on s’est aperçu en s’imposant la contrainte du 17 pouces tout en travaillant sur d’autres paramètres du pneumatique qu’on pouvait à iso inertie améliorer la maniabilité  en étant plus performant  »

En tout cas, belle simplification pour les responsables de la gestion des roues durant 24 heures. Nicolas DUSSEAUGE s’en trouve tout à fait soulagé et nous propose même des jantes en 16 pouces…à recycler !

UN PROGRAMME CONTRARIE PAR LES CONDITIONS METEO

Nous arpentons les stands en nous abritant de la bise mordante. Tout le monde a sorti moufles et bonnets et à l’instar de Matthieu LAGRIVE qui a plus tendance à garder les mains au chaud qu’à enfourcher la moto.

 

Matt-LAGRIVE-apprécie-peu-le-froid_Photo-A-Monnot-autonewsinf

Matt-LAGRIVE-apprécie-peu-le-froid – Photo-A-Monnot-autonewsinf

Malgré tout au GMT, Christophe GUYOT peut compter sur ses mousquetaires avec le grand David CHECA qui ne rechigne pas à aller au charbon, Kenny FORAY et le petit dernier en la personne du rapide Maxime BERGER, qui courait l’an passé en Mondial Superbike chez Liberty Racing, avec cette fin de saison en eau de boudin à cause d’un team peu respectueux de ses pilotes.

Nous découvrons ce jeune pilote qui après des tests passés à Albacete a été enrôlé par Christophe GUYOT, qui visant le titre en Mondial, veut pouvoir compter sur 4 pilotes rapides, au cas où…

Quand nous demandons à Maxime si l’adaptation à l’endurance  est facile, il nous répond avec tout son cœur et son accent bourguignon :

«  C’est toujours de la moto, non ? Tout le monde connait son métier. Moi je suis pilote et je suis là pour faire gagner la 94 ! »

On constatera par la suite qu’il a vraiment envie et qu’il y va…de bon cœur.

 

 LA 94 … A L’ATTAQUE, QUAND MÊME

bibendum 6_ la 94 attaque quand même_Photo A Monnot autonewsinfo

 

Son statut de pilote dans le Team GMT lui permet, nous dit-il, de reprendre ses études pour passer un diplôme en cuisine, mais aussi de faire un peu de vélo et surtout du yoga pour garder la forme.

Christophe GUYOT nous confirme que l’hiver a été très studieux. Des travaux d’amélioration ont porté  en premier lieu sur l’évolution électronique, mais aussi sur les freins BREMBO, sur les arbres à cames, sur le carénage, le poids…

Comme l’équipe fait partie des teams de développement MICHELIN, on est certain que les séances d’essais privés, auxquelles nous n’étions pas conviés, ont permis en même tant que le développement des pneumatiques, de tester toutes modifications inhérentes à la mécanique elle-même.

Tout semble déjà parfaitement huilé dans le fonctionnement de l’équipe et une sorte de sérénité semble habiter les piliers de cette équipe attachante.

Un autre team, 333 VILTALIS est entré dans le grand bain des grandes équipes. Nous avons retracé son ascension dans un  récent sujet et avons plaisir à découvrir ces jeunes mécaniciens en situation. Il s’agit pour eux d’un excellent entrainement sur lequel veille Yannick LUCOT.

 

 CHISTIAN SARRON MET SON EXPÉRIENCE A PROFIT POUR LES JEUNES

bibendum 7_ Christian SARRON et son expérience pour les jeunes_Photo A Monnot autonewsinfo

 

En parallèle, Christian SARRON est à la manœuvre

«  Pour conseiller les pilotes et apporter mon expérience au niveau des réglages et de l’exploitation de la moto. Mes 37 ans de circuits peuvent encore être utiles à cette équipe sympathique. Je peux aider à démarcher des partenaires. Nous vison un podium en coupe du monde Superstock. »

Il est un autre Team qui entend bien aussi  performer en 2013. Le LOUIT MOTO de Bordeaux avait marqué les esprits, quand lors du dernier Bol d’or, après une malencontreuse chute, la moto N° 33 avait fait le buzz en alignant de nuit des temps époustouflants, équivalents de ceux réalisés par les motos EWC.

 

LA 33 AU BOL D’OR  2012

bibendum 8_ la 33 au BoldOr 2012

 

Gilles CABALLO sympathique Team-manager, a le sourire.

Il se dit très heureux des enveloppes et du service MICHELIN et nous assure disposer d’un équipage homogène et redoutable. Emeric JONCHIERE rapide et très expérimenté en Endurance, sera associé à Florian MORINO  en provenance du Mondial 600 Supersport  et à Nicolas SALCHAUD issu des Coupes Promosport et ayant disputé les 24 h du Mans 2012.

On découvre, très discret autour de la moto, Benoît LEVEILLARD. Ce préparateur installé à THEUVY en Eure et Loir, est un ancien élèves du Lycée Le Mans Sud qui s’est spécialisé KAWASAKI. L’originalité de ce team 33 réside dans un mixage de professionnels et de bénévoles, tant issus de la concession LOUIT Moto que de l’officine de Benoît LEVEILLARD. Tout le monde s’attend d’ailleurs à ce que ça marche tellement bien, que l’on vise le titre en Coupe du monde Superstock.

MARINO, JONCHIERE ET G.CABALLO manager de la 33

bibendum 9_de g à d  MARINO_JONCHIERE et le manager de la 33_ Photo A Monnot autonewsinfo

 

 

Le soleil a beau darder ses rayons bienfaisants, l’ambiance demeure assez glaciale et on voit bien que les techniciens MICHELIN poursuivent un réel travail de validation uniquement avec la 94.

Il convient en effet, malgré tout de ne pas perdre le bénéfice des informations récupérées dans des conditions que personne ne souhaite retrouver au BOL d’or dans un mois.

On  prend, au fil de cet après –midi bon enfant, le temps de parler des nouvelles règles mises en place pour ce championnat du monde d’endurance.

Un mouvement s’était apparemment dessiné pour bannir les pneus de qualification. Il n’en sera rien. Pourtant, pour tendre vers des économies au niveau des pneumatiques, les séances d’essais libres seront réduites de 2 heures à une heure. Par ailleurs, chaque séance de qualification passera de 30 à 20 minutes. On pourra encore passer des pneus qualif, qui tiennent en général 3 tours. Mais au fond est-ce bien nécessaire ?

La récupération des motos accidentées ou en panne sur un circuit, par des véhicules de l’organisation est diversement commentée. On se demande comment très concrètement les choses seront mises en œuvre de manière très équitable, même si un règlement un peu  bureaucratique a été édicté.

 

Une grande partie des techniciens MICHELIN sur la 94

bibendum 10 UIne grande partie des techniciens Michelin sur la 94 Photo Alain Monnot autonewsinfo

 

Même si l’on beaucoup travaillé, notamment sur la 94, au final, les temps enregistrés ne seront à prendre qu’à titre indicatif. On nous donne : 1 43’56 pour David CHECA et 1 43’ 97 pour  Maxime BERGER. Nous pensons qu’aux essais du Pré Bol des 19 et 20 mars beaucoup de motos descendront sous ces chronos, mais le GMT 94, LOUIT Motos et le Team 333 VILTALIS en tout cas, seront parés si la nuit du Bol d’or devait être un peu frisquette !

 

Alain MONNOT

Photos : Alain MONNOT,  MICHELIN et BMW Motorrad

 

 LE TEAM 333 VILTARIS AU GRAND COMPLET 

bibendum 11_ le team 333 VILTALIS 2013 au complet_Photo A Monnot autonewsinfo

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