LE GROUPE UTAC EN ORDRE DE MARCHE POUR UNE PROFONDE EVOLUTION DANS LES TROIS ANS A VENIR

Montlhéry temple de l’automobile

  Le célèbre anneau de Montlhéry

UTAC 2 Le célèbre anneau de Montlhéry

 

Dans l’inconscient collectif l’évocation de MONTLHERY déclenche très souvent des images de circuit automobile, de compétition d’une autre époque, d’anneau de vitesse impressionnant, rarement vous trouverez quelqu’un (hormis les professionnels) évoquer l’UTAC : Union Technique de l’Automobile du motocycle et du Cycle

Projet d’Alexandre LAMBLIN, industriel et homme de Presse, l’anneau de vitesse reposant sur une charpente en ciment composée de 3300 poteaux, 8000 poutrelles et 7000 entretoises, a accueilli sa première compétition en 1925 avec le Grand Prix de l’ACF.

 

Comme on dit souvent, ça date un peu. Plus que l’UTAC certes mais de peu, car dès 1930 Citroën utilise les installations de Montlhéry, avant qu’une convergence de syndicats professionnels ne crée l’UTAC en 1945. Le mode de gouvernance instauré pour les questions de réglementation et d’homologation était piloté par un tandem constitué d’un Président (retraité) et d’un Directeur général et tous les deux pressentis par les constructeurs PSA et Renault. On ne peut pas dire que ce type d’attelage était propice à de grandes innovations.

Le travail étroit avec les autorités administratives et la rigueur nécessaire aux travaux demandés, conduisirent les acteurs à un formalisme de haut niveau, tendant ces dernières années à scléroser la machine face à une concurrence mieux armée. Heureusement, les constructeurs ont pris conscience du handicap qui guettait l’UTAC et ont proposé à Laurent BENOIT, en 2011, de prendre les rênes de ce fabuleux outil pour tracer la voie et réussir une évolution forte.

  Le Président directeur général Laurent BENOIT

UTAC 3 Le Président Directeur général Laurent BENOIT Photo A Monnot autonewsinfo

 

Laurent BENOIT s’est d’abord attaché à mettre en place une nouvelle gouvernance : le Président est également directeur général, les administrateurs sont choisis et directement impliqués selon leurs compétences et de grandes directions en autonomie sont constituées.

Ensuite, un plan d’actions est déployé et c’est justement à l’occasion du lancement de cette phase de restructuration opérationnelle profonde, que le PDG m’a aimablement reçu.

Monsieur BENOIT, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

« Mon parcours est celui d’un ingénieur dans le monde automobile et industriel. J’ai fait toute ma carrière historiquement chez PSA, dans diverses fonctions liées au développement des groupes motopropulseurs. Mon arrivée à l’UTAC correspond à une évolution de la carrière en s’ouvrant à l’extérieur, avec un challenge nouveau à relever. En l’occurrence être porté à la Présidence pour moderniser l’UTAC. »

Quel est le chantier prioritaire auquel êtes vous attelé pour moderniser l’UTAC ? Quel est le panorama envisagé de cette modernisation ?

« Moderniser, ça veut dire quoi ? L’automobile a beaucoup bougé ces dernières années, on est passé d’un marché français à un marché européen, de même pour les normes, même chose pour les homologations, on passe de la France à l’international. Cela veut dire que le marché s’ouvre et dans ces cas là, l’UTAC est de plus en plus en concurrence, à commencer par le TUV en Allemagne et l’IDEADA en Espagne. Il faut, plus que jamais, être à la hauteur des concurrents si l’on veut pérenniser l’entreprise. »

On a été informé de la fusion avec le CERAM (Centre Essais Routiers Automobiles de Mortefontaine), comment s’organisent maintenant les diverses activités ?

« Quand je suis arrivé, le CERAM avait été acheté depuis 2008 par l’UTAC et il existait alors deux sociétés côte/côte, sans synergie réelle. Si l’on veut avoir un plan ambitieux pour l’avenir, il convenait premièrement d’avoir une organisation la plus lisible et la plus efficace possible. Derrière la réorganisation de ce mois de janvier 2013, c’est de faire en sorte que l’on travaille en un équivalent de business unit. C’est une business unit pour tout ce qui concerne l’événementiel et je la confie à Christian SCHMALTZ. C’est une business unit pour tout ce qui est travaux d’homologation, de contrôle technique regroupés sous le vocable UTAC et qui va être pilotée par Jean-Loup MARDUEL. Et puis, je regroupe tous les essais dans une business unit, qui doit commercer avec l’ensemble des clients potentiels. (Cette direction étant directement pilotée par le Président lui-même) .Chaque patron a donc pour mission, une fois tout cela bien réorganisé et clair, de partir à la conquête des marchés. »

Vous voyez cela porter des fruits à quelle échéance ?

« Je me suis donné trois ans pour que le groupe soit sur de nouvelles bases, qu’on ait devant nous un plan clair et un business solide, robuste. Le business passe par de la conquête. Il faut s’ouvrir à d’autres clients, il convient de passer les frontières. Il nous faut aller du côté de l’Allemagne, car c’est là où le marché automobile est le plus dynamique, mais il est aussi bien occupé par nos concurrents. Il va falloir être bons. Nous avons des compétences et des savoirs faire, nous avons ce qu’il faut pour réussir à convaincre d’autres marchés, mais il faut aller les convaincre de venir chez nous. Même programme avec AVTOVAZ, client historique en Russie. Il nous faut développer ce client et faire en sorte d’aller au-delà des prestations que l’on faisait avec lui et donc, le suivre et l’aider dans son évolution de constructeur important en Russie. »

 

  Laurent BENOIT

 UTAC 4 Laurent BENOIT

 

Comment voyez- vous les perspectives automobiles dans les années à venir ?

« On a beaucoup de mal à les cerner, je ne sais pas si il n’y a jamais eu une époque avec aussi peu de visibilité dans le secteur automobile. Mes pronostics actuels seraient de dire que, malheureusement, le marché européen -notre marché de base- va rester durablement bas. Dans ce contexte, on ne peut pas garder l’ensemble des forces historiquement présentes sans fortes restructurations. Qu’est ce qui va se passer ? Chaque constructeur va-t-il se restructurer pour s’adapter à ce marché là ? Y aura-t-il des rapprochements entre constructeurs ? Bien malin qui peut le dire. Ce qui est sûr c’est que ça va bouger fortement. »

Au-delà des questions précises relatées ci-dessus, nous conversons avec un PDG extraordinairement à l’aise pour expliquer son projet, ses objectifs et ses espoirs de développement. On sent un homme pressé de démontrer par les résultats comptables que sa vision des synergies, de la mutualisation des moyens entre les sites, en un mot que son plan d’action est tout à fait pertinent.

De 2012, il dit :

« les résultats financiers ne sont pas encore valorisés, mais on avance, on a bougé. »

Il ajoute :

« j’écoute beaucoup, la nouvelle gouvernance trace la voie pour plus d’autonomie en vue d’une évolution forte.. »

Nous pensons pour notre part, d’une véritable révolution. En effet, l’UTAC que nous connaissions, avait un peu tendance à ronronner gentiment, à l’image de certains ronds de cuir des administrations centrales, comme on dit. Avec la charte des valeurs mise en place, le ton du changement est donné. En effet s’appuyant sur le Savoir-faire incontestable de l’UTAC, le Président BENOIT a mis au fronton de la respectable maison les valeurs d’ouverture, de volonté et d’ambition.

En fait, tout un programme et quel programme que celui de la mutualisation des compétences des deux sites avec une dominante pour les questions de roulage et de dynamique des véhicules à Mortefontaine (60 salariés) et toutes les activités techniques concernant tout aussi bien les constructeurs automobiles, leurs équipementiers que des matériels aussi diversifiés que le ferroviaire, l’aéronautique ou l’aérospatiale déployées sur le site historique de Linas-Montlhéry avec 270 salariés. Le groupe UTAC ainsi déployé a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires avoisinant le 40 millions d’euros et, vise grâce à sa stratégie volontariste de développement, atteindre les 45 millions en 2013.

 

  Une partie des bâtiments de l’UTAC

 UTAC 5 Une partie des bâtiments de l'UTAC à Linas-Montlhéry

 

Après cette vision politique des choses c’est en compagnie de Christian SCHMALTZ que nous avons découvert le côté opérationnel de l’affaire. Pour bien comprendre la grande diversité des missions du groupe UTAC ainsi restructuré, notre guide, tout en pilotant sur l’anneau puis sur le circuit routier –ce qui nous rajeunit, sérieusement en ravivant des souvenirs d’essayeur pour le Journal La République du Centre dans les années 1970-, nous précise les 7 grands champs d’intervention :

– Les essais et l’expertise concernant la sécurité, l’environnement, l’endurance et la fiabilité.
– La normalisation en tant que bureau français par délégation d’AFNOR.
– La réglementation et l’homologation avec les réceptions nationales, européennes mais aussi pour le Japon Taiwan et les membres des Nations unies.
– La certification en fonction de normes ISO, NF avec de multiples accréditations.
– Le contrôle technique avec les suivis de 6000 centres et les statistiques et analyses qui en découlent.
– Le conseil et la formation avec diagnostics, audits et tout ce qui touche à la réglementation et l’homologation
– L’événementiel et la gestion et la mise en valeur des pistes de légende

 

UTAC 6  Christian SCHMALTZ Directeur  Photo A Monnot autonewsinfo

 

Christian SCHMALTZ est le directeur passionné de cette dernière activité qui progresse au point d’’intervenir à hauteur de 15% du chiffre d’affaires, alors que cela ne représentait, il y encore peu de temps, qu’environ 5% de l’activité globale.

Il faut dire que notre guide en connait un rayon en la matière, lui qui a effectué une grande partie de sa carrière chez Renault où, à la demande du Président SCHWEITZER, il a fait rouler le patrimoine historique RENAULT aux quatre coins du monde, avant de rejoindre en 2008 l‘UTAC en charge de la communication et, avant de se voir confier une entité spécifique dédiée à l’événementiel : PARIS AUTO EVENTS.

Avant de nous pencher avec lui sur la saison 2013 qu’il nous concocte pour animer ce fameux site de l’autodrome de Montlhéry, sans oublier celui tout aussi intéressant de Mortefontaine, nous allons visiter quelques laboratoires d’essais, afin de nous permettre de nous rendre compte et de l’évolution technique des moyens d’essais et de la qualité d’expertise des techniciens en charge de ces essais.

 

 La salle d’essais de compatibilité électromagnétique

 UTAC 7 La salle d'essais de compatibilité électromagnétique

 

Nous débutons par la salle imposante réservée aux tests de compatibilité électromagnétique et concernant tous les véhicules. Il convient de vérifier que les niveaux d’émission des différentes ondes ne sont pas pollueurs pour le véhicule. Dans une salle immense, cage de Faraday intégrale, on dispose un véhicule en fonctionnement sur rouleaux et l’on bombarde l’atmosphère d’ondes, afin de vérifier que celles-ci ne créent pas de perturbations inadmissibles sur le fonctionnement des systèmes électriques ou électroniques, par exemple sur les limiteurs ou régulateurs de vitesse , sur les calculateurs, sur les équipements électriques ou électroniques.

Il existe bien entendu des normes pour permettre de prononcer une homologation, mais les constructeurs viennent souvent en essais avec des sous-ensembles d’équipement et, demandent à combiner ces essais avec d’autres, ayant trait à la climatique et à la vibration.

 

  Mannequins à la parade

 UTAC 8 Mannequins à la parade  Photo A Monnot  autonewsinfo

 

Nous poursuivons par la salle des mannequins, où l’on apprend que la sophistication des articulations, la qualité de ce qui représente la peau, l’instrumentalisation interne avec une centaine de capteurs, font monter le prix de revient à 300 000 euros ! Seuls les américains fournissent ces matériels, ce qui explique sans doute l’aspect un peu décalé des chaussures, réglementaires pour ces essais. Les chocs sont appliqués soit de manière frontale, soit latéralement et l’on nous indique qu’un thorax humain peut supporter jusqu’à 50 mm de déformation frontale et 42 mm en latéral !

La catapulte permettant la simulation de chocs frontaux ou latéraux souvent présentée de manière spectaculaire dans les médias télévisés, est bien entendu toujours la valeur sûre et incontournable pour les homologations, dites de crash-test. Le véhicule qui vient s’écraser sur un obstacle réglementairement défini, sous un flot de lumière dispensé par 20 projecteurs de 4000 watts chacun et filmé à 5000 images par seconde, produit toujours un effet choc sur les spectateurs.

 

 Essai choc latéral

UTAC 9 Essai choc latéral

 

Mais, comme cette opération du crash test à un coût important, l’UTAC a mis au point un système de catapulte inversée qui permet de procéder à de nombreuses études sans détruire la caisse. On peut obtenir des décélérations de 80 G durant 20 millisecondes, permettant des enregistrements précieux et sans déformation de la caisse, sur laquelle on peut installer tout ce que l’on souhaite, sièges bébé par exemple, et sous tous les angles et aussi bien avec simulation de chocs par l’avant que par l’arrière.

Bien entendu, nous ne pouvons pas parler des moyens d’essais sans évoquer l’ADN de l’UTAC puisé dans l’histoire des pistes. Dans ce temple automobile, l’UTAC a su peaufiner ses merveilleux outils. Avec Mortefontaine, venu s’ajouter à Linas, le groupe dispose maintenant de 36 kilomètres de pistes offrant une diversité considérable avec : des anneaux de vitesse, des circuits routiers, des pistes recréant les basses adhérences, les circuits urbains, les zones tests confort et acoustique, les pistes pour 4×4 et le hors-route, ainsi que des installations dédiées à la demande.

Inutile de dire que selon la tradition, la Presse spécialisée a ses habitudes bien ancrées à l’UTAC et que les constructeurs ne se privent pas de tourner, y compris avec des prototypes, garantis qu’ils sont de tout œil indiscret, tant la gestion du planning est scrupuleusement menée avec pour objectif la confidentialité, en semaine…

 

 Essais sur anneau arrosé

UTAC 10 Essai sur anneau arrosé

 

En plus des constructeurs, des producteurs de cinéma se trouvent aussi à l’aise sur les pistes qui en raison de cette grosse fréquentation et leur bel âge nécessitent des soins et des travaux constants et onéreux, au point qu’une Fondation a été créée pour faire face à ces exigences financières.

Le week-end les choses s’inversent souvent et les manifestations d’associations ou les épreuves mythiques sont organisées. L’engouement pour le circuit de Montlhéry est bien vivace et, comme les voitures anciennes font toujours rêver, le grand promoteur d’événements, Christian SCHMALTZ, a su trouver la recette pour réussir de belles opérations comme AUTODROME HERITAGE FESTIVAL grande messe annuelle de la collection.

 

  Autodrome Héritage Festival en juin 1012

UTAC 11 Autodrome Héritage Festival en juin 2012

 

Pour 2013, un calendrier copieux est d’ores et déjà établi selon les grandes dates suivantes :

6 au 10 février : Présence à RETROMOBILE
Sam. 2 mars TRACK DAY
Sam. 16 mars ORDRE DE MALTE
Dim. 17 mars DUATHLON
Sam. 23 mars COUPES DE PRINTEMPS
Dim. 31 mars CAR ILE DE FRANCE
We 20 et 21 avril VINTAGE REVIVAL
Sam. 27 avril YOUNGTIMERS (Montlhéry)
Dim. 19 mai RETROCARS RALLY
Sam. 25 mai GT PRESTIGE (MORTEFONTAINE)
Dim. 26 mai GT PRESTIGE (Montlhéry)
We 8 et 9 juin AUTODROME HERITAGE FESTIVAL
Dim. 16 juin ASSOCIATION CARLESIMO
We 22 et 23 juin CAFE RACER FESTIVAL (motos)
Sam. 29 juin PORSCHE MOTORSPORT
Dim. 07 juillet VINCENNES EN ANCIENNES
Dim. 14 juillet TRACK DAY
Samedi 7 sept. AUTODROME ITALIAN MEETING
Dim. 8 sept. UN DIMANCHE à MONTLHERY
Sam. 14 et Dim. 15 sept. CHALLENGE ILE DE France
Sam. 21 sept. AUTODROME RADICAL MEETING
We 05 et 06 oct. CLIO V6 PASSION
Sam. 12 oct. ALFA CLASSIC CLUB
Sam. 19 oct. TRACK DAY
Sam. 26 oct. YOUNGTIMERS (MORTEFONTAINE)

 

 Une belle communion, pour une même passion

UTAC 12 Une belle communion pour une même passion

 

Il doit y en avoir pour tous les goûts et nous aurons l’occasion d’aller en reportage sur un de ces événements pour faire communier nos amis lecteurs avec de très belles autos…

Le Groupe UTAC comme on a pu le constater a vraiment décidé de se mettre en ordre de marche pour accompagner la révolution de la mobilité. L’électrique, l’hybride arrivent. Comment cela va-il se développer, à quelle vitesse ? L’UTAC entend bien accompagner les nouveaux arrivants sur ces technologies, qu’ils soient petits industriels ou constructeurs émergents.

Sur bien des domaines l’UTAC a des compétences à faire valoir et ça n’est pas par hasard, si sur le circuit de MIRAMAS une collaboration est établie avec BMW, si un séminaire concernant les méthodes et la qualité à été organisé pour des russes ou si encore, les techniciens spécialistes accompagnent MICHELIN, non seulement en France, mais dans toutes ses activités mondiales.

 

 Un laboratoires d’essais

UTAC 13 Un laboratoire d'essais

 

Nous ne pouvons pas mieux conclure ce sujet qu’en citant le Président BENOIT qui nous déclarait à propos de son plan d’actions à 3 ans :

« On change de monde, c’est le moment pour nous de s’ouvrir. »

Oui, nous en sommes certains l’évolution du groupe UTAC est en marche.

A autonewsinfo, nous sommes honorés d’avoir été les premiers à recueillir les orientations 2013 de la part du Président BENOIT, que nous remercions pour cette marque de confiance.

 

Alain MONNOT
Photos: Alain MONNOT- UTAC-CERAM

 

UTAC 1 Montlhéry temple de l'automobile

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