AFRICA RACE : UN PHARAON EN MAURITANIE

VICTOIRE DE L’EGYPTIEN ABOUYOUSSEF

C’est l’ultime vraie spéciale en Mauritanie, demain le rallye Africa Race fera une courte épreuve avant d’attaquer une grosse liaison pour entrer au Sénégal.  René Metge l’avait annoncée terrifiante, et les cadors de tête, mais pas seulement, ont enfilé la spéciale comme un gant de velours… C’est qu’ils ont fait tous de vrais progrès et ils sont devenus des loups de mer … de sable! Victoire en spéciale de Fontyn à moto, du très surprenant Egyptien Abouyoussef en autos, de Shibalov en camions.

 

 

LE MENU DU JOUR

 

 

René Metge annonce ainsi cette étape, ce qui semble effroyable, même comparée à celle de la veille où rappelons le, seul le buggy de Schlesser et Esquirol est arrivé de jour!

« Cette avant dernière spéciale du rallye est non seulement la plus longue mais également la plus difficile de cette cinquième édition. Après 65 km d’une piste rapide, les concurrents se retrouvent au pied des premières dunes. Le premier tronçon de 15 km vers le CP 1 est un gros morceau tant en navigation qu’en franchissement. Une fois sorti de ce cordon, il restera encore une cinquantaine de kilomètres,avec encore six franchissements plus ou moins difficiles, pour quitter les dunes. La suite du parcours jusqu’au CP 2 se fait sur des portions de hors-pistes avec un terrain alternant le roulant et le cassant en raison d’importantes pluies ces derniers mois en Mauritanie. Il faudra donc slalomer entre les obstacles et garder le cap. Une belle séance de pilotage et de navigation en perspective. Ensuite, jusqu’à l’arrivée, la spéciale se déroule sur une belle piste plus ou moins rapide à très rapide, le plus souvent sablonneuse, avec quelques passages sinueux entre des dunettes. Il faudra être extrêmement vigilant à certains endroits tant au niveau du pilotage que de la navigation. Les concurrents trouveront sur leur chemin au kilomètre 348, le puits de Aguila Fai qui est le plus gros gisement de Mauritanie. Là encore, la prudence est de mise en raison de la présence de troupeaux de chameaux. Le sable devient de plus en plus rouge en se rapprochant de l’arrivée avec une navigation toujours délicate en raison de la présence de nombreuses pistes parallèles. »

Sur la carte, on constate que l’on est plein sud en direction de la capitale de la Mauritanie, Nouakchott.

 

 

HOMMAGE A UN PAYS DE MAURES…

 

 

La Mauritanie, je l’écris souvent, est le summum en matière de beaux coups d’oeils pour ceux qui aiment le style désertique.

Le Rallye st passé hier dimanche dans de somptueux paysages de canyons, on en trouve l’équivalent en Jordanie, ce qui fait deux endroits dans le monde…

 

 

Cette région d’Atar est la plus visitée du pays, elle a l’avantage d’être loin de ces saloperies de conflits ethniques qui souillent le sahara.

Quelques clichés ci-dessus de Jorge Cunha qui bosse avec Alain Rossignol pour évoquer ce bijou naturel…

 

MOTOS: LE CLAIR FONTYN… 

 

MARTIN FONTYN

MARTIN FONTYN

Pardon lecteur, sur la foi de classements OFFICIELS,nous avons donné un mauvais résultat, qui nous étonnait d’ailleurs, mais on pensait que les crtonos ne pouvaient pas se tromper. C’est bien Fontyn et non Martens qui gagn e et l’étape et garde la tête au général.  

Le Hollandais Martens et le Belge Fontyn, les deux héros de la veille sont donc partis l’un derrière l’autre, Martens qui a gagné la spéciale la veille et Fontyn qui a gardé la tête au général. Norbert Dubois sera le grand absent de cette course moto, il a complètement raté sa spéciale la veille après l’avoir menée mais il est tombé en panne d’essence à force de faire des km en plus pour cause de jardinage à grande échelle!

Il est toujours dans le chouff, à pétaouchnok, quand la spéciale s’élance.

On reprend les derniers 70 km de la spéciale de la veille, il ya des traces encore que le vent qui souffle sur la Mauritanie ait pu en effacer pas mal.

Qui plus est , la veille, les deux motards sont arrivés de nuit et ne doivent pas se souvenir de grand chose!

Patrick Arnoult les suit deux minutes derrière, avant des autrichiens qui ne doivent pas en revenir de se retrouver aussi bien placés, Bloeb, Sauer, alors que leurs leaders « pros » comme Kinigadner sont derrière eux.

 

PATRICK ARNOULT

PATRICK ARNOULT

« C’est le terrain qui décide » dit souvent Schlesser, et il n’a guère été favorable aux pilotes ultra-rapides que sont Kini et Dubois, et encore, Kini roule toujours.

A propos de Schlesser, qui nous a raconté la veille avoir guidé littéralement une vingtaine de motards ne sachant plus où passer… Voilà la photo du bon samaritain…

 

En queue de peloton, derrière les 16 autres motos au départ, le quad de Dalla Valle est toujours là!

Une petit heure après le départ, on vire plein sud et on entre dans l’horreur pour un paquet de temps…

Un gros morceau de dunes de 15 km a annoncé le chef…

C’st reparti comme en 14, parce que quand les dunes seront passées, on se farcira du franchissement de cailloux, d’ailleurs ça ne rate pas, Martens est déjà arrêté…

Et on zigzague beaucoup autour des indications du road-book, pour tenter de trouver les bons passages mais attention, il n’y a aucun repère et pour l’instant, pas de Jean Louis Schlesser ou autre gros truc qui laisse des traces pour indiquer la bonne voie…

Bref, chez les tarmos, c’est le début théorique de l’errance… et l’ouverture probable de la grande saison du plantage et du jardinage…

Mais pas du tout en fait, comme si la spéciale d’hier en avait fait des indestructibles de la dune…

Fontyn et Martens roulent ensemble, carrément collés, ce qui est intelligent, et… qui permet de se surveiller! Il n’y a que onze minutes au classement général entre le Belge et le Hollandais.

Deux heures de course.

Fontyn lâche légèrement Martens, alors que l’on est sorti du sable pour tomber dans les rochers cassants.

L'ESSENCE, LE REVE DE DUBOIS...

L’ESSENCE, LE REVE DE DUBOIS…

Et un truc incroyable… repassant sur les traces de la spéciale de la veille, ils tombent sur Bouchet et Dubois, qui ont réparé et refait le plein de leurs motos dans le réservoir d’une voiture en panne pas loin, et comme il s n’ont pas de road book, le responsable de la sécurité des motards a débloqué leur GPS.

Ils ont passé la nuit sur place, à la belle étoile,  en plein milieu de nowhere…

Voilà ce qu’est l’Africa Race pour ceux qui n’auraient pas compris la différence entre la magie d’un vrai rallye-raid et l’anti-rêve d’un rallye-business…

Et ils repartent avec Fontyn et Martens!

Incroyable histoire, cela dit, décidément, ces jours-ci, les motards se font de grands coups de légende!

Dubois, qui prendra la pénalité maximale pour la veille et pour cette neuvième étape, continue « pour le plaisir », comme dit mon pote Herbert Leonard, il roule entre Fontyn et Martens.

En fait, cette étape qui devait être la plus dure du rallye se déroule comme un tapis rouge, rouge comme la latérite qui commence à recouvrir les pistes de toute cette partie de l’Afrique.

Bon, il y aura encore du monde dans la pampa cette nuit, mais par rapport à hier où le seul arrivé de jour a été Schlesser, Jacinto arrivant au coucher de soleil…

Martin Fontyn termine première moto, il arrive en même temps que les camions de Tomecek et Jacinto, c’est dire qu’il a fait un sans faute.

Dans un premier temps,à mon grand étonnement,  le  Néerlandais Guillaume Martens a été déclaré officiellement vainqueur.

En fait, c’est bien ce que nous avions vu, le Belge Fontyn qui gagne le scratch et garde la tête au général…

Classement officiel général à 20h57 (non garanti…)

1. FONTYN Martin, B,  KTM.2 .MARTENS Guillaume, NL;  KTM à 1:H01:54.3  ARNOULT Patrick, F, à 02H:06:15.4 . PROCACCINI Alfredo,I;  KTM, à 03 H:04:07.5 . PALACIOS Joseph ,KTM , à  04:H29:30. 6. LESAGE Pierre KTM. 7.  KINIGADNER Klaus KTM .8 . BLOEB Gregor KTM.9 . CUSUMANO Guido YAMAHA.10 . CONREAU Christophe HONDA.11. HORWATH Christian YAMAHA.12 . MORETTI Tobias KTM .13. SAUER Joachim KTM .14. PELZMANN Klaus YAMAHA.15. SCHATTAT Thomas YAMAHA .16. DI BATTISTA.

Avant de passer à la course autos et camions, quelques félicitations de la part de la rédaction d’autonewsinfo…

 

HOMMAGE AUX GRANDS ET GRANDES

 

Schlesser qui discute avec Shibalov, les deux premiers au classement géénral, alors que leurs deux engins sont aux antipodes l’un de l’autre, un buggy deux roues motrices extra léger et un camion ultra puissant quatre- roues motrices de plusieurs tonnes. .

Mais ils ont deux points communs… Il s gagnent et ils aiment ça.

ERt  une passion commune, le désert.

Bravo à eux deux.

Et puis la petite reine, Elisabete Jacinto, deuxième au scratch hier, sur un autre camion, un MAN qui a deux fois moins de chevaux que le Kamaz russe et qui pourtant finit loin devant…

Qui plus est, elle n’a cédé à « Schlesser le missile »  que seize minutes!

Pas plantée une seule fois, pas gourée une seule fois, jardinage zéro!

Chapeau miss! Chapeu le navigateur…

HOMMAGE A L’AFRICAIN!

 

J’ai nommé Hubert Auriol, ex multiple vainqueur du Paris-Dakar, à moto et en auto, ex directeur de ce même rallye, puis créant avec ses potes cet Africa Race qu’il devra abandonner pour une clause de non-concurrence avec ses anciens employeurs, partis en Amérique du Sud…

Mais la passion et l ‘enthousiasme de l’Africain sont toujours là.

Il est au volant d’un buggy, avec son ami et coéquipier Jean Paul Forthomme, et s’ils n’ont plus aucune vue sur le classement général suite à une rupture de boîte de vitesse dans une des étapes, ils continuent avec bonheur et avec réussite, le métier parle, la veille, dans cette fameuse étape interminable, il a fini neuvième au scratch.

Bravo Monsieur Auriol, et merci de ton destin et de ta passion.

AUTOS/CAMIONS: L’EGYPTIEN QUI ROULE  TOMBEAU OUVERT…

 

AFRICA RACE 2013 ABOUYOUSEF

 

Pardon lecteur de ce jeu de mots mais c’était trop tentant et moi aussi de temps en temps, j’aime me faire plaisir…

Le récit de la course…

Schlesser est parti une grosse heure après le premier motard, comme une balle, à plus de 150km/h, il sait que ça ne durera pas longtemps, il en profite et surtout, s’il peu mettre une peu de distance avec les quatre camions qui le suivent, puisque la veille, quatre camions l’ont suivi au scratch…

A commencer par Jacinto sur son MAN et Tomecek sur son Tatra, vraiment très affûté pour le sable.

Quand on arrive dans le mou, premier plantage pour Jacinto, mauvais signe pour la suite… C’est que déplanter un camion ne se fait pas en poussant la (grosse:) bête!

ELISABETE JACINTO

ELISABETE JACINTO

Cela dit, les quatre bahuts y ont droit…

Jacinto repart assez vite mais le Kamaz de Shibalov est là…

Et le Tatra de Tomecek s’éloigne devant, de façon quasi inexorable, avec le Kamaz russe.

Un peu plus de deux heures de course et Schlesser passe les motards qui sont en tête.

C’est peu après que le camion de Shibalov apparaît dans les rétros du buggy, Schlesser s’est arrêté une ou deux fois, peu de temps mais les Russes envoient la cavalerie sur un terrain assez cassant.

C’est d’ailleurs un terrain très favorable aux camions, Jacinto est seulement cinq kilomètres derrière Schlesser et Shibalov.

Quelques autos, deux en fait, sont venues se mêler au train des camions, Fromont et Van Cauwenberge, et plus loin, Abouyoussef, qui envoie comme pas possible.

VAN CAUWENBERGE

VAN CAUWENBERGE

Fin de spéciale sans problème pour les véhicules de tête, avec peu d’écarts à l’arrivée, étonnant comme l’épreuve rendue inhumaine la veille par le vent soulevant le sable et bloquant la visibilité par endroits a fait de ces hommes et ces femmes des pistards à qui on ne la fait plus!

Ces deux jours, le désert a fait naître un village aurait écrit Saint Ex…

15h 37, Schlesser coupe le premier la banderole d’arrivée.

ESQUIROL ET SCHLESSER

ESQUIROL ET SCHLESSER

Et il évoque sa journée en jolis termes… « J’ai roulé « conservateur », pour ne pas me planter, pour ne pas faire d’erreurs, et comme j’ouvre depuis presque tous les jours, derrière, ils suivent, ils savent que Cyril Esquirol est un super bon à la nav’! En plus les autos ont eu les traces des camions devant eux, ça reste du sable, mais balisé! Cela dit, spéciale très difficile, avec du sable très mou au début. C’était en plus une jolie spéciale pas la plus dure, ça c’était hier, mais des paysages sublimes. Pas les canyons d’hier mais le désert immense ouvert en grand, le désert comme tu l’imagines quand tu es gamin. Difficile quand même mais pas désagréable. Zéro problème et toujours zéro crevaison de tout le rallye. Bon, ça m’arrivera peut-être demain! « 

Pour savoir qui gagne la spéciale, on attendra les chronos officiels, le buggy de Fromont a l’air d’avoir fait une étape de feu, de même que l’auto de l’égyptien Abouyoussef.

Sept minutes après Schlesser, arrivent Shibalov et son Kamaz.

Quelque part dans le monde, Semen Yakubov doit etre très fier…

Il est le patron de Kamaz et organisateur du Silk Way Rallye avec Fred Lequien,  c’est lui qui a décidé de tester un de ses camions de course sur un vrai rallye-raid, ce qui était, semble t’il la bonne décision…

Puis arrive Fromont, puis Van Cauwenberge.

Puis Abouyoussef qui fait en effet le scratch.

Un pharaon qui gagne en Mauritanie… On refait même l’histoire sur ce rallye…

Dans l’ordre, le scratch est donc pour lui, suivi de Fromont à 10 minutes, Schlesser à 13, Shibalov à quinze, Van Cauwenberge à dix huit, Tomecek à 35 minutes et Jacinto à trente sept.

Jean Louis Schlesser et Anton Shibalov  sont donc toujours en tête au classement général.

Demain petite spéciale de 196 km et une énorme liaison de 471 km pour atteidre Koba au Sénégal.

La mer approche!

Classement général OFFICIEL à 21h04, non garanti!

1 . SCHLESSER Jean Louis ESQUIROL Cyril SCHLESSER.2 . SHIBALOV AntonYAKOVLEV Evgeny SOTNIKOV Dmitry KAMAZ à  2H57:47.3. TOMECEK Tomas,MORAVEK Vojtech TATRA à 05 H:28:09. 4 . GRIGOROV Anton MISHIN Sergey OSC à 5H:45:45. 5 . FROMONT Yves FROMONT Jean BUGGY  à 5:H47:57.6 . VAN CAUWENBERGE Joost CASTELEIN Jacques TOYOTA à 06H05:31.7 . JACINTO Elisabete MARQUES Jose COCHINHO Marco MAN  à 07H04:52. 8.  KOVACS Miklos CZEGLEDI Peter TOTH Tamas SCANIA à 08:H03:19.9 . JORDA Guillaume LORMAND Xavier PROTO à  08 H44:35. 10 . MARTIN Patrick METZ Jean VOLKSWAGEN à  09:19:00.

 

JEAN LOUIS BERNARDELLI

PHOTOS ALAIN ROSSIGNOL ET JORGE CUNHA/DESERT RUN

 

 

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