AFRICA RACE: AU RAS DE LA MEDUSE

 

Au lendemain de l’étape de repos, c’est reparti!

On longe le Banc d’Arguin pour entrer en Mauritanie, nous avons expliqué hier que c’est là le lieu où s’est déroulé l’épîsode célèbrissime du radeau de la Méduse…

C’est reparti mais lentement…

Car une fois de plus, le passage de la douane, la Mauritanienne cette fois-ci, a été laborieux. Vers 12 heures30, « local time, » René Metge espère avoir toutes ses motos au départ de la spéciale.

René qui nous accordé hier une très belle interview, que vous pouvez lire sur  http://www.autonewsinfo.com/2013/01/03/africa-racele-bilan-a-mi-course-de-rene-metge-72580.html).

Le Rallye Africa Race avance dans un grand bonheur et ce n’est pas fini! Schlesser, Shibalov et Martens sont les leaders  du jour.

 

LE MENU DU JOUR…

 

 

René Metge a ainsi briefé les concurrents sur cette spéciale qui devrait être rapide…

« Après une bonne journée de repos, tous les concurrents devraient être d’attaque pour aborder cette deuxième semaine en Mauritanie. En effet, après une liaison par la route qui surplombe l’Océan jusqu’à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie, le passage du No Man’s Land entre les deux pays, les véhicules auront une petite liaison d’une dizaine de kilomètres pour rejoindre le départ de la spéciale. Encore une fois, la piste est très belle au début le long de la plage, sablonneuse à souhait avec toutefois quelques passages de petits rochers blancs pas vraiment agréables. Ensuite, les concurrents rencontrent quelques petits hors-pistes et de la très petite herbe à chameaux. La navigation sans relief n’est pas toujours facile. Le tracé comporte des parties très rapides avec une belle piste sablonneuse jusqu’à l’arrivée. Il ne restera plus qu’une petite liaison de 40 km pour rejoindre le bivouac de Chami. La moyenne élevée de cette spéciale devrait permettre d’arriver avant la nuit. »

 

Ce qui donne, sur la carte…

 

Toujours le même code, en noir la liaison, en rouge la spéciale.

MOTOS: LA HOLLANDE GAGNE TOUT!

GUILLAUME MARTENS

GUILLAUME MARTENS

 

On se croirait en Championnat du monde de ski, avec deux autrichiens qui ouvrent la descente…

En effet, durant la dernière spéciale au Maroc, la nav’ était très compliquée et les premiers n’ont pas arrêté de jardiner dans la pampa.

Et du coup, de bons pilotes partis largement derrière les leaders ont vu les traces allant dans tous les sens ce qui signifiait « Attention, opération souci! » pendant que les leaders repassaient devant eux après avoir fait des km de détours..

Alors il n’y avait qu’à suivre!

Bon, le rallye-raid c’est comme ça, faut aller vite sans se tromper sinon y ‘a plein de mecs pour te sucer la roue arrière… (Expression  d’Hubert Auriol à sa grande époque moto).

Du coup, il ya eu trois leaders depuis le début, en cinq spéciales, pas mal!

 

MARTIN FONTYN

MARTIN FONTYN

 

Turchi, accidenté, puis Guillaume Martens, paumé et largué au général à la troisième place et le nouveau leader, le belge Martin Fontyn, qui n’a que cinq minutes d’avance sur un Norbert Dubois extrêmement rapide mais qui a dû faire cent bornes de plus que tout le monde mercredi…

On a encore un peu de temps, la douane de Mauritanie est longue à passer, je voudrais te montrer lecteur, l’angoisse du motard.

Voilà une photo du poste de pilotage d’une moto de rallye-raid…

 

africa race poste de pilotage moto

 

Un vrai cockpit de Boeing.

Sauf qu’en plus de lire tout ça, il fait avoir tout le temps les yeux sur la piste…

Comment ils font?

Pas humains ces mecs là…

13h20, enfin, les fauves sont lâchés, après avoir beaucoup attendu à la frontière et sur la pré-grille de départ. !

Comme pérvu, les deux autrichiens Rabenlehner et Pelzmann sont partis en tête, mais aujourd’hui, pas de « lièvre » devant eux pour indiquer la bonne navigation!

Cela dit, on est sur du sable et les traces des voitures de photographes, dont celles de Jorge Cunha, un mec formidable qui travaille en duo avec Alain Rossignol, voitures qui partent forcément devant les motos, vont leur servir, en tous cas en début de spéciale.

 

MARTIN REBENLEHNER

MARTIN REBENLEHNER

 

Arnoult et Fontyn suivent au départ, en fonction du temps scratch de la spéciale précédente.

Ils ont d’ailleurs, semble t’il, décidé de rouler ensemble un bout de temps.

Pas con, Metge a annoncé que la nav’ serait maousse!

Derrière, Dubois envoie un max, comme d’habitude, tout seul.

Mais il a des traces devant.

Donc en toute logique il reprend, il a déjà dépassé Conreau parti deux minutes devant lui.

Toute petite incursionvers le sud  hors de la trace directe pour Dubois, pas grave.

Il voit lesnuages de poussière devant.

Sauf qu’il s’est mis dans le suif, entendez les dunes molles et qu’il perd du temps.

En plus, Conreau l’a suivi…

 

PATRICK ARNOULT

PATRICK ARNOULT

 

On roule en effet plutôt vite, en terrain sans relief et avec des pistes partout, aux alentours de 100 km/h les yeux rivés sur le road book, pas mal.

Et le truc étonnant arrive…

Alors qu’en une demi-heure, les deux autrichiens n’ont fait aucune erreur, mais ils roulent très prudemment, Arnoult et Fontyn se mettent sérieux dans le schouff, au nord du tracé de la spéciale.

Bonjour les dunes molles et les motards en galère…

Arnoult d’ailleurs  s’arrête, il repart vite, sans doute une gamelle dans une dune molle comme de la merde et les deux reviennent en arrière!

Coup de jardinage massif qui donne un avantage considérable aux Aurichiens.

 

KLAUS PELZMANN

KLAUS PELZMANN

 

Fontyn et les trois Français reviennent sur le droit chemin mais Rabenlehner et Pelzmann sont à pétaouchnock!

Le groupe de chasse est à 10km des autrichiens.

Martens, Fontyn, Arnoult, Dubois.

C’est Fontyn qui bravement, mène la charge.

J’imagine l’étonnement, pour ne pas dire l’ébahissement des deux pilotes autrichiens, toujours pas une erreur,  de ne pas être rattrapés par les dingues derrière qui eux, ont tous largement « visité » la région!

Ils doivent même se dire qu’ils se sont paumés!

 

FONTYN TOUJOURS LEADER

FONTYN PERD LA TETE AU GENERAL

 

Ce qui est sûr, c’est que Fontyn est, au classement général, à plus de trois heures devant les autrichiens, ses vrais adversaires sont Dubois, Martens et Arnoult et il les contrôle.

Le métier!

C’est indispensable, même quand on a du talent!

Ce qui ne l’empêche pas, en fin de spéciale, de remonter les Autrichiens mais on le répète, ce qu’il joue lui, c’est Dakar…

A quinze km de l’arrivée, Rabenlehner fait un coup de déprime sur le cap à suivre…

Lui il est cuit…

Alors, ça devient le Tour de France, avec le groupe de chasse qui reprend les échappés!

Arrivée au sprint!

Et le sprint est pour le Hollandais Guillaume Martens.

Qui prend aussi la tête au classement général mais de très peu.

 

Classement général motos après six étapes…

1. MARTENS Guillaume, NL, KTM.2 .FONTYN Martin, B,  KTM  à:04:48.3. DUBOIS Norbert, F,  KTM à05:20. ARNOULT Patrick, F,  HONDA à 16:37.5.  LESAGE Pierre, F,  KTM à:09:51.6 . PALACIOS Joseph, F,  KTM, à 2h:18.7 . CONREAU Christophe, F,  HONDA à 2H 33.8 . KINIGADNER Klaus, AUT, KTM, à 3h :35.9. BLOEB Gregor, AUT,  KTM ,à 3h:46.10. RABENLEHNER Martin, AUT,  KTM à3h:59:58. 11. PELZMANN Klaus YAMAHA .12. HORWATH Christian YAMAHA .13. PROCACCINI Alfredo, KTM.14. CUSUMANO Guido YAMAHA.15. MORETTI Tobias, KTM . 16 BOUCHET Pascal KTM .17 . SAUER Joachim KTM.18. DALLA VALLE Stefano KTM Q et premieret seul quad… 19 . FRAUWALLNER Helly YAMAHA .20. SCHATTAT Thomas YAMAHA.21 .POIZAT Patrick BMW .22. DI BATTISTA Luciano.

 

  AUTOS ET CAMIONS: SCHLESSER ET SHIBALOV N’Y VONT PAS DE MAIN MORTE!

On papote avec Cyril Esquirol, le coéquiper de Schlesser, les autos sont arrivées très en avance à la frontière  et attendent…

ESQUIROL ET SCHLESSER

 

« Je vis un vrai rêve. Rouler avec un mec comme ça, c’est un cadeau. Jean Louis a dû te dire que j’ai été initié au mal de mer, ce que tu appelles la maladie du navigateur. Mais bon, j’ai tenu, je ne lui ai pas vomi dessus… Et maintenant ça va. On fait une super équipe, je commence à me démmerder pas mal en nav’ quand à lui, inutile de te dire que quand il veut envoyer, y’a même pas à demander, il sait faire. Mais c’est bien parce que comme la nav’ est compliquée, on se parle beaucoup ».

Une vraie deuxième vie pour ce motard qui a eu un accident au Dakar et a dû arrêter une fabuleuse carrière, Champion du Monde d’enduro et multiple vainqueur de la course la plus dure au monde, la Gilles Lalay Classic.

Schlesser lui, est tout guilleret…

 

LA BAGARRE SCHLESSER-PELICHET DES PREMIERS JOURS.

LA BAGARRE SCHLESSER-PELICHET DES PREMIERS JOURS.

 

« On est à 150%. Pendant la journée de repos, on a refait le maquillage de l’auto, on l’a briquée quoi. On a aussi changé le pare-brise, qui était fendu. J’aime bien ces courses où finalement c’est un peu serré. C’est stressant mais stimulant. Je n’ai pas réussi à prendre beaucoup d’avance sur Pelichet parce qu’il se récupère de ses erreurs de nav’ en nous repérant, et qu’il a un superbe Toyota dont il sait bien se servir. Bon, encore une petite spéciale  aujourd’hui, et puis au menu, pendant le restant de la semaine, ce sera mer de sable et dégustation de dunes à volonté ».

Et pour Esquirol des tonnes de navigation à venir.

14h30, première auto lâchée.

C’est Pélichet, vainqueur de la spéciale de mercredi.

Schlesser part derrière…

Alors, il le mange tout cru ou il le laisse ouvrir en début de spéciale?

Grigorov a été lâché troisième.

Un peu plus tard, ce sera Auriol qui sera lâché.

 

HUBERT AURIOL

HUBERT AURIOL

 

Il a été au fin fond de l’enfer mais quand il roule il roule!

Quatorzième temps mercredi.

Petite incursion de Schlesser au sud de la piste, on sait depuis les motards que le coin est mou…

Peu de temps perdu, Esquirol ramène le buggy bleu sur le droit chemin.

Derrière, les camions de Shibalov, le Kamaz, et Jacinto, le MAN, sont partis, mais pas ensemble, l’auto de Van Cauwembergue est entre les deux.

 

LE KAMAZ DE SHABILOV

LE KAMAZ DE SHABILOV

 

Jacinto est donc partie quatre minutes derrière les Russes.

Position intéressante si elle ne se plante pas dans les parties sableuses du parcours.

On sait qu’elle manque de chevaux, le concept de son team est un camion aussi proche de la série que possible.

Devant, chez les autos, Schlesser laisse Pelichet ouvrir.

C’est évidemment la bonne tactique, s’il arrive à le ramarrer en fin de spéciale.

Deux heures après le départ, c’est un slalom gigantesque sur la piste. les autos ont repris les dernières motos, les camions jouent entre les autos  et se déchirent en plus pour ne pas écrabouiller une moto…

 

 

C’est à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée que Schlesser porte l’estocade.

Et puis l’hallali, à pas loin de 200 km/h…

Prendre près de six minutes d’avance en quarante bornes, le grand a encore le cerceau généreux…

 

 

Ce que dit Schless’ à l’arrivée

 » On est partis ce matin à cinq heures, on s’est tapé toute la liaison et … on a attendu des plombes à la douane, pour faire les papiers! Bon, on sait comment c’est! La spéciale est très difficile, parce qu’il ya beaucoup de nav à faire et avec un ciel très brumeux, genre ciel de tempête, pas beaucoup de « visi » au sol! On a suivi Pélichet un moment puis il a fait une erreur (JL dit une « couillette » mais ne le répétez pas…) on l’a passé et on ne l’a plus revu! J’ai vu arriver les Russes du Kamaz, on a cru un moment qu’ils allaient faire le deuxième temps, c’est évidemment phénoménal mais eux avaient un avantage aujourd’gui, ils sont haut placés donc ils voient mieux le terrain que nous au ras du sol. Demain, on attaque le sable et je vais peut-être modifier un peu la suspension, on est un peu raides je crois. C’est paradoxal, mais si tu es trop souple tu talonnes et tu restes coincé, si tu es trop raide, tu motrices moins. Donc on va modifier un peu le réglage des amortisseurs ».

Jean Louis a ajouté que Cyril Esquirol avait encore fait un boulot de folie.

 

CE KAMAZ EST UN OGRE !

CE KAMAZ EST UN OGRE !

 

En camions, Jacinto a été brillante mais Shibalov a été monstrueux de vitesse.

Il est troisième au scratch!

Un Russe peut être gentleman et en même temps un « killer »…

Demain, 437 km de sable!

 

AFRICA RACE 2013 le MAN Elisabete Jacinto  etape 2 samedi 30 dec 2012 (1)

Classement général auto/camions après six étapes:

1. SCHLESSER Jean Louis ESQUIROL Cyril. 2. PELICHET Jerome PANSERI Xavier TOYOTA, à 15:47. 3.  ZAPLETAL Miroslav MARTON Maciej HUMMER à 01h:44:12. 4 . VAN CAUWENBERGE Joost CASTELEIN Jacques TOYOTA à  01h:47:10.. 5. SHIBALOV Anton YAKOVLEV Evgeny SOTNIKOV Dmitry KAMAZ, premier camion  à 02:04:10.6 . FERREIRA Paulo MONTEIRO Jorge NISSAN T à 02h:26:51.7. JACINTO Elisabete MARQUES Jose COCHINHO Marco, MAN, deuxième camion  à 02:42:18 8. GRIGOROV Anton MISHIN Sergey OSC  à 02h:52:30. 9 . FROMONT Yves FROMONT Jean BUGGY à 03h:19:12.10. GE Gaetan HAQUETTE Didier QT à 03h:56:47. 11.TOMECEK Tomas MORAVEK Vojtech TATRA.12. FLORIN Gilles COTEL Herve COTEL.13 . MARTIN Patrick METZ Jean VOLKSWAGEN .14 . KOVACS Miklos CZEGLEDI Peter TOTH Tamas SCANIA.15 . JORDA Guillaume  LORMAND Xavier PROTO.16. SAZONOV Yuriy SAKHIMOV Arslan BOWLER.17 . THIJS Vincent BRANDS Ruth MITSUBISHI .18 . SAUKANS Maris DZENIS Uldis OSC.19 . SHAGIROV Kanat MOROZ Alexandr TOYOTA .20. ESSERS NoelLAUWERS Marc BOERBOOM Ulrich MAN .21. VAN PUTTEN Harmanus ZOETAERT Werner TOYOTA.22. DE PAEPE Bart DE DONCKER Frank TOYOTA.23 . AIVAZIAN Marc LUANS Eric TOYOTA.24 . CHAPOT Remy PAGET Michael POLARIS , premier SSV .  BURTON Louis,DUCHESNE Arnaud COTEL OP1.26. DELLA BARBERA Fabrice LELATEUR Marc POLARIS deuxième SSV. 27.MOGNIER Gerald VAUTIER Jean francois PEUGEOT.28  DELABY ReneTABURIAUX Colette POLARIS.29 . ABOUYOUSSEF Abdelhamid NOURELDIN Mahmoud VOLKSWAGEN.30. VIDAL Luc VIDAL Marlene TOYOTA.31. BUNEL GOURDY Thierry BUNEL GOURDY Sophie PROTO.32 . TURON BARRERE Michel CUCURACHI Ennio BUGGY.33. MORIN Thierry BIGOT Didier POLARIS.34 . HILLEWAERE Patrick HELEWAUT Philip HILLEWAERT Kris MAN .35 . BOUWENS Gregoor BERGHMANS Dave TOYOTA. 36 . SCHOL Anne STROO Christoph BUGGY.37. PITOUT Frederic ANTONIOLLI Patrick PREDATOR OP1.38 . ALLAIRE Jean-philippe BILLOT Bruno TOYOTA.39 . GOEMINNE Rudy VAN HOOREBEKE Rik BUGGY.40. AURIOL Hubert FORTHOMME Jean paul PROTO.41.  FRANSSEN Ronny JONGEN Johan ELDERS Evertjan GINAF.

JEAN LOUIS BERNARDELLI 

Photos : ALAIN ROSSIGNOL-JORGE CUNHA-DESERT RUN et ALESSIO CORRADINI

 

 

 

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