MOTO : PIPO BALDIT EST MORT, NATIONAL MOTOS EST ETERNEL

 

Sa concession National Motos à La Garenne-Colombes, était devenue un endroit incontournable, et ce en grande partie grâce à la notoriété acquise en compétition d’endurance par ce mécano génial, arrivé en France avec un vague  CAP sous le nom de Pipo Haddadj, devenu célèbre sur les circuits sous celui de Pipo Baldit et sous l’enseigne de son célèbre magasin…

Pipo est mort de ce que l’on appelle une longue maladie, insupportable quand on a connu sa vitalité dans les stands, en pleine nuit, quand il y avait un soupçon de pépin sur ses motos.

 

CONSÉCRATION AU MANS…

TÊTE D’AFFICHE PENDANT DES ANNÉES AUX 24 HEURES!

 

Un an seulement après avoir ouvert son bouclard, Pipo sent que l’arrivée des motos Japonaises et le renouveau passent par la compétition et surtout l’endurance.

E il s’engage en course.

C’est l’époque, la fin des années 60, où le Bol d’Or ressuscite après un long sommeil.

1977 AUX 1000 KM DU CASTELLET AVEC MAINGRET ET BOUZANNE

Pipo sait vite que si les moteurs japonais sont intouchables, les parties-cycles, laissent à désirer…

La partie-cycle, devient alors son cheval de bataille, et tous les grands pilotes rouleront pour lui parce que ses motos sont sublimes.

 

 

Il fera rouler du beau monde, il perdra aussi des copains comme Gilbert Lavelle (photo ci-dessus), qui s’est tué au Chemin aux Bœufs durant le Bol d’Or 1976.

A l’époque, le Bol se courait au Mans.

La moto est comme ça, elle mélange la légende et … la tragédie !

C’est sa grandeur, c’est aussi son horreur.

Mais l’histoire continue.

Le Team National Motos, est tellement pointu que lorsque Honda arrêtera officiellement l’endurance, en 1991, c’est National Motos qui reprendra le flambeau.

Son Team privé, flirte avec le succès sans le décrocher.

En 1992, le trio qu forme De Puniet-Bertin-Morillas au guidon de la National Motos est troisième au Bol, troisième encore, au Mans!

Quand Pipo tombe gravement malade, son fils Stéphane continue, mais en 2005, les sponsors deviennent radins, le fils manque de jeter l’éponge.

C’est le père, qui, malgré sa maladie, décide qu’il faut continuer…

En 2006, c’est enfin la consécration.

Méritée. Oui, franchement tellement méritée et comme nous le rappelait Gilles Gaignault, ami des débuts de Pipo

 

LAVIEILLE, PROTAT, FOUR, RIBALTA, ET BALDIT JUNIOR,LE PODIUM 2006

 

Aux 24 Heures du Mans, Christian Lavieille, qui est est chef de stand, gagne avec la National Motos et les pilotes Olivier Four, Frédéric Protat et Daniel Ribalta-Bosch, l’épreuve que le Champion du Monde 1998 qu’il est, triple vainqueur du Bol d’Or, n’a jamais pu décrocher comme pilote !

Belle revanche et victoire qui fit plaisir à tout le paddock  du monde de l’endurance.

Pipo suivait la course, accroché à son téléphone.

Ce fut l’apothéose d’une vie passionnée.

Bon, la mort croit qu’elle a gagné, alors que l’on ne gagne pas contre un mec comme ça.

Laissons là dans l’ignorance cette salope…

 

Jean Louis BERNARDELLI

Photos :  ACO – MICHEL PICARD – BIKE 70

 

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