.TOUR DE CORSE HISTORIQUE : DUEL DE FOLIE ENTRE GACHE ET COMAS

 LA PORSCHE DE GACHE PRÉCÈDE LA LANCIA STRATOS DE COMAS DE… 5 DIXIÈMES !

 

Géant. G EA N T

C’est par ses mots qu’Yves Loubet, l’un des deux organisateurs de ce Tour de Corse Historique nous a résumés cette seconde journée.

Et, effectivement, comment dire le contraire !

Ce soir à Porto, une demi seconde, cinq petits dixièmes séparent les deux premiers du classement général provisoire…

C’est dire l’intensité de la lutte, de la bataille qui a opposé ce jeudi entre Saint Florent et Porto, Philippe Gache, le nouveau leader à Éric Comas

Le pilote Porsche ayant remporté deux des quatre spéciales au menu du jour tout comme la Lancia Stratos

Et comme le lâchait un vieux marin Corse, visiblement également fan de football, sur le sublime petit port de Porto, ‘’ Deux partout, la balle au centre ‘’ !!!

Mais revenons au déroulement de cette seconde étape.

L’ES6, celle de MURATO – VOLPAJOLA, longue de 14,7km revenait à la Porsche SMG de Gache. Lequel en 10’06’’2, devançait la Stratos de 16’’8 et la Renault 5 Turbo de Jean Pierre Manzagol, de 27’’1. Suivaient et dans l’ordre la Porsche de Jean Claude Andruet et Biche, 4éme à 33’’9 puis la Belinette Alpine de Jean-Charles Rédélé, 5éme à 40’’5.

Dans la suivante, un ‘ monument ‘ des Tours e Corse d’antan, la fameuse spéciale  PENTA ACQUATELLA – LA PORTA et ses redoutables et redoutés 14,2km, Comas se montrait à son tour le plus rapide et bouclait cette ES7, en  10’’33’’7, reléguant Gache à 8’’4 et un Andruet diminué physiquement mais néanmoins bon 3éme à 13’’3.

 

 

Biche, nous expliquait les raisons des douleurs qu’invoquait l’ami Jean Claude :

« Dimanche dernier lors des reconnaissances, sur cette spéciale de La Porta Jean Claude à fait un écart en voulant éviter un automobiliste qui empiétait un peu trop sur le côté de la route en face. Dans la manœuvre il s’est abimé un tendon et ce matin, la douleur s’est réveillée et il avait énormément de mal avec le levier de vitesse pour rétrograder  »

Derrière, le trio infernal, la première des places d’honneur revenaient à l’Alpine, d’un surprenant Jean-Charles Rédélé et qui s’affirme impressionnant au fil des spéciales depuis le départ mercredi matin de l’Ile Rousse.

Dans La Porta, le fils du fondateur des Berlinettes, concédait seulement  24’’6 au temps de référence de Comas !!!

Au classement provisoire, Éric ne devançait plus Philippe que de 12’’9.

Cela nous promettait une fin d’étape des plus Intéressantes.

La bataille reprenait dans l’ES8, celle de CASTIFAO – BOCCA DI U PRUNO et ses 16,6km.

A toi, à moi, c’est de nouveau le pilote Porsche qui reprenait l’avantage, parcourant la spéciale en 10’27’’1 cependant que la Stratos était créditée elle de 10’42’’5, abandonnant ainsi 15’’4 et surtout le leadership, Gache s’emparant de la tête pour… 2’’5 !!!

Andruet signant lui le 3éme chrono à 18’’6 et Manzagol le 4éme à 34’’2

Cela nous promettait une dernière spéciale  à couteaux tirés.

 

 

Et c’est … le pilote de la Lancia qui parvenait à rouler le plus vite dans cette ES9, la longue NOTRE DAME DE LA SERRA qui affiche 29,16km

Éric Comas la bouclait en 17’50’’6 et Philippe Gache  en 17’52’’6, soit un écart de deux secondes

Au général, L’ancien pilote de F1 devance ce soir de cinq dixièmes le polyvalent Gache. Lequel roule aussi bien en circuit qu’en rallye ayant pratiquement tout connu de la monoplace  (F3- 500 Miles d’Indianapolis) aux 24 Heures du Mans en passant par les Rallyes et même le Dakar

Suivent à distance Andruet et Rédélé. Respectivement à 1’42 » et … 5’08 »9

Jenot et sa Ford Escort Mk2, pointent à 5’41 »6. Bonardel et sa Porsche  911 SC se retrouvent à 6’00 »8. Puren avec la R5 Turbo est à 6’4 »7.

La Lancia 037 Groupe B de Canavese  occupe le 8éme rang à 6’52 »9.

Le TOP 10 étant complété par la R5 Turbo de Jean Pierre Manzagol à 7’07 »6  et la Porsche 911 SC de Servais à 7’32 »7

C’est donc bien la Porsche qui s’élancera la première ce vendredi matin en direction de Porto-Vecchio, Le Tour de  Corse Historique après deux longues journées dans le nord, la Balagne et la Castagniccia, mettant le Cap au sud

Arrivé le premier, Gache allait le premier nous racontait cette folle journée.

 

YVES LOUBET : A TOI, A MOI

 

 

Yves LOUBET au pied du podium, n’en revenait toujours pas.

« T’imagines même pas un tel scénario en rêve. Une demi-seconde d’écart. C’est fabuleux. Je suis comme un fou. Cette lutte entre deux autos exceptionnelles. Des bagnoles d’hommes. Qui se tirent la bourre sur ces routes chargées d’histoire. Ces spéciales qui transpirent le passé. Sincèrement Gilles, on ne pouvait pas rêver et imaginer mieux et un tel spectacle. »

 

 

Se pointe le nouveau leader, Philippe Gache. Lequel nous lâche :

« Je suis content de ma journée. Le rallye commence. Pour Éric comme pour moi, on espère tous les deux gagner. Celui qui triomphera dimanche, sera celui qui n’aura connu aucun ennui et qui n’aura commis aucune faute de pilotage. Parce que sinon, on est si proche. »

 

Arrive alors, Éric Comas qui enchaine :

« On gagne deux spéciales chacun.On se retrouve en plus ce soir quasiment a égalité dans un mouchoir de poche. Dommage que j’ai rencontré ce problème de boite ce matin que j’avais, souviens-toi, déjà rencontré en début de Tour de Corse Histo, l’an passé. Avec les voitures Italiennes, il faut savoir accepter leurs caprices parfois. Car quant tout fonctionne, ce sont des bolides exceptionnels. En tout cas, à son volant, cette Lancia me procure énormément d‘émotions. Je me régale. Avec Philippe – Gache – nous sommes deux pilotes proches et pour tenter de faire la décision, il va falloir attaquer. Attaquer. Sans faire de fautes. Parce que sinon, ce sera la correctionnelle… »

 

 

Le mot de la fin, nous le laisserons à José Andreani, le patron de Terre de Corse qui organise cette épreuve ‘ hors norme ‘ avec Yves Loubet.

Tard dans la soirée, sirotant une orangeade sur le port de Porto, il nous raconte sa belle journée d’organisateur :

‘’  J’étais au parc de regroupement de La Porta. C’est dingue la foule immense qui s’était rassemblé en ce lieu mythique.  Je n’ai croisé que des pilotes heureux de se trouver là. On avait l’impression de vivre une fête de village ou tout le monde est détendu. L’ambiance était bon enfant, champêtre et l’accueil des élus vraiment chaleureux. Ce fut encore une fois une grande journée de Tour de Corse ‘’

Qu’ajouter ?

Effectivement comme c’est le cas chaque année, nous vivons de grands moments émotionnels et chargés d’histoire. Entourés de bagnoles d’une autre époque.

Celle de l’âge d’Or du rallye.

Et, on en dénombre … 220 !!!

Il y a bien longtemps que les organisateurs des épreuves actuelles (FFSA -IRC et WRC)  ne peuvent se vanter de présenter pareil plateau !!!

En quantité et en qualité car il n’ y a que des joyaux dans un état hallucinant de présentation et de préparation aussi !

 

 

Et ce jeudi et comme lors de chacune de nos venues et passages dans la région, nous avons fait le petit détour et pèlerinage pour aller nous recueillir devant la stèle des regrettés Henri Toivonen et Sergio Cresto, disparus lors du Tour de Corse, le 2 mai 1986, sur la route de Castirla, au-dessus de Corte.

Et leur rendre une fois de plus, un hommage pour leur folle passion de rallymen qui leur a couté la vie sur une route de Corse…

On ne les a jamais oublié…

 

Gilles GAIGNAULT
Photos : François HAASE et autonewsinfo

 

QUELQUES BELLES PARMI LES 220 QUI DISPUTENT CETTE ÉPREUVE 2012

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