ENDURANCE WEC : PREMIÈRE A SILVERSTONE POUR BENOIT TRELUYER

Au cœur de l’été, Benoit Tréluyer s’offre une rafraîchissante cascade de nouveautés entre Silverstone et Moscou.
Retour sur une semaine en tout point victorieuse et inédite …

Benoît Tréluyer se souviendra longtemps de la fin août 2012 au cours de laquelle, en l’espace de sept jours, il aura expérimenté une succession de sensations nouvelles.

S’imposer sur le mythique tracé de Silverstone pour sa toute première visite et permettre ainsi à la firme Audi de remporter son premier titre mondial en Sport-Prototypes et ce tout en se hissant pour la première fois en tête d’un Championnat du monde avant de se rendre pour la première fois en Russie, est la performance que le pilote français aura réussi au cours de cette semaine de toutes les « premières » !

 

 

Mais, laissons le natif d’Alençon désormais installé en Provence au cœur du splendide Lubéron, nous l’expliquer, en se retournant sur ces sept journées qui resteront à jamais gravées dans sa mémoire :

« Honnêtement, je ne savais pas que le titre pouvait déjà être conquis. Nous étions arrivés à Silverstone avec pour seul objectif la victoire. Ce titre est dans la logique des choses après plus de dix ans de règne sur la catégorie et onze victoires – si l’on compte celle de la voiture-cousine Bentley – lors des douze dernières éditions des 24 Heures du Mans. Ce titre Constructeur, c’est aussi un grand merci à Audi pour tout ce que la firme a fait pour le monde de l’endurance. Sans elle, l’existence même de ce championnat du monde renaissant n’aurait pas été possible. A l’arrivée, l’émotion était un peu contenue, parce que nous étions en effectifs limités par rapport au Mans, parce que nous sommes encore en plein développement de la voiture hybride. Il faudra attendre la fin de saison pour vraiment savourer et célébrer ce titre. Le championnat est joué, mais il n’est pas terminé. L’objectif est de remporter le maximum de courses d’ici à la fin de l’année. Tout le monde reste concentré et tout le monde est reparti d’Angleterre la tête dans le guidon. »

 

Cette quatrième victoire Audi de la saison après Sebring, Spa et Le Mans, avait aussi un goût particulier pour Benoit qui, jusqu’alors, ne s’était imposé avec la firme d’Ingolstadt que dans le cadre des 24 Heures.

Mais à … deux reprises et consécutives en juin 2011 et 2012 !

L’intéressé enchaine :

« Une étape importante pour moi. Après deux victoires au Mans, c’est vrai que j’avais le désir de m’imposer sur d’autres tracés. Avec Marcel (Fässler) et André (Lotterer), nous avions parfois, voire souvent, manqué de réussite lors des courses que nous avions disputées en marge des 24 Heures, et Silverstone nous a permis de combler cette lacune. Autant nous avions manqué de réussite à Spa, autant nous en avons eue à Silverstone. Pour ma première visite sur ce tracé mythique, je ne pouvais espérer meilleure conclusion. Silverstone est le type de circuit sur lequel on rêve de rouler, qui allie sélectivité et histoire comme sur ceux de Spa, Suzuka, Monaco ou Monza. Je m’étais bien préparé, j’avais bien anticipé la chose sur le simulateur afin de ne pas perdre de temps à mémoriser le tracé et je n’ai pas été déçu par la magie des lieux… »

Au terme des six heures de course, cerise sur le gâteau, Benoît se retrouvait pour la première fois en tête d’un championnat du monde !

 

 

Un autre jalon important dans la carrière d’un pilote…

« J’ai gagné une Coupe du monde (Macao-Corée) en F3 mais je ne m’étais encore jamais retrouvé en position de leader d’un championnat du monde ! C’est génial, mais nous restons concentrés. Avec André et Marcel, nous revenons de loin après avoir raté la première course. Prendre la tête à mi-saison est, dès lors, très gratifiant mais nous savons pertinemment que tout peut s’inverser très vite. »

D’autant que le duel qui se profile contre l’autre Audi de pointe d’Allan McNish et Tom Kristensen, s’annonce explosif lors des quatre manches restantes.

Dont la prochaine, celle du Brésil ou le tandem de choc que forme le couple dans anciens sera renforcé par le ‘’ régional’’ de l’étape paulista, le très rapide pistard, Luca di Grassi !!!

« J’aurais préféré que nos principaux rivaux pour le titre « Pilote » soient issus d’une autre écurie, mais c’est comme cela. Nous allons tout faire pour éviter les tensions que la situation pourrait créer. Pour le moment, tout se passe bien. On travaille toujours aussi parfaitement ensemble. Cette cohésion, c’est aussi ce qui fait la force d’Audi et nous devons la préserver même si, à mesure que nous allons nous approcher du dénouement, la pression va forcément monter. Il va falloir être vigilant et éviter que la compétition ne perturbe cette osmose… »

 

Dans quinze jours, c’est effectivement après Silverstone sur un autre tracé mythique, que le Français poursuivra le combat :
Interlagos !

Benoît s’enflamme :

« Je n’ai jamais mis les pieds au Brésil et j’ai vraiment hâte de découvrir la célèbre piste pauliste. Nous allons de nouveau tenter de bien préparer notre affaire car la compétition s’annonce relevée. Nous allons prendre les courses comme elles viennent, sans trop penser à l’enjeu. Un titre, ça se travaille, ça se mérite ! »

Dans la foulée de Silverstone, le double vainqueur des 24 Heures du Mans, s’est rendu à Moscou pour la présentation aux médias Russes des modèles Audi S6, S7 et S8 et le lancement de la nouvelle R8 GT Plus.

Sa semaine de toutes les nouveautés se concluait donc par une ultime « Première »…

Avant de découvrir la Samba à Sao Paulo à la mi-septembre

 

Gilles GAIGNAULT
Photos : Patrick MARTINOLI  

 

FIA WEC