F1 : AU GRAND PRIX DE MONACO, LA F1 EST EN FOLIE…

Le cocktail à succès de la manche la plus décalée du Championnat du monde F1, a 70 ans et un …sex appeal intact !

Explications…

Avant même les qualifications du Grand Prix de Monaco F1, trouver … le bon set up n’est jamais évident : un cran à droite et vous êtes en pôle, un cran à droite et vous flirtez avec le fond la grille…

Hier vendredi, la F1 a fait relâche à Monaco, tout au moins sur les 3,3km du circuit dans la ville pour ce Grand Prix qui souffle ses 70 bougies. Un tracé entre trottoirs et les glissières d’acier où, malgré des pointes à 305km/h dans le tunnel personne n’a encore gagné à plus de 160km/h de moyenne. En tout cas, cet après-midi à 15h nous saurons qui s’élancera depuis une pôle position qui signifie ici un grand pas vers la victoire.

Mais pourquoi donc la population de cet Etat – 35 000 personnes dont 20% seulement de Monégasques – double-t-elle pendant ce week-end de folie ?

Chaque année ou presque depuis 1929, l’événement dépasse les frontières des 2,5km2 de cette petite nation où actuellement la majorité des « réfugiés » vient de France, d’Italie et de Russie.

Au point qu’Américains et Japonais, ne connaissent Cannes que grâce au Festival du film et Monaco, que grâce à la F1, qu’ils considèrent comme des régions de l’Hexagone.

Et nous qui pensions qu’il n’y avait plus de Grand Prix de France!!!

Hôtel Hermitage : le meilleur service de la planète

 

Loin du rugissement des V8 survitaminés et bien avant ce vendredi qui a officiellement donné le coup d’envoi des festivités les plus folles du Grand Prix, depuis deux jours déjà les cocktails non-stop ont tout doucement mais sûrement accéléré pour atteindre leur rythme de croisière dans les hôtels de luxe et sur les quelque 150 yachts – de 20m pour les plus humbles, jusqu’à plus de 130m – et autres paquebots de croisière en rade ou amarrés à la digue du Port Hercule, mais aussi sur les golfs voisins ou dans des lieux privatisés à l’extrême.

Avant que Mumm – sur l’exceptionnelle terrasse de l’Hermitage où le service est de longue date le meilleur de la planète, devant l’Hôtel de Paris, désolé -, Total, Lotus-Renault-Enstone pour son 500e GP F1, et notamment Red Bull jusque fort tard dans la nuit, ne commencent à poser leurs empreintes festives au pied du Rocher en présence de centaines d’invités, le coup d’envoi avait été donné dès mercredi

 

Bill et Albert à l’Hôtel de Paris, Romain et Marion à Cannes

 

Au cœur de l’Hôtel de Paris, le navire amiral de la SBM (Société des Bains de Mer), la Salle Empire accueillait l’ex-Président des USA, Bill Clinton et le Prince Albert, dans le cadre de « Night in Monaco », une soirée de récolte de fonds pour leurs fondations de préservation de l’environnement – avec des convives qui déboursèrent jusqu’à dix mille euros chacun – ponctuée par une vente aux enchères arbitrée par Christie’s.

La sublime actrice Diane Kruger, y semblait radieuse !

La veille, l’un des trois pilotes FFrançais, Romain Grosjean (Lotus-Renault) et sa fiancée, notre consœur?, journaliste à Auto-Moto sur TF1, Marion Jollès, foulaient très amoureusement – ils vont se marier l’été prochain – le tapis rouge et les marches du Palais du Festival.

 

Paris Hilton et le « Tricheur de Singapour »

Si les stars Cannoises attendues aujourd’hui et demain d’un saut de puce en hélicoptère depuis Saint-Tropez ou Cannes ne sont pas encore annoncées, figure déjà parmi les ‘people’ invitées Paris Hilton, hôte de Jean Roch, au très événementiel VIP Room, l’endroit très chicos et sélect de Monaco.

On la verra aussi, la bouillante demoiselle-jeune femme d’affaires chez McLaren-Mercedes, car le team vient de renforcer son partenariat avec la célèbre chaîne hôtelière, via Hilton HH.

L’héritière américaine rejoindra ainsi la longue liste des guests qui ont brillé par le passé à Monaco, où figurent pèle mêle Puff Daddy, Zinedine Zidane, Sarah Ferguson, Sylvester Stallone, Steven Spielberg et Laure Manaudou. Et, j’en oublie…

Au fils des courses, certains poussent même le vice sans espérer devenir vertueux, jusqu’à s’installer en bordure du circuit éphémère, à l’instar de l’Italien Flavio Briatore – le « Tricheur de Singapour » – qui demanda voici trois ans à Piquet Junior d’aller droit dans le mur dans un but stratégique. Renault ne lui a pas pardonné mais il vient d’ouvrir un chic restaurant Cipriani à l’entrée du tunnel. Ainsi va la vie.

 

La crise est passé par là…

Mais Monaco se cherche car la crise est passée par là et le développement immobilier boosté par feu Rainier surnommé « Le Prince constructeur » ralentit. La crise n’a pas seulement diminué considérablement l’apport des touristes de la middle-class autour des tables de casino.

Récemment, un investisseur russe désireux d’acquérir une trentaine d’appartements est allé voir ailleurs car aucune offre ne lui a été faite. Il y a bien en construction la Tour Odéon, qui avec ses 170m et sa cinquantaine d’étages sera la plus haute de Monaco. Mais elle en est seulement au 4e niveau.

 

L’attente inconsciente de l’accident

En revanche ce qui fonctionne toujours à plein ici, c’est le ballet, du luxe et de la volupté sans vrai moment de calme, mâtiné de business pour hommes d’affaires avisés.

Ce week-end plus que jamais, rouler en Rolls ou en Ferrari est d’un commun affligeant. En déambulant entre l’Hôtel de Paris et l’Hermitage, les Monte-Carlo Bay et Beach, l’ex-Loews et sa célèbre épingle devenu Fairmont, le Méridien, le Columbus ou le Métropole et le Port Palace, où il est difficile de se loger pendant le Grand Prix à moins de plusieurs dizaines de milliers d’euros, on croise forcément d’aimables camarades.

De source officieuse généralement très bien informée, elles sont près de deux mille à officier de manière avenante et plus si liquidités. Sur le podium, la Russie devance désormais l’Ukraine et la Lettonie.

Qu’importe le flacon, l’ivresse de Monaco est faite de rêves, de désirs et de sexe, d’accord, mais pas seulement. Le cri strident des moteurs, la vitesse, la peur et l’attente inconsciente de l’accident font partie de la recette miracle de ce grand défouloir à ciel ouvert. Un Disneyland pour grands enfants !

 

Développement durable et béton par nécessité

 

Sur un territoire qui prône le développement durable et bétonne par nécessité à la folie – en attendant de créer des îles artificielles – le Grand Prix est un sommet de paradoxes. Puisque 18 000 chevaux en folie seront lâchés dimanche à 14h lors du départ des 24 Formule 1 réunies sur la grille de départ.

Remis des soirées endiablées à l’Amber Lounge, organisées par la sœur d’Eddie Irvine – ex-porte flingue de Michael Schmacher pendant ses grandes années Ferrari – le champagne coulera à flots sur les terrasses, que l’on espère ensoleillées mais rien n’est moins sûr selon les prévisions météo, où la moindre place s’acquiert, si on est chic et poli, entre un millier et 5000 €.

Au sortir d’un tel week-end d’excitation pour tous les sens et de carte de crédit fumante si vous n’êtes pas adepte du « cash is king » (ndlr : l’argent liquide est le roi), impossible de dire que c’était nul. Voilà pourquoi le Grand Prix de Monaco, puissant ou misérable, on l’aime et on l’aimera toujours à la folie. Car ainsi va la vie !

Avant même les qualifications du Grand Prix de Monaco F1, trouver le bon set up n’est jamais évident : un cran à droite et vous êtes en pole, un cran à droite et vous flirtez avec le fond la grille…

Charles-Bernard ADREANI (La Provence.fr)

Photos : Bernard ASSET- DR – RED BULL

 

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