LES PILOTES DE LA SUZUKI SERT NUMERO 1
Le Bol d’Or au printemps, personne ne s’est encore vraiment habitué à cette inversion de calendrier avec les 24 heures du Mans moto et tout le monde craint ici, un retour de bâton quant aux conditions climatiques après un mois de mars pourtant estival.
En effet des températures très basses durant la nuit s’ajoutant à des probabilités de pluie vont, à n’en point douter, corser les enjeux de cette course d’ouverture de la saison 2012.
Les organisateurs craignant des pluies verglaçantes au milieu de la nuit, laissant entendre qu’ils pourraient neutraliser la course !!!
Une fois encore, les stratégies déployées dans chacun des Teams candidats à la victoire, devront passer sous les fourches caudines de la réalité pneumatique.
Rappelons, pour mieux comprendre les choses, que trois manufacturiers (PIRELI, MICHELIN et DUNLOP) se partagent le plateau. Tous ont travaillé en développement des gommes « endurance », mais toutes ces gommes n’offrent pas les mêmes assurances, selon les plages de température d’utilisation…
Alors, dans ces conditions, les techniciens dédiés auprès des écuries, auront plus que jamais un rôle important (déterminant ?) de conseil auprès des managers.
Essais Commentaires au sommet entre BMW et MICHELIN
Pourtant la décision ne sera jamais facile à prendre.
Nous ne parlons pas d’une pluie constante où les choses sont plus simples. Les pilotes étant à même d’apprécier l’état exact de la piste et de demander les pneus qu’ils pensent les plus adapté aux conditions qu’ils rencontrent.
Par contre en cas d’averses violentes et de pluie verglaçante, la notion d’anticipation ou du choix du moment le plus opportun pour le changement sera encore et toujours une affaire de flair… et si vous regardez bien dans les stands, la palme du ‘grand nez’ revient assurément sans doute (au propre comme au figuré), à l’inoxydable Dominique MELIAND patron incontesté du SERT (Suzuki Endurance Racing Team) avec la SUZUKI N° 1.
A propos des pneumatiques, Nicolas GOUBERT, Directeur technique Michelin compétition moto, a bien voulu nous apporter quelques précisions, quant à l’approche de ce Bol d’Or.
Après nous avoir rappelé que Michelin participe à des compétitions pour pouvoir se confronter à la concurrence, Nicolas GOUBERT, nous précise que
« Parmi les cinq Teams majeurs qui peuvent concourir pour la victoire, trois sont équipés par MICHELIN »
Le Clermontois, poursuit:
» Les courses de 24 heures ont cette spécificité, c’est qu’elles balayent des plages de température très larges, encore décalées vers le bas ici en avril à Magny Cours…. Chez Michelin nous sommes attachés à fournir à nos teams, des produits qui donneront satisfaction à nos pilotes et ce quelles que soient les conditions de pluie ou de température (on exclut la grêle ou des averses de neige où la course serait neutralisée.)
Il enchaine :
« La concurrence, on l’a vu est très performante, on l’a vu encore avec le SERT. Les ualifications, c’est une chose, pneus de course, c’est autre chose … ça va être une belle bagarre et c’est tant mieux. Cela mettra un peu de piment et un plus gros focus sur les pneus. »
Nicolas, concluant :
« Et que le meilleur gagne! »
Michelin équipe en tout 22 équipes et l’on note l’excellente performance réalisée par la KAWASAKI Supersport N° 33 avec des choix sans aucun doute très pertinents, dans la gamme proposée par les hommes de la firme Clermontoise!
Si nous mettons en exergue cette question du choix adéquat des pneumatiques, c’est que, par définition, les machines sont très proches les unes des autres en performances intrinsèques et nous sommes persuadés que les différences ne peuvent se faire –à fiabilité égale – qu’à partir de trois facteurs clés, à savoir :
– l’homogénéité des performances des équipages à un niveau élevé,
– l’exploitation des pneumatiques ou leur niveau de performances par rapport à la concurrence,
– la stratégie de course (ravitaillements, double relais…)
Nous avons bien pris soin de nous situer à un niveau de fiabilité égale (c’est à dire 100%), et nous n’avons pas exclu de notre réflexion l’usage (maîtrisé totalement ou non ?) de l’électronique. Le système « traction control » peut devenir un atout déterminant sur une piste à l’adhérence changeante.
Les ré accélérations pouvant impunément (quand tous les paramètres sont sous contrôle) s’effectuer à fond, constituent indéniablement un atout non négligeable pour les pilotes qui disposent du système… en fait, tous les Teams de pointe,… sauf SUZUKI !
essais- au SERT on s’interroge
Ces considérations techniques d’ordre général étant posées, il est bien évident qu’une course comme le Bol d’Or, est avant toute chose, une épreuve de 24 heures, où les facteurs humains, tiennent une place importante.
N’a-t-on pas l’habitude dans les briefings d’avant course, de demander avant toute chose aux pilotes de « rester sur les roues » quand les conditions d’adhérence sont précaires !
Ne cherche-t-on pas à demander, quel pilote se sent le plus apte à effectuer le départ, toujours source de tensions supplémentaires. Puis au fil des heures, le manager en liaison avec le kiné s tient informé de l’état physique et psychique de ses pilotes pour savoir comment aborder une attaque ou mener une contre offensive avec toutes les cartes dans son jeu.
Le Bol d’Or, en début de saison, n’est pas un simple changement de date pour les pilotes. En effet les exigences physiques du circuit de Magny Cours, sont sans commune mesure avec celles du circuit Bugatti au Mans et arriver en parfaite condition physique au sortir de l’hiver, nécessite une préparation foncière très complète, visant à développer l’endurance certes mais aussi la résistance au froid (2 à 3 degrés annoncés pour la nuit de samedi à dimanche) et à permettre de ne jamais perdre une once de lucidité.
Éviter les pièges, éviter les chutes, c’est un peu le refrain des courses d’endurance, ensuite il conviendra de s’arrêter à minima et on pourrait presque dire que le tour es joué…
Sauf que toutes les équipes connaissent la partition mais ne sont pas forcément, également aptes, à la jouer avec le tempo souhaité !
Et c’est bien là que réside tout le spectacle fondé sur la passion et le partage des émotions.
Bol YART 7 SERT 1 BMW 99
Assister à des changements de roues, de pilotes et ravitaillement en moins de 15 secondes, admirer des trajectoires limpides mais osées de plusieurs pilotes, roue dans roue…communier avec les équipages victorieux ou simplement classés au bout de 24 heures de bagarres homériques et prises de risques insensées, nous comprenons bien ce que tous ces spectateurs viennent chercher en termes d’adrénaline et d’admiration pour ces héros prestigieusement capés ou quasi sans grade, auxquels, nous allons donner la parole.
Avant la course qui s’annonce difficile et disputée, les essais nous ont apporté une masse d’informations que nous souhaitons partager avec les fidèles lecteurs d’autonewsinfo.
Bol 2012: Chute YAM Maco…
Rarement, nous avons enregistré autant de chutes durant ces runs préliminaires !!!
En effet, même sans la présence d’une pluie redoutée, nombre de pilotes sont déja allés au tapis et pour certains Teams comme BMW, la première séance qualificative, n’a pas permis au troisième pilote de se qualifier: les deux machines étaient hors service…
Normalement, les essais du pré Bol, auraient du permettre de figer le choix des pneumatiques, mais qui perdait l’avant, qui glissait plus que de raison, en tout cas les leaders potentiels ont quasiment tous tâté du bitume !
La seconde séance programmée ce vendredi matin, a permis à chacun, de se reprendre et même si tous les managers vous assurent droit dans les yeux, ne pas rechercher la pôle position, tous en meurent d’envie !!!
On vous répète, travailler dans l’optique d’une course de 24 heures et l’on s’ingénie à faire en sorte, de tendre vers un temps de 1′ 39″ 769, chrono réalisé par Vincent PHILIPPE, au guidon de la Suzuki SERT, N° 1.
Contrairement à ce que certains pouvaient penser, la BMW officielle, la N° 99, n’est pas en haut de la grille, puisque dans l’ordre ce sont:
La SUZUKI N° 1 de Vincent PHILIPPE, Anthony DELHALLE et Fabien FORET en 1’40″514
La KAWASAKI N°11 de Julien DA COSTA, Gregory LEBLANC et Olivier FOUR en 1’40″853
Essais LEBLANC commente sa perf avec Da Costa
la YAMAHA N°94 de David CHECA, Kenny FORAY et Matthieu LAGRIVBE en 1’41″078
La BMW N°99 de Sébastien GIMBERT, Damian CUDLIN et Erwan NIGON en 1’41″093
La YAMAHA N° 7 de Igor JERMAN, Steve MARTIN et Gwen GIBBANI en 1’41″568
Ensuite une étonnante sixième place est décrochée sur la ligne de départ par la KAWASAKI en catégorie Superstock en 1’42″449 . Les Suzuki du Junior Team, les N°72 et N° 50 de Motors Events, sont un peu en retrait, dans cette catégorie, mais on procédait à des ajustements techniques, en vue de la course qui devrait les voir évoluer aux avants postes.
Essais- Guillaume DIETRICH debriefe avec Hervé MOINEAU
En parcourant les stands, nous tentons d’établir un hit-parade de la sérénité, de la maitrise et de l’organisation, en vue de la course à venir, dont tout le monde, s’accorde à penser, qu’elle sera délicate à gérer.
Bol 2012 CHECA YAMAHA GMT 94
Apparemment, chez Kawasaki et Yamaha GMT 94, on semble dérouler un programme bien établi et aucune fébrilité dans la gestion des affaires courantes des essais.
Chez Suzuki , des paramètres nouveaux sont enregistrés en début d’essais vendredi, avec le pilote leader du Team qui perd l’avant en début de séance, ce qui ébranle quelques certitudes et entraine de fortes cogitations, quant à la gestion de la course à venir.
Mais c’est chez BMW, que l’on perçoit le plus, un défaut de maitrise dans la gestion de l’inattendu.
Visiblement, les choses ne vont pas.
GIMBERT, fait la grimace et avec force gestes, explique ce qu’il perçoit sur sa machine. Il semblerait que dans cette écuri il manque une unité de commandement !
Le manager général, le responsable technique, le gestionnaire sportif et le chef mécanicien, ont tous une responsabilité et leur mot à dire mais qui fait la synthèse et qui fait appliquer la décision?
Le technicien Michelin, très présent tente de proposer des solutions, mais visiblement le Team patauge un peu, ce qui n’est pas de bon augure, pour une course de 24 heures.
Bol d’Or : Conférence de presse après les essais
Lors de la conférence de Presse à laquelle participait les trois premiers équipages et les Teams managers, toutes les prises de parole ont porté sur les aléas climatiques.
Matthieu LAGRIVE Yamaha N° 94 indique : » il faudra faire les bons choix au bon moment.. »
Olivier FOUR Kawasaki N° 11 déclare: » on va rencontrer des conditions bien merdiques et ç a v a donner lieu à de belles bagarres… »
Julien DA COSTA, sur la même Kawasaki poursuit : » si la météo s’en mêle on peut oser des choses et ça peut aussi ne pas passer … »
Anthony DELHALLE Suzuki N° 1 précise : « que sa chute lui laisse une légère douleur à un doigt et au coude mais pense pouvoir s’adapter aux conditions de cours, tout comme son coéquipier fabien FORERT qui n’est pas fan de la pluie, mais pense ne pas avoir trop de mal à s’acclimater.. »
Vincent PHILIPPE ne cache pas » avoir pensé tout l’hiver à gagner dès cette année un huitième Bol d’or et avoir confiance dans son équipe pour gérer au mieux les conditions de course… »
Bol d’Or : Les Teams -managers (Suzuki-Kawasaki-Yamaha GMT 94)
Quoiqu’il arrive, 55 équipages prendront le départ ce samedi à 15 heures, sur ce circuit très technique de Magny Cours. Pour ces essais et le Bol d’Argent couru ce vendredi soir , on ne peut pas dire que le public était très nombreux !
Espérons que les motards sauront eux aussi braver les éléments, en tout cas des animations et une course techniquement somptueuse les attendent. qu’on se le dise!
Alain MONNOT
Photos: Alain MONNOT et Michel PICARD