VINCENT PHILIPPE : NOTRE CHAMPION DU MONDE D’ENDURANCE
VINCENT PHILIPPE reste fidèle à SUZUKI, en 2012 !
Le 10 décembre dernier, nous avons publié un sujet intitulé : « quelle valeur pour un titre de champion du monde » concernant les interrogations de Vincent Philippe, à propos de sa saison 2012.
Depuis cette date, nous sommes restés en relation avec ce pilote au palmarès exceptionnel en endurance moto, jusqu’à ce jour, où le message suivant nous parvenait :
« Ma décision est prise. La réactivité de Suzuki est impressionnante et je suis d’accord avec le chef (Dominique Méliand) sur les choix techniques. Dans ces conditions, et même si je sais qu’il aurait été peut être bien pour moi de voir autre chose, il m’est impossible de quitter l’équipe qui m’a tout donné. Je soufflerai donc mes 10 bougies au SERT. »
Ce message tout en retenue et en fidélité nous incitait forcément à pousser plus loin nos investigations quant au devenir exact du SERT et en l’absence ponctuelle du boss : Dominique Meliand, nous nous sommes tournés vers François ETTERLE, Directeur commmercial moto Suzuki France, qui sans réticence aucune, nous confirmait le point de situation suivant :
« Suzuki France et le SERT sont encore en période de bouclage de budget, mais il est important pour Suzuki de s’engager dans ce championnat du monde d’endurance moto qui a rapporté l’unique titre en 2010 au constructeur , titre une nouvelle fois obtenu en 2011 à côté de celui décroché en junior de motocross. Même si les ventes motos ont faibli sérieusement en France en 2011, nous attachons une grande importance à ces prestations au plus haut niveau de la compétition et nous nous engageons pour ce championnat 2012 , qui comme vous le savez, comportera ,aux dernières nouvelles, 5 épreuves . »
Et, il enchainait:
« Pour 2012, nous établissons un partenariat technique avec Yoshimura pour des pièces mécaniques et électroniques… Nous poursuivons bien entendu notre collaboration avec Dunlop dont nous avons été parfaitement satisfaits sur certaines courses. Dans une optique d’amélioration de la compétitivité nous irons deux semaines au Japon avec eux pour résoudre certaines difficultés rencontrées là-bas, inhérentes aux conditions climatiques, notamment. Pour ce qui concerne les pilotes, Vincent Philippe et Anthony Delhalle sont confirmés. Pour le troisième pilote on s’achemine sans doute vers le choix d’un japonais. Quant à nos partenaires, un contact est bien avancé avec l’un d’eux et d’autres touches sont à travailler en vue de la réunion du budget global pour la saison. »
A partir de cette déclaration, il ne semble pas trop difficile de déduire que le pilote japonais devrait être Yukio KAKAYAMA pilote qui termina second aux dernières 8 heures de Suzuka sur une Suzuki Yoshimura et qui a été un cador du Mondial Superbike.
Le cas de Freddy FORAY risque d’être douloureux, puisque suite à ses ennuis de santé (chute ayant laissé des séquelles d’équilibre l’empêchant de rouler leurs des dernières 24 heures du Mans), le condamneront probablement à ne figurer qu’en tant que remplaçant avec Suzuki ? , ou à trouver une position de repli, ailleurs qu’au SERT.
Cet épisode de l’intersaison fut difficile à vivre pour Vincent PHILIPPE qui était attendu dans d’excellentes conditions par le team Yamaha Yart Austria, mais qui ne pouvait pas se résoudre facilement à quitter son doux cocon du SERT. La réactivité de Suzuki qui n’entendait pas perdre aussi facilement un atout de ce calibre là, et la promesse d’évolution technique entrevue par une séance d’essais à Mireval, furent sans doute les déclencheurs de cette décision de demeurer au SERT, pour viser avec eux rien moins qu’un nouveau titre mondial.
Malgré cette période un peu délicate à gérer le grand champion tient à souligner le bon climat qui a régné durant les négociations :
« Dans les négociations l’ambiance était bonne. Moi je suis quelqu’un de clair et correct. On s’est tenu au courant l’un et l’autre, que ce soit du côté de chez Yamaha et du côté de chez Suzuki , de ce qui se passait vraiment, de la situation et ce, au jour le jour. Chaque fois que ç a évoluait ou bougeait, on se téléphonait on se passait un mail. Comme cela, nous avons pu avancer chacun de notre côté dans un climat vraiment serein. Tout s’est vraiment bien déroulé, même si début décembre j’ai eu un gros coup de stress quand le YART me pressait de signer un contrat alors qu’à cette même période je ne savais absolument pas ce que prévoyait Suzuki. Ensuite, j’ai été vraiment très content que Suzuki ait bougé très très rapidement et ait vraiment réagi avec beaucoup de motivation et d’efficacité.. »
Quand nous demandons à celui qui portera encore les couleurs Suzuki en 2012, s’il sait quelle sera la composition de l’équipage du YART, avec un certain amusement dans la voix la réponse fuse :
« Je ne crois pas que ce soit vraiment à moi de le dire , mais en plus du pilote essayeur japonais imposé par Yamaha et de Steve Martin, on devrait sans doute voir un très bon pilote anglais et Igor Jerman qui fera un très bon pilote remplaçant. En tout cas, ce sera une très bonne équipe et qui sera difficile à battre cette année ! »
Avant de conclure cet entretien exclusif, nous voulons connaitre les pistes de travail imposées pour faire évoluer une machine pas vraiment nouvelle. Là encore avec franchise et un certain enthousiasme Vincent Philippe nous répond :
« Oui c’est clair je crois que nous avons encore beaucoup de possibilités de faire évoluer cette moto. Bien sûr ça coûte beaucoup d’argent ! En tout cas l’aide des japonais de chez Yoshimura lors des essais sur le circuit Dunlop de Mireval , a permis de faire bouger les choses . J’ai même battu le record de la piste… Au niveau suspension, nous avons encore pas mal à travailler car nous avons un nouveau système : basculeur, nouvelle fourche SHOWA. Au niveau moteur , on a aussi entrevu des choses mais si l’on veut rejoindre les performances de la BMW ou de la Kawasaki , il est clair qu’il faudra vraiment travailler dur sur l’électronique. »
Alors maintenant que la décision est prise, quel est le programme ?
Pour moi, je poursuis mon entrainement quotidiennement. Pour le reste la balle est dans le camp du SERT puisque j’ai donné ma décision voici quelques heures, comme quoi j’acceptais évidemment tout ce qui m’avait été proposé par Suzuki comme contrat et les choix techniques du SERT. Donc, maintenant on va pouvoir regarder 2012 en face. La saison est lancée, si l’on peut dire. Au SERT, ils sont en train de planifier des essais, sans doute nombreux sur le circuit Dunlop de Mireval , mais aussi très rapidement à Magny cours en vue du Bol d’or, pour faire évoluer cette Suzuki, à nouveau. »
On se rend mieux compte après cet entretien combien le pilote 6 fois champion du monde avec le SERT, est attaché à la qualité des prestations techniques qu’il est certain de trouver au sein de ce team qui l’a fait roi. Du côté des mécaniciens, Jean Paul Voisin nous confirmait au téléphone la masse de travail qui attendait toute l’équipe, mais se réjouissait déjà de se lancer dans un nouveau challenge technique. Pour notre part, nous détaillerons la mise en œuvre du programme ambitieux (qui reste encore en grande partie à financer) lors d’une rencontre à venir avec le SERT lors d’essais privés auxquels nous serons conviés.
Pour l’heure et après plusieurs changements, le programme du Championnat du monde d’endurance moto 2012, est le suivant :
14 et 15 avril : Bol d’Or
10 juin : 8 H de Doha (nocturne)
29 juillet : 8 H de Suzuka
12 août : 8 H d’Oschersleben
8 et 9 septembre : 24 H du Mans
Texte : Alain Monnot
Photos : Michel Picard et Alain Monnot