SUPERCROSS DE GENEVE: LES RAISONS D’UN TRIOMPHE

Un peu plus de …30 000 spectateurs en deux jours !

Un plateau de pilotes de folie, une ambiance qui n’existe que là, parce que cette organisation ose tout et c’est pour cela que l’on y vient… là où l’Europe fait la gueule, la Suisse elle, fait la fête !

QUAND LES HELVÈTES FONT LA FÊTE…

C’est comme ça depuis 26 ans.

Le Supercross de Genève est d’abord un endroit où l’on vient de tout le pays et de France voisine pour faire du bruit ensemble.

Je me souviens d’un spectateur, il ya quelques années, qui m’avait dit qu’il s’en foutait un peu de qui était au départ, l’essentiel était la nouba…

Ce qui rappelle l’ambiance de folie de la feria de Nimes par exemple.

C’est unique au monde, les plus grands Supercross, Vegas, Bologne, Barcelone ou Bercy n’ont pas ça, pas à ce point.

Il est vrai aussi que le mélange de culture francophone, alémanique, ticcinese (italienne) et romanche, quand ça fonctionne ensemble, est un vrai déferlement.

LE RETOUR DE GUILLAUME TELL…

Il se trouve qu’à Genève, le plateau de pilotes est somptueux.

Sur la photo ci-dessus, le podium du vendredi, figurent deux dieux, Brayton celui de Genève, Chisholm celui de Bercy. En langage de SX, on dit les « King ».

Mais ce n’est pas tout. Dans toute soirée de folie, il faut un héros, si possible national.

Ce qui a fait les grandes soirées de Bercy il ya … des années, avec Jean Michel Bayle.

Dans la mythologie helvétique, Guillaume Tell est un peu l’équivalent d’un condensé, pour nous français,  de Jeanne d’Arc, de Du Guesclin, du Chevalier Bayard…

Celui qui résiste à l’envahisseur…

Genève a eu son Guillaume Tell.

ARNAUD TONUS

Il s’appelle Arnaud Tonus.

Fils de Charly Tonus, dans cette famille, on est donc Champion de Suisse de père en fils.

Champion Et héros.

En ces soirs de Genève où l’on aurait dû parler américain et seulement américain sur les podiums, le pilote numéro 7 va surtout faire parler de lui.

En prenant le holeshot, le départ en tête des deux finales de Genève, en terminant second le samedi en laissant donc le monde derrière lui, à part Justin Brayton, Arnaud Tonus a déclenché un véritable tsunami de bonheur.

Et ceci à Genève, c’est un bruit de tremblement de terre!

 GENÈVE OSE TOUT

Un tsunami par soir ce n’est pas assez.

C’est une succession d’explosions nucléaires qui va faire de cet évènement un truc inoubliable.

Ainsi, à l’instar des X Games, va-t’on oser la course féminine.

Le Championnat du monde motocross outdoor existe, mais les filles en Supercross, ça, c’est nouveau.

Et quel plateau!

Une Championne du Monde avec la Française Livia Lancelot, des Championnes victorieuses des X Games (Vicky Golden, Ashley Fiolek), des Championnes d’Italie (Chiara Fontanesi), d’Allemagne (Larissa Pappenmeier) etc…

Bref comme pour les mecs, Genève est allé chercher ce qui se fait de mieux.

CHIARA FONTANESI

Il est vrai aussi qu’Éric Peyronnard, qui habite aux USA, qui s’occupe des plateaux et des pilotes US de toutes les compétitions d’Europe, nommé « Organisateur de l’année  » par la presse moto US, s’est occupé lui même des filles, avec un résultat qui fait une fois de plus trembler le sol de la capitale helvète.

Avec un détail qui rend le truc unique et… inoubliable.

ASCHLEY FIOLEK

Ashley Fiolek, multiple vainqueur des X Games, est sourde de naissance.

Le public lui fera donc une ovation gestuelle et pour la première fois de sa vie, elle osera au micro un « Good evening Geneva »…

Le samedi, alors qu’elle quitte le circuit après une chute,  sans aucune blessure grave, le public l’accompagne aussi d’une sortie triomphale et gestuelle.

Quand on vous dit que Genève est unique au monde…

C’est Livia Lancelot qui impressionne le plus. La très jolie française roule comme un vrai pro.

LIVIA LANCELOT

Ce sont les courses de filles qui ont ouvert les deux soirées de Genève. Et elle se sont battues comme les Amazones devaient le faire dans la mythologie grecque. Totalement.
Honnêtement, à part les cheveux longs qui dépassaient des casques, on pouvait vraiment se croire dans une course de mecs.
Livia a mené deux des quatre courses du SX de Genève.
Elle rate en revanche son dernier départ, remonte la foudre mais les courses sont courtes, au général elle est battue par Chiara Fontanesi.

GEIGER, FONTANESI, LANCELOT

Mais le truc incroyable est que les américaines sont toutes derrière, elles qui font du SX depuis des années!

C’est dire si les filles européennes se sont données! C’est Chiara Fontanesi qui devient la première « Queen of Geneva ».
A propos de filles, avec les Pom Pom « Angels » de la soirée, les « Fuel Girls », qui sont aujourd’hui connues dans le monde entier sont venues animer les soirées. Totalement allumées, les nanas, ce qui tombe bien, elles étaient là… pour mettre le feu!
Par exemple, quand les free stylers passaient, elles soufflaient des flammes. Elles se sont aussi amusées à faire de grosses étincelles avec des meuleuses et des tiges d’acier.
Pour mettre une ambiance démentielle et un tantinet démoniaque, il faut reconnaître que les Fuel Girls se posent là!

AND THE KING IS…

 L’an dernier, Justin Brayton a été la révélation de Genève.
Cette année, on a pu assister à des courses dans plusieurs cylindrées, 125, où Le Hir a tout gagné, 250, où Osborne n’a jamais laissé qui que ce soit devant, et enfin 450, où Brayton a gagné ses quatre courses, plus les deux super finales opposant vainqueurs du 250 et du 450.
C’est dans ces finales que Tonus est entré dans l’histoire, mais le vainqueur intouchable a été Brayton.
Pour tout dire, Chisholm, le King of Bercy, n’a été qu’une ombre bien pâle au tableau, ce qui donne une idée du niveau sportif démentiel de ce SX de Genève. Alors bien sûr, arrivée en triomphe du vainqueur.
Le public de Genève n’a pas voulu être en reste.
C’est une constante de cet évènement, les spectateurs font aussi le spectacle. Nouvelle première mondiale.
Tout spectateur de foot connaît la Olà, parfaite imitation d’ailleurs de la vague inventée dans les SX américains.
A Genève, cette vague a été… triple, et même quadruple. effet totalement saisissant d’une salle de 15 000 spectateurs en découverte de son propre génie à rendre une soirée totalement unique au monde….
Pour couronner le tout, les free stylers se sont démenés comme des diables. Inutile de préciser que là encore, le plateau était ce que l’on peut faire de mieux…

Jean Louis BERNARDELLI

Photos : DPO / HONTHAAS PICTURES

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