TRANSAT JACQUES VABRE: LA NOUVELLE AVENTURE DE LUC ALPHAND

 Marc Thiercelin et Luc Alphand à bord de DCNS1000 avec lequel ils disputeront la Transat Jacques Vabre.

 

Champion de ski emblématique de Serre-Chevalier, reconverti dans le sport auto puis maintenant dans la voile, l’Alpin Luc Alphand, 46 ans, va participer à bord de DCNS1000 à la Transat Jacques-Vabre en double, en qualité d’apprenti navigateur, aux côtés du skipper Marc Thiercelin, dans le cadre du programme Les Filières du Talent DCNS.

Miraculé après une chute à moto lors de l’enduro d’Ambert dans le Puy de Dôme en juin 2010, le Briançonnais était l’une des vedettes des journées pros du Salon international de l’auto de Lyon, boosté par GLEvents.

Nous avons évoqué avec lui son nouveau défi, avant qu’il ne vienne, aujourd’hui et demain, suivre un stage de survie à Marseille. Luc Alphand devenant apprenti skipper aux côtés du trés expérimenté skipper, Marc Thiercelin

 

– Si l’on considère que le ski c’était dans une autre vie, vous souvenez-vous de votre première course automobile ?

 »C’était aux Deux tours d’horloge du circuit Paul-Ricard, sur une vénérable Porsche 911 de 1967. Je partageais le volant avec David Halyday. J’ai ensuite couru la Porsche Supercup et je suis passé au tout-terrain, où j’ai été champion du monde 1999 en catégorie T2 et où j’ai gagné le Dakar avec Mitsubishi.Puis ensuite et pendant une décennie, j’ai roulé dans les épreuves d’endurance et aux 24 Heures du Mans, avec mon propre Team, le LAA (Luc Alphand Aventures)  »

 

– Êtes-vous prêt pour votre nouveau défi, maritime ?

 » Il vaut mieux, car le départ de la Transat Jacques Vabre sera donné le 30 octobre, en direction du Costa Rica à bord de notre Imoca (60pieds) DCNS 1000 »

(ndlr : du nom de la Direction des constructions d’armes navales systèmes et services) un bateau identique à ceux qui disputent le Vendée globe. La DCNS a en France neuf sites dédiés à la marine de défense.

 

– À la suite de votre accident dans une compétition d’enduro, survenu voici plus de deux ans, vous êtes interdit de sports mécaniques et vous partez à l’assaut de l’océan. Ne mettez-vous pas votre santé en péril ?

 » Non, car naviguer à la voile est incomparable avec le pilotage d’une bécane, surtout en tout-terrain. Sur un bateau, on peut amortir avec les jambes. Le plus dur, ce sera de tenir le choc pendant 18 jours. J’ai dans mon livre de bord déjà, ou seulement, 74jours de mer pendant lesquels j’ai accompli 10000 milles (près de 20 000km), mais je continue d’apprendre le métier de skipper. Je n’ai pas le vécu d’un vieux loup de mer comme mon compère Marc (Thiercelin) mais je vais malgré tout devoir tenir mon rôle impeccablement. En ramenant le bateau de Pointe-à-Pitre avec un équipage, après la Route du Rhum, on a mis deux fois le mât dans l’eau. C’était ma première expérience… Je me suis immédiatement remémoré toutes les consignes de mise en sécurité ! »

 

– Quelles sont les spécificités de la navigation ?

 » Il faut être à 100% en non-stop pendant des jours et des nuits, en dormant, ou tout au moins en se reposant par tranches de deux heures, ce qui fait de drôles de journées. Mais on s’habitue. S’il fait vraiment beau, tu peux faire des quarts de trois heures. Ce qui est moins drôle, c’est quand tu enfiles tes bottes mouillées à 2 heures du matin. Une fois, on a pris 35 heures de baston avec du vent entre 45 et 58 nœuds (ndlr : entre 90km/h et 110km/h), ça donne des sensations de vitesse et de glisse extrêmement spéciales… Ce n’est ni la ligne droite des Hunaudières à fond aux 24 Heures du Mans ni la descente de Kitzbühel mais ça pulse. »

 

– Seul à la barre au milieu de l’océan, ça fait comment ?

 » Ça rappelle visuellement les étendues de sable à l’infini du Dakar, avec le paysage en mouvement. Cependant, je suis prêt à faire mes quarts pour que Marc puisse se reposer. Quand les manœuvres seront pointues il sera à mes côtés. »

 

 

– Êtes-vous heureux ?

 » Très heureux et je n’ai pas le temps de me poser d’inutiles questions… La Transat Jacques Vabre sera ma première grande course en double. Depuis le début de l’été, j’ai disputé le Grand Prix de Douarnenez, la Giraglia en équipage, le Fastnet en double et j’arrive des voiles de Saint-Tropez. J’en ai pris plein les yeux. Mais j’ai un atout de taille: je n’ai pas le mal de mer, tant mieux parce que les cachetons ça endort… Maintenant je vais faire mon stage de survie à Marseille (aujourd’hui et demain), puis je remonterai à Brest naviguer du 18 au 21 et je tracerai sur le Havre. Le règlement oblige la présence des bateaux et des équipages sur place une semaine avant le départ. Le premier week-end, nous disputerons un petit Grand Prix monotype avec des Beneteau de 7,50m, on va bien s’amuser. Ensuite, pendant la course, ce sera « vive la vie à deux 24H/24″… Être skipper, même en couple, c’est être capable de faire vingt métiers : médecin, couturier, météorologue… Sans temps mort. »

 

– Quel est votre objectif ?

 » On ne s’attaque pas à une Transat la fleur au fusil, mais je ne suis pas stressé. Mon ambition ? Sans problèmes majeurs, terminer dans les quinze premiers toutes catégories confondues (Imoca, Class 40 et trimarans) ne serait pas mal du tout. »

 

Charles-Bernard ADREANI

Photos : DCNS

LUC A TOURNE LA PAGE DU SPORT AUTOMOBILE APRÈS DIX SAISON!!!!

 

Sport