F1 : VETTEL, LE PLUS JEUNE, LE PLUS RAPIDE …MAIS PAS LE PLUS PRESSE !

 

Sebastian Vettel est entré au petit matin du 9 octobre 2011 (heure française) dans un club très privé, extrêmement fermé…

Celui des multiples Champions du Monde.

Qui plus est dans la F1 qui n’est pas la discipline la plus facile !

Et encore plus qui plus est, il est le plus jeune double-Champion de toute l’histoire de la F1 !

En revanche, le plus pressé de l’époque moderne reste Nigel Mansell, qui en 1992, a été couronné Champion du Monde dès le GP de Hongrie, au mitan de l’été, après onze épreuves.

Nigel avait au volant de sa Williams, déjà propulsé comme la monoplace Red Bull de Vettel par un moteur Renault, gagné neuf fois cette année-là, ce qu’a déjà fait Vettel cette année, mais  »l’angliche » avait fait quatorze pôles dans la saison!

Ne gâchons pas notre plaisir, une nouvelle star est en train de naître, même si son deuxième titre arrive dans l’année la plus ch… de F1 que l’on ait vue depuis un paquet de temps !

Car, reconnaissons-le, cette année comme en 1992 d’ailleurs où les Williams avaient survolé le Championnat avec outre Mansell, l’Italien Ricardo Patrese, on n’a vu que du bleu – la couleur encore une fois des Williams à l’époque – le bleu nuit des Red Bull-Renault !!!

 

 

DÉJÀ DE LA BOUTEILLE… VETTEL !

 

Bon d’accord, ce n’est pas la meilleure que j’ai sortie, mais je l’aime bien quand même…

Première pôle et première victoire à 21 ans, premier titre à 23 ans, et à 24 ans il a deux fois le monde à ses pieds.

A qui peut-on le comparer dans l’histoire de la F1, voire dans l’histoire tout court ?

Le jeune Bonaparte peut-être… Pour la furia et la capacité de gagner…

Mais « Buonaparte » n’est Général qu’à…. 26 ans.

Mozart ?

Célèbre dans toute l’Europe… à huit ans!

Un peu imbattable l’Amadeus. Cela dit, comme lui, Vettel a tout osé avec panache et talent.

Autre jeune bourré de talent, Lazare Hoche, Général à 25 ans, brillant élément de la jeune Révolution Française, son sauveur même pour avoir battu une coalition chouano-british très menaçante (1795) !

Si l’on remonte plus loin, on pense à Alexandre…

Qui a conquis le monde que les Grecs ont connu grâce à lui, allant de l’Egypte à l’Inde et déjà maître de la Grèce à 20 ans !

J’en oublie sûrement.

Au hasard, un Pierre Clostermann qui rejoint à moins de vingt ans les rangs des Forces Aériennes Françaises Libres et termine la guerre vivant avec un très gros score de victoires…

Et en F1 ?

Le problème est bien sûr que j’entre ici dans le domaine des tifosi/aficionados/accros/ et donc dans un monde de mauvaise foi absolue.

Qui est aussi le mien, cela tombe bien, on ne suit pas impunément les sports mécaniques pendant près de trente ans, sans devenir le thuriféraire de quelques héros…

France Info, a rappelé dimanche les destins phénoménaux de Prost, Schumacher et Senna.

Cependant, et je copie totalement une idée émise par Flavio Briatore (comme quoi on peut être un exclu du système en gardant une capacité d’analyse intacte…) Flavio qui disait donc que Schumacher était un super-pilote mais pas une superstar…

Pas faux…

Toutefois… Avec treize victoires en 2004, il sera difficile d’aller chercher ce genre de record !

J’ajoute en revanche au palmarès des dieux de la F1, le majestueux pilote que fut l’Argentin Juan Manuel Fangio, que j’ai eu l’honneur de rencontrer à plusieurs reprises…

D’ailleurs, petit rappel, Gilles Gaignault, fondateur d’autonewsinfo, fut à de nombreuses reprises son… chauffeur, lorsque Fangio débarquait à Paris !

Et à chaque fois, j’ai eu du mal à déglutir avant de pouvoir parler, (comme quoi on peut être vieux et midinette en même temps…).

Peut-être parce que Fangio est resté en vie à une époque ou à chaque GP, un pilote nous quittait ?

Avec un palmarès démentiel à une époque où l’on roulait en Chemise Lacoste, avec un casque en carton, des lunettes en verre, pas de ceinture de sécurité, des pneus de vélo et des fossés sur les côtés pour accueillir et massacrer le pilote qui s’en serait sorti par miracle !

Qui d’autre ?

Tous vos héros bien sûr !

En tant que vieux « tarmo », j’ajoute aussi évidemment des destins comme ceux d’Agostini, Read, Nieto, Rossi.

Bref, entre ici Sebastian, au Panthéon des vrais dieux, ceux du chrono…

 

MAJESTÉ, IL N’Y A PAS DE SECOND !

 

Phrase attribuée au Premier Lord de l’Amirauté assistant avec la reine Victoria à la première Coupe América et où la Reine s’étonnait de ne pas voir de bâteau anglais aux trousses de la goélette américaine…

Qui avait collé aux marins de la susdite majesté une royale pilée !

Un peu ce qui s’est passé en F1 cette année.

J’ai écrit plus haut que cette saison a été décevante. Pas à cause de Vettel, à cause des autres écuries !

Chez les vendeurs de canettes, on a claqué des milliards, bossé comme des dingues, fait des voitures géniales et permis à de vrais talents de pilotes de faire des cartons pleins…

On a surtout un jour compris que pour gagner, il fallait un super pilote mais lui confier une monoplace exceptionnelle.

Et comme nous le rappelait justement Gilles Gaignault, pour concevoir ce type de bagnole, il fallait avoir recours au meilleur ingénieur.

C’est la raison pour laquelle, Dieter Matechitz – pdg de Red Bull –  s’est  » offert  » et à prix d’or, l’homme providentiel, le génie de la F1, celui qui permit autrefois à McLaren et auparavant à Williams, d’empocher les titres mondiaux, comme certains enfilent des perles !!! J’ai nommé Adrian Newey…

Chez les autres, on a claqué des milliards mais on n’a pas bien bossé et on a donné des trucs nases à conduire à des talents exceptionnels. Pourquoi ose-je jeter le discrédit sur des noms immenses que sont Ferrari ou McLaren ?

Parce que j’ai vu cette année un formidable « winner » comme Alonso tenir royalement un demi-tour devant Webber. Alonso était  au volant d’une voiture rouge qui glissait comme un branle-panneau.

Parce que j’ai vu aussi un Hamilton déchaîné, essayer de tordre sa bagnole pour être devant… et y parvenir d’ailleurs, en heurtant force autos, trottoirs, rambardes, etc…

Messieurs les ingénieurs, je vous accuse d’avoir pété l’ambiance des GP…

C’est à ce niveau que me revient l’épopée Mansell de 1992. Le Celte le plus rapide du monde.

Le Celte ???

Il est originaire de l’Île de Man, dont les habitants s’appellent les Manx et sont tous les ans au Festival Interceltique de Lorient.

Le drapeau de l’Île (photo ci-dessous) est un beau symbole pour Nigel, il représente trois jambes qui courent en même temps.

Il est vrai que cette année là, Mansell avait vraiment quelque chose de plus que les autres. …

Voilà ce que les ingénieurs nous ont fait rater.

Un sacre royal.

Le pilotage de Vettel est énorme, il était probablement le meilleur cette année, mais le talent immense des autres pilotes, la fête des sports mécaniques que peut devenir un Championnat du Monde, tout cela a été gâché par l’impéritie et la gabegie d’ingénieurs milliardaires.

Messieurs, en trois mots, « je vous merde » !

 

VETTEL IMPERATOR

 

Le talent de Vettel est énormissime.

Né en 1987 à Heppenhein en Allemagne, il gagne vraiment tout ce qu’il touche.

Le kart, le challenge BMW, la F3 Euroseries,  les WSR, alias les World Séries de Renault.

Puis, et c’est là que l’on repère les grands, il entre en F1 où il pilote des trucs inconduisibles. (Toro Rosso).

C’est comme cela que Senna avait été repéré, réussissant à piloter à ses débuts en F1 en 1984, avec maestria une Toleman qui était vraiment… une tôle!

Puis, c’est encore là que l’on reconnaît les dieux, à l’instar d’un Schumacher par exemple, Vettel a fait des trucs pas possibles, s’est bien laissé embarquer dans le gravillon et autres pièges du métier, bref, il a perdu en osant.

Et plus tard, cela fera de lui un » killer », quand il réussira à rester en piste. Et cela vient vite.

On l’a dit, débuts en F1 en 2007, première pôle et première victoire l’année suivante… dans des conditions dantesques au GP d’Italie dans l’arène et le temple de Monza !!!

Non, son titre de l’année dernière et celui de cette année, ne sont pas des hasards. Ce pilote rafle tout partout où il passe.

Une sorte d’Attila des sports mécaniques !

Patrick Tambay, qui a une vision des choses assez juste, pense qu’on va manger du Vettel pendant une dizaine d’années, s’il a la bonne idée de rester avec le génial ingénieur Adrian Newey.

Et bien soit.

Alonso, Button et Hamilton auront probablement, d’ici là, des vraies voitures de course.

Alors, on va non seulement rêver mais on va en plus rester scotchés devant les écrans de TV.

Génial.

Merci Monsieur Vettel…

Et, en plus avec ses jeans et ses baskets, ce gosse là est  » tendance » :

Un  »djeuns » moderne

 

Jean Louis Bernardelli

Photos : Bernard Asset – Bernard Bakalian – Red Bull


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