TOUR DE CORSE HISTORIQUE: TRIOMPHE LOGIQUE DE LA PORSCHE DE PHILIPPE GACHE

 

Souverain.

Irrésistible et auteur de 12 des 16 temps scratch courus, l’Azuréen Philippe Gache, a triomphé et s’est logiquement imposé ce samedi en fin d’après-midi, à l’Ile Rousse, où il a remporté la 11ème édition du Tour de Corse Historique

Une épreuve superbe remarquablement organisée, une fois de plus, par toute l’équipe de l’ASA Terre de Corse , qu’anime avec talent, le tandem  José Andréani-Yves Loubet.

Avec Gache et ses dauphins, Andruet et Alain Oreille, c’est un sensationnel triplé Porsche auquel on a assisté.


Mais Comas et sa Stratos n’ont pas démérité, empochant cinq des 16 spéciales.

Revenons à cette ultime journée, laquelle nous a offert à nouveau un parcours exceptionnel entre Porto Vecchio et l’Ile Rousse.

Pour les concurrents, cette dernière étape comportait finalement seulement trois épreuves spéciales, la quatrième ayant été finalement purement et simplement annulée et rayée du programme, au lever du jour.

Et ce, dans la mesure où une partie du parcours de cette ES, la 16, était la proie des flammes. Un violent incendie s’étant déclaré vendredi dans la journée, nécessitant la présence de canadairs et de plusieurs dizaines de véhicules d’intervention des pompiers.

Alors que le soleil pointait timidement à l’horizon, on apprenait vers 7 heures du mat, que 400 hectares de garrigue et maquis, avaient été ravagés par les flammes !!!

Yves Loubet, qui conçoit l’itinéraire était désolé de cette situation et il nous lâchait :

 » Que veux-tu, c’est ainsi. Ainsi va la vie… Mais quel dommage car cette ES16 et ses 2 km, celle de Tallone-Santadria du Bozziu, est un réel monument des Tours de Corse d’antan. Mais vu la situation, il était préférable d’éviter le secteur. Mais nous y reviendrons l’an prochain « 

C’est donc avec l’ES14, celle d’Auléne-Moca Croce et longue de 16 km que les 145 rescapés attaquaient cette journée de samedi

Une spéciale, elle aussi mythique et magique et qui emprunte le Col de Saint Eustache. Ou dans les années 60-70, elle fut disputée à de nombreuses reprises et dans tous les sens.

C’est encore la Lancia Stratos d’Erik Comas qui se montrait la plus rapide, couvrant les 16 km en 10’37 »30.

Le leader Philippe Gache qui n’attaquait visiblement plus vu son avance considérable au classement provisoire sur son dauphin, Jean Claude Andruet, plus de 4′, assurait s’en prendre de risques. Et lâchait 10 »80

Et ce d’autant plus que Comas ne représentait aucun danger au général suite à ses ennuis de boite de vitesse, lors de la 1ère étape, lesquels l’avaient hélas irrémédiablement condamné pour la victoire finale

Derrière ces deux hommes qui se partagent les scratchs depuis mercredi  » à toi, à moi  » c’est la Ford Escort du duo Depons-Bourgoin qui réalisait le meilleur chrono, à 15 »50 de la Stratos.

Suivaient, à 18 »60 la Porsche du couple Andruet-Biche, à 20 »50 la R5 Turbo de l’insulaire Jean Pierre Manzagol, toujours bien placée et à 20 »80 une autre Porsche, celle du revenant Alain Oreille

Cette ES terminée, les pilotes  effectuaient ensuite la liaison. un autre « Monument  » de l’Ile de Beauté. Redescendant sur Ghisoni par le Col de Verde

On en venait à l’ES15, encore un morceau d’anthologie !

Ghisoni-Abbazia. Laquelle sur 28 km, emprunte le fameux défilé de l’Inzecca

Quatrième et nouveau scratch pour Comas et sa redoutable Stratos, en 20’04 »90 devant … Gache, naturellement mais qui perd tout de même 48 ». Derrière le duo qui au fil des ES se partage les meilleurs chronos, on retrouve Andruet,  Oreille et Depons

Il était alors temps de rejoindre Aleria ou se situait le parc de regroupement.

Les premiers arrivés nous questionnaient immédiatement pour connaître le score de  » l’Événement  » du jour :

France- Angleterre, pardi.

Apprenant la victoire des tricolores (19-12), tous semblaient contents et satisfaits de cet heureux dénouement mais la grande majorité paraissait surprise et n’y croyait pas !!!

Philippe Gache, le leader, lui, nous racontait ses impressions, lors de la pause-repas:

 » C’est moins rigolo que les jours précédents. Comme je dispose d’une avance confortable je déroule. Je concilie le plaisir avec la prudence et la sécurité pour assurer ce succès possible, rien n’étant jamais acquis en sport mécanique. Maintenant, il me faut aller jusqu’au bout et terminer à l’Ile Rousse. Ce serait franchement bête d’abandonner si prés du but. en tout cas, il est clair que je vais prendre aucun risque et faire attention sans pour autant lâcher et me balader. »

A ses côtés, nous retrouvons Jean Claude Andruet (photo avec Padrona et Depons), souriant et ce, comme toute la semaine. Immédiatement ses yeux s’allument :

 »  Quel bonheur de revenir sur ces parcours du passé, ces routes fabuleuses empreintes d’histoire du Tour de Corse . Ces spéciales légendaires. Sincèrement, j’ai apprécié. ‘

Quant à Alain Oreille, qui termine en trombe ce Tour de Corse Historique, il occupe une plus qu’ honorable 3ème place pour son grand retour à la compétition, puis, il nous confie:

 »En 2012, je serai là avec ma femme Sylvie, ma fidèle co- équipière des années « Oreille ». Cela va changer les choses. En tout cas moi qui ai disputé une bonne dizaine de Tours dans le passé,  ici, je me suis régalé de revenir. En fait, en réfléchissant je me suis rendu compte que je n’étais plus revenu depuis 1993. Et que lorsque j’ai été Champion du monde avec la R5 GT en 1989, c’est un peu grâce à ma victoire en Corse. »

L’après-midi allait être des plus courte avec suite à l’annulation de l’es16 déjà expliqué, la seule ES17, à parcourir

En effet, avant d’en finir à l’Ile Rousse, il ne restait plus que les 15 km de Novella-Col de San Colombanu, en Balagne. Au-dessus de Belgodère.

Cette ES17, voyait une fois encore Erik Comas et sa surpuissante et ultra performante Lancia Stratos, s’offrir un dernier scratch, faisant ainsi de lui, l’ultime vainqueur de ce Tour de Corse Historique,

Finalement et sans surprise depuis sa prise de pouvoir dès la première spéciale mercredi, Philippe Gache revenait lui en grand vainqueur, à l’Ile Rousse.

A sa descente du podium , il nous racontait cette belle semaine qui le voit pour la toute 1ère fois – en trois participations – gagner ce Tour de Corse Historique:

 » Quand tu as la chance de disposer d’une voiture qui marche très bien et qui est en outre, hyper dans le coup et compétitive, il ne te reste plus qu’à te concentrer sur la partie la plus plaisante pour un pilote, le pilotage. Quand tout fonctionne comme ce fut le cas ici toute la semaine, il faut souhaiter aller au bout. »

Quoiqu’il en soit, la bagarre a fait rage et si certains au fil des spéciales sont … tombés (Comas-Pescarolo-Depons-Padrona-Dumas) la lutte a malgré tout été de toute beauté

Et le podium final Gache-Andruet-Oreille est de classe Internationale

En outre, après ses déboires mercredi, l’ancien pilote de F1, Erik Comas a démontré qu’il avait la gnaque.

Et que bien qu’il découvre et pilote et pour la toute 1ère fois cette sensationnelle Lancia Stratos qui fit la gloire des Tour de Corse autrefois, le Drômois, malgré ses pépins de boîte, n’a pas par la suite baissé les bras.

Bien au contraire, il n’a eu de cesse d’attaquer !

A preuve, ses cinq meilleurs temps dans des ES assortis de multiples deuxièmes temps

Et de nous préciser:

 » Je reviendrai en 2012 et pour gagner cette course mythique  »

 

En écoutant un à un tous les concurrents rescapés et interviewés par les deux speakers officiels Fréd Lombard et Jean Joseph Prunetti, sur le podium d’arrivée situé Place Paoli, les paroles se rejoignaient.

Saluant toutes l’excellence de cette épreuve hors norme.

Au hasard nous avons retenu cette très belle  phrase :

 » Tour Historique plus Corse ?  Cela donne évidemment le plus beau rallye du monde réunissant les plus extraorinaires voitures »

Pour ce qui nous concerne à autonewsinfo,  comme chaque automne, cette épreuve nous l’avons adoré.

Tout était TOP.

Le parcours, les paysages, les concurrents, les bagnoles de rêves et l’organisation.

Parvenir en temps de crise à réunir un plateau de 200 concurrents avec un parterre de champions au palmarès fourni n’est pas chose courante de nos jours !!!

Merci à Terre de Corse et à ses deux califes José et Yves. Et à tous leurs commissaires.

Les pilotes ne s’y sont pas trompés lors de la remise des prix qui leur ont fait une Standing Ovation

Gilles GAIGNAULT

Photos : Frédéric Traversari – Frédéric Chambert – Gilles Gaignault

 

Ce samedi aprés-midi, aprés avoir traversé Corte, nous n’avons pu nous empêcher de faire un détour par Casterla.

Là, ou s’est déroulé le drame qui a couté la vie aux regrettés Henri Toivonen et Sergio Cresto, le 2 mai 1985, aprés que leur Lancia ait quitté la route et se soit embrasé dans le ravin.

Comme chaque année, lorsque nous passons à proximité, nous sommes allés nous recueillir devant la stèle érigée en leur mémoire

 

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