TOUR DE CORSE HISTORIQUE : ILS SONT TOUS A LA POURSUITE DE PHILIPPE GACHE…

 

 

Philippe Gache semble intouchable après deux jours de course.

Ce jeudi, entre Porto et Propriano, et comme la veille, entre l’Ile Rousse et Porto, Philippe Gache s’est une nouvelle fois montré le meilleur, remportant trois des quatre spéciales, au menu du jour

Les absents, une fois encore ont bien eu tort de ne pas avoir été présent ce matin de fort bonne heure pour profiter du spectacle offert par le parc fermé installé dans a jolie marina du port de Porto avec toutes ces superbes voitures de course d’antan, stationnées et alignées en bord de mer et ce alors que le soleil se levait timidement sur la splendide baie !

Reconnaissons-le, le spectacle proposé, était tout à fait fantastique dans ce cadre non moins exceptionnel…

Si le leader, l’azuréen Philippe Gache s’élançait tout naturellement le premier, visiblement derrière la meute de ses poursuivants était bien décidé  à lui mener la vie dure.

Pour Erik Comas, il s’agissait avant tout de faire oublier ses mésaventures de la veille et de prouver et démontrer que le choix de son tout nouveau bolide, l’inoubliable et tellement performante Lancia Stratos, était le bon.

Dès la première spéciale du jour, l’ES6, l’ancien pilote de F1 affichait déjà clairement la couleur  en signant le second chrono derrière Gache, bien évidemment à nouveau souverain et aux performances vraiment de tout premier ordre.

Dans la seconde, l’ES7 ( ) Comas offrait le premier scratch à sa Stratos et il nous gratifiait de passages véritablement très spectaculaires.

Quelle beauté que cette Lancia avec ce bruit caractéristique des Stratos  !!!

Quel bonheur, oui quel plaisir de retrouver ce bolide sur ces routes Corses qui firent il y a trois décennies sa gloire et sa réputation internationale, à l’époque où elle était imbattable, oui parfaitement  IM BA TA BLE !!!

Autre très bonne nouvelle en ce début de matinée, les temps réalisés par un autre grand pistard comme Comas, Romain Dumas, l’un  des vainqueurs de l’édition 2010 des non moins prestigieuses 24 Heures du Mans avec Audi.

L’Alésois semblant avoir enfin solutionné ses petits problèmes de la veille obtenant deux beaux 3èmes temps dans les ES7 et ES8 et un 4ème dans la dernière ce jeudi, l’ES9

D’ailleurs au classement général provisoire, Romain  effectue un bon sérieux, s‘emparant de la  quatrième place, au détriment d’Alain Oreille de retour sur les rallyes, après une bonne décennie d’absence !

Pourtant le Martiguais n’a nullement démérité  tout au long de la journée.

Une chose est certaine, il assure le spectacle mais souffre de  pneumatiques un peu tendres  qui finissent par se détériorer, en fin de spéciale.

Enfin, on retiendra aussi ce jour,  les bonnes perfs de deux autres pilotes :

Dominique Depons et François Padrona. Lesquels se sont livrés un combat royal au volant de leur Ford Escort RS, respective

Attardé mercredi, Padrona est très bien remonté au général, alors que Depons, a lui chuté

Derrière Padrona, on trouve la R Turbo de l’insulaire Jean Pierre Manzagol. Certes mais le Bastiais souhaiterait retrouver un freinage plus efficace  pour aller titiller et  ‘’ jouer ‘’ avec les tous premiers du classement.

Mais nous n’en sommes qu’à mi-parcours et la route est encore bien longue si l’on détaille le parcours et que l’on considère les nombreuses difficultés qui restent à venir et attend les pilotes

Mais, il n’empêche, Philippe Gache, a surement fait le plus dur…

En effet, effectivement il quittera ce vendredi matin Propriano, en direction  de Porto Vecchio avec une avance des plus sérieuses, celle-ci atteignant 2’54’’ sur la Porsche TCM-Ferralu, du couple Andruet-Biche.


Mais Andruet fait ce qu’il peut avec ce modèle Porsche un tantinet dépassé en performances pures par celle plus récente dont dispose Gache

Et, Gache est le premier à la féliciter pour ses chronos que Philippe juge ‘’ Tout à fait exceptionnels avec une telle voiture qu’il juge dépassée ‘’

Mais si Andruet ne peut plus viser à la régulière la victoire finale et renouveler son succès de 2007, il va maintenant lui falloir éviter de se faire chiper et subtiliser sa seconde place

Une position que Padrona revenu à 28 ‘’ et aussi Dumas à 47’’, lorgnent …

Comme on le constate, devant c’est … chaud, CHAUD !!!

Sur le port de Propriano, Philippe Gache, nous expliquait :

«  Je n’ai rencontré aucun souci particulier . Cette voiture est géniale  et je continue de prendre énormément de plaisir. Pour l’instant tout se passe merveilleusement bien. Pour les jours à venir, on verra au jour le jour, au fil des spéciales. Je les prends les unes après les autres, sans calculer »

Pas très loin, Andruet souriant, nous raconte :

« J’aime bien mon auto mais la boite est mal étagée et cela m’handicape terriblement. Je n’ai plus roulé avec depuis la Finale de la Coupe de France, il  a un an à La Rochelle. De plus, je me suis fait réopérer le 27 juin dernier par le Professeur Judet à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches. Je souffrais trop de ma hanche déjà opéré il y a longtemps après mon accident du 5 mai 1980, en rentrant chez moi à Opio, près de Grasse. Je n’ai repris le volant en course que tout récemment à Albi pour une course de protos le 2 septembre dernier. Mais ma Porsche n’est de toute façon pas capable de me faire gagner à la régulière »

Arrive Romain Dumas qui nous rejoint alors que nous sommes attablés avec Jean Claude et Biche

Biche qui elle nous rafraîchit la mémoire :

« Je reprends gout à la course. Cela fait si longtemps que je n’avais plus roulé. »

Cela remonte effectivement au … Monte Carlo 1996, déjà avec Jean Claude en janvier 1996

Quinze ans !!!

Et Biche de préciser :

«  On avait d’abord effectuer un tonneau et puis ensuite un peu plus tard on avait même perdu une roue ! »

Et elle conclut :

«  Je n’ai pas bien lu toutes les notes Nous ne sommes pas complétement synchros mais je suis quand même vraiment très contente d’être là. Et je compte bien recourir plusieurs fois par an »

Pas sûr que son fils, Frédéric Espinos apprécie… cette annonce !!!

Romain Dumas enchaine :

«  J’ai une direction très dure et du coup il nous montre ses mainsj’en ai attrapé des ampoules ! On ne doit pas avoir la bonne direction et en plus, j’ai le moteur qui a tendance à chauffer ! »

Andruet, l’interrompt :

«  Les grands pilotes sont ceux qui peuvent concourir comme toi dans diverses disciplines »

Ce que le père Andruet a d’ailleurs fait !

Pilotant notamment et avec le talent qu’on lui connait aussi bien en rallyes ses Berlinette et Stratos que les gros protos du Mans

Dumas écoute sagement le …‘’ Professeur Andruet‘’ qu’il vouvoie !!!

Nous les laissons et retrouvons Manzagol, comme toujours souriant

« Le moteur de la 5 Turbo marchait plus et en outre les gaz d’échappements rentraient dans l’habitacle lors de la 1ère spéciale. Difficile  étant quasiment asphyxié, d’aller vite »

 

Se pointe lors Erik Comas, détendu et ravi et ce malgré ses ennuis de la veille

«  Je prépare désormais 2012 ou je reviendrais pour la gagne Cette année, je découvre la Stratos. J’apprends tout de l’auto  car je te rappelle qu’il s’agit de ma toute 1ère sortie avec. »

Victorieux de la 1ère spéciale du jour avec 1/10ème d’avance sur Gache, Erik se fait maintenant la main avec sa nouvelle monture, ayant vendu au Groupe Transalliance, ses Berlinettes Alpine

Le mot de la fin pour Henri Pescarolo, qui est toujours là avec sa magnifique pièce de musée, la Matra 610 Coupé Napoléon

« J’ai enfin des freins.  Mais on roule à vue  car on n’a pas effectué de recos. On n’a pas de notes. Alors, t‘imagines ici sur ces routes escarpées et sinueuses à souhait. De plus, Michel est pour la toute première fois navigateur, d’habitude il pilote ! »

Alors ?

La conclusion ?

C’est le ‘’ Grand Maitre ‘’ de ce parcours qui les fait TOUS rêver, Yves Loubet qui nous la livre :

« Philippe Gache est impressionnant de maitrise d’efficacité et en plus il est tout bonnement spectaculaire. Du Grand ART. Andruet est magnifique parce qu’il tire bien au-delà du maximum de sa voiture. Le pilotage de Jean Claude, c’est ce qu’on devrait montrer aux futurs espoirs et les faire venir pour l’admirer. Il ne baisse jamais les bras et il est plus qu’à la recherche de l’efficacité totale. »

Andruet ? C’est vrai, c’est un Seigneur. Le MOZART de la route.

S’il est aussi adulé par les fans au bord des routes, cela s’explique par ce que nous venons de vous expliquer

Ce vendredi, quatre spéciales

La 1ère, Filitosa-Pila Canal, la seconde Acqua Doria-Stiliccione. Cette dernière est une grande classique des années 70. Les deux disputées au cours de la matinée.

S’ensuit le regroupement de Porto Polo

L’après-midi, avant de rejoindre Porto Vecchio, deux nouvelles spéciales.

Pondacoravo-Zerubia ou on passera devant le Mémorial érigé en souvenir du pilote Lancia, Attilio Bettega, décédé dans cette spéciale, à côté de Zerubia, le 2 mai 1985

Et pour finir cette très belle étape dans l’Alta Rocca, les concurrents disputeront l’ES13  entre Tirolo et le Col de Baccino avec sa descente toujours vertigineuse de vitesse, de trajectoires ou les pilotes vont prendre un plaisir fou et ressentir de sacrées sensations.

un véritable toboggan de hautes vitesses

Gilles GAIGNAULT

Photos : Frédéric Traversari –Frédéric Chambert – Gilles Gaignault

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