24 HEURES DU MANS MOTO : BEAUCOUP DE CHUTES ET PEU D’AMELIORATION DES TEMPS LORS DE LA SECONDE SEANCE . BMW EN POLE

 

LES PILOTES DU TEAM GMT 94

 

Nous avions laissé jeudi soir, les teams peaufiner  leurs réglages mais la majorité des équipages n’a  pas amélioré  ses  performances de la veille à l’exception  notoire  chez les  premiers rôles de la Kawasaki N° 11.

En effet, des moteurs qui lâchent et répandent un maximum d’huile, des sorties de piste qui ramènent  des graviers …. Et ne laissent que peu de possibilités de trouver une piste propre.

En plus, hormis la prime médiatique d’un départ en pôle, beaucoup de concurrents, ont encore la sagesse de savoir qu’une course de 24 heures est assez longue pour permettre de compenser quelques dixièmes arrachés  ou perdus lors des essais.

Au niveau des chutes  (pas moins de 8 !), il en est une que Vincent BOCQUET, pilote de la SUZUKI N°50 et sérieux candidat à la victoire finale, en catégorie SuperStock, a du mal à digérer en raison d’un comportement jugé irresponsable de la part de Julien PILOT ; qu’il ne put éviter dans la Courbe Dunlop, alors que sa machine, perdait de l’huile.

Plutôt que de s’appesantir sur les faits, envisageons donc les conséquences avec Vincent BOCQUET, tout juste de retour du contrôle médical.

« Psychologiquement, on va un peu laisser retomber la pression… là, j’étais vraiment bien, vraiment à l’aise, vous savez la courbe Dunlop, il y a mieux pour tomber… il n’y a rien de cassé, c’est déjà ça. Ensuite, je pense à mes coéquipiers, si je prends une décision de rouler, il faut que je puisse assumer jusqu’au bout. Là, c’est un peu chaud. Au warm-up, on y verra plus clair. »

Pour l’heure, Vincent BOCQUET,  souffre d’une blessure au pied, avec une sorte d’écrasement et des points de suture pour la plaie. Un scanner a levé l’hypothèque de toute fracture au dos.

Nous tournant ensuite vers Hervé MOINEAU, ex  multiple Champion du monde de la spécialité, nous  lui demandons de nous indiquer comment se présentent les choses alors que le challenge est important avec en ligne de mire, un nouveau titre en Coupe du monde SuperStock.

« Jusqu’à maintenant les choses ne se présentaient pas  trop mal. Nous avons fait un bon ‘’Pré Le Mans’’, un bon début de semaine, on est en tête de cette Coupe du monde. On voit bien qu’il faut rester vigilant. La chute de Vincent  BOCQUET  qui n’y est absolument pour rien, est là pour le rappeler. Il était à ce moment- là sixième temps et prêt à améliorer… La moto a assez peu de dégâts et je pense que le pilote sera au départ ce samedi, à 15 heures, pour que la N° 50 soit  bien positionnée dès le départ. »

Évoquant la stratégie de course Hervé MOINEAU, poursuit :

« La météo va être très bonne, la mécanique va être très sollicitée, les pilotes aussi. Pour nous, un jeune team, on va tenter de passer à travers… La concurrence est très forte, la N° 13, des  concurrents allemands est l’adversaire car ils sont très rapides et très homogènes. Mais vous le savez mieux que quiconque en Endurance, l’essentiel c’est de rester sur ses roues et d’éviter de faire des  fautes graves. »

Pour conclure, Hervé MOINEAU précise disposer d’une équipe  jeune , dynamique, en laquelle  il a entièrement confiance.

 

 

Après avoir constaté que la Suzuki N°1, ne pointait pas mieux que cinquième position, nous sommes allés interroger Dominique MELIAND, à propos de sa stratégie de course :

« En raison des  circonstances que nous avons connues en début de semaine, je me dois  de faire en sorte que l’équipage constitué  dans la difficulté trouve ses marques ensemble. A moi de faire en sorte de les accompagner au mieux pour qu’ils puissent se trouver en confiance et se dépasser. Les autres concurrents, n’ont pas tous les mêmes objectifs (gagner le Championnat, ou gagner Le Mans pour ceux qui ne disputent pas toutes les épreuves), la course risque d’être très rude et dans ces conditions, il nous reste à espérer tirer notre épingle du jeu malgré tout. Mais, contrairement à ce que vous dites, je ne suis pas un sorcier… l’Endurance ce n’est pas totalement scientifique, mais quand même! Nous verrons  bien. En tout cas, nous ferons tout pour se hisser le plus haut possible dans le classement. »

Ajoutons que le jeune ‘’intérimaire de luxe’’ Baptiste GUITTET, s’efforce de prendre  très consciencieusement sa machine en mains. Passer du Junior team au SERT du jour au lendemain entraine forcément, une très forte pression que tout le team essaie de faire baisser.

Mais sur que le ‘’ pigiste ‘’ va ressentir en piste en course une très forte charge émotionnelle …

Chez BMW, où NIGON ne tourna pas, fort de sa performance de la veille et en raison de l’état médiocre de la piste, Sébastien GIMBERT indique :

« Que  la  machine va  très bien, qu’ils sont prêts… »

Chez KAWASAKI, Gilles STAFLER nous résume la situation par ces mots :

« On a fait une grosse chute mardi, la moto est partie en tonneaux dans la Dunlop, ensuite un incendie… la machine était fortement endommagée ce qui nous a fait changer nos plans pour la qualification car prendre tous les risques quand on ne dispose que d’une seule moto, c’est trop dangereux avec en cas de chute, le risque ne pas être qualifié, le jeudi soir. Ceci explique que la qualification de jeudi a été beaucoup plus raisonnable que ce qui était prévu. »

Et d’ajouter :

« Oui comme vous le dites, aujourd’hui on s’est rattrapé un peu, mais les conditions de piste n’étaient pas du tout les mêmes que jeudi, en plus, il y a eu beaucoup de casses moteurs  avec de l’huile sur la  piste et l’absorbant ce qui n’est pas de nature de mettre en confiance  un pilote  pour faire un temps de qualification… Comme mes adversaires, on vient tous pour gagner. Par contre ne disputant que les deux courses phares de 24 heures (Le Mans et le Bol d’Or) et pas la totalité du Championnat du monde, nous n’aurons pas à calculer ! Nous allons faire notre course. »

Pour terminer cette petite revue des troupes, nous demandons à Christophe GUYOT, de faire le point avant le départ de la course :

« On est quatrième sur la grille, ça n’est pas ce que nous espérions, mais c’est la loi de la course. Toutefois, en rythme de course, on est très bien, ce qui laisse augurer de bons espoirs pour l’arrivée de la course. D’autant  plus qu’avec deux cadors, un David CHECA redoutable en course et un Matthieu LAGRIVE dont  vous connaissez  les performances, Kenny FORAY a fourni  de très bonnes  prestations, qui nous laissent bien des espoirs pour la course. »

Comme on peut le constater, les dix premiers concentrent les favoris avec 4 équipages  sous les 1’38’’ , ce qui n’est rien  moins que remarquable !

On imagine bien les risques pris par ces vaillants compétiteurs qui vont régaler des milliers  de spectateurs.

Une victoire ici au Mans est un vrai symbole. Pourtant nous avons été surpris, voire choqués d’apprendre  que la prime d’arrivée pour un équipage vainqueur était de … 1150 Euros !

Vous avez bien lu.

Quand on connait l’affluence annuelle et la belle recette qui va de pair, il y a franchement de quoi rêver !!!

Vincent Philippe, était tombé de sa chaise en recevant son chèque de vainqueur du Bol d’or. Pour l’heure, il se tient informé du déroulement des opérations, en attendant de faire  un bilan médical samedi 24 avec le  chirurgien bisontin qui le suit régulièrement

Alain Monnot

Photos : Michel Picard- Alain Monnot

 

GRILLE DE DEPART

 

1-      BMW N° 99: 1’37’’545

2-      YAMAHA YART N° 7 : 1’37’’924

3-      KAWASAKI N° 11 : 1’38’’252

4-      YAMAHA FRANCEN° 94 : 1‘38’’310

5-      SUZUKI N° 1  : 1’39’’167

6-      YAMAHA MACO N° 14 : 1’39’’173

7-      BMW Van ZON BOENIG N°13: 1’39’’587

8-      HONDA National Motos N° 55 1’ 39” 970

9-      KAWASAKI Bolliger  N° 8: 1’40“114

10-  HONDA Legends N° 77: 1’40” 283

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