MONDIAL DU QUAD A PONT DE VAUX : YAMAHA GAGNE SUR TOUS LES TABLEAUX

 Le directeur de course Jean Louis STAELENS et le Maire de Pont de Vaux avant le départ règle leurs montres

 

Pour sa vingt-cinquième édition le  Mondial de Quad, avait voulu faire fort tant au niveau de la qualité de la piste que de la sécurité ou de la variété des animations.

Il faut  bien dire que la fête fut complète avec un paramètre supplémentaire :

La canicule !!!

 UNE ÉPREUVE EXIGEANTE ET INCONTOURNABLE L’arrosage de la piste

Avant de parler ultérieurement  sur des perspectives d’évolution et de développement d’une telle épreuve, entrevues lors de rencontres avec les organisateurs et les responsables des collectivités territoriales, revenons à ces deux journées un peu folles, suivies en plein cagnard par une jolie affluence, 10 000 spectateurs environ.

Rappelons le principe de ce Mondial de Quad dont toutes les équipes se plaisent à souligner le caractère incontournable.

Cette année  encore l’éventail des nations représentées (17) témoigne de l’impact des 12 heures de Pont de Vaux, et l’on comprend bien que les constructeurs lorgnent avec envie vers un titre décroché sur les bords de la Saône.

Disputé en 3 manches : une  de 3 heures, une de 5 heures (en partie de nuit) et une de 4 heures, ce Mondial, donne lieu à un classement par manche et un classement final des 3 manches cumulées.

Entre les manches, les machines étant mises en parc fermé, aucune intervention mécanique n’est possible en dehors des heures de course, ce qui permet bien de marquer ce côté endurance, auquel les organisateurs, la tribu des frères, Maurice, Bernard et Rodolphe MAINGRET, est attaché.

En parallèle de ces 12 heures, le Quad Contest (sur 2 heures) permet à des jeunes ou des amateurs de se faire plaisir et démontrer des qualités permettant à certains de postuler pour un guidon aux 12 heures, les années suivantes !

Au départ de cette course, 75 machines s’alignaient.

La bagarre fit constamment rage et à l’issue des 3 manches, dans les quatre premiers classés dans le même tour, on compte 3 YAMAHA !

Comme les deux premières manches des 12 heures, avaient été remportées le samedi par des Yamaha, également, et que le classement féminin était également raflé par la marque aux diapasons, il était normal  que nous interrogions Joël BONTOUX, Coordinateur Presse Compétition  de la firme et ce pour le jet ski, le quad et le hors-bord.

En plus, l’homme sait de quoi il parle, ayant gagné 5 fois ‘’Pont de Vaux’’ en 15 participations !

Son éclairage sur la stratégie de course des machines de tête, méritait bien l’attention au moment où, pour l’explication finale, 3 quads Yamaha s’expliquaient férocement, avec un Suzuki !

En fin diplomate, Joël BONTOUX nous indique :

« Yamaha ne délivre pas d’assistance usine en quad. Yamaha Franc, accorde une aide financière aux pilotes et aux teams .Grâce à mon expérience, en la matière, je délivre des conseils en termes de préparation et de gestion spécifique de cette course si particulière, unique et incontournable de Pont de Vaux. Comme vous l’avez remarqué, si je suis plus particulièrement présent sur le stand d’AUDEMAR, c’est que leur expérience en termes de gestion de stand est moins grande que celle d’Axel DUTRIE, du team Dragon. Mais vous savez, moi, je ne souhaite qu’une chose, c’est de voir trois Yamaha sur le podium. »

Pendant ce temps-là, les calculettes étaient sorties

Tous  les faits et gestes  des mécaniciens, des panneauteurs et des proches des pilotes des  deux  machines N° 1 et N°2 installés dans des stands contigus, étaient épiés et interprétés. Les dernières heures de course furent vécues très intensément.

Nous y revenons dans un instant, mais auparavant, allons voir ailleurs en bord de circuit ou dans les autres stands.

Au mondial de Quad, les ambitions des Teams sont aussi variées que le nombre d’engagés.

Quelques exemples :

La machine N° 57 du team HDM « Ethan » n’était là que pour rendre un hommage émouvant à Dominique MAINGRET, grand  organisateur de ces 12 Heures de Pont de Vaux, décédé brutalement sur le terrain de la course, voici tout juste un an….


Le Team SOMAGRI, avec le Suzuki N° 4, visait un podium.

Le concessionnaire 1001 Quads, avait sollicité pour l’engagement de son Suzuki N° 14, l’expérience de l’excellent pilote, Étienne LEGENDRE, avec pour objectif de se classer dans les10 premiers pour une première participation.

 

Paris Hilton, avait misé (au sens premier du terme) sur un équipage féminin du team VLS Yamaha N° 101, pour se faire remarquer.

Le Team JPS CAN AM, entendait bien démontrer les performances et la fiabilité de ses machines au masculin, comme au féminin.

Les anglais de Winrow Racing  sur le HONDA N° 7 , entendaient bien détrôner Yamaha.

Les Bressans, avec le N° 9 sur KTM, la jouaient jouer locale, tout comme les copains de Quad 01 sur le YAMAHA, N° 32…

Bref, motivation à tous les étages et spectacle garanti, à tous les passages !

La piste, concoctée par les organisateurs avec les conseils de Jean Luc FOUCHET (grand maître du tracé de Bercy indoor ou organisateur notamment de la Quadrezienne  ou de la Kenny Rando) a séduit les participants avec ses diverses zones, fort bien tracées et résistant bien au fil des tours à l’agression de la cavalerie  motorisée.

Certains passages avec des enfilades rapides étonnaient tout autant le public que les sauts ou les virages serrés donnant lieu à des « figures libres » intéressantes et parfois pas trop académiques !

A l’œil nu, les différences de style de pilotage apparaissaient nettement et c’est bien ce que regrettaient les Tops teams et inquiétaient les pilotes de pointe.

Un  objectif  primordial pour eux :

Ne pas se faire piéger ou embarquer par une machine en perdition. Avec la chaleur, cette vigilance absolue pouvait être émoussée.

Tous les pilotes rencontrés, ont évoqué ce paramètre particulier de la lucidité et de l’anticipation difficile à maitriser totalement dans la fournaise.

Étienne LEGENDRE,  8ème au classement final, nous confirmait

‘’Manquer d’air dès que la machine ralentissait ‘’ ce qui expliquait qu’à peine entrés dans la ligne des stands les pilotes, tout en roulant, arrachaient rageusement leurs lunettes pour aspirer goulument un peu d’air.

Pour suivre la course, il faut bien reconnaitre que malgré les efforts des speakers et le volume de décibels chargé de couvrir les rugissements des machines, les choses ne sont pas aisées.

En effet, dès le  premier passage, les pilotes sont repeints par les projections de terre collante d’une piste arrosée pour combattre la poussière.

Ils prennent donc tous un peu des airs de fantômes. Le numéro de plaque avant est invisible et de plus, aucun élément distinctif ne permet d’identifier le premier, second ou troisième pilote.

Alors, rien d’étonnant que les spectateurs dans leur grande majorité se tournent avec  délices, vers les animations, l’exposition… et  les  buvettes littéralement  envahies…

Cela ne les empêche pas de tenter de comprendre comment on peut dans les stands, ressouder  un châssis, changer un amortisseur, débloquer une direction… dans des temps records.

L’armée de l’air, fort  présente avec les Epsilon de Cartouche doré et le Solodisplay sur Alphajet, a rivalisé en trois dimensions  avec les époustouflants acrobates de Freestyle de H ‘BOMB.

Les  essais et démonstrations de matériel dans la « zone extrême » ont  rencontré une belle adhésion et le succès commercial semble avoir bien accompagné, le succès sportif.

 

UN FINAL ÉPOUSTOUFLANT

 

La dernière manche, courue le dimanche après-midi voyait donc, les Yamaha N° 1 et N°2, s’étriper à distance.

Pour la machine du Team Audemar, tout en s’inquiétant sans doute un peu de la cadence tenue par les concurrents directs du Team Dragon, le message était clair :

« Gagner une manche, ça n’est pas gagner l’épreuve ».

En effet Après la chute de Mathieu TERNYNCK en première  manche, cette même N° 2, avait survolé la seconde et mettait une forte pression sur  la N° 1, tournant régulièrement, 4 à 5 secondes plus vite au tour, que sa grande rivale.

Cette pression et la chaleur ébranlèrent sans doute un peu, Joe MAESSEN, qui accusa un coup de chaud, l’obligeant à rentrer de manière imprévue au stand !!!

Les hommes d’Axel DUTRIE croisèrent les doigts, en espérant pouvoir reprendre le tour manquant, pour s’assurer de la victoire.

La tension était palpable, tous les chronos sortis.


MAESSEN surveillé médicalement, c’est Romain COUPRIE, qui assure alors le boulot dans un relais éprouvant, au cours duquel, il lâche un peu de temps à la machine N° 2, pourtant à l’issue de son ultime relais, il ne semble pas, quant à lui, ne pas douter de décrocher une seconde victoire et consécutive.

Très calmement, il nous confiait :

« Oui cette année, l’épreuve est très pénible. La piste est bien améliorée et on roule vite. Avec des relais de 1h45, c’est très dur à la fin et comme c’est pareil pour tout le monde, il faut faire très attention aux différences de vitesses. Cet élément constitue un danger. Nous n’avons absolument pas eu à faire de mécanique et effectué de bons relais très réguliers. Alors… attendons ».

Les voisins de palier, si l’on peut dire, les pilotes du Team Dragon, partagent le même baquet à l’issue des relais et c’est durant cette phase de récupération  que Clément JAY, nous répond.

« Oui effectivement, j’ai couru en 2008 avec COUPRIE, et terminé  troisième l’an dernier au Mondial.  Cette saison je dispute le Championnat de France cross Elite et je suis à Pont de Vaux, pour la sixième fois. Pour ce qui concerne, notre course, certes  nous avons connu un petit problème avec la chute de Mathieu (TERNYNCK) en première manche, mais nos chronos n’ont pas baissé même si la piste un peu défoncée est devenue comme du béton, mais ça fait partie du jeu. Il faut se montrer particulièrement concentré car certains pilotes hésitent quant au choix des trajectoires et l’on ne sait pas toujours où ils vont passer. Pour les tables heureusement, c’est bien pensé, il y a deux trajectoires possibles. »

Très sereinement ou mieux, maitrisant  bien cette forte tension de course, Axel DUTRIE , patron du Team Dragon, fait ses calculs tout haut.

« Il faudrait pour le dernier relais, tourner 12 ou 13 secondes plus vite que nos concurrents directs, ou alors qu’ils connaissent un petit problème. Nous avons un peu repris, mais à la régulière, ça ne devrait pas passer. »

A côté, la forte coloration internationale du Team Audemar (Paul HOLMES, anglais et Joe MAESSEN, néerlandais et leur entourage) et la soif de victoire, donnent place à un certain laconisme. on

La réponse calibrée et convenue  est de dire, qu’il ne suffit pas d’aller vite et de gagner des manches, pour l’emporter en endurance. On verra que ces éléments de langage ont bien été assimilés, puisque les vainqueurs de cette machine N° 1 , Romain COUPRIE en tête déclaraient lors de la remise des prix

«  On peut gagner le Tour de France, sans pour autant, gagner toutes les étapes. »

Non résigné mais réaliste, le manager du Team Dragon, lui-même pilote (avec une troisième place dans le Quad Contest, du matin) accepte de nous en dire un peu plus, sur cette alchimie d’un team, qui s’est montré particulièrement efficace, avant d’enregistrer avec sportivité mais aussi satisfaction, cette brillante seconde place finale, à l’issue du gain des deux dernières  manches.

Ex concessionnaire, Axel DUTRIE a monté à Calais, un réseau de distribution avec cinq salariés et quelques 300 à 400 clients réguliers. Parallèlement trois mécaniciens préparent et entretiennent trois machines pour chacun des trois pilotes engagés en Championnat de France de cross  et en endurance, pouvant donner à l’occasion, un coup de pouce pour des opérations de promotion chez des concessionnaires locaux.

« Il semble bien  que Mathieu (TERNYNCK) ait toutes les chances de participer aux côtés d’Antoine (CHEURLIN)  à la Coupe des Nations en Allemagne »,

Nous confie le jeune et dynamique manager qui accepte de nous éclairer un peu sur les performances assez bluffantes de son engin.

 «  Oui, notre machine diffère un peu de celle de nos amis Audemar. Malgré les impératifs de cette course d’endurance très spécifique, nous avons choisi de ne pas conserver les échappements d’origine et opté pour des échappements adaptables nous obligeant certes ici, à deux changements, mais nous procurant une réelle amélioration du rendement. Par ailleurs, nous optons pour des amortisseurs américains ‘’ PEP’S’’ , tout à fait performants ici dans ces conditions extrêmement sévères. »

A la question délicate de l’engagement financier, à laquelle il nous est rarement répondu, nous obtenons le chiffre de 8000 euros

«  Pour cette épreuve incomparable et que l’on aurait bien aimé gagner ! »

 

UNE EXCELLENTE GESTION DES  COURSES

 

Au final, seules 70 machines seront classées. Tous les concurrents se seront montrés vaillants et disciplinés. Il faut dire que sous la houlette de Jean Louis STAELENS, directeur de course et avec l’aide des 70 commissaires de l’Union Motocycliste de l’AIN, la gestion, des stands, des incidents de course, de la mise en parc fermé sans négliger et oublier les procédures de départ, fut traitée à l’aulne de quatre grands principes ainsi énoncés :

SECURITE, EQUITE, EFFICACITE ET PONCTUALITE.

Pour notre part, nous y avons trouvé également beaucoup de courtoisie. Bravo Messieurs !

Fourbus mais soulagés, les organisateurs avant de démonter les installations du Mondial et mettre en place celles concernant les 8 heures moto de la semaine prochaine, ont bien voulu se projeter au-delà de ce vingt-cinquième anniversaire.

Nous en  reparlerons donc.

Texte : Alain MONNOT

Photos : Michel PICARD

 

CLASSEMENT DU QUAD CONTEST

 

1-     N° 8 -Brandon LESUR (France) – Randy NAVEAU ( Belgique) : Yamaha YFZR, 37 tours

2-     N° 66 -Patrick SANCHEZ  (France)– Maxime MORENO (France) : KTM SX, 37 tours

3-     N°3- Axel DUTRIE (France) – Guillaume DAVION (France) : Yamaha YFZR, 37 tours

4-     N° 2- Alexis MONIN (France) – Carmelo FOURDRIMIER ( France) : Yamaha YFZ, 37 tours

5-     N° 15- Vincent KLERO DE ROSBO (France) – Sébastien WERLE ( France) :  Suzuki LTR, 36 tours

 

CLASSEMENT DE LA 3ème MANCHE DU MONDIAL


1-     N° 2- Mathieu TERNYNCK (France)- Antoine CHEURLIN (France) Clément JAY (France) : Yamaha YFZR 75 tours

2-     N° 1- Romain COUPRIE (France)- Paul HOLMES (GB) Joe MAESSEN (Pays Bas) : Yamaha, 74 tours

3-     N° 5- Carl BUNCE (GB) – Chris COOPER(GB) – Richard TORDOFF (GB) : Suzuki LTR, 73 tours

 

CLASSEMENT DU MONDIAL (3 manches cumulées)

 

1-     N° 1- Romain COUPRIE(France)- Paul HOLMES (GB) Joe MAESSEN (Hollande) : Yamaha, 216 tours (Team Yamaha France-Audemar)

2-     N° 2- Mathieu TERNYNCK (France)- Antoine CHEURLIN (France) Clément JAY (France) : Yamaha YFZR, 215 tours (Team DRAG’ON LAEGER’S)

3-     N° 5- Carl BUNCE (GB) – Chris COOPER(GB) – Richard TORDOFF (GB) : Suzuki LTR,  212 tours (Team ROCKETMAN RACING)

4-     N° 10- Thomas REMACLE (Belgique) – Julien MARIN (France)- Erwin PUYDAUBI (France) : Yamaha YFZR, 211 tours (Team TR Racing)

5-     N°6- Yoan CICLET (France)  Yann MAGNIN (France) Sébastien CORNIER (France) : Suzuki LTR, 211 tour ( BLC DESIGN)

 

CLASSEMENT FEMININ DU MONDIAL

 

1-     N° 50- Denise WILLMANN (GB) –Sina WILLMANN (GB) : Yamaha YFZR, 194 tours  (Team GOLDSPEED GIRLS WILLMANN)

2-     N° 69- Séverine ASTIER (France)- Amandine DORE (France)– Christelle TARILLON (France): Kawasaki KFX R, 188 tours (Team JSL Production-GENAY Racing)

3-     N° 46- Genevieve SARRAZIN (Canada) Adrienne COOPER (USA) Kaeli FLACZINSKI (USA), 172 tours (Team JPS Can-Am Girls)

Quad Sport